lundi 16 septembre 2013

Plein Soleil: chef-d'œuvre d'hier, source d'aujourd'hui

Bonjour à tous,

Le cinéaste René Clément est aujourd'hui à l'honneur dans bon nombre de cinémas français, et notamment dans le cycle du GRAC Ciné Collection tout le mois de septembre. Une copie restaurée de Plein soleil permet depuis cet été de (re)découvrir le talent de ce réalisateur qui a été si longtemps oublié, la faute certainement aux cinéastes de la Nouvelle Vague, François Truffaut en tête. Pourtant; Clément avait tout pour être un de leur phare. Réalisateur de La bataille du rail, il continue à faire des films mémorables comme Jeux interdits ou Monsieur Ripois ou encore Barrage contre le Pacifique, ce dernier étant l'adaptation du roman de Duras. Encensé par Hitchcock, René Clément fut au contraire dénigré par les critiques des Cahiers du cinéma, dont bon nombre allait constituer le gros du bataillon de la Nouvelle Vague, eux-mêmes qui adulaient... Alfred Hitchcock.En 1959, Les 400 coups de Truffaut sortaient en salle après avoir été présenté à Cannes (voir à ce sujet l'article consacré à ce film: "Les 400 coups: témoignage sur l'enfance des années 1950"). Cette même année, René Clément débute le tournage de l'adaptation de la nouvelle de Patricia Highsmith, Le talentueux Mr Ripley, publié en 1955.



La Nouvelle vague dans le viseur
René Clément, de son propre aveu, a fait ce film en réaction aux propos de la Nouvelle Vague qui ne voyait en lui au mieux qu'un bon faiseur, mais pas vraiment un cinéaste. Il va alors proposer un film reposant à la fois sur les principes de ces jeunes cinéastes, comme l'improvisation et les tournages hors studio, et sur ce qui faisait la force du cinéma tant dénigré par ces mêmes réalisateurs.
Pour ce qui est des ressemblances avec les jeunes pousses du cinéma français, il recrute donc pour cette adaptation, Paul Gégauff, scénariste du film de Chabrol (Nouvelle Vague) Les cousins et du chef opérateur Henri Decaë, chef opérateur du film... Les 400 coups! Une preuve s'il en était besoin que le cinéma, contrairement à ce que Truffaut, Godard et bien d'autres pouvaient penser, ne se scindait pas en chapelles.

Et comme eux, Clément va choisir des acteurs presque inconnus du grand public. Maurice Ronet n'est vraiment célèbre que depuis son rôle dans Ascenseur pour l'échafaud. Mais Alain Delon, qui tient le premier rôle, n'a joué que des personnages secondaires dans des films peu importants. Seul Christine lui a donné une toute petite notoriété. Mais c'est grâce à la présence de Romy Schneider, la Sissi éternelle, que ce film a pu avoir une petite carrière, une Romy Schneider qui fait d'ailleurs une apparition fugace dans Plein soleil! Quant à Marie Laforêt, elle trouve là son tout premier rôle au cinéma. Même du point de vue de la musique, le compositeur Nino Rotta n'est pas encore celui qui sera célébré pour Rocco et ses frères, Le guépard et bien sûr Le parrain. 
Hormis le recours à des inconnus pour faire du cinéma, c'est dans la manière de filmer que René Clément s'est prêté à une sorte de compétition avec ses détracteurs. Plusieurs séquences ont été tournées en laissant les comédiens agir devant la caméra, de manière naturelle, dans l'improvisation. La séquence mémorable dans laquelle Delon doit combattre les éléments en menant le voilier après l'assassinat de Philippe a été filmée sans véritable mise en scène directive. Cela donne à ce moment une véritable tension dramatique qu'une mise en scène plus conventionnelle aurait rendu plus artificielle. De même, les séquences tournées dans la rue par Clément ressemblent furieusement à celles qui auraient pu être filmées par Godard, Truffaut ou Varda, comme par exemple lorsque le personnage de Delon, Tom Ripley, déambule dans la rue pendant qu'a lieu une procession mariale. Filmé avec beaucoup de naturel, il est remarquable de voir les processionnaires regarder la caméra, preuve s'il en était besoin, qu'ils ne sont pas des figurants!
Ce sont enfin les dialogues qui rapprochent le film de Clément de ceux de ses critiques les plus virulents. On est loin des échanges à la Michel Audiard tant décriés. De même, la gouaille de Janson ou la poésie de Prévert ne se retrouvent pas dans les échanges verbaux entre les protagonistes. Au contraire, les dialogues sont plutôt minimalistes, réduits à l'essentiels, devant expliquer les situations sans être didactiques ni trop réalistes. Il y a une sorte de distanciation entre les situations et ce qui est prononcé par les personnages. Des dialogues fonctionnels en quelque sorte.

Le cinéma de Clément au bout du compte (attention, des informations concernant l'intrigue sont
révélées dans ce chapitre)
Au-delà de sa volonté de montrer que certaines méthodes revendiquées par la Nouvelle vague ne lui étaient pas étrangères, René Clément a réussi avec Plein soleil à faire une œuvre magistrale ne reniant pas ce qui faisait la qualité de ses autres films. C'est tout d'abord une écriture de scénario implacable, véritable mécanique dans laquelle le spectateur se laisse prendre jusqu'à la dernière séquence. Tout est maîtrisé parfaitement en créant une atmosphère délétère puisque le spectateur est perturbé par ce qu'il voit et ce qu'il entend.
Il voit une lumière vive, un aire de dolce vita que la musique de Nino Rotta maintient à chaque séquence, à l'exception de quelques séquences. L'ensemble est léger, avec des personnages principaux et secondaires qui vivent sans véritablement travailler. Même Tom Ripley doit gagner 5 000 $ juste pour ramener Philippe Greenleaf à son père à San Francisco. Quant à Marge, la fiancée de Philippe, elle vit aussi aux crochets de celui qu'elle aime.Pourtant, cette ambiance oisive n'empêche pas le malaise. Et toute la force du film repose là-dessus. Quelque soit le moment du film, jamais le spectateur n'est véritablement dans le confort de ce qu'il voit. Au début, Tom Ripley apparaît comme un souffre douleur de Philippe. Il est moins riche, se contente des miettes que son riche ami lui laisse et personne ne le considère. Teneur de chandelle sur le voilier de Philippe, la réaction de ce dernier marque peut-être sa fin. Car c'est bien à partir de ce moment là que nous comprenons qui est vraiment Tom. En une phrase, René Clément fait basculer notre empathie pour Philippe plutôt que pour Tom. "Il n'est pas mon ami, je ne l'ai jamais connu". Clément réussit ce tour de force à susciter de l'empathie d'abord pour Tom, puis pour Philippe (brièvement) et enfin pour plus personne. Ainsi, nous découvrons tout ce que Tom a mis au point pour rejoindre Philippe et lui nuire. Une stratégie digne de Machiavel. Il éloigne Marge du voilier, tue Philippe, jette son corps à la mer soigneusement emballé. Puis il revient sur terre, raconte à Marge que Philippe ne veut plus d'elle, puis, enfin, finit par se faire passer pour lui.

La ligne directrice du film prend alors toute sa mesure. En fait, dès le début, René Clément présente au spectateur ce qui tourmente Tom: son identité. Mais il laisse planer des fausses pistes. Il est pauvre, Philippe est riche et il n'est pas reconnu en tant que tel? Il ne semble pas plaire aux femmes quand Philippe doit presque les repousser? Mieux, Clément propose une scène dans laquelle Tom s'habille en Philippe, parle comme lui, et, face à un miroir, s'embrasse. Qui embrasse-t-il? Lui oui l'image d'un ersatz de Philippe? N'y aurait-il pas de l'amour homosexuel refoulé de sa part? Ce que la nouvelle de Patricia Highsmith suggère davantage, René Clément l'évacue rapidement mais il laisse le spectateur dans la confusion jusqu'à la scène du meurtre. Celle-ci marque la véritable nature de Tom. Il n'est pas reconnu, il n'existe pas vraiment tandis que Philippe a une personnalité. Alors Tom devient Philippe. Par tous les moyens.

La preuve? Il porte une chemise de Philippe et Marge croit reconnaître Philippe. Il apprend de manière très méthodique à signer comme Philippe, dans une séquence particulièrement mémorable. Il endosse au sens propre comme au sens figuré la personnalité de Philippe, même quand il tue Freddy, l'ami américain de Philippe et qui pourrait le confondre comme usurpateur d'identité. Une fois le corps abandonné, il rejette la culpabilité sur Philippe, pourtant déjà mort!
René Clément n'oublie pourtant pas que ce qu'a fait Tom Ripley est condamnable.Ainsi, dans le processus de prise d'identité, il introduit tous les éléments du polar. Mais un polar à ciel ouvert, plein soleil. Quand d'autres auraient caché le personnage de Ripley, Clément l'exhibe. Sa cachette est son identité nouvelle. La sienne n'est toujours pas reconnue. La preuve en est quand un commissaire vient l'interroger à propos de la mort de Freddy, il ne prononce jamais comme il faut le nom de Tom. Il y a peut-être ici et dans le traitement des connexions avec La mort aux trousses d'Hitchcock (voir à ce sujet mon article sur La mort aux trousses). Si ce dernier admirait Clément, il est fort à parier que l'inverse était vrai. La séquence dans laquelle Cary Grant est attaqué dans les open fields est bien similaire à la volonté d'exposer en pleine lumière ce qu'a fait Tom. Mais Roger Thornhill se fait passer pour Kaplan contraint et forcé et est innocent de ce dont on l'accuse. Exactement le contraire de Tom Ripley.

Au traitement, Clément rajoute le mobile du crime. Jalousie? Tom serait-il amoureux de Marge? C'est ce qui semble être le cas au départ. Mais progressivement, le spectateur réalise que Marge n'est rien d'autre qu'un objet sans importance. Son nom est celui d'un bateau. Elle n'a pas de nom de famille. Son prénom est tout un symbole: Marge. Elle n'est absolument pas le centre de l'histoire mais une marge. Elle ne sera qu'un moyen pour Tom de récupérer le magot de Philippe. En établissant un faux testament dans lequel il reconnaît l'assassinat de Freddy et faisant de Marge son unique héritière, Marge est devenu le coffre fort de Tom. Et ses efforts de séduction antérieurs au testament ne le rendent pas suspect aux yeux de Marge. La manipulation est complète. Le crime parfait.

Un témoignage sur un temps révolu (attention, des informations concernant l'intrigue sont révélées dans ce chapitre)
Bizarrement, le film, s'il a beaucoup plu à Highsmith, l'a moins convaincu dans son épilogue. Le Happy end ("Le happy end, une notion très importante cour comprendre une société") ne saute pourtant pas aux yeux des spectateurs d'aujourd'hui. En effet, Tom Ripley, dans un moment extrêmement savoureux et jouissif, se met face au soleil et savoure ce moment qu'il croit être "le meilleur" tandis que la preuve de sa culpabilité dans le meurtre de Philippe, et donc de Freddy, est révélée de manière inattendue. Fin du film. C'est que Clément n'est pas un auteur de livre dans lequel on peut envisager une suite qui mettrait fin aux agissements du criminel. L'ennemi de Sherlock Holmes est-il arrêté à chaque tome? Au cinéma, surtout en 1959, date du tournage de Plein soleil, les suites n'existent pas encore, sauf pour des comédies ou des personnages récurrents de la littérature comme Fantomas par exemple. De plus, René Clément n'est pas un réalisateur provocateur comme a pu l'être Peckinpah aux États-Unis. Sa filmographie est en phase avec son histoire, marqué par la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Sa morale ne peut s'accommoder avec la réussite d'un Tom Ripley. Mais l'histoire doit être haletante. Il doit à la fois réussir, mais le destin doit permettre que ses crimes soient punis. Tout est là dans cette dernière séquence.
Plein soleil est aussi marqué par des passages très symboliques, eux aussi marqués par ce cinéma nouveau, en France ou aux USA. Des plans très marqués Nouvelle vague sont présents comme lorsque se superpose le regard de Ronet et de Delon au moment de la vérification du passeport de Philippe Greenleaf, falsifié par Tom Ripley. Il y a du À bout de souffle avec ces plans sur Belmondo et son monocle.
L'usage d'images symboliques sont d'ailleurs présents dans le film, et notamment dans une séquence, coupée dans la version américaine, durant laquelle Ripley se promène dans un marché, regardant sur les étals, les différents poissons (à ce sujet, vous pouvez consulter l'analyse du film sur le site Libresavoir). Chaque plan, bien identifié, semble raconter un moment de l'histoire de Tom: un poisson au corps tordu symbolisant l'âme torturée de Ripley, un poisson avec un rostre en baïonnette, image du poignard ayant tué Philippe, une raie filmée par dessous, ressemblant à un masque comme celui que porte désormais Ripley, une balance, représentation de la justice, et enfin la tête tranchée d'un poisson, image de ce qui attend Tom s'il est arrêté. Cette symbolique à la fois surréaliste et poétique est bien un marqueur d'une époque aujourd'hui révolue. Les cinéastes ne s'embarrassent plus de toutes ces représentations non narratives. Il y a encore chez Clément les traces d'une culture picturale et poétique qui a disparu à partir des années 1960 chez les cinéastes et qu'on retrouvait pourtant paradoxalement encore chez certains réalisateurs de la Nouvelle vague comme Godard dans la composition de ses plans symboliques, ou chez Louis Malle, par exemple dans Le feu follet, également avec Maurice Ronet.

Mais le visionnage de Plein soleil pour des spectateurs du XXIème siècle est aussi un moment assez éclairant sur ce que pouvait être la société européenne en cette fin d'années 1950. La dolce vita évoquée plus haut transparaît par des objets mythiques, que ce soit les chaussures Repetto ou par les fameux scooter qui firent tant le succès de l'Italie et de son mode de vie. Cette insouciance de la jeunesse se téléscope avec une culture de la nourriture. Ce film noir haut en couleur n'empêche pas de voir les différents protagonistes se nourrir régulièrement ou de voir de la nourriture, des poissons du marché au poulet que la concierge apporte à Tom/Philippe en passant par les plats de pâtes, la charcuterie mangée dans le bateau... Tout un art de vivre culinaire est à l'écran, sans insister mais présent comme une évidence.
De même, l'économie italienne est présente par l'évocation régulière de la conversion entre dollar américain et lire italienne. Il apparaît bien que la valeur de la monnaie du pays méditerranéen est considérablement plus faible que celle de la devise américaine puisque 1 500 $ valent plusieurs centaines de milliers de lire. L'Italie correspond alors au lieu de villégiature exotique qui pourrait être des pays du Sud économique d'aujourd'hui et dans lesquels les riches Européens ou Américains pourraient vivre confortablement, avec du personnel de maison, tout en dépensant finalement peu. Et pour mieux comprendre cela, la visualisation des billets italiens ne manque pas de faire sourire avec des billets dont la taille croit en fonction de la valeur faciale, comme s'il fallait davantage de papier quand la valeur du billet augmentait!
Il y a enfin une représentation de la sécurité tout à fait étonnante dans le film. La plus caractéristique est la manière de fermer les portes à clé en déposant ensuite celle-ci dans une ouverture située juste à côté de la porte, sans même une dissimulation minimum, rendant la clé accessible à quiconque. Cette séquence se reproduit plusieurs fois. Une telle représentation doit interroger le spectateur d'aujourd'hui qui n'oserait pas partir de chez lui sans fermer tous ses verrous! Or le film se passe en Italie dont la réputation est celle du vol de tout ce qui peut l'être. Le film témoigne donc d'une réalité différente dans ces années 1950, réalité crédible à partir du moment où les spectateurs n'auraient pas pu ne pas réagir négativement si cela n'avait pas été possible. Ce qui est d'ailleurs présent à l'écran en 1960, date de sortie du film en France, l'était dans la vie de chaque citoyen laissant son vélo sans mettre d'anti-vols ou laissant sa clé de maison sous le pot de fleur, quand il fermait sa maison. Cette représentation ne dit pas qu'il n'y avait pas de vol ni qu'il n'y avait pas de cambriolage. Elle témoigne juste de l'absence de ce fameux "sentiment d'insécurité" et aussi certainement d'un plus grand respect des biens d'autrui, les vols étant l'affaire des "professionnels" et non de tout à chacun!

Plein soleil est donc un film admirable, par sa mise en scène, par la manière de tenir le récit de bout en bout, mais aussi par ce témoignage de son époque qu'il laisse aux spectateurs d'aujourd'hui. Un documentaire consacré à René Clément vient d'être réalisé par Alain Ferrari et produit par Caïman Production: René Clément, témoin et poète. Il sera présenté pendant le festival Lumière 2013. À ne pas manquer!

À bientôt
Lionel Lacour

jeudi 12 septembre 2013

Festival Lumière 2013: des master class comme s'il en pleuvait à la Villa Lumière

Bonjour à tous,

alors voilà, la programmation du Festival Lumière est enfin révélée depuis mardi soir. Et elle est monumentale. Inutile de la restituer ici puisqu'il faut plus de 30 pages pour évoquer tout ce qu'il y a à voir et donc faire un marché qui procurera autant de plaisir que de frustration!
Des films, bien sûr. Des documentaires évidemment. Présentés par des réalisateurs et des artistes, c'est la règle depuis la première édition.
Mais surtout, le Festival Lumière propose de rencontrer directement ceux qui font ou parlent du cinéma!
En effet, en entrée libre, la salle de la Villa Lumière (désormais désignée sous le nom de SALLE 2 de l'Institut Lumière sur le programme officiel) vous accueille gratuitement pour les Master Class et dans l'intimité: moins de 100 places! À condition de réserver sa place à l'avance, bien entendu. Car ces places seront très convoitées. Il suffit de consulter la liste des Master Class pour se rendre compte que les invités sont encore et toujours des personnages exceptionnels!

PROGRAMME DES MASTER CLASS


Jean Gabin serrant Françoise Arnoul
dans French Cancan de Renoir
Mardi 15 octobre
17h Master Class de Françoise Arnoul, merveilleuse actrice qui tourna avec Renoir dans French Cancan, avec Guitry dans Si Versailles m'était conté et bien sûr Henri Verneuil dans Le mouton à cinq pattes.





Kirk Douglas
dans Les sentiers de la gloire


Mercredi 16 octobre
18h Master Class de James B. Harris, réalisateur et producteur notamment des premiers films de Stanley Kubrick comme L'ultime razzia, Les sentiers de la gloire ou Lolita.




Pierre Richard, toujours facétieux!
Jeudi 17 octobre
18h Master Class de Pierre Richard, comédien à la popularité incomparable ayant tourné dans des films devenus cultes, du Grand blond à la chaussure noire à La chèvre en passant par Le distrait, Le jouet et autres comédies dans lesquelles il interprète ce personnage lunaire inimitable.
La Master Class est suivie du documentaire Parlez-moi du Che qu'il a réalisé en 1987 (1h)

Serge Toubiana

Vendredi 18 octobre
 11h Master Class sur la restauration des Malheurs d’Alfred de Pierre Richard par Gaumont et les laboratoires Eclair. Depuis 3 ans, Gaumont présente aux spectateurs du Festival comment ce studio restaure les films de son catalogue.
17h15 Master Class de Serge Toubiana, directeur de la cinémathèque de Paris depuis 10 ans.

Françoise Fabian
Samedi 19 octobre
19h15 Master Class de Françoise Fabian. Actrice pour Rohmer (Ma nuit chez Maud), de Bunuel (Belle de jour) ou encore de Lelouch (La bonne année), Françoise Fabian n'a jamais cessé de tourner, touchant à tous les registres du cinéma, aujourd'hui encore.








Tarantino à gauche,
Tim Roth médusé à droite!
Dimanche 20 octobre
11h MASTER CLASS de Tim Roth, comédien anglais, interprète dans Reservoir dogs et dans Pulp fiction réalisé par le lauréat du Prix Lumière 2013, Quentin Tarantino. Il est aussi Thade dans la version de Tim Burton de La planète des singes. Il est enfin ce comportementaliste dans la série populaire Lie to me.








Pour assister à ces Master Class, il est indispensable de retirer les billets (gratuits) aux points billetterie du festival et de venir 15 minutes avant le début des séances.
Renseignements sur le site www.festival-lumiere.org

À bientôt
Lionel Lacour

mardi 10 septembre 2013

Hitchcock en muet: une découverte en ciné concert au Festival Lumière 2013

Bonjour à tous,

comme chaque année, le Festival Lumière gratifie ses spectateurs d'une projection exceptionnelle à l'auditorium Maurice Ravel de Lyon.

Ainsi, mercredi 16 octobre à 20h15, c'est dans un auditorium fraîchement rénové après des mois de travaux que les cinéphiles pourront découvrir Black mail d'Alfred Hitchcock, réalisé en 1929, pour les derniers feux du cinéma muet, copie restaurée par le BFI (British Film Institute).
Ce lieu peu banal pour du cinéma trouve ici tout son sens quand il s'agit de projeter un film muet accompagné en direct par l'Orchestre National de Lyon, dirigé par Leonard Slatkin.Et les amateurs de musique seront particulièrement servis puisqu'ils découvriront à cette occasion la musique inédite en France de Neil Brand, composée en 2008 et orchestrée par Timothy Brock. Ce sont donc bien tous les sens qui seront mis en éveil avec une telle programmation. Voir résumé du film et informations pour les réservations ci-dessous.

 "Du muet au parlant : le muet dans le parlant, le parlant dans le muet : 1927-1931"
En 2010, la soirée d'ouverture proposait Chantons sous la pluie, film parlant de 1952 évoquant non sans humour le passage du muet au parlant (à ce sujet, voir l'article sur Chantons sous la pluie).
En 2011, ce fut la projection en Avant Première de The Artist, film muet de 2011 (!) et qui évoquait à son tour cette transition, toujours dans le ton de la comédie.


Quoi de plus étonnant alors que de voir la programmation du cycle "Du muet au parlant : le muet dans le parlant, le parlant dans le muet : 1927-1931" interrogeant les œuvres de la période charnière du passage du cinéma muet au cinéma parlant? 








Affiche de la version parlante

Avec Blackmail, Alfred Hitchcock a finalement opté de tourner dans les deux versions, une muette et l'autre parlante, une histoire, déjà, au suspens haletant, et sur un vrai faux coupable. L'existence de ces deux versions est donc passionnante pour évoquer cette transition fondamentale de l'histoire du cinéma, bouleversée par le surgissement du parlant en 1927, avec la projection du film Le chanteur de jazz.et qui révolutionnera la mise en scène chez les cinéastes ayant travaillé lors de ces deux périodes.






Al Jolson, le chanteur de Jazz!
Le cycle "Du muet au parlant : le muet dans le parlant, le parlant dans le muet : 1927-1931" proposera d'ailleurs des projections de ce fameux film d'Alan Crosland, dont seulement quelques minutes étaient en fait "parlant" ou plutôt "chantant", et ce dans une copie elle aussi restaurée. Mais c'est également et surtout la version parlante du film d'Alfred Hitchcock qui sera présentée pendant le festival. Une manière unique de comparer deux manières différentes de faire du cinéma et deux sensations nouvelles autour d'un même scénario et d'un même réalisateur!
Résumé de Blackmail
Alice White (Anny Ondra) a pour fiancé l'inspecteur de police Frank Webber (John Longden), mais elle s'ennuie. Elle profite d'une dispute pour rejoindre Crewe (Cyril Ritchard), un artiste peintre. Mais Crewe tente de la violenter. Alice, pour se défendre, se saisit d'un couteau et le poignarde. En toute hâte, elle essaye d'effacer les traces de sa présence dans le studio et s'enfuit. C'est Frank qui est mis sur l'enquête...



Achat des places
12 €
10 € accrédités
Billetterie et programmation du festival Lumière : 04 78 76 77 78 - www.festival-lumiere.org
Billetterie Auditorium de Lyon : 04 78 95 95 95 - www.auditorium-lyon.com
Auditorium de Lyon : 149 rue Garibaldi – 69003 Lyon


Très bon festival

À bientôt
Lionel Lacour

dimanche 8 septembre 2013

Belmondo et "Un singe en hiver" au Festival Lumière: la croisée entre cinéma à papa et nouvelle vague

Bonjour à tous,

Quoi? Un singe en hiver en ouverture du Festival Lumière? Quelle idée? Certains ronchons vont trouver la programmation saugrenue, pas à la hauteur d'un événement qui annonce Tarantino comme lauréat du Prix Lumière et une série de rétrospective invraisemblable et hétéroclite. D'autres se délectent déjà de ce plaisir que de voir, et certainement revoir ce bijou de fantaisie du cinéma français, et sur un très très grand écran! Parce que ceux là ne prennent pas le cinéma pour ce qu'il n'est pas. Un art snob.
Non, le cinéma, celui que le directeur du Festival célèbre pour la cinquième fois à Lyon, est un cinéma qui veut rassembler toutes les cinéphilies. Et quoi de plus juste alors que ce double choix?
Tarantino pour le prix Lumière. Connaît-on plus amoureux du cinéma, lui qui n'arrive pas à envisager de voir des films autrement que sous la forme de pellicule? C'est le récipiendaire parfait pour l'esprit Lumière. Celui qui touche tous les publics.
Un singe en hiver en ouverture. Existe-t-il un film qui symbolise à ce point l'unité retrouvée d'un cinéma français qui rayonnait alors dans le monde entier?
Parce que pour le coup, il faut s'arrêter un petit moment sur ce film.

En 1962, Henri Verneuil retrouvait pour la troisième fois le monstre du cinéma hexagonal, Jean Gabin, et notamment un an après Le président, biographie d'un président du conseil imaginaire qui aurait pu ressembler à Clémenceau mais aussi à de Gaulle. Verneuil s'entoura aussi du fidèle Michel Audiard. Quatrième collaboration. Et quelle collaboration! Une adaptation somptueuse du livre d'Antoine Blondin, respectueuse de la poésie de celui qui aimait aussi le peuple, sans aucune acception péjorative à ce mot.
Enfin, le deuxième personnage principal est tenu par Jean-Paul Belmondo. Mais d'où sort-il celui-là? Que vient-il faire dans ce cinéma qui ne le regarde pas, lui le comédien tellement lié à Godard qu'il semble porter à lui tout seul l'idée même de la Nouvelle Vague qui a tant raillé le cinéma de Verneuil, de Gabin et des autres, Nouvelle Vague qu'Audiard étrillait à son tour, rappelant qu'elle était devenue plus vague que nouvelle!
Voici donc, comme dans les jeux pour enfants, celui de cherchez l'intrus. Pourtant, tout semble fonctionner à merveille. Film passage de témoin entre le monstre sacré et le jeune premier promis à une carrière monstrueuse à son tour. Les voici les deux en train de s'apprivoiser, l'un à essayer de changer de vie, l'autre à vouloir retrouver la sienne. Le point d'intersection est l'alcool, la gnôle, le vin, tout ce qui se boit et conduit à l'ivresse. Parce qu'Audiard sait, mieux que quiconque, faire dire à ses personnages, des répliques dites cultes, devenues parfois aphorisme. "Si quelque chose devait me manquer, ce ne serait plus le vin, ce serait l'ivresse" dit un Gabin devenu sobre pendant des années à son épouse, Suzanne Flon, épouse modèle.



Que s'est-il donc passé? Albert Quentin a rencontré Gabriel Fouquet. En vérité, Gabin a rencontré Belmondo. Car c'est bien cela que Verneuil a réussi à faire. Comme en mathématiques, il y a un point de symétrie entre ces deux binômes, l'un de personnages de fiction, l'autre d'acteurs. C'est Suzanne Flon qui fait office de point de symétrie, elle dont le prénom est le même que celui de son personnage. Cela laisse penser que cette rencontre était bien la réunion voulue par Verneuil de deux cinémas, dont l'un aurait commencé à ennuyer ferme la jeunesse. Gabin / Quentin s'ennuie aussi dans son confort.Et il le fait savoir à Suzanne qui veut le maintenir dans sa quiétude. Il faut alors lui entendre dire ce qu'il ressent de ses années d'abstinence et de mesure dans son hôtel de la côte Normande:
"Ecoute ma bonne Suzanne, tu es une épouse modèle. Mais si, tu n'as que des qualités et physiquement, tu es restée comme je pouvais l'espérer, c'est le bonheur rangé dans une armoire. Et tu vois, même si c'était à refaire, je crois que je t'épouserais de nouveau... mais tu m'emmerdes. Tu m'emmerdes, gentiment, affectueusement, avec amour. Mais tu m'emmerdes!"

Mais à revoir, c'est tout de même mieux!



Et c'est alors parti pour une aventure improbable entre deux êtres que tout oppose. L'âge, les rêves, le présent et le passé. Quand Gabin se remémore la Chine et le Yang Tsé, nostalgie d'une France impériale qui n'est plus, Belmondo rêve de l'Espagne, déjà l'Europe, horizon moins lointain mais plus réaliste quant à ce vers quoi doit désormais s'orienter la puissance française.
Ces deux France se téléscopent autour d'une culture commune, le vin, mais sont déjà de deux mondes différents. Le village normand renvoie au monde traditionnel, à la ruralité. Belmondo est un urbain, nomade volontaire, aventurier moderne pour les anciens attachés à leurs terres.

Le résultat du film est saisissant. Audiard a su écrire pour Belmondo une partition formidable qui laissait à Gabin sa stature de commandeur et au jeune acteur la place nouvelle que le cinéma nouveau pouvait convoiter. Verneuil fit un coup de maître. Qu'il allait rééditer l'année suivante avec l'autre étoile montante du cinéma français, attaché au cinéma de Visconti. Dans Mélodie en sous-sol, Gabin rencontrait aussi Delon comme il avait rencontré Belmondo un an auparavant.

Belmondo n'allait plus tourné ensuite avec Gabin mais il fut régulièrement le premier rôle d'Henri Verneuil, le cinéaste qui avait réuni les deux branches du cinéma français. Le schisme allait durer malgré tout longtemps. Belmondo ne participa pas à ce conflit sans intérêt. C'est ce qui fait de lui un des comédiens préférés des Français, monument du 7ème art à part entière. Ainsi, programmer en soirée d'ouverture du 5ème Festival Lumière Un singe en hiver, c'est renouer avec ce que Verneuil avait réussi.
Mais inviter Jean-Paul Belmondo sur la grande scène de la Halle Tony Garnier de Lyon, c'est rendre hommage à l'immense artiste qu'il est, qui ne s'est jamais pris pour autre chose que ce qu'il n'était, un comédien, maillon d'une chaîne d'un art populaire de qualité. Adulé par les admirateurs de Godard, reconnu pour ses interprétations de films de Lelouch, pitre mémorable pour Lautner, Jean-Paul Belmondo a plus que sa place au Festival Lumière. Il est la synthèse exacte de ce que Thierry Frémaux recherche dans ce Festival, amoureux du cinéma, du cinéma pour tous si j'osais le dire.


Un singe en hiver, soirée d'ouverture du Festival Lumière, 14 octobre 2013 (déjà complète)
Et pour le voir pendant le festival, consulter le site du Festival Lumière 2013
http://www.festival-lumiere.org/

À très bientôt
Lionel Lacour



jeudi 29 août 2013

Belle et Sébastien en avant première au Festival Lumière 2013

Bonjour à tous,

comme chaque année, le Festival Lumière propose une séance pour les enfants, mais aussi les plus grands, avec goûter offert!
L'an dernier avait été l'occasion de redécouvrir E.T. l'extraterrestre pour célébrer son trentième anniversaire en copie restaurée à l'identique de sa sortie. Cette année, c'est à une avant première que les jeunes spectateurs seront conviés. En effet, le réalisateur Nicolas Vannier, spécialiste des tournages des espaces sauvages (Le dernier trappeur et Loup) a réalisé Belle et Sébastien pour le grand écran, adaptation de la série télévisée mythique des années 1960, série écrite et réalisée par Cécile Aubry, à qui on devait déjà en 1960 la série Poly, l'histoire d'un poney particulièrement intelligent.
Le succès de Belle et Sébastien fut international et a même eu droit à une déclinaison "manga" réalisée en 1981 et distribuée elle aussi dans le monde entier.

Ainsi donc, voici que cette histoire est adaptée au cinéma pour le grand écran et produit par Gaumont, société qui entretient des liens forts avec le festival Lumière, proposant chaque année des copies restaurées et des conférences sur les techniques de restauration des films de leur catalogue.

Il est à parier que cette histoire d'amour entre un jeune orphelin recueilli par un vieux montagnard dans les Alpes et un gros berger des Pyrénées ravira les petits, et espérons les parents voire grands-parents qui les accompagneront. Ce sera surtout l'occasion de retrouver une histoire revisitée pour plaire aux spectateurs de 2013, soit près de 50 ans après la diffusion du premier épisode, en noir et blanc.


La surprise sera d'autant plus intéressante que les différentes intrigues proposées par Cécile Aubry seront forcément adaptées du fait des mutations géopolitiques ou sociétales que l'Europe et la France ont connues depuis.
Par exemple, Norbert, personnage ambigu de la version originale puisque espion, existera-t-il dans le film de Nicolas Vannier? De même, Sébastien sera-t-il accueilli par César parce qu'il est un orphelin rescapé après que sa mère l'a laissé dans un refuge? Avec le développement des moyens de communication, la maison de César, si isolée du monde en 1965, restera-t-elle ce point quasi éloigné de la civilisation?
Le point de vue adopté par le réalisateur aura décidé si l'action reste située dans les années 1960, conformément à l'histoire originale, et l'isolement sera cohérent, ou si elle a été déplacée à notre époque,  modifiant de fait l'isolement des protagonistes.


En tout état de cause, pour savoir ce qu'il en est, pour faire découvrir cette belle histoire aux plus jeunes ou découvrir cette adaptation contemporaine, cette séance est encore une bonne occasion pour participer au Festival Lumière. Elle se déroulera à la Halle Tony Garnier, haut lieu du Festival pour les grandes manifestations (Soirée d'ouverture, nuit thématique, cette année avec une rétrospective Monty Python, et enfin séance de clôture).



Date de projection de Belle et Sébastien au Festival Lumière: 
MERCREDI 16 OCTOBRE 14h30
HALLE TONY GARNIER
20 rue Marcel MÉRIEUX
69007 
METRO Ligne B

(Avant Première - sortie officielle du film: 18 décembre 2013)

Pour toute information ou réservation, 
consulter le site
http://www.festival-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 76 77 78



À très bientôt
Lionel Lacour

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La nuit Monty Python au Festival Lumière 2013
5ème festival Lumière: 8 soirées pour découvrir le programme


mercredi 28 août 2013

Rendez-nous l'île aux enfants!

Bonjour à tous,

D'accord, je vais évoquer avec nostalgie une série des programmes jeunesse de TF1 à une époque que les moins de 20 ans (et peut-être plus) ne peuvent pas connaître, sinon par les extraits que les émissions se nourrissant des archives télévisuelles proposent à des spectateurs en quête de retrouver des émotions d'enfants de la télé. Pardon pour cet article éloigné du cinéma. Il est même complémentaire. Quand je vais au cinéma, j'ai une démarche active. C'est pareil pour les enfants qu'on emmène voir un film. Les parents choisissent normalement un film en fonction des valeurs qu'ils souhaitent transmettre à leur progéniture, sauf pour les plus fondus des parents! Alors pourquoi ce ne serait pas la même chose pour la télévision?

La rentrée à l'Institut Lumière: chef-d'œuvre oublié et intégrale Desplechin !

Bonjour à tous,

est-il nécessaire de rappeler que l'Institut Lumière propose une programmation patrimoniale en dehors du Festival Lumière, véritable moment paroxystique des cinéphiles de tous bois? Ainsi, dès ce vendredi 30 août, la salle du hangar, qui a fait peau neuve pendant les vacances, ouvre ses portes pour accueillir dans des fauteuils tout neufs et confortables, les aficionados du cinéma d'hier et d'aujourd'hui.

Cinéma d'hier d'abord: venez découvrir Fedora à 19h. L'avant dernier film et œuvre méconnue du grand Billy Wilder est considéré parfois comme une sorte de suite de Sunset Boulevard. Tourné en 1978, le film rassemble William Holden, Marthe Keller et fait appel à des invités dans leur propre rôle comme Henry Fonda ou Michael York pour un film tout en décalage sur le monde du cinéma.

Cinéma d'aujourd'hui ensuite: ouverture à 21h de la rétrospective intégrale du cinéaste français Arnaud Desplechin avec la projection d'Un conte de Noël. Le film, réalisé en 2008, propose un casting en or avec Mathieu Amalric ou Emmanuelle Devos, fidèles du réalisateur, mais aussi Catherine Deneuve, Melvil Poupaud ou encore Hippolyte Girardot. Présenté par Alban Liebl, Un conte de Noël, drame familial grinçant, sera une mise en bouche avant de voir ou revoir les longs métrages du réalisateur français, dont La sentinelle qui l'avait vraiment révélé au grand public en 1992, Rois en reine, peut-être son film le plus personnel et le plus abouti, réalisé en 2004, et tous les autres encore.

La programmation complète de cette intégrale ainsi que celle de cette toute fin d'août et du mois de septembre est à retrouver sur le site de l'Institut Lumière: www.institut-lumiere.org
Réservation des places possible par téléphone au 04 78 78 18 95

À très bientôt
Lionel Lacour


jeudi 22 août 2013

5ème Festival Lumière: 8 soirées pour découvrir le programme!

Bonjour à tous,

Comme vous le savez dèjà, c'est Quentin Tarantino qui sera l'heureux récipiendaire du Prix Lumière 2013, cinquième du nom. Si une partie des rétrospectives, hommages et thématiques avait été révélée en juin, le programme en tant que tel n'était pas encore établi.
Pour être les premiers informés, et ce, dans les meilleures conditions, l'Institut Lumière vous invite à découvrir la programmation en images avec des extraits de films, l'annonce des différents événements et des personnalités présentes, la présentation des nouveautés, des documentaires et des master class.
Une façon très agréable pour préparer SON festival, que ce soit en devenant ACCRÉDITÉ, ou en ne choisissant que quelques séances, en fonction des disponibilités de chacun.

Les séances sont suivies  d'un verre avec l'équipe de l'Institut Lumière sous le hangar du Premier-Film.

Vous trouverez toutes les informations et modalités d'inscriptions ci-dessous, ou bien sur le site
http://www.festival-lumiere.org/

À bientôt
Lionel Lacour


Lancement du programme détaillé et lancement de la billetterie :
Mardi 10 septembre à 19h et 20h30
Jeudi 12 septembre à 19h et 20h30
Samedi 14 septembre à 11h30

Les dernières annonces (invités, séances présentées, rendez-vous à ne pas manquer ...) :
Jeudi 3 octobre à 19h et 20h30
                                                                                        Mardi 8 octobre à 19h

Entrée libre sur inscription : merci de confirmer votre présence au 04 78 78 18 85 ou à communication2@institut-lumiere.org

samedi 17 août 2013

L'arbre aux sabots: chronique paysanne?

Bonjour à tous,

en 1978, le film d'Ermanno Olmi recevait la Palme d'Or au festival de Cannes pour L'arbre aux sabots, un film dans la trempe sociale comme le cinéma italien sait régulièrement en faire. Plus de 3 heures sur la vie de paysans de la région de Bergame, au Nord de l'Italie, à la fin du XIXème siècle. Pour ceux qui n'auraient jamais vu ce film et qui raffole du cinéma d'action; il faut absolument les prévenir qu'il s'agit d'une œuvre extrêmement lente et longue, ne maniant qu'avec parcimonie l'ellipse (j'y reviendrai). Peu d'action, peu de dialogues, avec des acteurs amateurs. Le souci didactique est permanent. Pourtant, une véritable montée en tension existe. Mais elle se fait au fil des saisons. Et surtout, le réalisateur nous présente une vision de ce monde rural qui mêle celle d'un ethnologue et d'un historien, mais aussi d'un témoin de seconde main, étant lui-même originaire de Bergame et de cette région agricole.

Un film sans véritable héros
Si la première séquence du film s'ouvre sur une scène à l'église dans laquelle le curé recommande à la famille Batisti de mettre à l'école leur jeune fils Ninec, âgé de 7 ans, le spectateur va suivre durant un peu plus de 3 heures l'histoire des habitants d'une ferme. Celle-ci semble être d'ailleurs le véritable personnage principal du film et ses habitants sont présentés comme formant un véritable corps. D'ailleurs, Olmi ne s'en cache pas et le dit même ouvertement au début de son film, après la séquence introductive:

"Film interprété par des paysans et des gens de la région de Bergame"
"Voici ce qu'était une ferme lombarde à la fin du XIXème siècle dans laquelle vivait 4 à 5 familles de paysans"
"La maison, les étables, la terre, les arbres et une partie du bétail appartenaient au patron à qui on remettait une partie de la récolte."

Ainsi, le film suivra durant une année entière la vie de ces familles à la fois différentes mais partageant un destin commun. La famille Batisti, celle de la veuve et ses six enfants, celle de Finard, homme colérique et foncièrement bête, ou encore celle d'un amoureux transi pour une jeune femme de la ferme. Le scénario nous fait passer d'une famille à l'autre, comme une série télévisée pourrait le faire aujourd'hui, mais avec des temps communs les rassemblant tous, que ce soit autour du travail dans les champs, à la veillée nocturne ou encore lors des rares moments de joie, que ce soit à la fête du village ou lors de la venue du vendeur ambulant.

Le héros négatif est assez loin. Du moins à l'image. En effet, le patron est présenté comme un personnage désintéressé du sort des hommes et femmes qui travaillent sur ses terres. Il vit non loin de la ferme comme l'atteste ce moment où il écoute un air de musique classique sur son phonographe et qu'entendent également les paysans de la ferme. On imagine donc qu'il réside à proximité des paysans sans pour autant les côtoyer. Le régisseur fait le lien entre lui et la ferme.

Le visible et l'invisible
Olmi montre tout. Comme un scientifique, il dissèque la vie paysanne qu'il présente à ses spectateurs sans grandes précautions habituelles. Le travail dans les champs est montré en détail, longtemps. La mécanisation n'est pas encore apparue et on évoque que peu l'amendement de la terre pour augmenter les rendements. Mais Olmi va plus loin en filmant ce qui ne l'est jamais directement, comme pour préserver les sensibilités urbaines des spectateurs. Ainsi, un des paysans prend--il une oie pour lui couper la tête. Pas de plan de coupe (si je puis dire) pour que le spectateur comprenne sans voir. Le corps décapité de l'oie est filmé sans artifice de montage, le sang s'écoulant véritablement de son cou. Si la séquence est rapide, celle avec l'égorgement du cochon est encore plus réaliste et plus dure. Rien ne semble être épargné aux spectateurs: l'acte d'égorgement, les hurlements du porcs se vidant de son sang, les bassines pour le récupérer, le dépeçage. Séquence assez insoutenable, elle est présentée comme l'habitude des ce monde rural qui ne voit dans les animaux de la ferme que ce pour quoi ils sont destinés, une réserve alimentaire. Les enfants assistent aussi à cette forme de spectacle rural, violent et brutal mais aussi nécessaire pour leur survie.

À ce visible que nous souhaiterions parfois nous être caché, Olmi omet certains moments que nos regards ont pourtant parfois l'habitude de voir. Ainsi, la séquence de l'accouchement de la femme de Batisti est-elle occultée intégralement. Quant à la nuit de noces entre les deux jeunes amants, elle est marquée par une ellipse formidable puisque pas le moindre corps n'est montré en partie nu. Nous comprenons que la nuit s'est passée par les gestes de déshabillement de la femme, puis, dans le plan suivant, nous la voyons se recoiffer.

Tout se passe donc à l'écran comme ce que Olmi témoigne de ce qui était vu ou masqué par tout à chacun. Ce que nous prenons pour acte de barbarie était un geste normal auquel tout le monde pouvait assister. En revanche, ce que notre civilisation occidentale contemporaine montre désormais avec une très (trop?) grande facilité, c'est-à-dire tout ce qui relève de l'intime, disparaît de la pellicule, conservant une dimension sacrée.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la nuit de noce se passe dans la chambre d'un couvent où la tante de la jeune épouse y est nonne.

Cet aspect est d'ailleurs particulièrement intéressant car il montre que le film est bien un récit mis en scène, réfléchi, et pas seulement une chronique ordinaire et commune. On imagine difficilement en effet que chaque nuit de noce se passe dans un couvent. La sacralité de cette nuit vient en fait clore un discours extrêmement emprunt de religiosité du film. Tout est prétexte à se signer, à prier. Quand le vétérinaire annonce que la vache de la veuve va mourir, celle-ci en appelle au Christ pour bénir de l'eau qui devrait sauver l'animal. Ce qui est finalement le cas!



La piété de ces paysans confine parfois à de la superstition et nulle explication n'est donnée quant à la guérison miraculeuse. Mais c'est aussi Finard qui doit subir une méthode de soin stupéfiante mêlant croyance chrétienne et potion ressemblant à ce qu'une sorcière aurait pu administrer. Enfin, pour en revenir à na notion de miracle, Olmi joue sur sa mise en scène qui évite de filmer l'intime et sur le sens que le spectateur peut donner à certaines séquences. Ainsi, les deux époux se retrouvent dans un lieu religieux et nous ne les voyons pas avoir de relations
sexuelles. Pourtant, ils reviendront dans leur ferme avec un des enfants abandonnés que les sœurs du couvent élèvent. Il y a un aspect marial évident dans cette séquence que la pureté de la jeune mère adoptive vient confirmer. Tout comme les séquences intimes qui ne se montrent pas, Dieu et ses agissements ne se montrent pas directement et témoigne de sa réalité par des preuves qui confortent les croyants.

Une représentation imaginaire?
Ce que montre Olmi est évidemment un condensé de la vie rurale et les témoignages écrits sont suffisamment nombreux pour accréditer nombre des séquences du film. Plus encore, il suffit de voir certains témoignages de paysans italiens d'après la seconde guerre mondiale pour croire en cette ruralité densément peuplée et peu mécanisée de la grande région du Pô. Des films comme Riz amer de Giuseppe De Santis en 1949 montrent d'ailleurs des plans d'une riziculture extrêmement rudimentaire. Plus récemment encore, d'autres pays de l'Europe méditerranéenne avait une agriculture extrêmement peu mécanisée et vivait entièrement au rythme des saisons, que ce soit au Portugal, en Grèce et davantage encore en Albanie. Pourtant, cette représentation parfaitement ordonnée du monde paysan souffre de quelques manques. D'autres diraient d'excès. Par exemple, Olmi propose une vision extrêmement figée des relations humaines: peu de rires, peu de relations en dehors des moments délimités comme tels, notamment les veillées. Si les enfants travaillent dans les champs ou à la filature, aucun ne joue véritablement ou bien crient. De même, les relations familiales sont extrêmement policées. Pas de cris, pas de contestation. Seul Finard s'en prend à son garçon de plus de 15 ans. Mais Finard est présenté comme un abruti, accusant un cheval de lui avoir volé une pièce d'or qu'il avait caché sous son sabot! Vivant tous dans la même ferme, aucune des familles n'a de vrai antagonisme envers l'autre. Et les scènes, rares, au village, sont de cette même nature.

Ce qui pourrait être un témoignage d'une réalité particulière et propre à cette seule ferme est pourtant prolongé ailleurs, y compris dans la grande ville, Milan, où se retrouvent les jeunes mariés. La ville entière est silencieuse. Pas de cris de commerçants, pas de brouhaha caractéristique du monde urbain. Cette tempérance permanente relève donc bien d'un choix à la fois esthétique et de celui de donner un certain sens à cette quiétude curieuse. Pour en revenir à la ville, le calme provient de la pression exercée par les forces policières qui semblent faire peur à tous. Le bruit est déjà en soi un signe extérieur de contestation et par voie de conséquence, de révolte contre un ordre établi. Ramené au village et à la ferme, la bonne entente supposée entre les différentes familles doit alors être comprise par l'ordre imposé par le patron qui n'accepte aucune contestation de quelque nature que ce soit. De fait, le jeune homme aborde de manière très courtoise et discrète celle qui à la fin de l'année devient sa femme. Aucune exubérance pour un jeune Italien qui se trouve dans une situation pourtant propice à l'excitation, notamment vocale. On ne peut d'ailleurs imaginer que jamais un jeune paysan de la région de Bergame n'ait parlé un peu fort pour séduire une jeune femme. Mais Olmi s'astreint à cette discrétion totale, exagérément tranquille.

Pourtant, il y a des éléments dans le film qui montre que des tensions sont possibles. Ninec envoyé à l'école alors qu'aucun des enfants de la ferme n'y va pourrait sans aucun doute être vécu comme une forme de prétention de la famille Batisti. Finard qui se comporte extrêmement mal avec son fils et avec le reste de la ferme d'ailleurs ne rencontre jamais de vraies critiques des autres. On peut cependant se demander si la recette de la potion sensée le guérir de son coup de folie à l'encontre de son cheval n'est pas une vengeance cachée puisqu'on lui ordonne de boire un verre avec de l'eau boueuse et quelques vers... Enfin, le grand-père qui sème en cachette ses graines de tomates sur un lit de fientes de poulet en fin d'hiver pour pouvoir les planter ensuite plus tôt au printemps et avoir des tomates précocement ne peut pas ne pas attirer quelques rivalités au sein de la ferme. Mais là encore, rien ne transpire des tensions possibles.

Un film anti-fasciste?
En plaçant l'action à la fin du XIXème siècle, il ne peut y avoir de références au fascisme en tant que tel, puisqu'il n'apparaîtra que quelques décennies après. Pourtant, la morale du film est particulièrement troublante. En effet, comme il avait commencé, il se termine sur la famille Batisti. C'est le curé qui avait demandé aux parents de Ninec de l'envoyer à l'école, demandant des sacrifices importants, aux parents comme à l'enfant. Celui-ci devait faire plusieurs kilomètres, aller et retour, par jour pour se rendre à l'école du village, chaussé de simples sabots. Or ceux-ci se cassent à force d'usure. Le père doit alors lui en fabriquer de neufs, n'ayant pas les moyens d'en acheter. Il les taille alors dans le bois d'un arbre qu'il a coupé et qui appartenait forcément au patron. Celui-ci s'en rend compte quelques mois après et trouve le coupable. Batisti est donc chassé de la ferme, sous le regard des voisins qui prient vaguement et les voient s'en aller au loin dans la nuit. Scène finale.
La morale est donc terrible puisque c'est parce qu'un homme d'église leur a demandé de mettre leur enfant à l'école que le malheur a touché les Batisti. Sans cette école, point de sabot cassé, point de vol de l'arbre, point d'expulsion par le patron. Cet acte profondément injuste ne suscite pourtant aucune réaction en faveur des Batisti, pas plus des voisins, eux aussi soumis au patron, que du curé.
Cette situation de misère conjuguée à l'acceptation d'une autorité insensible a pu expliquer la révolution fasciste d'après la première guerre mondiale. Mais cette révolution était en réalité celle qui faisait passer d'un autoritarisme local à un autre national, tout aussi implacable.
Le film d'Olmi se conclut par une injustice n'ayant entraîné aucune révolte légitime des autres opprimés, trop heureux de ne pas être expulsés, et peut-être jaloux des Batisti. C'est aussi une conclusion contre une religion qui ne fait jamais d'autre chose que de conseiller sans vraiment intervenir entre le détenteur du pouvoir temporel - économique ou politique - et les simples habitants. En cette période des années 1970, pour un cinéaste marqué par le cinéma néo-réaliste des années 1940, le message va donc au-delà de ce vérisme porté à l'écran. Sans climax tonitruant, sans violence majeure, sans oppression marquée à chaque séquence, Olmi montre pourtant des victimes d'une classe sociale qui ne sont défendus par personne, ni par les leurs, ni par l'institution qui aurait pu intercéder en leur faveur. Il crée chez les spectateur une envie de révolte évidente, une envie d'agir. Il préfigure le fameux "Indignez-vous" de Stéphane Hessel à des spectateurs italiens encore marqués par un parti communiste puissant, par un parti fasciste dans les mémoires, par un passé rural bien ancré en chacun et par un rejet des certaines formes de pouvoir économiques qui dominent de fait une Italie largement corrompue.

L'arbre aux sabots est donc un film majeur, même si le traitement est plus difficile à regarder aujourd'hui que dans les années 1970 de par son parti pris évoqué plus haut. Il est cependant une remarquable représentation du travail dans une Italie du XIXème siècle dont on peut penser que bien des aspects étaient semblables dans d'autres pays européens, y compris cette situation de soumission à des pouvoirs économiques qui ne pouvaient résister bien longtemps à la montée en puissance des aspirations de liberté.

À bientôt
Lionel Lacour

dimanche 28 juillet 2013

In and out: le film vieillit, pas le sujet

Bonjour à tous,

en 1997, Franck Oz, connu surtout pour ses films aux marionnettes comme Dark Crystal ou les séries comme Sesame street, réalisait une comédie légère sur le thème du coming out d'un professeur de littérature du village de Greenleaf, Howard Brackett, interprété par le délirant Kevin Kline. Howard doit se marier après trois années de fiançailles. Un de ses anciens élèves, Cameron Drake, incarné par Matt Dillon, reçoit l'oscar pour son interprétation d'un soldat américain se découvrant homosexuel. Et alors que tous les habitants de Greenleaf, y compris Howard, regarde la cérémonie à la télévision, Cameron dédie sa statuette à son professeur de littérature... puis révèle son homosexualité. Stupeur dans tout le village, chez les parents d'Howard, chez ses élèves et bien sûr chez Emiliy sa fiancée, interprétée par Joan Cusack.
De ce point de départ, Franck Oz déroule une comédie gentillette sur le bouleversement de cette révélation et l'acceptation de l'évidence pour Howard. Revoir ce film aujourd'hui est difficile à double titre.

mardi 23 juillet 2013

Mort de Denys de la Patelliière, le dernier réalisateur du "cinéma à papa"?

 Bonjour à tous,

le dimanche 21 juillet, Denys de la Patellière quittait définitivement notre monde après avoir quitté le monde du cinéma depuis déjà quelques années. Peu d'échos dans les médias quand la naissance d'un possible héritier du trône d'Angleterre agite les journalistes. Pourtant, bien que critiqué par de nombreux cinéastes plus jeunes que lui - mais plus très jeunes aujourd'hui - Denys de la Patellière a tourné avec les monstres sacrés du cinéma français, que ce soit Jean Gabin, Danielle Darrieux, Pierre Fresnay, LinoVentura, Bernard Blier, Fernandel, Michèle Morgan et d'autres encore.

lundi 22 juillet 2013

Nuit Monty Python au Festival Lumière: un humour iconoclaste

Bonjour à tous,
Les Monty Python seront à l'honneur au festival Lumière lors d'une nuit à la Halle Tony Garnier. En effet, la nuit du cinéma rend hommage au plus grands groupe comique du Royaume-Uni, le samedi 19 octobre 2013, dès 21h. 
Ce sera l'occasion de (re)découvrir ces acteurs de génie qui ont su dézinguer tous les mythes de la culture classique occidentale, Jésus, Chrétien de Troyes et tant d'autres.

samedi 13 juillet 2013

Michael Kohlhaas: héros du XVIème siècle, sujet bien contemporain

Bonjour à tous,

décidément, l'actualité cinématographique de Rhône-Alpes Cinéma sera chargée au mois d'août. En effet, le 14 août sortira sur les écrans le film d'Arnaud des Pallières Michael Kohlhaas, adapté d'un chef d'œuvre de la littérature germanique de Heinrich von Kleist. À l'issue de l'avant-première au Comœdia jeudi 11 juillet, le réalisateur a pu alors préciser ses intentions pour l'adaptation de cette nouvelle. Le moins que l'on puisse reconnaître avec lui est que celles-ci se retrouvent pleinement à l'écran, ce qui n'est pas toujours le cas!

Grand Central: au cœur du nucléaire

Bonjour à tous,

mercredi 10 juillet, Grégory Faes de Rhône-Alpes Cinéma proposait à l'UGC Confluences une avant première du film de Rebecca Zlotowski, Grand Central. Projeté déjà au Festival de Cannes dans la sélection "Un autre regard", Thierry Frémaux, directeur de ce festival, était venu lui aussi présenter ce deuxième long métrage de la réalisatrice, Belle épine (2010), déjà avec Léa Seydoux. L'introduction faite permettait d'orienter notre regard sur ce monde des travailleurs des centrales nucléaires, monde qui, comme celui des autres travailleurs de l'industrie, sont de moins en moins présents dans le cinéma français, ce que ne manqua pas de rappeler Thierry Frémaux.
La distribution est particulièrement flatteuse avec Léa Seydoux donc, mais aussi Tahar Rahim, Olivier Gourmet ou encore Denis Ménochet.

samedi 29 juin 2013

Un marché du film classique pour le Festival Lumière: un coup de maître

Bonjour à tous

Le 20 juin, lors de la conférence de presse annonçant la programmation du prochain Festival Lumière, son directeur Thierry Frémaux a donc proposé d'y organiser un marché du film classique. Au regard de son lauréat connu pour sa cinéphilie, Quentin Tarantino, quoi de plus évident alors que la mise en place ce marché pour cette occasion.

jeudi 20 juin 2013

Pinku Eiga; le cinéma rose japonais sur Ciné+ Club

Bonjour à tous,

Une fois n'est pas coutume, je vous propose de découvrir un genre de cinéma souvent décrié et surtout méprisé. 
Yves Montmayeur, journaliste et spécialiste du cinéma japonais, dont le cinéma Yakuza, était venu en 2011 au Festival Lumière pour présenter justement une sélection de ces films de genre dont les Japonais sont friands.
Mais il était venu également présenter ses propres réalisations, deux documentaires. L'un portait donc sur le cinéma Yakuza, l'autre sur le cinéma érotique japonais, appelé Pinku eiga ("cinéma rose").
C'est avec bonheur que j'apprends que ce dernier documentaire sera enfin diffusé dans une version télévisée plus courte à partir du 27 Juin 22H00 sur Ciné + club.



Au-travers de ce documentaire, extrêmement bien documenté, c'est une part de la culture japonaise qui est présente à l'écran, un autre rapport au corps et à la sexualité que dans nos sociétés judéo-chrétiennes.

Tarantino, Prix Lumière 2013

Bonjour à tous,

QT. Deux lettres magiques!
les rumeurs les plus folles circulaient depuis des mois sur le prochain récipiendaire du Prix Lumière 2013. Forcément, pour la 5ème édition, et qui plus est, le 30ème anniversaire de l'Institut Lumière, on se doutait que le Festival Lumière célèbrerait un grand, un très grand du cinéma. Quelqu'un qui rassemblerait tous les cinéphiles. Après plus d'une heure de conférence de presse, Thierry Frémaux, le directeur de l'Institut Lumière, organisateur du Festival, dévoilait dans un petit clip tout en indices pour spécialistes du cinéaste, le nom du lauréat. Les lettres QT concluaient le petit clip d'1'30''. Mais cela faisait déjà bien longtemps que la salle comble hurlait de joie au fur et à mesure que chaque indice confirmait qu'il s'agissait bien de Quentin Tarantino.

mardi 18 juin 2013

Les sévices éducatifs: un modèle français au cinéma?

Bonjour à tous,

en plein débat français sur la légalité ou non de la gifle comme moyen éducatif, deux très courts extraits pour nous rappeler que les temps changent! Et on n'ose imaginer ce que les associations d'aujourd'hui diraient si de telles séquences étaient réalisées aujourd'hui.

Bird: un blanc peut-il filmer la vie d'un noir?


Bonjour à tous,

"Les USA n'ont inventé que deux choses en matière de culture: le western et le jazz". Voici comment Clint Eastwood voyait l'apport de son pays à la production culturelle mondiale. Du point de vue du western, il participa ardemment à développer ce genre, y compris en jouant pour le plus grand des réalisateurs italiens de western! En ce qui concerne le Jazz, Eastwood n'avait pas été avare non plus et son œuvre en tant que réalisateur est jonché de moments où le jazz est extrêmement présent, que ce soit dans les bandes sons mais aussi dans le sujet même du film. Ainsi, Un frisson dans la nuit, sa première réalisation en 1971

mercredi 12 juin 2013

The act of killing: qu'est-ce qu'un criminel de guerre?

Bonjour à tous,

Un poisson géant, des nymphes sortant de la gueule de cet animal, effectuant une chorégraphie approximative devant un personnage mi drag queen, mi sirène grasse, voilà comment le documentaire de Joshua Oppenheimer commence son long documentaire de près de 2 heures et dont l'image se retrouve sur une des affiches du film.

Quel étonnement alors pour le spectateur de se retrouver face à une telle séquence quand il lui est annoncé que The act of killing, sorti en France en 2013, est un documentaire non sur le cinéma indonésien mais sur un massacre perpétré en 1965 contre les communistes indonésiens par des factions proches du pouvoir, dont les Pemuda Pancasila (jeunesses du Pancasila), le Pancasila étant l'idéologie de l'État indonésien, mêlant nationalisme, internationalisme et spiritualité.

Jerry Lewis à l'honneur à l'Institut Lumière en juillet 2013!

Bonjour à tous,

Lors du Festival Lumière 2012, Thierry Frémaux avait proposé une rétrospective sur Dean Martin. Toujours fidèle au cinéma populaire, c'est donc au tour de son acolyte d'être mis à l'honneur en juillet à l'Institut Lumière, avec la projection de 4 films de Jerry Lewis, comédien et réalisateur adulé en France aujourd'hui, peut-être plus qu'il ne l'est aux USA.
Il ne faudra pas manquer de voir ou revoir sur grand écran ces films dont certains sont de véritables chef-d'œuvre d'humour, de fantaisie et d'invention.

mercredi 5 juin 2013

Carmen Jones: chef d'œuvre essentiel pour la question des droits civiques des noirs

Bonjour à tous

Le 20 mai était projeté aux "Lundis du Mégaroyal", dans le cadre de la programmation NOIRS AMÉRICAINS, le film Carmen Jones. Réalisé en 1954, Otto Preminger ce film était constitué d'un casting uniquement des comédiens et comédiennes noirs. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et le grand King Vidor avait réalisé en 1929 déjà Halleluyah ainsi que Vincente Minelli en 1943 dans Un petit coin aux cieux (Cabin in the sky) avec Louis Armstrong, Lena Horne et autres grands du Jazz. Avec Carmen Jones, Preminger prenait néanmoins un risque, la preuve en fut que personne ne voulut produire son film malgré le succès précédent de La rivière sans retour.

lundi 3 juin 2013

Le cinéma engagé: une définition à géométrie variable

Bonjour à tous

l'expression "cinéma engagé" est souvent utilisée pour désigner un cinéma défendant une cause ou dénonçant une situation grave pour la société, une communauté, une classe sociale, une nation. De fait, le sujet étant sérieux, il y a alors une sorte d'association immédiate entre le fond et la forme. Si le fond est sérieux, la forme devrait l'être tout autant. Certains cinéastes sont d'ailleurs aujourd'hui catalogués comme faisant du cinéma engagé parmi lesquels bien évidemment Ken Loach

jeudi 30 mai 2013

Le Joli Mai: 50 ans après, un choc culturel

Bonjour à tous, 

comme annoncé dans un précédent message, Thierry Frémaux a donc présenté hier soir à l'Institut Lumière le film de Chris Marker et de Pierre Lhomme Le joli mai. Réalisé en 1962 et sorti en 1963, soit il y a juste 50 ans, ce documentaire est une déambulation dans les rues de Paris s'arrêtant sur quelques témoignages saisissants de Parisiens de toutes origines. Le noir et blanc de la photographie de Pierre Lhomme est d'une beauté étourdissante et fait de la ville-lumière à la fois une série de cartes postales attendues mais aussi des portraits magnifiques de simples citoyens comme des découvertes d'un Paris oublié, celui des quartiers de misère, aux rues sales et sombres.

mercredi 29 mai 2013

Le film "42" ne sortira pas en France et c'est bien dommage!

Bonjour à tous,

le consulat des USA de Lyon a eu une très bonne idée d'organiser hier au Pathé une projection du film 42 de Brian Helgeland, avec l'aimable autorisation de la Warner Bros. Le film ne devrait pas sortir en salle en Europe, ce qui explique que la projection fut en VO non sous-titrée. Il n'est pas rare que des films américains ne sortent pas en dehors des frontières...américaines. On peut pourtant s'étonner de cette décision et à plusieurs titres. Tout d'abord, le film est écrit et réalisé par celui qui a notamment écrit le scénario de Mystic river - excusez du peu! - et plus récemment du Robin des bois de Ridley Scott. Si sa carrière de cinéaste est moins probante, le sujet abordé pouvait laisser penser cependant que le film aurait un intérêt certain: l'histoire de Jackie Robinson, interprété par Chadwick Boseman, un ancien joueur de Basket Ball, premier joueur de base-ball noir à intégrer la ligue professionnelle aux USA au lendemain de la seconde guerre mondiale.

mardi 28 mai 2013

Bientôt les soirées de présentation du Festival Lumière 2013

Bonjour à tous,

Du lundi 14 au dimanche 20 octobre se déroulera la 5ème édition du Festival Lumière. À cette occasion,  8 soirées de présentation du festival sont organisées par l'Institut Lumière, organisateur de cet événement majeur à Lyon.

jeudi 23 mai 2013

Le Joli Mai de Chris Marker à l'Institut Lumière: une (re)découverte indispensable !


Bonjour à tous,

Le directeur de l'Institut Lumière, Thierry Frémaux reviendra du Festival de Cannes pour présenter le film Le Joli Mai de Chris Marker et Pierre Lhomme, Mercredi 29 Mai 2013 à 20h00.

mercredi 22 mai 2013

Training day: radioscopie de la société américaine?



 Bonjour à tous,

lundi 13 mai était projeté Training day d'Antoine Fuqua aux Lundis du Mégaroyal à Bourgoin Jallieu. Réalisé en 2001, ce film a permis à Denzel Washington de recevoir l'Oscar du meilleur acteur en 2002, son premier pour un premier rôle, le second après son interprétation dans Glory dans un second rôle. Si le film s'appuie sur une base réelle, celle d'un officier ripoux de Los Angeles, Rafael Perez, les choix tant de casting que de récit ancrent cette œuvre dans une Amérique toujours en proie à la violence et à une forme de ségrégation, autant sociale que raciale.

lundi 20 mai 2013

Ali: un vrai héros américain

Bonjour à tous,

À l'occasion des 5èmes Lundis du Mégaroyal consacrés aux "NOIRS AMÉRICAINS" et soutenus par le consulat des USA, le film Ali était projeté en ouverture le lundi 6 mai 2013.

En 2001, Michael Mann reprenait un projet de film devant retracer la vie du boxeur Cassius Clay devenu Mohammed Ali, peut-être le plus grand boxeur de tous les temps. Avec Will Smith dans le rôle principal, ce film pouvait compter attirer alors des spectateurs plus jeunes qui méconnaissaient ce que représentait Ali.
Loin de faire un biopic retraçant la vie exacte de ce champion d'exception, le réalisateur s'est appuyé sur un scénario maniant l'ellipse pour que surgisse les points saillants d'une vie extraordinaire au sens propre du terme de celui qui traversa une époque charnière des USA.

samedi 18 mai 2013

Master Class du Forum des images





Bonjour à tous,

le Forum des images, une institution culturelle consacrée au cinéma et située à Paris au Forum des Halles propose entre autres, des Master class mensuelles avec de grands cinéastes et comédiens.
Des vidéos de ces rencontres sont désormais accessibles sur un site qui leur est exclusivement réservées :

jeudi 2 mai 2013

Ken Loach ou le cinéma du peuple


Bonjour à tous,

en octobre 2012, le Festival Lumière honorait le réalisateur britannique Ken Loach, à un peu plus d'un mois de la désignation du prochain prix Lumière pour la 5ème édition de ce grand festival lyonnais, je vous propose de revenir un peu sur la filmographie de Ken Loach
dans cet assez long article.

mercredi 1 mai 2013

"MARGIN CALL": une leçon de management?


Bonjour à tous,

En 2011, J. C. Chandor écrivait et réalisait Margin Call. L'histoire, très rapidement résumée, est celle d'une entreprise de trading qui aurait pris des risques inconsidérés dans des investissements complexes, dépassant certaines limites de sécurité du fait d'un modèle mathématique erroné. De fait, pour se sortir de cette situation, les dirigeants décident de liquider leurs actifs et autres produits toxiques pour éviter la faillite, entraînant de fait celle de ceux qui leur achèteraient ces produits financiers.

vendredi 26 avril 2013

Les secrets d'Hollywood: une passion des "majors" de l'âge d'or du cinéma


Bonjour à tous,
À l'occasion de la sortie de l'ouvrage de Patrick Brion, historien du cinéma et créateur du "Cinéma de Minuit", hier sur FR3, aujourd'hui France 3, je vous propose cette chronique de ce livre édité par La librairie VUIBERT et dont la cible est évidemment tous ceux qui raffolent du cinéma hollywoodien et qui regrettent que "La dernière séance" n'ait pas été remplacée...