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mardi 17 janvier 2017

Alain Prost, invité d'honneur de Sport, Littérature et Cinéma 2017

Bonjour à tous.

Déjà la 4ème édition d'un jeune festival initié par le directeur de l'Institut Lumière et fou de sport, Thierry Frémaux. Depuis 2014, les amoureux de sport et/ou de cinéma peuvent se retrouver pour échanger leurs émotions collectives du jeudi soir au dimanche soir. Cette édition n'y déroge pas. Du jeudi 26 au dimanche 29 janvier 2017, se succéderont documentaires et films de fiction ayant pour sujet central ou périphérique le sport.
Au risque de se répéter, cinéma et sport, au sens contemporain du terme, apparaissent quasiment au même moment en occident. Ils

mercredi 29 juin 2016

Les supporters Irlandais pour réapprendre la propagande!

Bonjour à tous

L'Euro de football est entré dans la phase à élimination directe et l'équipe de France a affronté l'équipe d'Irlande. Après une qualification obtenue dans la souffrance dimanche 26 juin 2016, les supporters irlandais ont encore une fois fait le spectacle et l'admiration de tous, malgré la défaite de leur équipe. Il faut alors revenir sur les images qui ont été relayées sur tous les médias français et internationaux, sur les télévisions ou par les réseaux sociaux. Et la conclusion qui est tirée de ces images est simple: "Les Irlandais sont des gens extraordinaires"!



Il faut tout d'abord reprendre les événements qui se passent depuis avant le 10 juin 2016, premier jour de l'Euro. Et ce n'était pas glorieux. Il y avait les images des casseurs des manifestations, ceux qui attaquaient un policier à coups de barres après avoir incendié la voiture des gardiens de la paix. Mais il y a eu aussi ces vidéos d'émeutes urbaines entre supporters russes et anglais à Marseille, ou d'autres fanatiques à Nice ou ailleurs.



Bref, les images qui couvraient tous les médias laissaient penser que cet Euro allait se passer de la pire des manières, mettant en défaut la France et son gouvernement, incapable de gérer la sécurité en plein état d'urgence, celui établi après les attentats perpétrés par les sbires de Daesh en novembre 2013. Et aux aussi avaient amené à la production de vidéos déversées sans contrôle sur les réseaux sociaux, répandant la terreur et l'effroi auprès des Français mais également de tous les Occidentaux.


Et puis arrive ce miracle absolu. Des supporters irlandais sont filmés en train de faire la fête, manifestement loin de la sobriété exigée par les autorités publiques, mais montrant un plaisir pour l'amusement bon enfant qui fait évidemment plaisir à voir. À partir de ce moment là, les médias se mettent à chercher d'autres images positives de ces Irlandais, devenus les meilleurs supporters du monde, habillés et/ou maquillés en vert, chantant des chansons dans tous les registres, hurlant, beuglant toute gorge déployée mais sans violence physique contre quiconque, entraînant même les plus réticents dans leurs farandoles ou chorégraphies les plus rudimentaires, y compris des CRS médusés.

Cette déferlante verte a un intérêt évident pour les forces publiques et le gouvernement. Elle vient étouffer les images négatives jusqu'alors proposées sur les réseaux sociaux. Mais cela va plus loin encore. L'image positive de ces Irlandais, à l'heure d'internet et des réseaux sociaux leur revient forcément aux oreilles et aux yeux. Et voici que ces supporters redoublent d'imagination pour être sympas. Ils boivent et répandent leurs canettes de bière partout? Les voici filmés en train de ramasser leurs déchets pour rendre leur lieu de beuverie le plus propre possible. Ils vocifèrent dans un métro lyonnais, et hop, un smartphone vient témoigner de leur capacité à s'adapter en chantant soudain une berceuse quand ils voient qu'un nourrisson est dans le métro. Ils stationnent indûment dans une rue et la police leur demande de partir, et c'est une chanson entonnée à la gloire de ces policiers: stend up for the French police! reprennent-ils en cœur pendant plusieurs minutes.

Les vidéos positives créent donc une sorte de course auprès de ces supporters pour prouver qu'ils peuvent être chaque fois plus sympa que ce qu'on peut imaginer. Et l'effet est immédiat. Le vert des maillots se transforme en gage de rencontre agréable, amicale et festive. Ils sont patriotes mais admettent que leur équipe est nulle! Ils ne représentent donc pas un danger, même pour les supporters des équipes adverses qui peuvent alors faire la fête avec eux. Et certains deviennent même des convertis, cherchant à montrer que eux aussi peuvent être aussi sympas que cette Green army! Un cercle vertueux est donc enclenché entraînant tous ceux venus encourager leur équipe dans un élan positif et pas vindicatif.

Ce cercle vertueux d'images positives devrait former un modèle pour combattre celles négatives produites par Daesh. Parce que les Irlandais représentent le meilleur de ce qu'un événement produit, ils ont contribué à effacer les images de ces ultras nationalistes russes venus non pour le football mais pour en découdre avec les supporters des autres équipes voire avec la police. Si ces vidéos ne sont pas oubliées, elles ne sont plus vues comme étant des images liées au football. Être supporter, c'est vivre le soutien d'une équipe comme le font les Irlandais.

Ceci peut sembler éloigné, mais la réponse à cette propagande islamiste par les pays occidentaux victime des attentats doit relever de la même logique: montrer ce qui représente le plus positif de notre civilisation, des libertés qui sont possibles, des plaisirs qui sont partagés entre les hommes et les femmes pour effacer des représentations à la fois violentes mais aussi attractives car sidérantes. Le cercle vertueux qu'ont créé les Irlandais peut être reproduit pour d'autres domaines, à une autre échelle. Bien sûr, il ne s'agit pas de dire qu'il n'y aura plus de criminalité ou de problèmes dans nos quartiers et nos pays. Mais comme le hooliganisme est une marge du football, les violences, exactions et autres déviances possibles de nos sociétés ne constituent pas le cœur de notre modèle. C'est aux pouvoirs publiques et aux médias d'investir les réseaux sociaux en proposant des images positives. C'est à dire réinventer la propagande qui a été laissée aux seuls terroristes sur le canal que leurs potentielles recrues utilisent: internet et les réseaux sociaux.

Les Irlandais ont réussi à convertir des gens hostiles au football, non en les transformant en supporters, mais en élargissant leur seuil de tolérance par les images positives qu'ils véhiculent et qu'ils se plaisent à voir véhiculer. À nous de rendre les images de Daesh, aussi sidérantes soient-elles, comme pouvaient l'être celles des Russes à Marseille, comme des images de la marge face à ce que nos sociétés ont de meilleur. Montrons notre tolérance sans faille, acceptant les différentes cultures à partir du moment où ces cultures n'empêchent justement pas la tolérance. Au lieu de se complaire à montrer celles des fanfaronnades criminelles des jihadistes, si les médias, à la télévision, radio, presse écrite ou internet, relayaient des images positives de notre société comme ils ont relayé celles des Irlandais, nul doute que l'effet, à court, moyen et long terme, serait positif.

Les Irlandais nous auront rappelé une chose: la propagande est l'art de la répétition d'un message simple par tous les canaux possibles avec pour conséquence une adhésion progressive et massive à ce message par les personnes ciblées.

À très bientôt
Lionel Lacour



mercredi 22 juin 2016

"Coup de tête" pour célébrer l'Euro!

Bonjour à tous

comme chaque année, l'Institut Lumière propose aux Lyonnais et à tous les autres des projections gratuites et en plein air tous les jeudis de l'été sur la place Ambroise Courtois. Et quoi de mieux pour ouvrir cette programmation, en plein Euro de football, que Coup de tête, le film de Jean-Jacques Annaud ayant pour toile de fond le football avec Patrick Dewaere comme champion improbable d'une équipe d'une petite bourgade de province.

Le film qui propulsa véritablement le réalisateur au sommet du cinéma français n'est pas à proprement parlé un film sur le football mais il utilise cet univers comme trame de fond. Loin du football-business d'aujourd'hui, Coup de tête aborde cependant déjà le rôle social et sociétal du sport le plus populaire du monde.



Prophétique, Annaud centre son film autour d'une affaire de mœurs impliquant un des joueurs du club. Loin des "sextapes" au cœur de scandales péri-sportifs qui émaillent régulièrement l'actualité des footballeurs d'aujourd'hui, dont un a touché l'équipe de France avec les conséquences que l'on sait, le fait divers qui frappe François Perrin - footballeur amateur du club de Trincamp interprété par Patrick Dewaere - montre à quel point la carrière d'un joueur, plus qu'un autre, est soumise à des éléments extérieurs, soit pour couvrir ses actes répréhensibles, soit au contraire pour le dévaluer et donc l'éliminer.

Annaud montre ainsi combien l'unité d'une communauté peut se faire et se défaire autour du succès ou de la défaite de son équipe de football, impliquant toute la notabilité, des élus aux commerçants en passant par l'industriel sponsor du club. Car si l'échelle n'est évidemment pas la même avec les milliards générés par le football professionnel du XXIème siècle, Annaud permet de comprendre que les primes, en cash, données par le patron du sponsor du club de Trincamp, ne sont pas distribuées par pure philanthropie. Il en attend des retombées économiques bien supérieures aux sommes d'argent données aux joueurs, pourtant amateur. Mais derrière les montants qui leurs sont promis, c'est aussi

Ce lien social né autour de victoires d'un club dans une compétition phare génère aussi  des héros qui deviennent intouchables quand ils étaient jusqu'alors des pestiférés de la communauté. Le footballeur qui permet à son équipe, par son talent ou le hasard, de créer l'exploit, devient, de manière illusoire, le maître de la ville à qui rien n'est refusé. Il attire aussi l'attention des médias tant sur lui que sur le club, la ville et donc les sponsors. Mais le héros du jour peut être aussitôt oublié. Et surtout, le cinéaste n'oublie jamais de rappeler ce que représente un joueur dans cet éco-système. Un personnage finalement faible, monnayable et que l'on peut même humilier, comme le montre cette séquence dans laquelle Sivardière, président du club et patron du sponsor, incarné par Jean Bouise, donne des moitiés de billets à ses joueurs en "préprime" pour gagner le match.


La force de Coup de tête est donc de plonger le spectateur, à une échelle pourtant modeste, dans ce que représente le football, même amateur. Un sport certes, mais aussi un outil de communication formidable pour des entreprises partenaires qui financent des clubs et rémunèrent les joueurs au-delà du raisonnable.

Coup de tête, Jean-Jacques Annaud, 1979
Copie restaurée
jeudi 23 juin 2016, 22h00, place Ambroise Courtois, Lyon 8ème
(métro ligne D - station Monplaisir Lumière)

Le reste de la programmation de l'été sur www.institut-lumiere.org

À bientôt
Lionel Lacour

mercredi 17 décembre 2014

Vive le tour: Louis Malle et Bernard Hinault au Festival Cinéma Sport et Littérature

Bonjour à tous

Le programme du 2ème festival Cinéma Sport et Littérature ne cesse de s'étoffer. Et l'ouverture le jeudi 8 janvier marquée par la présence de Jean-Claude Killy (voir à ce sujet l'article Jean-Claude Killy pour l'ouverture du festival Cinéma Sport et Littérature) débutera d'abord par un court métrage d'un des grands cinéastes français Louis Malle.

En 1962, il s'est déjà taillé une réputation de cinéaste de fiction avec notamment Ascenseur pour l'échafaud (1958) ou Zazie dans le métro (1960). Mais il est également un documentariste hors pair, qui plus est oscarisé avec Le monde du silence co-réalisé en 1956 avec le Commandant Cousteau.
En 1962, il suit donc le 49ème tour de France qui voyait le grand Jacques Anquetil être le grand favori d'une épreuve qu'il avait déjà remportée 2 fois. Il y trouvera son meilleur adversaire en la personne de Raymond Poulidor qui allait débuter la compétition la main plâtrée! À une époque où les étapes n'étaient pas couvertes par la télévision comme elles le sont aujourd'hui, où les analyses ne se faisaient pas en direct et le plus souvent par des journalistes dont la plume de certains valait celle des meilleurs écrivains, le témoignage d'un cinéaste sur la compétition la plus prestigieuse du cyclisme ne pouvait que réjouir les spectateurs. D'autant que, plus que pour bien des sports, le cyclisme permet de voir s'affronter des individus aux caractères bien trempés, sympathiques ou antipathiques selon ses préférences, mêlés à des équipes aux tactiques pas toujours claires, et dans une opposition magiquement séquencée par les étapes, de plat ou de montagne, en ligne ou en contre la montre, permettant tous les rebondissements scénaristiques et donc toutes les possibilités de dramaturgie que la mise en scène, le montage ou encore la musique peuvent sublimer.

Ce documentaire en forme de happening de 18 minutes sera accompagné de la présence exceptionnelle d'un autre grand champion cycliste, le seul autre français à avoir remporté 5 éditions de la grande boucle. Ainsi, après la légende de Merckx le cannibale en 2014, ce sera à une autre gloire d'honorer de sa présence le festival. "Le blaireau" Bernard Hinault viendra donc commenter avec Thierry Frémaux ce documentaire évoquant son illustre prédécesseur, lui qui régna sur le tour de 1978 à 1986, avec 5 titres et 2 deuxièmes places, et qui s'implique encore aujourd'hui dans l'organisation de l'épreuve.

Parce que la volonté de Thierry Frémaux est de rapprocher tous les univers, cette séance aura donc lieu le jeudi 8 janvier à 18h45, précédant celle de 21h en présence de Jean-Claude Killy: cyclisme, ski, Louis Malle, Claude Lelouch, Hinault et Killy, ça en fait du beau monde! Et il est fort à parier que d'autres invités prestigieux seront présents dans la salle!

Et pour en profiter encore un peu plus, un temps sera accordé pour une rencontre avec le public et signature dans le hangar entre les deux séances.

Informations pratiques
tous renseignements sur www.institut-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 78 18 95
lieu: Institut Lumière - salle du Hangar - Rue du Premier Film - Lyon 8ème
5 € - gratuit pour ceux ayant leur billet de 21h.
ATTENTION: réservation obligatoire, même pour ceux ayant le billet de 21h.

À très bientôt
Lionel Lacour



vendredi 12 décembre 2014

"Foxcatcher" au festival Cinéma Sport et Littérature 2015

Bonjour à tous,

À l'occasion de la 2ème édition du festival Cinéma, Sport et Littérature (8 - 11 janvier 2015) sera projetée l'avant-première du film Foxcatcher de Bennett Miller, récompensé du Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2014. 

Histoire vraie entre un riche héritier John du Pont (Steve Carell) et deux champions olympiques américains de lutte à Los Angeles (1984), Mark (Channing Tatum) et Dave Schultz (Mark Ruffalo), le premier proposant aux deux autres de leur offrir les conditions idéales pour s'entraîner dans l'objectif de décrocher l'or aux jeux olympiques de Séoul en 1988.

Encensé par la critique, le film montre combien les relations entre pouvoir économique et sport existent et ce dans tous les sports. Un jeu de dupe entre tous les personnages où chacun pense pouvoir tirer profit au mieux de la situation.

À une échelle plus petite, et moins coûteuse, il y a derrière cette histoire ce piment qui fait que le sport attire le regard des puissants qui voient dans les champions ce qu'ils ne pourront jamais être et qu'ils pensent cependant pouvoir acheter. Être champion, souffrir pour vivre l'adrénaline de la victoire sportive, la concrétisation des sacrifices par l'obtention d'un titre planétaire ne peut être vécu par les protagonistes. Mais le personnage de du Pont pense pouvoir éprouver ces émotions par substitution. Inversement, la gloire du sportif est éphémère et la quête de ce qui leur manque le plus, reconnaissance et fortune, conduit certains à accepter des propositions qui leur sont faites qui combleraient cette quête mais qui les détourneraient de leurs véritables objectifs. 

Le sujet porte donc sur la lutte mais pourrait être transposé sur n'importe quel autre sport dont certains milliardaires se seraient entichés pour briller autant que ceux qu'ils prétendent financer. Sans aller bien loin, il suffit de regarder le comportement des dirigeants russes ou qataris s'étant offert des clubs de football (en Angleterre, en France...) pour comprendre que Foxcatcher est une parabole sur les relations entre champions et puissants.


La séance aura lieu le dimanche 11 janvier 2015 à 14h30 à l'Institut Lumière. 

Pour tout renseignement: www.institut-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 78 18 95

À bientôt
Lionel Lacour

samedi 6 décembre 2014

Jean-Claude Killy pour ouvrir Cinéma, Sport et Littérature 2015 à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Après Eddie Merckx, ce sera donc au tour d'une autre légende du sport d'ouvrir le festival Cinéma, Sport et Littérature organisé par l'Institut Lumière du 8 au 11 janvier 2015. Avec Jean-Claude Killy, c'est aussi un régional qui honorera les spectateurs de sa présence à l'occasion de la projection du film 13 jours en France réalisé par Claude Lelouch et François Reichenbach en 1968 à l'occasion des Jeux Olympiques d'Hiver organisés à Grenoble. Et c'est peu dire que l'invité de cette soirée sera présent sur le film puisqu'il remporta les 3 titres du ski alpin décernés à cette occasion (l'épreuve du "Super Géant" entre Géant et Descente n'existant pas encore!).

Ainsi, après l'ouverture à 20h le jeudi 8 janvier dans la salle du Hangar, le documentaire reviendra sur cette quinzaine olympique qui marqua à tout jamais le personnage de Jean-Claude Killy pour en faire ce sportif unique puisque son exploit est à ce jour inégalé. Mais les autres disciplines seront également montrées, d'autres champions filmés, avec les exploits et les drames inhérents à toute compétition sportive, et ce pendant 1h52.

Le mérite de ce festival, outre la projection de films de fiction (Les chariots de feu notamment en copie restaurée) ou de documentaires (Foot et immigration, 100 ans d'histoire commune réalisé par Eric Cantona entre autres), est de montrer combien le langage cinématographique permet de suivre des compétitions autrement que ce que peuvent le faire les télévisions. Celles-ci ont vu leurs moyens augmenter au point que la caméra semble épouser le moindre geste, la moindre émotion des sportifs, des spectateurs ou des équipes entourant les champions. Mais les commentaires en direct, ou en différé, viennent rappeler au téléspectateur qu'il s'agit d'une actualité sportive, certes marquée par les pics de tensions, l'angoisse du résultat, de la faute ou de l'accident, mais dont la couverture médiatique est essentiellement caractérisée par une grammaire événementielle et instantanée.

Les films de cinéma ont une autre vertu. Ils n'ont pas l'objectif de l'exhaustivité en couvrant chaque athlète. Pas l'obligation de s'appesantir sur chacun d'eux de manière égale. Le cinéaste est d'abord un artiste dont le montage a posteriori se combine aux choix faits au moment du tournage. Il peut filmer une ambiance, une atmosphère, décider de choisir un athlète qui ne gagnera pas, proposer de montrer la victoire d'un champion par le regard de celui qui sera battu. La télévision est soumise à la dramaturgie imposée par la course, par le match. En ce sens, les sportifs imposent un tempo, un suspens qui échappe au réalisateur. Seuls peuvent éventuellement modifier ceci le talent des commentateurs. Et certains seraient capables de créer une émotion pour des compétitions sans importance. Mais cela n'est qu'un pis-aller.
En revanche, le cinéma reconstruit la dramaturgie, la déplace parfois là ou l'information ne la voit pas. Parce que le temps du cinéma n'est pas celui de l'immédiateté. N'est pas celui imposé par la compétition. De même, la qualité de captation du cinéma n'est pas celle de la télévision. Celle-ci impose une image lisse, laissant tout net, y compris les logos des sponsors sans qui les compétitions modernes n'existeraient pas. Le cinéaste peut au contraire décider de ne pas accorder à la netteté l'attention que la télévision exige. Il peut exclure de son cadre tout ce que les émissions en direct captent sans pouvoir l'effacer. Il peut raconter une autre histoire que celle imposée par le déroulé des Jeux, revenir en arrière, utiliser des flash backs ou des flash forwards dans son montage.

En (re)découvrant 13 jours en France, les spectateurs comprendront certainement l'intérêt du cinéma comme témoin des grandes compétitions sportives, apportant non pas la vérité mais une autre émotion que celle proposée par le direct télévisuel. Avoir en plus un des protagonistes de ce documentaire cinématographique, et quel protagoniste, sera à n'en pas douter un autre moment intense permettant de raconter plus de 46 ans après comment il a vécu le fait de se voir (et peut-être de se revoir) comme héros d'un film de cinéma après avoir été héros d'un sport français alors triomphant.

Pour toute information concernant ce festival, rendez-vous sur www.institut-lumiere.org

À bientôt
Lionel Lacour