Affichage des articles dont le libellé est Droit Justice Cinéma. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Droit Justice Cinéma. Afficher tous les articles

mercredi 3 juillet 2019

Lumière 2019: 3 Parrains pour les 10 ans du Festival

Bonjour à tous,

Le cinéaste Francis Ford Coppola sera donc honoré du Prix Lumière pour les 10 ans du Festival Lumière (11ème édition). Cette information connue depuis le 11 juin dernier a été accompagnée d'une partie de la programmation. Et évidemment, une partie de celle-ci sera consacrée à l'œuvre du géant récipiendaire.

Et quoi de mieux pour satisfaire ses admirateurs que de proposer une nuit entièrement consacrée à ce qui constitue une des plus grandes trilogies de l'Histoire du Cinéma?

Pour ceux, peut-être nombreux qui veulent voir et/ou revoir le destin de la famille Corleone sur très grand écran, l'occasion est unique!

Le samedi 19 octobre 2019 sera donc l'occasion exceptionnelle de voir à la Halle Tony Garnier à partir de 20h30 chacun des opus:

Le Parrain (1972, 2h55)
Le Parrain II (1974, 3h22)
Le Parrain III (1990, 2h42)

Et pour les courageux ayant tenu l'intégralité de la séance (et même pour les autres!), un petit-déjeuner sera offert au petit matin.

Pour les réservations: Evénement Trilogie Le Parrain Festival Lumière

À très bientôt
Lionel Lacour


jeudi 28 mars 2019

Festival 24: La master class de Rachid Bouchareb en ligne!


Bonjour à tous

Le mardi 12 mars, Rachid Bouchareb a donné une formidable master class dans le cadre du Festival 24 - Justice & Cinéma.
Une occasion de comprendre comment un cinéaste s'empare d'histoires et de l'Histoire pour raconter ce qui lui semble juste de dénoncer ou de rappeler.
Un très beau moment que je vous propose de partager sur ce lien produit par le service audiovisuel de Lyon 3, et réalisé par Philippe Topalian:


À très bientôt
Lionel Lacou

jeudi 21 février 2019

Festival 24: Rencontres avec Rachid Bouchareb

Bonjour à tous,

La journée du 12 mars 2019 sera largement consacrée à Rachid Bouchareb pendant le Festival 24 - Justice & Cinéma.

À 14h30, une Master Class à l'Auditorium Malraux avec le réalisateur de Indigènes permettra d'aborder avec lui pourquoi et comment il aborde les questions de droit dans ses films, que ce soit en 2010 avec Hors la loi, ou en 2014 avec son remake du film de José Giovanni Deux hommes dans la villes en le transposant aux États-Unis et titré en français La voie de l'ennemi. Plus récemment encore, en 2018, il réalisa Le flic de Belleville avec Omar Sy, une sorte d'hommage au Flic de Beverly Hills de 1983.
Rachid Bouchareb évoquera également ses influences cinématographiques, les cinéastes qui l'ont inspiré et ses films sur la justice préférés.

À 16h30, Rachid Bouchareb présentera ensuite un de ses films à l'Institut Lumière: London river.
Réalisé en 2009, le film traite des attentats commis en 2005 à Londres dans les transports en commun perpétrés par des membres d'Al Qaida. Si ces événements sont l'arrière plan permanent du film, le cinéaste s'attarde sur le sort de parents que tout oppose et dont les enfants ne donnent plus de signe de vie depuis les explosions des bombes. En suivant toute la procédure judiciaire de l'immédiate après attentat, Rachid Bouchareb se place du point de vue des victimes collatérales et en profite pour donner une vraie proposition d'harmonie entre des individus de cultures différentes.
Le film sera suivi d'un échange avec le réalisateur,  Eric Carpano, professeur de droit public à l'Université Jean Moulin Lyon 3 et David Vallat, auteur du livre Terreur de jeunesse racontant son parcours d'ex Jihadiste.

Les inscriptions sont ouvertes:

Master Class Rachid Bouchareb:
Auditorium Malraux - entrée gratuite - 16 rue Rollet - Lyon 8ème
réservation en ligne

London river
Institut Lumière - Tarif habituel de la salle - Rue du Premier Film - Lyon 8ème
réservation en ligne

À très bientôt
Lionel Lacour

vendredi 15 février 2019

Festival 24 - Justice & Cinéma: la programmation dévoilée

Bonjour à tous.

Le programme du Festival 24 - Justice & Cinéma organisé par la Faculté de droit de l'Université Jean Moulin Lyon 3 et dirigé par Cinésium est enfin en ligne.

Vous pouvez d'ores et déjà consulter le programme et retirer vos places sur le site suivant:
Fac de droit

Toutes les séances sont présentées et suivies d'un débat.

Vous pourrez également assister à des nouveautés avec la Master Class de Rachid Bouchareb ou la projection du premier épisode de la saison 1  de la série Gomorra.

Teaser du Festival 24



Toutes les séances à l'Auditorium Malraux sont gratuites mais en réservant vos places.
 Et les 3 séances à l'Institut Lumière sont au tarif habituel de la salle.


À très bientôt
Lionel Lacour


vendredi 9 novembre 2018

Festival 24 : Le nouveau Festival Justice et Cinéma de Lyon

Bonjour à tous,

En 2010, je créais les Rencontres Droit Justice et Cinéma que j'allais diriger pendant 5 ans. Organisées par l'Université Jean Moulin - Lyon 3 et le Barreau de Lyon, ces Rencontres permirent des moments formidables, avec des conférences mémorables, comme celle avec Robert Badinter sur le thème de "L'instant criminel au cinéma" ou celle avec le réalisateur Christian Carion qui nous permit de mieux comprendre l'approche d'un cinéaste sur les questions juridiques et judiciaires.

C'est avec un immense plaisir que je vous annonce qu'en 2019, ces Rencontres s'appelleront désormais le Festival 24 - Justice et Cinéma et seront co-organisées par la Faculté de droit de l'Université Jean Moulin - Lyon 3 et par Cinésium.

Pourquoi 24?

Parce que le monde de la Justice à Lyon est symbolisé par ce nombre, celui du nombre de colonnes du palais de justice situé dans le Vieux Lyon, celui qui fut le réceptacle du procès de Klaus Barbie, premier procès filmé de l'Histoire en France.
Parce que le cinéma se lit en 24 image par seconde depuis tellement longtemps.
Parce que 24 est aussi un nombre qui rappelle beaucoup de lois ou de principes juridiques qui seront égrainés régulièrement!

Un festival grand public
Ce festival a pour objectif de s'ouvrir à tous les publics même si les étudiants sont particulièrement visés. L'objectif est évidemment de permettre une meilleure compréhension de la justice et de l'application des lois mais aussi d'en identifier parfois les dysfonctionnements ou les failles juridiques existantes.
Chaque séance sera accompagnée de spécialistes: cinéaste, juriste, magistrat, journaliste, universitaire. Il ne s'agira pas de seulement vérifier la véracité des propos tenus dans les œuvres mais bien d'en expliquer pourquoi elles véhiculent ces images auprès de spectateurs qui sont aussi des citoyens.

Un festival qui s'ouvre au-delà du cinéma
Ce sera une des nouveautés. En proposant d'évoquer les séries et de s'ouvrir davantage encore aux documentaires,  le Festival 24 montrera que le sujet de la justice irrigue toute la création audiovisuelle.

Une journée dédiée aux professionnels
Parce que l'image est partout, notamment grâce aux moyens technologiques de plus en plus performants, grâce au numérique et à l'ultra connexion, cela implique des nouvelles pratiques, de nouveaux usages et une législation qui les accompagne et qui parfois sanctionne les contrevenants. Une journée sera dédiée aux professionnels tant du droit que de l'image pour faire un point dessus.

Devenir partenaire
Si vous souhaitez que votre entreprise accompagne cet événement ambitieux et citoyen, nous vous proposons plusieurs formules de partenariat.
En cliquant sur l'image suivante, vous découvrirez également le préprogramme (sous réserve) du prochain Festival 24





À très bientôt
Lionel Lacour
Directeur du Festival 24


mardi 5 septembre 2017

Etre Blanc et filmer les Noirs: quand le communautarisme envahit l'écran

Bonjour à tous,

Après la sortie du film de Sofia Coppola Les proies et avant celle du film Detroit de Kathryn Bigelow (déjà sorti aux USA), certains noirs prétendus intellectuels montent au créneau. Coppola blanchirait ses personnages pour effacer les noirs du roman et Bigelow serait incongrue en tant que blanche à filmer une révolte de noirs. Voir l'article du Monde "Le débat sur la légitimité de l'artiste à s'emparer de sujets qui échappent à sa culture est effarant"

L'argument n'est pas nouveau aux USA. Depuis que la question des droits civils est abordée par le

vendredi 5 décembre 2014

L'instant criminel au cinéma - 1: Une conférence mémorable de Robert Badinter

Photographie David Venier - Université Jean Moulin Lyon 3
Bonjour à tous,

en 2011, Robert Badinter donnait une conférence intitulée "L'instant criminel au cinéma" à l'Auditorium Malraux, - Manufacture des Tabacs. Organisée par l'Université Jean Moulin Lyon 3 et le Barreau de Lyon à l'occasion des 2èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma, j'ai eu le privilège d'en concevoir les contours avec Robert Badinter, notamment les extraits des films proposés.
Animée par mon ami Jean-Jacques Bernard, rédacteur en chef de Ciné+ Classique, cette conférence fit sensation, montrant tous les talents et l'humanisme de celui qui avait mis fin à la peine de mort en France 30 ans auparavant.

Vous trouverez dans ce premier message 4 vidéos correspondant à la moitié de la conférence. Un second message vous permettra de visionner le reste de la conférence prochainement.

Afin de ne conserver que le contenu, les divers remerciements des discours précédant la conférence elle-même ont été coupés au montage. Ces discours avaient été prononcés par Mme le Bâtonnier du Barreau de Lyon, M. le Président de l'Université Jean Moulin Lyon 3, M. le doyen de la faculté de droit et par moi-même en tant que délégué général de la manifestation.

L'instant criminel au cinéma


1/8

2/8

3/8

4/8

mardi 12 août 2014

Good night Robin Williams!

Bonjour à tous,

comme tous les amateurs de cinéma, j'ai donc appris ce jour la disparition de Robin Williams. Il y a des acteurs qui marquent chacun pour différentes raisons, pour différents films. Le cercles des poètes disparus pour les romantiques, Madame Doubtfire pour ceux aimant les comédies déjantées, Will Hunting pour ceux sensibles à la marginalité ou encore Hook pour tous ceux refusant de grandir (vieillir?) et bien d'autres films encore dont la liste serait fastidieuse mais aussi sacrément impressionnante de par les réalisateurs qui les auront dirigés (Spielberg, Gilliam, Allen...)

mercredi 12 mars 2014

"Le sexe de mon identité" aux 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma

Bonjour à tous,

Les 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma ouvrent tous les sujets. C'est ainsi que le documentaire de Clara Vuillermoz Le sexe de mon identité sera projeté à l'Auditorium Malraux - Manufacture des Tabacs.

Ce documentaire produit par la société lyonnaise Cocottes-minute productions ose aborder un sujet à la fois extrêmement en vogue dans les médias trash et pourtant encore tellement tabou dans notre société, peu servi il est vrai par les médias ou les films de fictions caricaturant les situations.

Car le film de Clara Vuillermoz aborde le problème du transgenre, la difficulté pour ses personnes de se vivre dans un sexe qu'elles n'estiment pas être le bon.

Tourné à Lyon, ce documentaire montre ainsi toutes les implications, à la fois psychologiques mais aussi chirurgicales qu'entraîne le mal-être de ces individus, personnes à part entière, souvent victimes des moqueries des voisins ou de l'incompréhension de la famille.

Le documentaire sera suivi d'un débat avec notamment la réalisatrice et le docteur Morel Journel, témoin privilégié du documentaire.

Le sexe de mon identité: Mercredi 26 mars 2014 - 16h  à l'Auditorium Malraux - Manufacture des Tabacs (Rue Rollet) - Entrée gratuite sur inscription sur le site
www.droit-justice-cinema.fr

À très bientôt
Lionel Lacour

lundi 10 mars 2014

"Un coupable idéal" aux 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma

Bonjour à tous,

Dans le cadre des Rencontres Droit Justice et Cinéma (5ème édition), vous pourrez voir en soirée d’ouverture le fantastique documentaire de Jean-Xavier de Lestrade, oscarisé en 2002 :
Un coupable idéal

Ce film absolument remarquable plonge le spectateur dans une histoire invraisemblable et pourtant bien réelle.
Projeté le 24 mars au Comoedia à 20h, un débat prolongera cette soirée.

Toutes les infos sur la programmation des 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma sur

Inscriptions pour la Master Class de clôture avec le Réalisateur Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël, L’affaire Farewell) interrogé par le journaliste Jean-Jacques Bernard (rédacteur en chef de Ciné+ Classic) sur

Rejoignez la page facebook des Rencontres Droit Justice et Cinéma


À très bientôt

Lionel Lacour

mercredi 5 mars 2014

La programmation des 5e Rencontres Droit Justice et Cinéma: encore la diversité

Bonjour à tous

La programmation des 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma est enfin dévoilée.

Nouveau visuel, nouveau logo grâce à notre partenaire Esprit Public, les 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma sont toujours organisées par l'Université Jean Moulin Lyon 3 et par le Barreau de Lyon.
Se déroulant du 24 au 28 mars 2014, ces Rencontres sont présidées par le réalisateur Christian Carion qui donnera une Master Class exceptionnelle en clôture à l'Hôtel de Région à 18h dans laquelle il abordera des films traitant des questions très diverses portant sur la justice mais surtout sur le droit.





Car cette année est plus que jamais ouverte à toutes les questions juridiques qu'abordent le cinéma, avec des soirées exceptionnelles se déroulant au Cinéma Comœdia.

Programmation:

* Lundi 24 mars 20h00: ouverture de la programmation avec la projection du documentaire de Jean-Xavier de Lestrade, oscarisé en 2002: Un coupable idéal. Une occasion de comparer deux justices différentes!
* Mardi 25 mars 20h00:  La marche de Nabil Ben Yadir permettra de revenir à la fois sur ce film de 2013 mais aussi sur cet événement initié dans la région lyonnaise. EN PRÉSENCE du réalisateur et du Père Christian Delorme!
* Mercredi 26 mars 16h00 (à la manufacture des Tabacs - Auditorium Malraux): Le sexe de mon identité, documentaire de Clara Vuillermoz, permettra d'aborder la question des transexuels et les questions d'identité qui l'accompagne. EN PRÉSENCE de la réalisatrice - SÉANCE GRATUITE SUR INSCRIPTION
* Mercredi 26 mars 20h00: Avant Première de Tout est permis de Coline Serreau. Ce documentaire permettra d'aborder les questions de la sécurité routière avec un débat EN PRÉSENCE de la réalisatrice et de Chantal Perrichon, grande militante contre la violence routière.
* Jeudi 27 mars 19h30: Remise du Prix du Film de droit et de justice à 9 mois ferme puis projection du film et débat!
* Vendredi 28 mars 18h00: Master Class de Christian Carion, réalisateur de Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël et L'affaire Farewell. Il sera interrogé par Jean-Jacques Bernard, rédacteur en chef de Ciné+ Classic. SÉANCE GRATUITE SUR INSCRIPTION

Et pendant toute la semaine, venez découvrir l'exposition Rhône-Alpes Cinéma au Comœdia qui présente des photographies originales des tournages de film portant sur la Justice au cinéma et réalisés dans la région!

Toutes les infos et inscriptions sont sur le site www.droit-justice-cinema.fr

À très bientôt pour ces Rencontres cinématographiques!

Lionel Lacour
délégué général des Rencontres Droit Justice et Cinéma.




mercredi 26 février 2014

Le programme des 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma

Bonjour à tous,

Du 24 au 28 mars 2014 se dérouleront donc les prochaines Rencontres Droit Justice et Cinéma à Lyon, organisées par l'Université Jean Moulin Lyon 3 et par le Barreau de Lyon.
Avec un nouvelle identité visuelle grâce à notre partenaire Esprit Public, ces Rencontres Droit Justice et Cinéma veulent s'inscrire encore un peu plus dans le paysage culturel lyonnais en abordant les questions de société abordées par le 7ème art et décryptées par les professionnels du droit et de la justice mais aussi par des grands témoins.


Présidées par le réalisateur Christian Carion (Joyeux Noël, Une hirondelle a fait le printemps, L'affaire Farewell), ce dernier donnera en clôture des Rencontres une grande Master Class à l'Hôtel de Région, le vendredi 28 mars à 18h00. Interrogé par Jean-Jacques Bernard, rédacteur en chef de Ciné+ Classic, il évoquera la manière dont les cinéastes témoignent des questions de droit dans leur société. Pour cela, il s'appuiera sur des extraits de ses films ainsi que d'autres œuvres de réalisateurs divers.
Cette Master Class est gratuite et sur inscription.


mardi 17 décembre 2013

2ème Prix du film de droit et de justice

Photographie David Venier - Université Jean Moulin Lyon 3
Bonjour à tous,

les 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma organisées par l'Université Jean Moulin Lyon 3 et le Barreau de Lyon reconduisent le prix du film de droit et de justice.
Cette année, il récompensera encore un long métrage distribué en 2013 et dont le thème central s'appuie sur une question de droit et de justice.



Une sélection de 3 films est soumise aux votes sur le site des Rencontres:
http://www.droit-justice-cinema.fr/prix-du-film/



Pour désigner le film qui succédera au palmarès à Ombline de Stéphane Cazes, vous aurez donc à choisir entre:
Michael Kohlhaas d'Arnaud des Pallières



9 mois ferme d'Albert Dupontel

Landes de François Xavier Vives
Le film qui aura la majorité des votes sera le nouveau lauréat du prix. Celui-ci sera remis au réalisateur pendant les 5èmes Rencontres Droit Justice et Cinéma qui se dérouleront du 24 au 28 mars 2014.

Alors très bon vote et à très vite pour découvrir le prochain lauréat de ce prix.

À très bientôt
Lionel Lacour

lundi 11 novembre 2013

"La chasse": un film dérangeant

Bonjour à tous,

En 2012, Thomas Vinterberg voyait son film La chasse être sélectionné au festival de Cannes puis son acteur principal, Mads Mikkelsen, recevoir le prix d'interprétation masculine. Après Festen, réalisé en 1998, le réalisateur retrouvait le thème de la pédophilie en changeant radicalement de point de vue. Il ne s'agissait évidemment pas de trouver des circonstances "atténuantes" à la pédophilie! Mais Vinterberg a choisi cette fois le principe de l'innocence de celui qui est accusé, plongé dans une sorte de tourbillon infernal faisant de lui un coupable pour toute une communauté. Le film a partagé, et partage encore, les critiques. Pas tant sur la forme ni sur l'interprétation. Mais curieusement sur le fond, reprochant à Vinterberg de jouer sur du velours en prenant fait et cause pour cet homme, Lucas, accusé injustement. Ce serait trop facile. Vraiment? Et si ce film mettait les spectateurs mal à l'aise parce qu'ils pourraient se reconnaître dans le film?

samedi 13 juillet 2013

Michael Kohlhaas: héros du XVIème siècle, sujet bien contemporain

Bonjour à tous,

décidément, l'actualité cinématographique de Rhône-Alpes Cinéma sera chargée au mois d'août. En effet, le 14 août sortira sur les écrans le film d'Arnaud des Pallières Michael Kohlhaas, adapté d'un chef d'œuvre de la littérature germanique de Heinrich von Kleist. À l'issue de l'avant-première au Comœdia jeudi 11 juillet, le réalisateur a pu alors préciser ses intentions pour l'adaptation de cette nouvelle. Le moins que l'on puisse reconnaître avec lui est que celles-ci se retrouvent pleinement à l'écran, ce qui n'est pas toujours le cas!

mercredi 3 avril 2013

La faillite de l'Etat au cinéma: retour sur la soirée d'ouverture des 4èmes Rencontres Droit Justice Cinéma



Bonjour à tous,

Le 18 mars 2013, Didier Migaud ouvrait les 4èmes Rencontres Droit Justice Cinéma par une conférence sur "la faillite de l'État au cinéma". Il n'est pas question ici de revenir sur ses propos mais bien de présenter ce sur quoi le Premier Président de la Cour des Comptes avait préparé son intervention, répondant notamment aux questions de Jean-Jacques Bernard et aux miennes (la conférence devrait bientôt être en ligne sur le site www.droit-justice-cinema.fr).
Le cinéma a assez rarement évoqué les faillites à l’échelle de l’Etat, montrant soit le rôle des hommes et du système, soit un changement d’échelle avec la représentation de la faillite d’une ville. Le récit même de la faillite est d’ailleurs assez difficile à filmer en soi sinon par le documentaire. De fait, le cinéma peut alors présenter les conséquences plus locales et les réponses à la faillite par les solutions trouvées pour y faire face, légales ou non!
L’objectif de cette conférence est donc de montrer les représentations des faillites (ou mauvaise gestion) des États et des conséquences, quels que soient les genres utilisés ou les objectifs visés par les réalisateurs. Cela implique donc la nécessité de définir la notion de faillite d’un Etat et de ses conséquences :si l’Etat peut être en faillite, cela n’implique pas forcément la pauvreté des dirigeants, au contraire. C’est cette distorsion entre aisance des dirigeants et misère de l’Etat, donc de la population, qui crée alors des désordres violents.
Les différents films utilisés sont d'origines diverses, de pays et de périodes très différentes, avec des approches esthétiques et des publics cibles eux aussi très variés, permettant de comprendre que ce thème fut abordé de toutes les manières possibles. Ces films évoqueront la notion d'État au sens large, pouvant se réduire à celle de collectivité territoriale pour plus de lisibilité pour les spectateurs. Mais dans le fond, cela ne change rien.

Les sept mercenaires (John STURGES, 1960) permettent, aussi étrange que cela puisse paraître, d'introduire cette conférence. En effet, un village mexicain est ruiné régulièrement par le pillage du bandit Calvera (interprété par Elie Wallach). La faillite est donc due à un élément extérieur (ennemi) mais aussi à la non réaction des habitants du village par acceptation tacite de la population de cette « taxation » de fait qui ne profite qu’à quelques uns.
Nous avons affaire ici à un ÉTAT IMAGINAIRE car :
- il y a une absence d’organisation hiérarchique dans le village au contraire de la bande de Calvera.
- de fait, la bande de Calvera représente cette autorité hiérarchique qui ne vit pas dans le village mais par le travail du village.
L'extrait utilisé est celui de la découverte par Calvera que le village a décidé d'embaucher des hommes pour les défendre de lui et de ses hommes. 
L’extrait montre les symptômes  d’un État en faillite :
- prélèvements fiscaux sur le peuple qui travaille pour le confort d’une classe privilégiée et oisive ou montrée comme telle.
- violence des prélèvements et ruine du peuple
- justification de celui qui opère les prélèvements: c'est pour nourrir ses hommes qui sonon auraient faim
- magnanimité vis-à-vis du peuple qui est laissé en survie
L’extrait montre aussi les conséquences possibles
- réaction violente du peuple contre les oppresseurs
- revendications égalitaires : ceux qui veulent vivre des produits du village n’ont qu’à travailler comme les autres (mot d’un des « mercenaires »)
- mais aussi risque du recours à des « sauveurs » aux mêmes valeurs que les oppresseurs puisqu'ils savent aussi faire parler leurs armes et recourir donc à la violence.


  1. Filmer la faillite de l’État : le recours à l’Histoire ou à la littérature 
Excalibur (John BOORMAN, 1981)
Le mythe arthurien montre comment la quête du Graal menée par les chevaliers pour leur souverain entraîne la ruine du royaume, la misère de la population et sa colère envers ses élites. La séquence présentée correspondait au retour du Chevalier Perceval ayant échoué dans sa conquête du Graal.
L'intérêt esthétique dans la représentation de la faillite dans ce film tient évidemment par la
représentation d'un paysage de désolation, jouant sur des couleurs verdâtre et sombre mêlées à la pluie, le tout accentué par une musique triste et grave et des gémissements permanents et lancinants. 
misère du peuple. Cette représentation s'accompagne de la dénonciation des élites qui conduisent le peuple à la misère pour des considérations futiles et qui ne concernent ici que le Roi (quête du Graal !) et dont le peuple ne peut concevoir l'intérêt au regard de leurs conditions de vie. 



La reine Marie Antoinette et son inconséquence!












Dans La Révolution française - Les années lumière (Robert ENRICO, 1989), une séquence montre la reine Marie Antoinette jouer de l'argent au milieu des différents aristocrates et confondre ses dettes personnelles avec celles de l’État, assurée qu'elles seront payées par son mari le Roi. Necker prévient quant à lui Louis XVI dans la séquence suivante des dettes colossales accumulées par le royaume. L'action se passe en 1788. Deux solutions sont alors proposées pour faire face à la faillite qui menace: dénoncer les dettes auprès des
créanciers ou convoquer les États généraux pour lever de nouveaux impôts.
Ces deux extraits, montés l'un après l'autre par le réalisateur offrent une double représentation de la faillite :
- une reine qui ne comprend pas la situation économique du pays et qui continue à dépenser, entraînant une réaction émotionnelle du spectateur face à une attitude si désinvolte et irresponsable.
Necker présente les comptes au roi Louis XVI
- un roi à qui Necker explique les causes de la banqueroute : dépenses d’Etat et personnelle. Le réalisateur s'attache ici, et ce de manière très didactique, à présenter un roi à la fois sensible et rationnel, refusant à la fois de faire rendre gorge aux créanciers ou d'épuiser encore davantage le peuple et comprenant que le recours aux États généraux constitue une menace pour son autorité de monarque absolu.
De fait, la faillite qui est présentée ici relève de la sclérose d'un système étatique reposant sur une gestion archaïque des finances publiques.
Ce film avait un aspect de cinéma officiel lié au bicentenaire de la Révolution française. Sa présentation de la situation du Royaume de France avec 1789 pouvait pécher par excès de pédagogie et même d'idéologie.

Plus étonnant, est le cinéma qui s'adresse à un public qui ne recherche pas un spectacle politique ou historique et qui peut être cependant confronté à des représentations de la faillite d'un État selon les mêmes caractéristiques que pour des films didactiques. Ainsi, Le roi Lion (Roger ALLERS – Rob MINKOFF, 1994)
transposition en film d’animation de l’œuvre de Shakespeare – Hamlet – décrit comment un royaume florissant est transformé en monde des ténèbres par un régicide tyrannique. L'intérêtest alors évidant. Les réalisateurs proposent une représentation noire d’un Etat en faillite. De la verdure initiale, il ne reste que des couleurs noires et grises. La luxuriance végétale est remplacée par des ronces et des mauvaises herbes. Et si le recul de la production touche aussi ceux qui dirigent l’Etat, le spectateur comprend très vite que ce ne sont pourtant pas les plus à plaindre. La non représentation des sujets de Scar, lion tyrannique et régicide, témoigne du sort qui leur est réservé et du peu de cas que leur roi fait d'eux. Ainsi, cette dictature est montrée comme liberticide et cause de la faillite, faisant fuir tous ceux qui dans le royaume pourraient lui permettre de sortir de cette situation. Ici le bétail. Cette vision de la faillite d’un Etat donnée aux enfants est donc très graphique, mais, à y regarder de plus près, n'est pas si éloignée de celle d'Excalibur ou des images des reportages télévisés!

En plongeant les spectateurs, jeunes ou adultes, dans des représentations du passé, puisées dans l'Histoire ou dans la littérature, en esthétisant extrêmement l'image de la faillite, les réalisateurs interprètent par l'image le sens même de la faillite. Ils en donnent les raisons et les conséquences immédiates. Ils montrent surtout l'urgence dans laquelle se trouvent les Etats, et dans ces trois exemples, des Royaumes.
D'autres genres cinématographiques ont pourtant évoqué la faillite de l'Etat, présentant d'autres aspects, d'autres angoisses, d'autres conséquences, d'autres origines.

2. Le cinéma d’anticipation : révéler la faillite de l’État par d’autres faillites
S'il est un genre cinématographique qui a montré la faillite de l'État, c'est bien celui de l'anticipation. À ceci près que la faillite est montrée sous l'angle de ses conséquences. Ainsi Soleil vert (Richard FLEISCHER, 1973)
montre le monde au début du XXIème siècle souffrant de sur-population, de chômage massif et de raréfaction des ressources naturelles (énergie, produits de l’agriculture). La faillite économique se manifeste par une non gestion globale de ces différentes ressources et par le chaos, notamment urbain que cela entraîne.
Cet État est en faillite car il est incapable d’assurer la sécurité alimentaire de sa population, car il recourt à la police aux agissements répressifs et brutaux pour disperser une foule ne réclamant qu'à acheter de la nourriture de base. Visuellement, les dégageuses, machines ressemblant à des engins de travaux publics, montrent la violence d'un État devenu incapable de résoudre humainement ces situations.Esthétiquement, les couleurs verdâtre et ocre créent une ambiance de pollution forte, signe de mauvaise gestion environnementale et dont le spectateur perçoit les conséquences d'un mauvais développement économique.


Si Soleil vert était ouvertement un film ancré dans une réflexion idéologique du début des années 1970 remettant en cause la course au développement industriel, Retour vers le futur 2 (Robert ZEMECKIS, 1989) se positionnait lui clairement comme un film de divertissement et de science fiction amusante. Le jeune héros, Marty Mc Fly, voyage dans le temps avec Doc jusqu’à ce qu’il revienne à son époque, découvrant alors que tout a changé : plus d’école, police inefficace, disparition de la justice plongeant la population dans le chaos, tandis que la ville semble désormais appartenir à un milliardaire. En retournant à son époque, le spectateur oublie la machine qui lui a permis de remonter le temps et le film devient alors film d'anticipation. Dès lors, c'est bien un État en faillite qui est présenté, faillite se manifestant par l’abandon de ses missions régaliennes, que ce soient le police ou la justice dont le palais a été remplacé par un casino! Même l'école n'existe plus après avoir été brûlée depuis des années. Ce recul de ce qui devraient être administré par l'autorité politique coïncide à la prise de pouvoir effective d'une puissance financière. A l'intérêt public s'est substitué un intérêt privé, particulier. Si les mêmes valeurs sont proclamées, "dieu protège...", si la population se réfère à celui qui détient la puissance économique, ce n'est que pour ressembler à ce modèle qui repose sur un enrichissement individuel. La notion même de l'État semble avoir disparu et cette représentation cinématographique mêlant la comédie au réalisme de la situation n'en est pas moins effrayante. Derrière l'humour, le réalisateur, américain, n'hésite pas à montrer ce que pourrait être un pays sans État qui assumerait ses charges fondamentales: défendre l'individu dans l'intérêt collectif de la société pour éviter que le pouvoir n'appartienne de fait à un seul homme. En 1989, le recul de l'État était une véritable proclamation de foi de la part des Républicains, de Reagan à George Bush senior. Zemeckis en rappelait les conséquences néfastes. 


Et c'est également la crainte d'un pouvoir transféré aux puissances financières qui inspire le film Time out (Andrew NICCOL, 2011). Dans un futur où le temps est devenue la monnaie en vigueur et est distribuée de manière très inégalitaire, deux héros décident de voler ce temps aux banques pour le distribuer aux plus nécessiteux, provoquant une faillite systémique du pays. Dans ce film, l'État et ses rouages semblent définitivement absent. Si une police semble exister, elle apparaît comme étant un attribut de la défense des intérêts de la Banque, même si certains de ses membres témoignent d'une certaine indépendance vis-à-vis de celle-ci. Quand la monnaie (le temps) est volé, cela cause une faillite dont la propagation s'observe sur une carte se situant justement dans la Banque. Les autorités politiques sont totalement absentes et seule l'entreprise financière apparaît concernée par ce qui arrive. De fait, les seules autorités évoquées, les gardiens du temps, sont dépassées et inefficaces. La faillite de l'État provient donc de la faillite du système puisque le pouvoir est manifestement détenu par les banques. Attaquer les banques, c’est causer la faillite de l’ensemble, donc d'un État qui n'existe plus que pour le bon fonctionnement d'un organe financier. Les voleurs jouent alors un rôle «positif » car ils distribuent le temps au peuple. La faillite de l’Etat n’est finalement ici que la conséquence d’un pouvoir entièrement transféré au système bancaire et qui verrait ses caisses se vider… Toute ressemblance avec des événements récents ou actuels étant évidemment que pure coïncidence puisqu'il s'agit d'un film évoquant le futur!


3. Cinéma et dénonciation idéologique de la faillite de l’État
Pourtant, de nombreux films ont évoqué eux la faillite passée de l'État, le plus souvent pour en dénoncer les pouvoirs en place. Dans La fin de Saint Petersbourg (Vlesovod POUDOVKINE, 1927), ce film soviétique démontre combien l’entrée en guerre de la Russie en 1914 puis la révolution bourgeoise de février 1917 ont été la volonté d'intérêts tsaristes puis bourgeois mais s'appuyant toujours sur l’exploitation du peuple. Celui-ci doit alors subir la ruine de l’État dont tout le budget passe dans l’effort de guerre. Cette ruine est bien un des symptômes de la faillite de l'État, devenu incapable de nourrir sa population. Mais cette ruine de l’Etat est montrée différemment selon que l’on fait partie du peuple ou que l’on profite de la guerre, notamment par les profits boursiers réalisés sur les entreprises sidérurgiques ou sur les manufactures d'armes. Ainsi, si la cause de la faillite d’un Etat est due à la guerre menée par l’État (dirigeants et bourgeoisie), elle est payée par le peuple. L'effort de guerre enrichit la bourgeoisie et appauvrit le peuple qui travaille sans pouvoir se nourrir. Le renversement du pouvoir tsariste ne change rien car ceux qui l’ont remplacé vivent du même système. Ce film bolchévique est à la fois anti-tsariste et anti-menchévique. Ce n'est pas la guerre qui est remise en cause. C'est le fait que celle-ci ne fait ressentir ses effets que sur la partie de la population la plus faible: soit elle meurt de faim en s'épuisant au travail, soit elle meurt au front.


Dans Monsieur des Lourdines (Philippe de HÉRAIN, 1943) écrit d’après l’ouvrage de A. de Chateaubriant, écrivain collaborationniste et réalisé par le beau-fils de Pétain, l’action se situe à l’époque de Louis-Philippe. Elle est pourtant en réalité une parabole favorable au régime de Vichy : Monsieur des Lourdines représente Pétain et Vichy. « Ton pays », lance-t-il à son fils, est un espace campagnard marqué par la présence de la croix chrétienne. Y est dénoncé la frivolité de Paris et son inconséquence incarné par son fils. Le héros est présenté comme faisant face à la faillite de son domaine par les emprunts contractés par son fils à un dénommé Muller, emprunts remboursés en mettant en vente la moitié du domaine et laissant très peu de revenus pour vivre. La comparaison est aisée pour justifier l’état de faillite dans lequel se trouve des Lourdines, et par extension, l’État français. De là à attribuer la cause de la ruine de la France aux fautes de la IIIème République et à ses valeurs futiles, il n'y avait qu'un pas que les spectateurs de 1943 pouvaient facilement faire!  Cet extrait marque là un des intérêts majeur du cinéma puisque c'est bien l’effet cinéma auquel a recours le cinéaste. Le spectateur de 1943 comprend par identification-projection que ce dont le film parle est la dénonciation de la faillite provoquée par la IIIème République et qu’a dû gérer Pétain, notamment en acceptant les clauses économiques imposées par Hitler, étranglant la France mais lui rendant son « honneur » ! 
Comme le régime tsariste, la révolution bourgeoise de février 1917 ou l'incompétence de la IIIème République furent dénoncées par les cinéastes comme étant la cause de la faillite de leur État, les démocraties ne se sont pas non plus privées de dénoncer ceux qui provoquèrent la faillite de l'Europe durant la seconde guerre mondiale, et en premier lieu, celle de l'Allemagne. 

Dans Allemagne, année zéro (Roberto ROSSELLINI, 1948), l'ouverture du film fait un état des lieux de la faillite de l’Allemagne. La cause est explicite : la guerre et la folie des dirigeants nazis. La conséquence est visible : enfants orphelins, régression économique, famine. Ce que Rossellini montre, c'est tout d'abord une visualisation de la faillite. Si Le roi Lion composait une image de la faillite telle qu'elle pouvait être facilement identifiable dans une fiction, qui lus est en animation, celle du réalisateur italien s'appuie au contraire sur des plans tournés en Allemagne, après la chute de Berlin. Les amas de ruines, immeubles éventrés s'ajoutent à des commentaires dénonçant la folie destructrice et meurtrière de l'idéologie nazie dont les conséquences sont objectivement visibles. La destruction de la ville, la saignée démographique, le nombre d'orphelins que subit l'Allemagne sont autant de symptômes de la faillite d'un pays dirigée par un pouvoir politique obnubilé par tout sauf par l'intérêt réel de son peuple. La séquence montrant un cheval mort en pleine rue sur lequel se ruent des individus pour en tirer la viande à coups de couteau témoigne à quel point l'Allemagne est désormais incapable de nourrir sa population selon un circuit normal d'alimentation.

Si, dans ces trois extraits, les cinéastes dénoncent les régimes qui précèdent la situation de faillite dans laquelle leur État se trouve, dévalorisant l’idéologie de ces régimes pour mieux valoriser celle ensuite en vigueur, seul le dernier peut véritablement s'appuyer sur une faillite due au jusque boutisme d'un régime. En effet, la révolution bolchévique a mis fin à la 1ère guerre mondiale dans laquelle était engagée la Russie, accusant au passage le régime tsariste puis menchévique de la cause de la faillite. Quant au régime de Vichy, les conditions de l'armistice fut le choix de Pétain, choix qui n'était pas le seul qui se présentait puisque d'autres, dont de Gaulle, préféraient la capitulation de l'armée tout en continuant le combat d'ailleurs. La faillite de l'Allemagne nazie ne souffre d'aucune incertitude sur les origines et les responsabilités du régime nazi.


4. Le film réquisitoire des discriminations spatiales nées de la faillite de l’Etat.
Le dernier point soulevé par le cinéma montrant les conséquences de faillites d'État rejoint encore l'extrait des Sept mercenaires. En effet, tout comme dans le film de Sturges, les territoires en faillite, qu'ils soient municipalité ou État, se distinguent par des zonages de populations, celles privilégiées se regroupant, de fait ou volontairement, dans des zones distinctes de celles subissant les conséquences de l'Etat en faillite.
Pour reprendre le cas de l'Allemagne, le film L’homme de Berlin (Carol REED, 1953) compare la situation  entre les deux Allemagnes d'après la seconde guerre mondiale avec un focus sur Berlin en 1953. Par la présentation des Berlinois de l’Est, communistes qui fuient leur zone pour l’Ouest libéral reconstruite et dynamique, le réalisateur montre combien la zone communiste, encore en ruine et économiquement peu dynamique est en réalité en situation de faillite. 
Il s'agit objectivement d'une mise en accusation évidente du totalitarisme soviétique et stalinien. En recoupant les diverses informations de cette séquence dans laquelle le spectateur découvre les deux Berlin, montrant fuite des Berlinois de l'Est, marché noir ou encore échange de la monnaie de la zone Est contre celle de l'Ouest, avec celles dans les parties précédentes qui établissaient les caractéristiques d'un État en faillite, on peut donc en déduire que la zone communiste allemande était de fait une zone en faillite, incapable de reconstruire son territoire ou de nourrir correctement sa population. Seule une dictature liberticide permet alors le maintien en vie d'un tel État, devant faire avec l'existence d'une zone au contraire prospère, reposant sur un autre système économique et politique.
Cette discrimination spatiale était due, dans le cas du film de Carol Reed, à une situation historico-politique particulière, Berlin Ouest étant devenue une enclave malgré elle dans un espace totalitaire. 


Dans Main basse sur la ville (Francesco ROSI, 1963), le réalisateur montre au contraire une seule et même entité politique: la ville de Naples. Or celle-ci, terriblement pauvre comme le montre une longue séquence dans laquelle les habitants d'un quartier central de la ville refusent d'être expulsés pour permettre la construction d'un quartier moderne. L'intervention d’un conseiller municipal de gauche permet alors de mieux comprendre combien la corruption est au cœur de ce projet. L'entrepreneur Nottola, élu de droite qui a obtenu le marché public, montre, avec raison certainement, que ses constructions sont de meilleures qualités, offrant un confort inexistant dans ce quartier populaire. L’élu de gauche ne reproche pas la qualité mais le conflit d’intérêt et le fait que seuls des privilégiés pourront désormais habiter ce quartier, repoussant les habitants qui y vivaient autrefois en marge de la ville. Dans un film très démonstratif,l’élu de gauche s’adresse autant à Nottola qu’aux spectateurs par le regard caméra. Sans l'expliciter clairement, le film témoigne de la faillite d’une ville dont les dirigeants s’arrangent entre eux pour eux ne pas souffrir d’une faillite de fait dont on ignore si elle est due à une mauvaise gestion ou à une faiblesse des ressources. Mais on comprend qu’elle s’accompagne de corruption, profitant à quelques uns aux détriments de la population la plus faible qui ne pourra pas se loger dans ces nouveaux quartiers. Sous prétexte de réhabilitation, la municipalité évite toute politique sociale et trouve un moyen au contraire de retrouver des rentrées fiscales par l'arrivée d'habitants-contribuables plus aisés. Ce film des années 1960 est en quelque sorte visionnaire car, sans évoquer la corruption, bien des villes occidentales ont réhabilité des quartiers populaires avec pour conséquence une "gentrification" de la population, repoussant les plus faibles vers des quartiers périphériques, déplaçant les problèmes sociaux dans d'autres quartiers voire dans d'autres villes. Ce fut le cas à Lyon par exemple avec les pentes de la Croix Rousse mais aussi à New York avec le quartier de Harlem. On comprend mieux alors pourquoi ces espaces populaires laissés à l'abandon tombe sous la loi d'une autre autorité, celle de la mafia, qui se substitue à celle légale, ou qui parfois pactise avec, pour mieux établir un système autoritaire. Le film Gomorra (Matteo GARRONE, 2008) en fait le terrible constat!
La conséquence était entrevue dans La zona (Rodrigo PLA, 2007). Dans un futur proche, les classes bourgeoises d'une ville mexicaine décident de vivre en autarcie dans des villes protégées du reste du territoire. Terrible séquence d'ouverture qui provoque un véritable choc visuel, sans aucun effet spécial, par la simple présentation d’un quartier pavillonnaire qui pourrait être en Europe puis, un mouvement de caméra montre ce quartier séparé du reste de la ville par un mur, des barbelés et protégé par des caméras. La vision de la « vraie ville » renvoie aux quartiers délabrés d’Amérique du Sud, le titre du film ponctuant cette première séquence confirmant que le quartier pavillonnaire est l’espace en marge et pas l’inverse !
Au regard des informations données par cette scène d'ouverture, il s'agit bien d'une ville en faillite qui semble être contrainte d’accepter cette discrimination de fait pour conserver sa population « riche », incapable qu'elle est de maintenir l’essentiel : sécurité, développement économique, enseignement…Cette représentation d'anticipation n'est pourtant pas différente de ce qui existe déjà aux USA, notamment vers Miami, en France ou d'autres pays occidentaux. C'est déjà la réalité pour les quartiers résidentiels que ce soit au Pérou, en Afrique du Sud ou ailleurs, avec accentuation de la paupérisation de la ville et une sorte de droit extra-territorial pour ces zones protégées, avec leurs propres police, école etc.


CONCLUSION : Le courage politique pour répondre à la faillite

Au travers des représentations des faillites des Etats et des conséquences, tous les cinémas évoquent la violence qui est faite aux populations, le profit que certains peuvent en tirer (ou le maintien d’un certain niveau de confort) mais également le risque au mieux d’une révolution démocratique quand elle s’exerce contre une dictature, au pire un recul de la démocratie avec gestion d’un chaos organisé pour mieux profiter de cette faillite.
Avec une telle représentation de ce qu'est la faillite, le cinéma semble plutôt proposer des visions pessimistes. Pour reprendre Serge Gainsbourg, on ne filme pas le beau temps mais un ciel d'orage. 
Pourtant, certains réalisateurs ont donné des clés pour sortir d'une telle situation de la faillite... parfois sans même l'intention de le faire vraiment. Dans Le cave se rebiffe (Gilles GRANGIER, 1961), Jean Gabin incarne un faux monnayeur expliquant dans une séquence hilarante comment il a raté une opération prometteuse du fait du retrait de la coupure de 100 florins de la banque des Pays Bas pour mettre en place le « nouveau florin ». Vision comique d’une réponse d’un Etat  à sa situation de faillite économique ! Mais au-delà de l'humour décapant des dialogues de Michel Audiard, c'est bien une présentation du courage politique au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ces Etats européens ruinés et donc en faillite, comme pouvait le montrer le film de Rossellini ont réagi en prenant la main sur ce qui fait partie des prérogatives de l'État. Par l'humour d'une phrase, "dis toi qu'en matière de monnaie, l'État a tous les droits, le particulier aucun", Audiard confirme que l’État néerlandais a pris ses responsabilités face à une situation de faillite liée à la guerre, manifestant de fait sa souveraineté en déterminant et frappant monnaie, décision prise dans l’intérêt commun et pas seulement de quelques uns. L'efficacité est alors double. En agissant ainsi, l'État a pu se reconsolider et donc de permettre à sa population de retrouver une économie saine. Mais surtout, et c'est le film qui en témoigne, la fameuse reine Willémine, en ayant démonétisé l'ancienne coupure de 100 florins, a finalement ruiné ceux qui vivaient de la situation fragile de l'État.
La morale est assez simple. Les profiteurs des faiblesses d'un État sont mis hors jeu quand l’Etat fait son travail et assume ses charges, adoptant des solutions économiques, parfois rudes, mais qui concernent toute la population et pas seulement quelques uns.

A bientôt
Lionel Lacour


mercredi 27 mars 2013

Dead Man Talking: un pays vraiment imaginaire?

Bonjour à tous,

Quelle joie d'avoir eu en avant première lors des 4èmes Rencontres Droit Justice Cinéma le premier film de Patrick Ridremont Dead man talking. Si la salle a aimé ce film baroque, les intervenants, un juge, Alfred Lévy, un rédacteur en chef de France 3, Antoine Armand et un professeur de droit, Edouard Treppoz ont tous reconnu les mérites évidents de ce long métrage. A en lire les critiques des différents titres de presse, il est évident qu'ils n'ont pas été les seuls. Seul le journaliste de Télérama émet des réserves sur ce qu'il appelle la partie "mélo" du film (http://www.telerama.fr/cinema/films/dead-man-talking,435577,critique.php). Mais en même temps, comme il prétend que le film est une "dénonciation de la peine de mort...", il est à demander s'il a compris le film ou même seulement vu.
Car s'il est une chose que le film ne cherche pas à soulever, c'est bien la question de la peine de mort. En plaçant son histoire dans un pays imaginaire, qui, comme le dit Patrick Ridremont à qui veut l'entendre, pourrait être "la Belgique, la France, le monde, quelque part au cinéma", le réalisateur propose cette peine de mort comme un fait qui ne fait pas débat dans le pays dans lequel se passe l'histoire, pays aux contours manifestement très réduits. Car le personnage principal, William, n'est pas un innocent. Il n'est pas victime d'une erreur judiciaire. Ni même d'une sévérité extrême de la justice. Il aurait été condamné à mort en France avant 1981.
La peine de mort n'est donc ici qu'un moyen de parler de liberté et de contraintes. De montrer combien la vie d'un homme peut servir les intérêts électoralistes d'un gouverneur fantoche et grotesque. De montrer combien  les personnes de média ou de communication savent jouer avec les sentiments les plus vils des individus, flattant leur voyeurisme jusqu'à mettre une exécution capitale en scène, mêlant feuilleton et télé-réalité, et ce dans le seul but de garder ou conquérir un pouvoir, politique ou médiatique.
Dans cet Etat imaginaire, tout le monde se reconnaîtra donc un peu... ou beaucoup. Dead Man Talking est le genre de film qui, revu à des moments différents, renverra forcément à des points d'actualité contemporains du spectateur. Patrick Ridremont, réalisateur belge, était certainement loin d'imaginer que deux présidents de la République française, un ancien et le nouveau, allaient jouer avec la justice mexicaine autour d'une prisonnière française, usant des médias télévisés pour faire valoir leur action. La richesse du scénario permet d'envisager bien d'autres téléscopages futurs avec l'actualité. C'est là toute la force de ce film si étonnant, où tout sonne à la fois faux, puisque les personnages, les situations semblent ubuesques au fur et à mesure que nous les découvrons à l'écran, du curé (grand Christian Marin pour son dernier rôle) qui demande s'il a manqué quelque chose de l'exécution du condamné au producteur de télé réalité qui s'appelle Godwin mais qui veut se faire appeler God, sans oublier l'inénarrable Gouverneur, grotesque à souhait. Mais où tout sonne juste tant nous comprenons que chacun de ces personnages n'est finalement qu'à peine une exagération de ceux que nous connaissons dans "la vraie vie".
Le paradoxe est donc ici: en plaçant ouvertement son film sous l'angle de la fable et du conte (Ridremont invite les Mille et une nuits, les contes de Perrault et autres références notamment esthétiques), en ne cessant de joncher son récit de citations chrétiennes, en faisant du respect de la loi, de la constitution et de la justice une pierre angulaire de l'Etat dans lequel ses personnages vivent, Ridremont fait passer le spectateur par différents sentiments, par différentes appréciations, du réalisme à la "strip-tease", émission belge culte, au surréalisme, autre invention artistique belge. Ridremont bouscule tous les codes cinématographiques, n'en respecte de fait aucun et crée une oeuvre jubilatoire, dans laquelle les personnages sont sincères, dans leurs qualités comme dans leur cynisme. Il porte un véritable regard amusé mais lucide sur notre société où tout est spectacle et dans laquelle un "rien" peut devenir "tout" parce qu'il passe à la télévision, jusqu'à influencer ce peuple si manipulable, obnubilé par ce que la télévision diffuse et qui devient une valeur en soi (l'épisode de Nabila aux Anges de la Téléréalité n'en est qu'une preuve parfaite).
Le film de Patrick Ridremont est donc une fausse comédie, dans laquelle, si on rit de bon coeur, les personnages ne nous laissent pas aller au populisme racoleur si facile de tant de films. Si des personnages sont cyniques, le film ne l'est pas.
Un film intelligent, drôle, divertissant, avec un vrai propos de cinéaste et une liberté artistique rare. Vive le cinéma belge. Vive Patrick Ridremont.

A bientôt
Lionel Lacour


mardi 12 mars 2013

Bande Annonce des 4èmes Rencontres Droit Justice Cinéma

Bonjour,

Le 18 mars 2013 s'ouvriront les 4èmes Rencontres Droit Justice Cinéma à Lyon.
Venez découvrir la bande annonce de ces Rencontres et réservez vos soirées sur le site
www.droit-justice-cinema.fr

A bientôt
Lionel Lacour

jeudi 21 février 2013

Du silence et des ombres enfin sur Ciné+ Classic

Bonjour à tous,

c'est une grande joie que de voir programmé sur Ciné+ Classic Du silence et des ombres, ce chef-d'oeuvre de Robert Mulligan et qui fut l'objet d'un de mes tout premiers articles sur ce blog:
Du silence et des ombres

Pour ceux qui n'auraient jamais vu ce film au titre étrange et peu en rapport avec le titre original (To kill a mocking bird, adaptation du livre éponyme qui avait été traduit quant à lui par Ne tirez pas sur l'oiseau moqueuret qui ont cette chaîne, c'est le moment ou jamais! Pour les autres, foncez acheter le DVD en édition collector car les Bonus sur ce film sont extrêmement intéressants, montrant combien ce film, adapté de l'unique (et quelle) œuvre d'Harper Lee a une place très particulière aux USA et même dans le monde anglo-saxon.

Et si vous n'aimez pas ce film, ni Gregory Peck dans le rôle d'Atticus Finch, ou que les scènes avec les enfants ne vous touchent pas, alors il faudra nécessairement consulter!

A très bientôt

Lionel Lacour

vendredi 11 janvier 2013

4èmes Rencontres Droit Justice Cinéma: le programme se précise!

Bonjour à tous,

pour sa 4ème édition, les Rencontres Droit Justice Cinéma vont proposer 5 journées d'événements mêlant cinéma et débats sur la justice. Organisées par le Barreau de Lyon et l'Université Jean Moulin Lyon 3, elles se tiendront du 18 au 22 mars 2013.

La soirée d'ouverture aura lieu à l'Hôtel de Région Rhône-Alpes qui accueillera le Président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, comme président de cette édition. Il donnera une conférence sur "Etat, faillite et cinéma" analysant des extraits de films illustrant cette thématique. Jean-Jacques Bernard, rédacteur en chef de Ciné + Classic le questionnera à cette occasion.
Autre point d'orgue de ces 4èmes Rencontres, la remise du Prix du film français de droit et de justice. Il sera remis à Stéphane Cazes pour son film Ombline. Premier long métrage salué par tous les votants pour désigner le lauréat du prix. Le réalisateur participera ensuite à un débat à l'issue de la projection de son film. Il sera accompagné de son actrice principale, Mélanie Thierry.
Le reste du programme est tout aussi passionnant avec pas mal de nouveautés.
Toutes les informations sur le site www.droit-justice-cinema.fr et sur la page facebook des Rencontres.

A bientôt
Lionel Lacour