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mardi 16 février 2016

La question noire dans le cinéma américain


mardi 18 juin 2013

Bird: un blanc peut-il filmer la vie d'un noir?


Bonjour à tous,

"Les USA n'ont inventé que deux choses en matière de culture: le western et le jazz". Voici comment Clint Eastwood voyait l'apport de son pays à la production culturelle mondiale. Du point de vue du western, il participa ardemment à développer ce genre, y compris en jouant pour le plus grand des réalisateurs italiens de western! En ce qui concerne le Jazz, Eastwood n'avait pas été avare non plus et son œuvre en tant que réalisateur est jonché de moments où le jazz est extrêmement présent, que ce soit dans les bandes sons mais aussi dans le sujet même du film. Ainsi, Un frisson dans la nuit, sa première réalisation en 1971

mercredi 5 juin 2013

Carmen Jones: chef d'œuvre essentiel pour la question des droits civiques des noirs

Bonjour à tous

Le 20 mai était projeté aux "Lundis du Mégaroyal", dans le cadre de la programmation NOIRS AMÉRICAINS, le film Carmen Jones. Réalisé en 1954, Otto Preminger ce film était constitué d'un casting uniquement des comédiens et comédiennes noirs. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et le grand King Vidor avait réalisé en 1929 déjà Halleluyah ainsi que Vincente Minelli en 1943 dans Un petit coin aux cieux (Cabin in the sky) avec Louis Armstrong, Lena Horne et autres grands du Jazz. Avec Carmen Jones, Preminger prenait néanmoins un risque, la preuve en fut que personne ne voulut produire son film malgré le succès précédent de La rivière sans retour.

mercredi 29 mai 2013

Le film "42" ne sortira pas en France et c'est bien dommage!

Bonjour à tous,

le consulat des USA de Lyon a eu une très bonne idée d'organiser hier au Pathé une projection du film 42 de Brian Helgeland, avec l'aimable autorisation de la Warner Bros. Le film ne devrait pas sortir en salle en Europe, ce qui explique que la projection fut en VO non sous-titrée. Il n'est pas rare que des films américains ne sortent pas en dehors des frontières...américaines. On peut pourtant s'étonner de cette décision et à plusieurs titres. Tout d'abord, le film est écrit et réalisé par celui qui a notamment écrit le scénario de Mystic river - excusez du peu! - et plus récemment du Robin des bois de Ridley Scott. Si sa carrière de cinéaste est moins probante, le sujet abordé pouvait laisser penser cependant que le film aurait un intérêt certain: l'histoire de Jackie Robinson, interprété par Chadwick Boseman, un ancien joueur de Basket Ball, premier joueur de base-ball noir à intégrer la ligue professionnelle aux USA au lendemain de la seconde guerre mondiale.

mercredi 22 mai 2013

Training day: radioscopie de la société américaine?



 Bonjour à tous,

lundi 13 mai était projeté Training day d'Antoine Fuqua aux Lundis du Mégaroyal à Bourgoin Jallieu. Réalisé en 2001, ce film a permis à Denzel Washington de recevoir l'Oscar du meilleur acteur en 2002, son premier pour un premier rôle, le second après son interprétation dans Glory dans un second rôle. Si le film s'appuie sur une base réelle, celle d'un officier ripoux de Los Angeles, Rafael Perez, les choix tant de casting que de récit ancrent cette œuvre dans une Amérique toujours en proie à la violence et à une forme de ségrégation, autant sociale que raciale.

lundi 20 mai 2013

Ali: un vrai héros américain

Bonjour à tous,

À l'occasion des 5èmes Lundis du Mégaroyal consacrés aux "NOIRS AMÉRICAINS" et soutenus par le consulat des USA, le film Ali était projeté en ouverture le lundi 6 mai 2013.

En 2001, Michael Mann reprenait un projet de film devant retracer la vie du boxeur Cassius Clay devenu Mohammed Ali, peut-être le plus grand boxeur de tous les temps. Avec Will Smith dans le rôle principal, ce film pouvait compter attirer alors des spectateurs plus jeunes qui méconnaissaient ce que représentait Ali.
Loin de faire un biopic retraçant la vie exacte de ce champion d'exception, le réalisateur s'est appuyé sur un scénario maniant l'ellipse pour que surgisse les points saillants d'une vie extraordinaire au sens propre du terme de celui qui traversa une époque charnière des USA.

jeudi 21 février 2013

Du silence et des ombres enfin sur Ciné+ Classic

Bonjour à tous,

c'est une grande joie que de voir programmé sur Ciné+ Classic Du silence et des ombres, ce chef-d'oeuvre de Robert Mulligan et qui fut l'objet d'un de mes tout premiers articles sur ce blog:
Du silence et des ombres

Pour ceux qui n'auraient jamais vu ce film au titre étrange et peu en rapport avec le titre original (To kill a mocking bird, adaptation du livre éponyme qui avait été traduit quant à lui par Ne tirez pas sur l'oiseau moqueuret qui ont cette chaîne, c'est le moment ou jamais! Pour les autres, foncez acheter le DVD en édition collector car les Bonus sur ce film sont extrêmement intéressants, montrant combien ce film, adapté de l'unique (et quelle) œuvre d'Harper Lee a une place très particulière aux USA et même dans le monde anglo-saxon.

Et si vous n'aimez pas ce film, ni Gregory Peck dans le rôle d'Atticus Finch, ou que les scènes avec les enfants ne vous touchent pas, alors il faudra nécessairement consulter!

A très bientôt

Lionel Lacour

mercredi 22 décembre 2010

Du silence et des ombres: chef-d'œuvre indispensable

Bonjour à tous,

En 1963 était projeté Du silence et des ombres au festival de Cannes.
Ce film de Robert Mulligan était l'adaptation du livre d'Harper Lee To kill a mocking bird, best seller et monument de la littérature américaine.
La musique de ce film est une splendeur et est de Elmer Bernstein, compositeur entre autres de le BO des Sept mercenaires. Vous pouvez l'écouter ou la télécharger sur:
http://www.musicme.com/#/Elmer-Bernstein/albums/To-Kill-A-Mockingbird-0884463074507.html

Ce film sera projeté pour les séances lycéennes des deuxièmes Rencontres Droit Justice et Cinéma le jeudi 25 mars 2011 à l'Institut Lumière.
Mais si ce film est une œuvre merveilleuse pour les enfants, c'est surtout une formidable expérience de cinéma qu'étrangement, la France a quasiment oublié. Il faut remercier Lost Films Distribution et l'excellent travail de Marc Olry pour l'avoir ressorti cet été 2010.

BANDE ANNONCE:


ATTENTION:
L'ANALYSE CI-DESSOUS RÉVÈLE BEAUCOUP D'INFORMATIONS SUR LE FILM.

Le film raconte l'histoire de la famille Finch. Le père, Atticus, avocat, a perdu sa femme et vit avec ses deux enfants, son garçon Jem, âgé de 10 ans et sa fille Scout âgée elle de 6 ans.
Deux histoires s'entremêlent assez rapidement: Scout et Jem souhaitent découvrir, avec leur camarade Dill, leur voisin Boo Radley, un jeune homme qui vit enfermé dans sa maison sans que personne ne le voie. De son côté, Atticus Finch, le père, avocat, est chargé de défendre le cas de Tom Robinson, un noir accusé de viol sur une femme blanche.

Une histoire de la crise des années 30
L'action se déroule en 1932, juste après le krach boursier de 1929 et la grande dépression qui a suivi. On est dans le vieux sud ségrégationniste, dans une petite ville de l'Alabama: Maycomb.
Le tableau de cette crise présente des paysans trop pauvres pour pouvoir payer ce qu'ils doivent autrement qu'en nature. Ainsi, dès la première séquence, l'un d'eux paie son avocat en noix en compensation du travail fournit par ce dernier pour régler les questions de succession suite au décès de la femme du paysan.
Pour compléter le tableau d'une population frappée par la misère, le fils de ce paysan, invité à déjeuner par Jem, s'émerveille de manger du rôti, ce qu'il n'a plus fait depuis des mois, se contentant de manger des écureuils chassés avec son père.

Une histoire de ségrégation
Il est question encore de champs de coton dans lesquels travaillent des noirs vivant à l'écart des blancs. Cette ségrégation s'observe à l'occasion de l'affaire qu'a en charge Atticus Finch. En effet, Tom Robinson est un noir. Or son inculpation relève ouvertement du racisme le plus primaire, ses accusateurs manifestant à son encontre comme à celui de son défenseur, des propos sans ambiguïté.
Tom risque même d'être lynché avant son procès par les paysans qui soutiennent Ewell, le père de la supposée victime. Lors du procès, le procureur montre bien qu'un noir ne vaut pas un blanc.  En effet, alors que vient d'être démontré l'impossibilité pour Tom d'avoir violé Mayella, le procureur lui demande pourquoi il était venu l'aider avant que le supposé viol n'ait lieu. Quand Tom répond qu'il a eu pitié d'elle, la réaction du représentant de l'État témoigne de la réalité du racisme: "vous avez eu pitié? D'une femme blanche?"
Visuellement, Mulligan utilise la topographie du tribunal. Ainsi, la ségrégation apparaît par le fait que les Blancs se trouvent dans la partie basse du bâtiment, comme participant aux débats tandis que les Noirs occupent les balcons, espace marginal faisant d'eux des spectateurs du procès.

Un film humaniste
Si blancs et noirs forment deux communautés manifestement distinctes géographiquement ou topographiquement, la famille Finch semble être le lien entre elles. Atticus, le père, n'hésite pas une seconde pour défendre Tom. Il s'insurge contre le vocabulaire "nègre", il parle de Tom Robinson comme d'un homme et non comme d'un Noir.
Ses enfants semblent également indifférents à toute forme de racisme. Jem engage un très bref contact avec le fils de Tom quand il le rencontre. De même, Jem, Scout et Dill assistent au procès avec la communauté noire, au balcon.
Cette tolérance apparaît à l'écran aussi par le rôle donné à l'employée de maison d'Atticus, Calpurnia. C'est une femme noire aux antipodes de la domestique de Scarlett dans Autant en emporte le vent. Calpurnia joue un vrai rôle éducatif pour les enfants d'Atticus et n'hésite pas à tancer Scout quand elle agit mal. Atticus la raccompagne même le soir chez elle en voiture.

Outre ses propos antiracistes, le film évoque une autre ségrégation, celle des déficients mentaux. Si le cas de Tom est accompagné des caractéristiques classiques du racisme (les Noirs sont des violeurs de blanches), le cas de Boo Radley est lui aussi présenté avec sa litanie de poncifs: il est dangereux, il bave, il est grand, il a une balafre... Si les préjugés envers Tom sont démontés au cours du procès en un peu moins de trois quart d'heure, ceux vis-à-vis de Boo sont battus en brèche tout au long du film.

Un héros américain pas comme les autres
Le grand rôle de la carrière de Gregory Peck est celui d'Atticus Finch pour lequel il obtint l'Oscar du meilleur acteur. Son personnage est le préféré des Américains. Pourtant, il semble être aux antipodes des héros classiques interprétés par John Wayne, Gary Cooper ou Steve McQueen.
Doué essentiellement selon sa fille dans le raisonnement et sa capacité a expliquer les choses, Atticus n'a aucune des qualités requises dans les films d'Hollywood: il ne se bat pas et interdit à ses enfants de le faire, il ne manifeste aucun talent particulier de séduction vis-à-vis des femmes, il n'est pas un personnage solitaire, il n'est pas armé et refuse que ses enfants le soient.
Pourtant, on apprend tout au long du film qu'il a ces qualités qu'ignorent ses enfants: il est le meilleur tireur du comté, il a le courage d'affronter seul un groupe de paysans venus lyncher Tom, il a manifestement une histoire amoureuse avec sa voisine Maudie. Mais ses qualités restent volontairement discrètes, voulant éviter d'influer négativement sur ses enfants ou de les choquer. Pour ne prendre que l'exemple de Maudie, cette relation se comprend par sa présence au sein de la famille Finch à des moments importants comme le jour de la rentrée des classes notamment, semblant se substituer au rôle de la mère.

Un film à hauteur d'enfant
Tous les amateurs du film de Charles Laughton La nuit du chasseur trouveront des ressemblances esthétiques et de point de vue dans de nombreuses séquences du film.
En effet, l'histoire de Tom Robinson défendu par Atticus semble se superposer à la véritable trame narrative du film qui implique d'abord les enfants: à quoi ressemble Boo Radley?
Cette quête menée du début à la fin conduit les enfants à affronter tous les dangers, ceux de leur âge. Quand ils décident d'aller voir Boo Radley par sa fenêtre, ils y vont la nuit. Et tout prend alors des proportions démesurées, les bruits nocturnes sont un véritable vacarme, les ombres sont dignes de celles de Nosferatu, le trajet d'une maison à l'autre semble une véritable odyssée. La musique d'Elmer Berstein accompagne comme les plus grands thrillers les peurs des enfants qui ne cessent jamais de courir dès qu'ils ont peur.
La découverte d'indices concernant Boo les amène à changer petit à petit leur point de vue quant à Boo Radley, jusqu'à la scène finale, que certains pourraient voir comme un happy end mielleux mais qui de fait est une séquence optimiste et humaniste loin de la niaiserie.
Mais c'est surtout le rôle que jouent les enfants vis-à-vis du père qui fait de ce film un grand film.
Scout joue le garçon que Atticus son père, se refuse d'être. Elle se bat pour l'honneur de son père, contre le racisme. Elle se bat physiquement, tandis que son père lui rappelle régulièrement qu'aucun conflit, qu'aucun antagonisme ne se règle par la violence. La franchise de Scout en fait un personnage direct, honnête mais qui n'a pas encore appris ou compris l'intérêt d'un monde civilisé.
De son côté, Jem joue à bien des égards le rôle de la mère de Scout ou de l'épouse d'Atticus. Protecteur de sa sœur qu'il accompagne à une soirée d'Halloween, il veille aussi tout le long du film à la sécurité de son père, l'accompagnant dans ses visites auprès de la famille de Tom Robinson.
Ce sont enfin ces enfants, aidés de Dill, qui vont soutenir et aider Atticus à affronter les paysans voulant lyncher Tom avant son procès, quitte à s'opposer aux ordres d'Atticus. Au courage de Jem répond la candeur de Scout interpellant un paysan qu'Atticus aidait dans ses affaires de succession.
Du silence et des ombres est donc un film à hauteur d'enfants mais duquel le monde des adultes n'a pas disparu, bien au contraire. Il s'est imposé à eux.

Un film de son temps?
Si l'esthétique est, comme il a été précisé déjà, proche du film de Laughton, Du silence et des ombres correspond à une période charnière de la production américaine. Par exemple, le film s'inscrit dans cette nouvelle approche cinématographique de faire du générique la première séquence du film. Pas d'image fixe sur laquelle apparaissent les crédits classiques d'un film, mais au contraire, une composition très esthétique d'éléments qui se retrouveront au milieu du film, véritablement mis en scène pour qu'on comprenne que l'important est bien le point de vue des enfants tout en l'oubliant aussitôt pour mieux s'en souvenir à la fin.
Un des sujets traités par le film, le procès d'un Noir injustement accusé a déjà été abordé, par exemple par John Ford dans Le sergent noir mais aussi par un cinéaste contemporain de Mulligan, Sydney Lumet dans Douze hommes en colère. Sujet d'actualité lié aux mouvements des noirs américains pour la conquête des droits civiques et la fin de la ségrégation, dans les trois films, un Noir sera accusé injustement et défendu de fait par un blanc. Le traitement de Mulligan est pourtant plus original quant à sa conclusion.
L'héroïsme selon Mulligan est aussi très en avant garde dans le cinéma américain. Son personnage principal n'est pas ce héros de l'ouest qui s'impose par la force et par ce qui relevait de la virilité. Atticus est un héros civilisé, qui se bat par la loi et par la morale. Il est en quelque sorte le pendant de James Stewart face à John Wayne et Lee Marvin dans L'homme qui tua Liberty Valance de John Ford, encore lui. Atticus Finch ouvre la voie à d'autres héros du cinéma américain, plus cérébraux.

Une structure scénaristique originale
Le film se décompose en trois temps de durées inégales.
Le premier temps est essentiellement centré sur les enfants et leur envie de rencontrer Boo Radley. En arrière plan se profile le cas de Tom Robinson. Mais cela n'apparaît vraiment que de manière très périphérique.
Le deuxième temps est marqué par le procès de Tom durant lequel, pour la première fois, les enfants ne sont que spectateurs, laissant à Atticus le rôle principal.
Le dernier temps relate une aventure que connaissent le frère et la sœur qui révélera la solution des différents mystères proposés par le film.
Au premier regard, le verdict marque le climax du film, suivi d'un épilogue très pessimiste. Le troisième temps pourrait être alors perçu comme un "bonus" de l'histoire, soit plus de vingt minutes pendant lesquelles nous vivons une autre aventure des enfants Finch, jusqu'à ce que la conclusion de ce troisième temps  apporte toute sa cohérence à l'oeuvre. En effet, ces vingt minutes sont loin d'être un rajout. C'est surtout le temps du procès qui est finalement un moment en dehors de la trame narrative. Dès le générique, puis dès la rencontre entre Jem et Scout avec leur voisin Dill, le spectateur sait que l'objectif des héros est de connaître Boo Radley. Or, à l'issue du procès, nous ne savons toujours rien de lui. C'est donc toute la magie de la mise en scène de Mulligan que de nous faire croire que le procès est l'aboutissement du film.
Après les interrogatoires croisés, Atticus Finch fait son plaidoyer en s'adressant au jury, sans que jamais le contre-champ sur ce jury n'apparaisse clairement. Les spectateurs de la salle deviennent le jury. Forcément en accord avec les arguments de l'avocat de Tom Robinson. C'est cette implication dans ce plaidoyer qui fait que le spectateur peut croire que l'enjeu du film est bien le résultat du procès. À l'énoncé du verdict, dont on ne peut ici révéler la teneur, mais qui ne peut être une surprise dans le déroulé du film, Mulligan réussit une suite de plans d'une dignité magistrale, tant dans la mise en scène que dans ce qu'elle renvoie de la communauté noire et de Finch.

Ces trois temps du film ont également un sens quant à l'organisation des informations que nous donne le scénario. Ainsi, chaque élément qui est donné dans le premier temps se retrouve dans le troisième, avec sa signification appliquée. Quand dans la première partie du film Atticus explique  à Scout qu'un compromis n'est pas une entorse à la règle mais un accord entre deux personnes, c'est pourtant bien la définition de Scout qui semble être en œuvre lorsque justement un compromis est proposé par le Shérif à Atticus à la fin du film.
Toujours avec Scout, Atticus explique qu'on ne doit pas se battre, même si on traite quiconque de nègre. Et que c'est par les arguments qu'on fait avancer les idées. Et qu'enfin, il n'aurait pas pu regarder ses enfants ni marcher la tête haute s'il avait refusé de défendre Tom Robinson, un Noir, malgré le regard désapprobateur de la communauté blanche.
Toute cette explication morale et civique se passe dans la première partie du film. Elle en trouve son écho dans la troisième partie, après le verdict, quand, devant chez Tom Robinson, Atticus répond paradoxalement avec dignité aux provocations du père de le jeune femme supposée avoir été violée, en ne se battant pas, malgré son évidente supériorité physique.
Enfin, le titre original du film To kill a mocking bird est évoqué deux fois: la première quand Atticus explique à son fils qui voulait un fusil que c'est un "péché que de tuer un oiseau moqueur" car cet oiseau ne chante que pour le plaisir des hommes sans lui nuire autrement. Cette expression est réutilisée une seconde fois par Scout à la toute fin du film, donnant un sens concret à cette expression en l'adaptant à la situation du film.

Vous le comprendrez, ce film est une petite merveille méconnue en France. Il est juste un incontournable dans la culture américaine.

À très bientôt

Lionel Lacour