lundi 1 septembre 2014

"Save film": pour sauver les films en 35 mm

Bonjour à tous,

l'an dernier, lors du Festival Lumière qui honorait Quentin Tarantino, une cérémonie venait célébrer le format "pellicule" en enterrant une boîte contenant un film dans le format initial du cinéma, et ce avec un projecteur 35 mm.
Loin de vouloir mettre fin à ce format, l'idée était bien de permettre symboliquement qu'une trace de la pellicule puisse subsister, en se projetant dans le futur, imaginant que des archéologues des prochains siècles découvrent ce trésor et rappellent aux gens que le cinéma fut d'abord numérique.

Une organisation se bat aujourd'hui pour que le format pellicule soit préservé et lance une pétition en ce sens. De nombreux artistes, de nombreuses institutions sont aujourd'hui signataires de cette pétition que vous pouvez rejoindre sur ce site:
savefilm.org

Si vous hésitez, voici quelques arguments:
Certains envisagent la disparition totale du celluloïd pour n'avoir recours qu'à l'image numérique. Si ce support offre bien des avantages, à la fois techniques, qualitatifs mais aussi de facilité d'exploitation pour les salles, il faut reconnaître aussi que le charme peut-être suranné de la pellicule n'est pas le seul intérêt de ce format.

Oui le bruit des bobines passant dans le projecteur peut troubler les plus jeunes quand il manque aux cinéphiles ayant séjourné tant de temps dans les petites salles. Oui la qualité des films se réduit à chaque projection, les films risquant les poussières, griffures, cassures et autres détériorations inhérentes à un fonctionnement mécanique, mais qui constituent pour les amoureux du cinéma la preuve que le film vit, circule. Mais ceux qui soutiennent la pellicule ne sont pas non plus des simples nostalgiques qui n'apprécieraient un film projeté que s'il était couvert de scotch. Indéniablement, ils savent apprécier la restauration, souvent onéreuse, des copies et voit dans le numérique cette possibilité de rendre à certaines œuvres une qualité originelle perdue: lumière, couleurs, contraste mais aussi son.

Ce qu'offre le film pellicule aux spectateurs est déjà l'idée du cinéma: ce sont des photographies qui projetées par la lumière au rythme de 24 images par secondes créent l'illusion du mouvement. Avec le numérique, cette idée de la photographie disparaît. Avec la pellicule, c'est donc le lien direct entre la modernité (n'importe quel film, y compris avec effets spéciaux numériques peut être tiré sur pellicule) et les origines du cinéma.
L'autre qualité de la pellicule est, aujourd'hui du moins, son caractère universel. Quand un projecteur numérique nécessite un air frais en cabine, il empêche les pays du Sud au développement tout relatif d'accéder aux films récents qui n'existeraient que sous format DCP, c'est-à-dire numérique. Cet art populaire serait alors impossible à voir dans ces pays.
Le format pellicule offre encore un lien entre le projectionniste et le film. Il doit être présent en cabine, il connaît les films qu'il présente aux spectateurs. Il n'est pas seulement un "envoyeur de film", il est un technicien qui réfléchit au format de projection, veille à ce que le cinémascope soit bien respecté, que le point soit fait, que le son soit assez fort. Il est un passeur d'image à sa manière et presque autant que le programmateur. Avec le numérique, on peut envoyer 10 films en même temps, parfois le même dans plusieurs salles, sans se soucier du point et du son puisque tout est réglé.
Le format pellicule peut s'altérer, mais il peut être restauré malgré la dégradation. On peut reconstituer un film à partir de plusieurs copies altérées. Cet avantage est énorme face à une copie numérique qui est aujourd'hui irrécupérable une fois altérée ou corrompue.
Le format pellicule, quoiqu'en disent certains, offre un grain et une épaisseur à l'image que le numérique ne permet pas encore. Ceci vaut bien sûr pour les films classiques, ceux tournés avec des caméras traditionnelles. Et si pour le Noir et Blanc, cela est moins vrai, les films couleur restaurés souffrent plu souvent de ces défauts.
Enfin, et c'est peut-être l'essentiel, le support du film a été imposé au réalisateur pendant longtemps puisque le numérique n'est arrivé que récemment dans l'industrie cinématographique. Il n'empêche que l'œuvre a été pensée en fonction de la nature du support. Si le numérique est une solution pratique et qualitative pour pouvoir diffuser le film, il ne peut se substituer définitivement au support initial. Est-ce qu'un restaurateur d'un tableau de Van Gogh s'amuserait à changer la toile parce qu'il y en a désormais de meilleure qualité? Qui oserait changer les panneaux de bois de La Joconde sous prétexte qu'ils ne sont pas les meilleurs supports pour cette œuvre? Copier, oui, restaurer, oui, s'approcher le plus possible de la qualité originelle, cent fois oui, mais pas en éliminant le support initial.

Les critiques à ce dernier argument sont connues. Le film n'est pas un tableau. Ce dernier est unique quand le film est répliqué. Ne dit-on pas une copie? Vrai à ceci près. Si l'œuvre cinématographique se diffuse auprès des spectateurs par des copies, celles-ci sont identiques à la matrice. L'œuvre s'est faite sur une pellicule et sera projetée sur pellicule. Elle est pensée ainsi. Ce qui fait qu'améliorer les films par les apports numériques posent de vrais soucis esthétiques. Ainsi, le Blu Ray de La planète des singes de 1968 voyait l'effet spécial final dans lequel la statue de la Liberté était ensablée se transformer en un vulgaire collage sur pellicule. Cette restauration non réfléchie est certes corrigeable et ne vient pas rejeter le numérique. Mais elle montre combien les réalisateurs et leurs techniciens travaillaient en fonction du support dont ils disposaient pour que les effets spéciaux soient les plus crédibles.

Vous voulez voir qui souhaite sauver le format 35mm, pas contre le numérique mais pour le respect du cinéma ? Consultez le site www.savefilm.org

À très bientôt
Lionel Lacour

dimanche 31 août 2014

"Les combattants": les angoisses de la jeunesse à l'écran

 Bonjour à tous,

Très remarqué lors du Festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2014, le film Les combattants de Thomas Cailley a été extrêmement bien accueilli par la critique et les festivaliers. Sa sortie au mois d'Août était attendue mais pouvait ne pas rencontrer le succès public. Il n'en est rien et il fait partie des bonnes surprises, même si annoncée, du cinéma français cet été quand tant de blockbusters américains ont pu décevoir.




mercredi 27 août 2014

Faye Dunaway au Festival Lumière !





Bonjour à tous,

Et non, ce ne sera pas Brigitte Bardot qui sera honorée à la soirée d'ouverture du Festival Lumière le lundi 13 octobre 2014 à la Halle Tony Garnier mais la grande actrice américaine Faye Dunaway, qui fut Bonnie avant Brigitte. En revanche, il y aura bien la projection du film Bonnie and Clyde d'Arthur Penn devant encore à n'en pas douter, un parterre spectaculaire de ce que le cinéma peut offrir de réalisateurs et réalisatrices, d'acteurs et d'actrices et de tous ceux et celles qui animent le cinéma.

Bande Annonce:

Ceux qui avaient acheté leur place dès juin après la révélation du préprogramme ont eu raison. En effet, les années précédentes, la soirée d'ouverture réservait toujours un film surprise et forcément un chef-d'œuvre. Mais l'édition 2013 semble avoir véritablement marqué un tournant pour ce festival exceptionnel. En effet, l'ouverture avait célébré le grand Jean-Paul Belmondo pour une projection du Singe en hiver. Cette soirée mémorable avait ému les presque 5000 spectateurs, notamment lorsque Quentin Tarantino rendit un hommage vibrant à l'idole française.


Ainsi, alors que les années précédentes les places pour cette soirée finissaient de se vendre courant août, elles furent toutes vendues avant même que le mois de juillet ne commence, comme si les spectateurs du Festival avait compris que désormais, cette soirée spéciale ne serait plus seulement une soirée d'ouverture. La nouvelle officielle de ce jour leur a donné manifestement raison.

Avec Faye Dunaway, c'est le Nouvel Hollywood et ses nouveaux mythes qui s'invitent au Festival Lumière. Arthur Penn, Warren Beatty et donc Faye Dunaway, actrice d'une grande sophistication, à la beauté moderne, loin de celle des actrices du cinéma classique.
Avec Faye Dunaway, c'est aussi toute une filmographie qui revient en mémoire. Bien sûr L'affaire Thomas Crown avec le grand Steve McQueen, mais encore Chinatown, Network ou encore Les trois jours du condor et plus tard Barfly et Arizona dream, encore du cinéma nouveau!

Plus rare aujourd'hui dans les productions hollywoodiennes, Faye Dunaway reste pour tous les cinéphiles une véritable icône ayant évidemment et plus que jamais sa place dans un festival comme celui de Lyon, célébrant le cinéma classique et ceux qui ont participé à faire du 7ème art un art majeur.

Et comme pour faire un lien avec la soirée d'ouverture 2013, la projection de Bonnie and Clyde est une formidable transition avec Jean-Paul Belmondo puisqu'Arthur Penn rendait ouvertement hommage à celui qui allait incarner la Nouvelle Vague aux USA dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard.

Vivement le 13 octobre!

À très bientôt
Lionel Lacour


Du cinéma italien pour la rentrée 2014 de l'Institut Lumière

Bonjour,

Si vous êtes de Lyon, ou pas loin, ou que vous aimez le cinéma dans toute sa diversité, l'institut Lumière n'est pas seulement l'organisateur du Festival Lumière. Toute l'année, c'est une programmation exigeante, avec des thématiques, des focus, des conférences et des rencontres avec des cinéastes, des journalistes ou des spécialistes de cinéma.

Ainsi, à l'occasion de la rentrée de septembre 2014, c'est le cinéma italien qui est mis à l'honneur, celui des années 1970, avec des films qui ont marqué certainement la période la plus intéressante pour ce pays avec des réalisateurs à la fois drôles et féroces, et en tout cas extrêmement critiques sur la société italienne, sa corruption, son conservatisme religieux, sa mafia et tous ses autres maux. Cinéma engagé de cinéastes majeurs de la cinématographie mondiale, ce cinéma italien des années 1970 constituait en quelque sorte l'apogée du 7ème art de la péninsule qui allait être suivi d'un long retrait de la production italienne, du moins dans son influence sur les autres productions et assurément dans sa qualité. C'est parce que, tel le phénix renaissant de ses cendres, le cinéma italien retrouve aujourd'hui petit-à-petit de la vigueur et sa force contestatrice d'antan que la redécouverte de ce cinéma des années glorieuses est aussi réjouissante, avec un message, hélas, toujours autant d'actualité!

Et cela commence fort dès vendredi 29 août avec la soirée d'ouverture de la programmation présentée par Fabrice Calzettoni, responsable du service pédagogique de l'Institut Lumière et suivie de la projection de Nous nous sommes tant aimés d'Ettore Scola.

Cette soirée permettra de découvrir quelques extraits des films programmés avant le festival. Les italiens bien sûr (Mes chers amis, Affreux sales et méchants ou encore Au nom du peuple italien et bien d'autres encore), mais aussi quelques grands chefs-d'œuvre du cinéma avec La chienne de Renoir, Le jour se lève de Carné, L'homme qui tua Liberty Valance de Ford et La mort aux trousses d'Hitchock.

C'est également un focus sur Jane Campion, dernière présidente du Jury du Festival de Cannes et à ce jour, unique réalisatrice honorée par la Palme d'Or, qui sera offert aux spectateurs, avec ni plus ni moins que 5 films en deux jours, du 19 au 20 septembre, tous présentés par le critique de cinéma de Positif Michel Ciment. Cette rétro se conclura bien évidemment par la palme d'or La leçon de piano.

Et comme une mise en bouche avant le Festival qui honorera Pedro Almodovar, deux de ses films seront projetés les jeudi 18 et 25 septembre, Attache moi le 18, présenté par Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, et La mauvaise éducation le 25. Cette séance sera précédée d'une ciné-conférence animée par Fabrice Calzettoni.

Pour en savoir davantage sur la programmation en plus de ce qui est annoncé ici, rendez-vous sur www.institut-lumiere.org, comme par exemple la projection de Lucie Aubrac de Claude Berri, tourné à Lyon et projeté à l'occasion des 70 ans de la libération de la ville, ou encore l'invitation faite à Dominique BESNEHARD, personnalité incontournable du cinéma français.


Informations et réservations des places sur www.institut-lumiere.org
ou par téléphone au 04 78 78 18 95.

À très bientôt
Lionel Lacour






lundi 25 août 2014

"La vie et rien d'autre": 100 ans de Première guerre mondiale au cinéma

Bonjour à tous

en 1989, tandis que la France allait célébrer le bicentenaire de la Révolution française, Bertrand Tavernier s'attaquait pour la première fois à la Grande Guerre (il y reviendra quelques années après avec Capitaine Conan) dans La vie et rien d'autre, les deux d'ailleurs scénarisés par Jean Cosmos. Mais son film ne retrace pas les moments glorieux du conflit mais les conséquences de cette boucherie industrielle. En commençant l'action en 1920, la question qui se pose n'est donc pas le suspense sur la victoire ou sur une attaque de tranchée quelconque mais sur ce qu'est la France au lendemain du conflit le plus meurtrier qu'elle ait connu alors. Et si le film évoque les morts, les centaines de milliers de morts, Tavernier insiste en fait davantage sur la place des vivants, de tous les vivants. L'angle est original et quand la France s'apprête à célébrer l'abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, le réalisateur lui plonge sa caméra dans une autre mythologie de la République triomphante, le soldat inconnu, en écornant au passage tous les profiteurs de guerre.

vendredi 22 août 2014

"Dallas": une analyse de Florence Dupont, grille de lecture pour les autres séries!

Bonjour à tous,

En 1991, Florence Dupont, grande historienne de l'Antiquité, et surtout romaine, publiait chez Hachette une des premières analyses (sinon la première) sur une série culte, en donnant à Dallas, série si méprisée, critiquée comme apologie d'un capitalisme sauvage (Ah! JR et les puits de pétrole de South Fork!), sinon des lettres de noblesse, du moins un intérêt majeur en comparant cette série aux œuvres d'Homère. Et avec ce livre, la série devenait enfin un objet d'études universitaires... enfin, il fallut encore quelques années!

jeudi 21 août 2014

Les soirées de présentation du Festival Lumière 2014: c'est dès septembre!

Bonjour à tous,
Le programme du Festival Lumière est en phase de finalisation. Si vous voulez en savoir davantage avant tout le monde, voici les dates des prochaines soirées de présentation du festival, pendant lesquelles sera dévoilée la programmation complète,concoctée par l'équipe de l'Institut Lumière sous la houlette de Thierry Frémaux son directeur.
La mise en vente de toutes les séances sera possible à l'issue de ces présentations. Chaque séance du Festival est présentée par un invité en lien avec le cinéma: acteur, réalisateur, journaliste, directeur de cinémathèque... Le nom des ces invités n'est connu au moment de la révélation de la programmation. Mais vous pourrez le savoir en vous abonnant à la Newsletter du Festival ou sur sa page facebook.
Ces soirées de présentation se dérouleront à l'Institut Lumière, salle du Hangar du Premier Film, 25 rue du Premier Film, Lyon 8ème.
PRÉSENTATIONS DE LUMIÈRE 2014
Le programme / Le Prix Lumière / Les clips / Les évènements / Les invités / L'accréditation / Le point billetterie

Présentation du programme détaillé :
Mardi 9 septembre à 19h et 20h30
Mercredi 10 septembre à 17h
Jeudi 11 septembre à 19h
Samedi 13 septembre à 11h


Les dernières annonces :
Jeudi 2 octobre à 19h et 20h30
Mardi 7 octobre à 19h
Rendez-vous au Hangar du Premier-Film. Soirées suivies d'un verre avec l'équipe 

En attendant le dévoilement de la grille de programme détaillée, n'attendez pas pour vous inscrire par mail : communication1@institut-lumiere.org
Et n'hésitez pas à en parler autour de vous !

Institut Lumière
25, rue du Premier-film, 69008 Lyon
Suivez l’actualité du festival sur www.festival-lumiere.org
 

Quant à moi, je reviendrai vers vous pour vous informer sur toutes les séances importantes, les rencontres insolites et cinéphiliques que vous pourrez faire dans la salle de la Villa de l'Institut Lumière où je vous accueillerai avec le plus grand plaisir. Cette salle reçut notamment les éditions précédentes Jacqueline Bisset, Clotilde Courau, Pierre Richard, Michel Cimino, Françoise Fabian, Tim Roth et bien d'autres encore dont le Prix Lumière 2013: Quentin Tarantino himself !

Alors à très bientôt pour le Festival Lumière 2014

À très bientôt


Lionel Lacour

jeudi 14 août 2014

Johnny s'en va-t-en guerre: une adaptation, trois guerres

Bonjour à tous

en cette période de commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale, je vous propose de faire régulièrement un point sur un film ayant évoqué ce conflit, quelque soit l'angle choisi par le réalisateur. Au mois de novembre, le film de Dalton Trumbo Johnny s'en va-t-en guerre ("Johnny got his gun") sera projeté dans les cinémas participant au cycle Ciné Collection du GRAC de Rhône-Alpes. Réalisé en 1971, le film est l'adaptation de son propre roman, édité en 1939 (traduit en français en 1971), et unique réalisation pour ce grand scénariste, fameux blacklisté lors du la chasse aux sorcières qui toucha Hollywood lors du Maccarthysme.




mardi 12 août 2014

Un jour sans fin: une parabole du modèle américain

Bonjour à tous

Régulièrement, le film d'Harold Ramis The groundhog day (bêtement traduit par Un jour sans fin) et réalisé en 1993 est diffusé sur les chaînes de télévision (cable, satellite et même cette semaine sur Arte!). Cette comédie subtile donnait à Bill Murray certainement son premier très grand rôle au cinéma après les succès d'autres comédies dont le fameux SOS fantômes (Ghost busters, dont le scénario était déjà en partie écrit par Ramis).
Sur une base très simple, celle d'une journée qui se répète à l'infini pour le personnage principal, Phil Connors (Bill Murray donc), Ramis va pouvoir développer une certaine vision du Bien et du Mal, des rapports des uns avec les autres et, au final, une image d'une société idéale, assez conforme au modèle (au rêve?) américain.


Bande annonce:


Good night Robin Williams!

Bonjour à tous,

comme tous les amateurs de cinéma, j'ai donc appris ce jour la disparition de Robin Williams. Il y a des acteurs qui marquent chacun pour différentes raisons, pour différents films. Le cercles des poètes disparus pour les romantiques, Madame Doubtfire pour ceux aimant les comédies déjantées, Will Hunting pour ceux sensibles à la marginalité ou encore Hook pour tous ceux refusant de grandir (vieillir?) et bien d'autres films encore dont la liste serait fastidieuse mais aussi sacrément impressionnante de par les réalisateurs qui les auront dirigés (Spielberg, Gilliam, Allen...)

lundi 11 août 2014

Quand "Michel Strogoff" évoque autant la guerre d'Algérie que la Russie tsariste!

Bonjour à tous,

En 1956, Carmine Gallone réalisait une adaptation cinématographique du livre de Jules Verne Michel Strogoff. Ce film est clairement un film européen de par sa coproduction franco-italo-germano-yougoslave. La distribution est elle aussi très européenne avec un réalisateur italien, un acteur principal allemand, d’autres comédiens français, yougoslaves ou même russe!
Carmine Gallone, réalisateur italien ayant notamment beaucoup tourné sous l’ère fasciste - notamment son fameux Scipion l’Africain en 1937 - était un adepte des grandes fresques mais aussi de films populaires, comme notamment La grande bagarre de Don Camillo. Pour interpréter Michel Strogoff, héros du roman éponyme de Jules Verne, paru en 1876, le choix se porta sur Curd Jürgens, acteur né allemand, naturalisé autrichien après 1945 pour manifester sa condamnation du nazisme, et francophile. Il est alors certainement l’acteur européen le plus célèbre aux USA, notamment grâce au succès planétaire du film Et Dieu créa la femme en 1956, avec Brigitte Bardot.
Cette nouvelle adaptation du roman de Jules Verne s’inscrivait dans une volonté des producteurs européens de répondre au cinéma d’aventure américain: on le voit notamment à l’utilisation de la couleur et du cinémascope, procédé alors nouveau et coûteux. Cette super-production visait  une exploitation internationale. Le film fit des entrées satisfaisantes en France (plus de 6 millions de spectateurs) et sortit aux USA en 1960 sous le titre Michael Strogoff.  Mais ni la langue de tournage du film - le français - ni le parti pris russophile n’ont séduit les spectateurs américains. Il était particulièrement difficile de leur faire admettre que des Russes, même au XIXème siècle, aient le beau rôle!

dimanche 10 août 2014

Le pion: une comédie pas si drôle

Bonjour à tous

les années 1970 ont donné lieu à des comédies reposant le plus souvent sur une vague idée ou sur des "comiques" faisant des films à la pelle, comme Michel Galabru par exemple. S'appuyant souvent sur des comédiens populaires à l'humour potache, des films comme la série des Charlots... faisaient le plein dans les salles de cinéma. Plus tard, ils faisaient la joie des téléspectateurs qui voyaient et revoyaient La 7ème compagnie ou Les gendarmes. Vous me direz, on continue à les revoir!
En 1978, Christian Gion, obscur réalisateur, réalisait pourtant un drôle de film: Le pion.
Drôle de film voulait dire à sa sortie un film drôle. Aujourd'hui, les gags arrivant à la vitesse d'un cycliste non dopé grimpant l'ascension de l'Alpe d'Huez, le rire ne viendrait que chez les nostalgiques de ce cinéma et certainement pas chez les plus jeunes. En revanche, les propos du film sont très intéressants et montrent que même pour un film assez faible, il y a des informations qui témoignent d'une transformation à venir de la société.

samedi 9 août 2014

Le juge et l'assassin: un discours de lutte des classes!

Bonjour à tous,

en 1976, Bertrand Tavernier réalisait Le juge et l'assassin, retrouvant son acteur fétiche Philippe Noiret et donnant à Michel Galabru certainement son premier grand rôle au cinéma, rôle qui lui valut d'avoir le César en 1977 devant Alain Delon pour Monsieur Klein, ce qui n'était tout de même pas rien!

L'action se passe donc en 1893 quand un vétéran, un certain Bouvier, incarné donc par Galabru, est éconduit par une femme. Après l'avoir tué, il se suicide mais se rate. Il est arrêté, interné puis s'échappe et devient alors ce qu'on appelle aujourd'hui un tueur en série.

Le film de Tavernier ne vaut pas tant pour cette histoire de criminel qui sert en fait de prétexte au réalisateur pour faire un point historique sur la situation de la République en pleine affaire Dreyfus, point dont le spectateur ne peut pas voir selon un autre angle, celui de la situation économique et sociale française de ces années post 68 et de début de crise économique remettant en cause le modèle français.


BANDE ANNONCE:


mardi 5 août 2014

La proie nue: un ovni cinématographique de Cornel Wilde

Bonjour à tous,

Paramount Channel diffuse en ce moment un film produit et réalisé par Cornel Wilde et qui constitue un véritable ovni hollywoodien. Avec un budget de 900 000 $, le film fut nommé aux oscars pour le meilleur scénario. Le réalisateur, grande star des années 1950 (il fut "Le grand Sébastian" du film de Cecil B. DeMille Sous le plus grand chapiteau du monde), tourné une histoire inspirée d'un fait réel où le trappeur John Colter fut fait prisonnier de la tribu indienne des Black Foot (lire à ce propos le très bon article du blog Chronique du cinéphile stakhanoviste sur ce film). Cornel Wilde réussit un long métrage d'autant plus intrigant qu'il ne s'inscrit à la fois dans la tradition du cinéma américain évoquant l'Afrique et le cinéma à venir, celui sortant des sentiers battus des récits héroïques et bavards.


BANDE ANNONCE


Un film classique
Comme ses prédécesseurs, John Ford, Howard Hawks et d'autres encore (voir à ce propos mon article sur les Africains noirs vus par le cinéma occidental), Cornel Wilde propose une forme permettant dès le générique de reconnaître l'Afrique telle que les spectateurs américains l'envisagent: tam-tam et percussions, imagerie de tribus... Ce recours aux musiques africaines sera permanent dans tout le film, maintenant une ambiance particulièrement exotique.
L'autre aspect classique relève du sujet. Un riche blanc se paie un safari avec un guide, sorte d'Allan Quatermain joué par Cornel Wilde lui-même. Et bien évidemment, les noirs sont relégués à deux statuts classiques: les porteurs et les membres d'une tribu sauvage. Ce safari satisfait aussi les désirs de ces colons européens d'exercer leur puissance en abattant les animaux les plus gros et les plus symboliques du continent: les éléphants. Hormis leur taille, ces animaux sont aussi riches de leur ivoire, matériau noble s'il en est.
De manière toujours classique, ce chasseur est imbus de sa civilisation, veut imposer aux peuples sa manière de concevoir la vie et les bons usages. Il refuse de payer une sorte de tribut modique à une tribu se trouvant sur le passage de son parcours le conduisant au troupeau d'éléphants à abattre puis il abat de manière industrielle et sans la moindre retenue des bêtes dont certaines ne sont pas porteuses de défenses et n'ayant par conséquent aucun intérêt commercial. Il tue pour le plaisir. À l'instar des guides des autres films se déroulant en Afrique noire et "sauvage", le guide est plus pragmatique. Il ne comprend pas l'attitude de son client, essaye de lui faire comprendre que le mode de vie des tribus doit s'imposer aux occidentaux. Et s'il a tué moins d'éléphants que lui, ce n'est que parce qu'il ne tue que ceux offrant des défenses exploitables.

Le film s'accompagne, comme tous les autres, d'un bestiaire particulièrement abondant, exotique et de toutes les tailles: éléphants donc, mais aussi gazelles, girafes, singes fauves mais encore scorpions, serpents ou caméléons!
Enfin, ce qui devait arriver arriva. La tribu "vexée" de l'attitude du chasseur et avec lui des autres Blancs, s'en prit à eux, dont le guide. Si les premiers subissent des tortures d'une cruauté réjouissante d'imagination, le guide voit son destin se dessiner rapidement. Il est transformé en proie chassée par des membres de la tribu!



Un film moderne
Si on vient de voir que, dans le fond, le sujet et apparemment la forme n'ont rien d'exceptionnels, le spectateur va pourtant rapidement se retrouver face à une sorte de fiction documentaire. À partir du moment où les Blancs sont faits prisonniers, plus de dialogue compréhensible n'est alors prononcé par les personnages, dont il ne restera de survivant que le guide. Si les membres de la tribu s'exprime, nul sous-titre ne vient donner du sens. De fait, les attitudes, les intonations suffisent à comprendre ce qui se passe.
Si les films classiques utilisaient les rythmes africains pour rappeler le lieu où se passait l'action, ils avaient recours régulièrement à une bande son plus classique accompagnant les mouvements des héros. Or rien de ceci dans La proie nue. Le film n'utilise pas d'autre musique que celle sensée être africaine, plongeant le héros dans une situation de domination et d'inconfort permanent. Il n'est jamais supérieur et apparaît parfois bien ridicule quand il réussit, momentanément, à empêcher ses poursuivants de le rejoindre.
Cette absence de dialogues ou même de monologues voire de voix off donne au film un caractère étrangement subjuguant. Cela impose que tout passe par l'image. Si le style a vieilli un peu, il n'en demeure pas moins que Cornel Wilde utilise toute la palette du montage cinématographique pour illustrer ses propos. S'il montre des animaux, il les représente très souvent en tant que prédateur et gibier. Son personnage se trouve entre les deux catégories, tantôt gibier voire future charogne (un plan sur un vautour nous en indique le sens!). Sa place dans la hiérarchie des prédateurs n'est pas très haute. Et malgré sa réussite pour tuer un koudou, il ne peut rien pour empêcher un lion de lui prendre la victime de sa chasse!
Voici donc un homme blanc traqué, armé des seules armes qu'il a pu prendre aux chasseurs qui le traquent, poignard, lance et arc. On est bien loin des films où les Européens imposent leur ordre à l'Afrique et aux Africains.
Pendant près d'une heure, le guide doit affronter la nature, se nourrir d'insectes ou de serpent crus, repousser ou tuer ses assaillants, le tout sans aucune explication!

Du point de vue artistique, on se rapproche donc de ce nouveau cinéma américain qui ose mettre les héros traditionnels en situation d'infériorité. Je le montrais dans un précédent article sur Un homme nommé cheval. Tout comme le guide de La proie nue, l'aristocrate anglais se retrouve soumis à un peuple indien et une grande partie du film est une sorte d'observation des rituels indiens devant les yeux d'un Anglais du XIXème siècle. Le film de Cornel Wilde se passe dans le même siècle, avec un personnage qui comme celui interprété par Richard Harris, doit survivre dans un milieu hostile.

Des séquences audacieuses
Si les séquences de tortures apparaissent insoutenables, aucune image sanguinolante n'est pourtant présente. De même, quand le guide tue des poursuivants, la caméra évite de s'attarder sur les entrées de lame dans le ventre. L'audace n'est donc pas dans la représentation de la mort ni même dans le fait de montrer un homme manger un animal non cuit. Elle est d'abord dans le montage, des gros plans sur le regard par exemple suivis par des plans animaliers, parfois de combat entre un serpent constrictor et un varan dont on ignore qui finit véritablement vainqueur. Très symbolique, le montage a dû interpeller bon nombre de spectateurs américains devant un tel spectacle, plus digne du cinéma soviétique dans le montage que des grosses productions des majors américaines.
Hormis la forme, c'est aussi un des rebondissements du film qui présente une particularité peu abordée au cinéma avant, et bien peu depuis, y compris (et surtout?) en France.
Ainsi, quand le guide arrive dans un village qui pourrait lui permettre éventuellement d'être sauvé, il assiste à une attaque en règle de ce village africain paisible par... d'autres Africains! Cette attaque aussi soudaine que violente n'est pas en soi une nouveauté dans la représentation cinématographique. Les Noirs étant montrés comme des sauvages, ils le sont aussi parce qu'ils le sont entre eux, les épisodes de la saga de Tarzan l'homme singe en témoignent! Mais ce qui est nouveau à l'écran réside dans la motivation de cette attaque. Les assaillants font des prisonniers qu'ils attachent avec des ustensiles spécifiques qui laissent à comprendre qu'ils sont réduits en esclavage. Les moins intéressants, notamment les plus jeunes, sont ostensiblement abandonnés à leur sort qu'il est aisé de deviner.
Cette séquence renverse donc un autre schéma du cinéma américain, y compris celui qui commence à poindre. Si une mise en accusation des USA dans le sort réservé aux Indiens pendant la conquête est en œuvre et que l'esclavage est dénoncé dans les années 1970, Cornel Wilde filme un élément particulièrement troublant puisque les Noirs réduits en esclavage l'ont été par des ... Noirs. On peut y voir aussi une manière de dédouaner les Européens de ce commerce qui les enrichira et leur permettra l'exploitation du nouveau monde. Après tout, il n'ont pu faire cette traite négrière que parce que d'autres Noirs le leur permettait.
Mais au regard de la tonalité du film, on peut aussi y voir une mise à égalité, certes pas très positive, des peuples dans leur cruauté et leur volonté de dominer les autres. Le guide se trouve juste être en mauvaise situation. Peu importe d'ailleurs la réception du film ou la motivation du scénariste. Représenter une telle situation était particulièrement audacieux au regard de la situation noire américaine de l'époque!


Ainsi, La proie nue offre un spectacle extrêmement surprenant. En cinémascope et technicolor, le film prend des atours du cinéma hollywoodien grand spectacle. Mais en réduisant les dialogues à la portion congrue, en réduisant l'épilogue à presque rien, en osant montrer un héros blanc en situation quasi permanente de gibier, Cornel Wilde proposait un film atypique, certainement déjà trop moderne pour les classiques, sûrement trop classique pour ceux qui commençaient à se détourner du cinéma des studios hollywoodiens. Il n'empêche, ce film est une œuvre rare à redécouvrir.

À bientôt
Lionel Lacour





mercredi 30 juillet 2014

La planète des singes - l'affrontement: parabole du chaos de notre civilisation?




Bonjour à tous,
j'ai déjà écrit 2 articles sur les versions précédentes de La planète des singes à l'occasion de la sortie de la version de 2011 (http://cinesium.blogspot.fr/2011/08/le-retour-de-la-planete-des-singes.html et http://cinesium.blogspot.fr/2011/08/la-planete-des-singes-les-origines.html). Et cette-dernière, réalisée par Ruppert Wyatt était particulièrement réussie. C'était donc avec impatience que j'attendais la suite qui sort ce jour. Réalisé par Matt Reeves, mais toujours avec Andy Serkis dans le rôle de César, le singe intelligent, La planète des singes - l'affrontement ("Dawn of the planet of the Apes") avait un défi à relever, celui d'être capable de garder l'alchimie du précédent combinant grand spectacle et contenu sociétal. Défi relevé!

Bande annonce


mardi 29 juillet 2014

Mort de James Shigeta: un asiatique bien Américain!

Bonjour à tous,

James Shigeta est mort ce jour à l'âge de 81 ans. Si beaucoup ignorent son nom, ils savent pourtant qui il est tant ce comédien d'origine hawaïenne avait incarné avec quelques autres les personnages d'asiatiques au cinéma comme à la télévision des productions hollywoodiennes.

Il fut japonais, chinois peu importe. Il servit les réalisateurs qui avaient besoin de trouver une valeur sûre dans des productions d'avant le "politiquement correct" qui ne s'embarrassaient pas des quotas ethniques à l'écran. Comme pour les comédiens noirs qui étaient finalement peu nombreux jusqu'à l'explosion de la Blaxploitation, ceux asiatiques n'étaient pas légion! Et quand ils devaient avoir un vrai premier rôle, les producteurs recouraient alors aux vedettes japonaises comme Toshirô Mifune, notamment dans Soleil rouge de Terence Young en 1971. Mieux, ils pouvaient aussi engager des acteurs non asiatiques! L'exemple le plus drôle est pour la série Kung Fu dont le premier rôle revint non à Bruce Lee comme il fut un temps imaginé mais à David Carradine, dont le caractère asiatique est tout de même bien lointain!
James Shigeta joua pourtant dans cette série, mais un rôle secondaire sur deux épisodes seulement.

Les rôles au cinéma furent moins nombreux qu'à la télévision. Pour celle-ci, il joua dans toutes les séries phares des années 1960 et 1970, des Rues de San Francisco à La croisière s'amuse en passant par... La petite maison dans la prairie!

Mais sur grand écran, sa présence plus rare l'a tout de même conduit à tourner dans quelques œuvres devenues classiques. Yakuza de Sydney Pollack en 1974 fait partie de ceux-là. Mais il n'a qu'un rôle de second plan, jouant le frère de celui qui donne la réplique à Robert Mitchum, la star du film. Or Ken Takakura, ce fameux frère, est un grand acteur japonais, autre légende du cinéma nippon comme put l'être Mifune.
En 1976, James Shigeta joue encore un Japonais dans La bataille de Midway, incarnant un vice-amiral de la marine impériale.


Dans Piège de cristal de John McTiernan en 1988, il est encore un Japonais méchant!
Cantonné aux rôles secondaires des films américains, il se retrouve en 2000 encore en arrière plan, mais cette fois-ci dans un film de Takeshi Kitano, Aniki, mon frère. Une sorte d'hommage du réalisateur japonais en faisant tourner celui qui avait tenu tant de fois le rôle d'un de ses compatriotes, lui l'Américain de Hawaï.

Le cinéma perd donc un second rôle qui aura marqué la mémoire visuelle des spectateurs du grand et du petit écran des années 1960 aux années 1990. Si son nom n'était pas forcément connu, son visage, son style, sa classe naturelle aura marqué les esprits. Il n'a pas bénéficié de cette évolution télévisuelle imposant des rôles importants à des comédiens issus de toutes les communautés. Mais au moins s'est-il imposé avec quelques autres au point de pouvoir jouer sans discontinuer pendant près de 50 ans.

À bientôt
Lionel Lacour

lundi 28 juillet 2014

Un homme nommé cheval: un Anglais chez les sauvages

Bonjour à tous

Cette semaine, Ciné + Classic programmera mardi 29 juillet le film de Elliot Silverstein: Un homme nommé cheval réalisé en 1970. À cette époque, la mode est définitivement passée à autres choses qu'aux Westerns. Et ceux qui osent encore aborder le genre le font en se plaisant à dézinguer le mythe! Leone, Peckinpah ou encore Arthur Penn taillèrent bien des croupières aux héros du grand ouest dont la force virile servait davantage à faire le mal qu'à établir vraiment un ordre dans ce vaste territoire conquis aux Indiens - Peaux-rouges.
C'est donc la même année que Soldat Bleu (Ralph Nelson) et que Little Big Man (Arthur Penn) que sortit Un homme nommé cheval sur les écrans. Réalisé par Elliot Silverstein à qui on devait notamment un autre western, Cat Balou, en 1965, le film prend un angle très particulier pour présenter les barbares indiens. Si Arthur Penn prit le parti de l'humour et de la dérision, si Nelson montrait la sauvagerie blanche dans les massacres perpétrés par l'armée américaine sur les Indiens, Silverstein semble n'épargner personne dans son début de film. Et c'est bien l'intérêt qu'il y a à voir ce film, reposant sur une histoire de Dorothy Johnson - qui fut également à l'origine du film L'homme qui tua Liberty Valance, excusez du peu: comment suivre des personnages pour lesquels nous n'avons a priori aucune empathie.

jeudi 17 juillet 2014

Team Building et cinéma: Cinésium au premier plan!




Bonjour à tous,

Comme vous pouvez le lire depuis plusieurs années, Cinésium propose des analyses de films, des festivals de cinéma et d'autres articles sur l'actualité cinématographique.
Mais Cinésium propose également des activités de Team Building en lien avec le cinéma.


Un exemple en vidéo:


Ces activités se divisent en 2 grandes catégories:

- "Lyon Cinéma"
- "Ateliers créatifs"

Balades et Rallyes "Lyon Cinéma"
Les entreprises peuvent faire découvrir à leurs partenaires, clients ou collaborateurs la ville de Lyon sous l'angle du Cinéma avec une visite permettant de se promener à Lyon et ses richesses patrimoniales tout en se rendant sur des lieux de tournages de films célèbres.
> intérêt? Sur ces lieux, grâce à une tablette numérique, les extraits des films se déclenchent par géolocalisation. Vous pouvez donc admirer le passage du film à l'endroit exact où vous vous trouvez.

Le tout est combiné avec un quizz sur le cinéma ou sur ce que le film montre de Lyon.
Une manière originale pour présenter la ville!

> 2 formules
                     - Une formule balade avec guide et tablettes. Les visiteurs se réunissent et s'organisent en groupe pour une visite tous ensemble. Très convivial, la formule permet aux personnes de jouer, de se connaître, d'échanger et même de tricher (parfois) pour gagner (souvent!).
Formule parfaite pour les invités ne connaissant pas Lyon et adapté à tous!
               
- Une formule rallye: les groupes s'affrontent en autonomie avec chacun une tablette, visitant les mêmes points mais pas dans le même ordre. Quizz et défis agrémentent le rallye.
La ville de Lyon devient le terrain de jeu et le groupe vainqueur est déterminé par différents critères objectifs!

Ces formules peuvent être complétées par des activités annexes en lien avec le cinéma: découverte de l'Institut Lumière, du Musée Miniature et Cinéma, visite du Comoedia...

"Ateliers créatifs"
Vous voulez donner à votre séminaire une couleur à la fois créative et fédératrice? Vous souhaitez que chacun des participants reparte avec un souvenir individuel et collectif?

Cinésium vous propose des formules sur mesure, adaptées à vos besoins (durée, nombre et cible des participants, budget...)


Exemple: L'atelier "Première mise en scène"

- Établissement d'un cahier des charges pour créer un scénario original en lien avec votre entreprise et/ou votre séminaire
- Création du scénario en fonction du nombre de participants et des lieux du séminaire
- Accompagnement des équipes de tournage pendant l'atelier
- Montage des films des groupes
- Projection des films en soirée pour tous les participants.

Cet atelier a pour objectif de libérer les participants de toutes les contraintes techniques et de libérer la créativité!

D'autres formules sont possibles, avec ou sans équipe de tournage, de 30 minutes à plusieurs jours!


Vous voulez en savoir davantage? Vous avez des projets? Vous désirez d'autres propositions?
www.cinesium.fr

Et n'hésitez pas à me contacter:

Lionel Lacour
06 45 32 75 58
lionel.lacour@cinesium.fr

lundi 14 juillet 2014

"Sociétés à l'écran": Recherche de partenaires!

Bonjour à tous

Cinésium produira "Sociétés à l'écran" (titre de travail), un nouveau festival à Lyon qui se déroulera du 23 au 26 Mars 2015, en partenariat avec beaucoup d'institutions culturelles de Lyon et sans subvention publique directe.

Le financement se fera par les entreprises privées partenaires.

Ce festival aura pour objectif de montrer que le cinéma témoigne de son époque mais qu'il permet aussi de voir ce qui a pu évoluer entre le moment de la sortie du film et le moment où l'on voit le film (parfois plusieurs dizaines d'années après).

Ce festival proposera donc des projections de fictions et de documentaires, des conférences et tables rondes, des master class, des rencontres avec des cinéastes et des auteurs, une exposition thématique forte.

Ouvert à tous les publics, ce festival abordera tous les sujets montrant des questions de société:
- mémoire
- économie
- droit
- philosophie
- recherche scientifique
- science politique
-...

Vous êtes dirigeant ou cadre d'une entreprise, vous souhaitez devenir partenaire d'un événement à forte valeur ajoutée: n'hésitez pas un seul instant!
Vous pouvez me contacter directement pour que je vous fasse parvenir le dossier de partenariat avec
- le programme
- les soutiens
- les conditions partenariales



samedi 12 juillet 2014

Conférence "Première Guerre mondiale et Cinéma"

 Bonjour à tous

À l'occasion du centenaire de la Première guerre mondiale, Cinésium propose une conférence tout en images avec des extraits de films évoquant ce conflit.
De Charlot soldat à Cheval de guerre en passant par Les sentiers de la gloire, découvrez comment les cinéastes ont retranscrit, en Noir et Blanc ou en couleur, en muet ou en parlant, ce que les soldats ont subi et les conséquences de cette guerre.


Cette conférence sera donnée en avant-première pour le Festival "De l'écrit à l'écran" le 19 septembre 2014, vous pourrez la découvrir dans votre structure ensuite.

Vous êtes:
- un cinéma
- une médiathèque
- un lycée ou un collège
- un festival
- un centre culturel ou un musée

Découvrez cette conférence spécialement conçue pour le centenaire de la Grande guerre!

Cette conférence aborde:
- Les prémisses du conflit et les élans nationalistes
- Le départ à la guerre
- La vie dans les tranchées
- Les conséquences humaines de la guerre.

La conférence insistera évidemment aussi sur le contexte de production des films selon les origines des cinéastes par une mise en lumière de la réalités des discours sur la guerre.


Pour toute information, vous pouvez me contacter directement:
ou par téléphone:
06 45 32 75 58

À très bientôt
Lionel Lacour



mercredi 25 juin 2014

Le dernier truand: Eli Wallach laisse Clint Eastwood bien seul

 Bonjour à tous,

Hier, 24 juin 2014, un vieux monsieur nous a quitté. L'acteur Eli Wallach a donc fait ses adieux à notre monde à 98 ans. Il tournait encore à l'âge de 94 ans pour Roman Polanski dans Ghost writer et avait fait ses débuts au cinéma avec Baby doll d'Elia Kazan en 1956. Une carrière d'une longévité stupéfiante, avec des réalisateurs extrêmement divers - il tourna même avec Gérard Oury dans Le cerveau! À bien regarder les photos récentes, qui pourrait imaginer que cet homme si paisible avait pu incarner des personnages de truand?




Mais pour toute une génération de spectateurs, Wallach sera pour toujours ce bandit de western, Calvera dans Les sept mercenaires de John Sturges (1960) puis Tuco dans le chef-d'œuvre de Sergio Leone Le bon, la brute et le truand (1966).
La brutalité de ces deux personnages n'avait d'égale que l'empathie qu'Eli Wallach réussissait à en dégager auprès des spectateurs. Il faut dire que son jeu semblait en adéquation avec ce que le western était en train de devenir. Loin des personnages lisses ou monolithiques, Eli Wallach savait jouer avec la même exubérance les registres de la violence ou de l'émotion feinte.

Si le film de Sturges, remake des Sept samouraïs de Kurozawa, remettait déjà sacrément en cause le classicisme du genre populaire qu'était le western, c'est bien avec un ancien assistant du maître japonais que Wallach allait jouer sa plus belle partition, en apprivoisant parfaitement les gros plans extrêmes faits sur son visage et sur ses yeux.
À l'impassibilité de Clint Eastwood voire de Lee van Cleef, Eli Wallach joua la carte de la sur-expressivité, sans pour autant être dans l'exagération car le style de Sergio Leone suggérait le sur-jeu. La démesure du réalisateur italien trouvait dans le personnage de Tuco et dans l'interprétation de Wallach un élément cohérent au récit, en phase avec une narration à la limite du burlesque, tout en gardant des points d'ancrage particulièrement réalistes que Tuco-Wallach réussissait à crédibiliser. Ainsi, la séquence dans laquelle Tuco rencontre son frère devenu prêtre aboutit-elle à une exposition de son personnage. Il a dû travailler jeune pour ses parents tandis que son frère entrait dans les ordres. Devenu hors la loi, toujours pour subvenir aux besoins de la famille, il a fait se lamenter ses parents qu'il n'a pas revus depuis des années, ignorant même leur mort. Aux reproches de son frère, Tuco lui rappelle que lui n'a pas fui le foyer familial. Une bagarre mémorable suit ces reproches réciproques.
Mais quand Blondin - Clint Eastwood - lui demande des nouvelles de son frère, Tuco loue ses qualités. Et c'est tout le talent de Wallach qui ressort à ce moment là. Son exubérance permet justement de mieux comprendre le sort de ces personnages hors la loi parfois poussés par la misère à devenir des truands sans foi ni loi. Et c'est paradoxalement le flegme de Clint Eastwood qui devient atypique, une forme de sous-jeu, volontaire évidemment, qui met davantage en valeur encore la performance  d'Eli Wallach.

À 98 ans, il avait enterré presque tous ceux avec qui il avait partagé l'affiche des Sept mercenaires dont il ne reste aujourd'hui que Robert Vaughn. Et Clint se retrouve bien seul, ayant perdu la brute il y a déjà longtemps - Lee Van Cleef étant parti en 1989 - et aujourd'hui son truand préféré.
Voir sur le film de Sergio Leone mon article:
Le bon, la brute et le truand: la guerre de sécession en accusation

Une légende du cinéma peut-être oubliée par les plus jeunes s'est éteinte hier. Mais le cinéma a ceci de merveilleux que de pouvoir garder de manière éternelle les images et de les restituer sur des multiples supports, permettant de voir, revoir et transmettre les films dans lesquels Eli Wallach a ravi tant de spectateurs!

À bientôt
Lionel Lacour

vendredi 20 juin 2014

Tellement proches: la France idéale de Nakache et Tolédano

Bonjour à tous

en 2009, Olivier Nakache et Eric Toledano réalisait, deux ans avant le phénoménal Intouchables un film évoquant une famille et les éléments s'y rattachant par mariages ou naissances. "La famille, moins on la voit, plus on l'aime" disait l'accroche de l'affiche. C'est pourtant le contraire que le spectateur découvre à l'écran. Et, sans le claironner, cette comédie facétieuse en dit long sur les petites misères et combines de la société française.





2ème Marché du film Classique: pas si classique que ça!

Bonjour à tous,

l'an dernier a été inauguré au Festival Lumière la première édition du Marché du Film Classique (MFC). J'avais à ce propos évoqué tout l'intérêt de ce Marché:

(http://cinesium.blogspot.fr/2013/06/un-marche-du-film-classique-pour-le.html)

La 2ème édition se déroulera donc pendant le 6ème Festival Lumière, du Mercredi 15 au Vendredi 17 octobre 2014. Ce rendez-vous va, à n'en pas douter, devenir un moment incontournable pour parler de l'économie du cinéma patrimonial ou classique. Mais il va surtout être un moment d'échanges entre les différents acteurs de ce marché dans lesquels se trouvent à la fois Majors comme la Warner, indépendants assez puissants comme Wild Side et petits distributeurs relevant presque davantage de la passion de distribuer des films classiques que de celle de l'enrichissement frénétique comme Lost Distribution.

Les conférences et tables rondes organisées lors du MFC, les temps de rencontre entre les professionnels de l'image, de ceux gérant les droits (distributeurs) et ceux voulant projeter ou diffuser les images deviennent d'autant plus important que l'image cinéma devient un enjeu de plus en plus important du fait du développement exponentiel de la puissance des débits internet (fibre, ADSL ou 4G) et des machines traitant les images.

Si posséder un banc de montage numérique coûtait hier un bras aux entreprises, la démocratisation des ordinateurs surpuissants et le développement de logiciels de montage toujours plus performants ont permis aujourd'hui à bon nombre d'entreprises, voire de particuliers, de recourir à des extraits de films pour les utiliser, parfois commercialement, avec toute la facilité que la technologie permet désormais, sans toujours penser aux ayant-droits.
De même, les téléchargements de films sur des sites légaux ou via des plateformes moins scrupuleuses se multiplient, et ce en qualité de plus en plus élevée. Si hier le Divx régnait chez les internautes pirates, la HD n'est désormais plus un obstacle au transfert numérique de fichiers, malgré le volume que peut représenter un long métrage à la qualité Blu Ray.

La pertinence du MFC l'an dernier n'a pas disparu cette année, bien au contraire. L'arrivée sur le marché français de Netflix permettant de voir des films en continu et en ultra HD (!), la stratégie de certains distributeurs de ne plus forcément sortir leurs films en salle, comme ce fut le cas pour Welcome to New York d'Abel Ferrara ont encore accéléré la nécessité de redéfinir l'économie du cinéma. Le plus curieux étant que les affres du cinéma dit classique (consommation pas toujours légale de films sur le net) deviennent de plus en plus ceux des producteurs et distributeurs de films d'actualité: mêmes enjeux, mêmes stratégies à définir.

Ainsi, comme se plaît à le dire Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, il n'y a pas de "vieux" films comme il n'y a pas de "vieux" Shakespeare. Le développement du numérique a réussi ce tour de force que de donner aux distributeurs des films d'aujourd'hui les mêmes objectifs que ceux des films d'hier:
- maintenir la qualité de la copie
- toucher son public cible
- promouvoir ses films sur tous les supports (en salle ou sur plateforme VOD)
- éviter le piratage

Les enjeux ne sont pas forcément de même ampleur du point de vue économique mais la survie de ces distributeurs dépend d'une même stratégie: défendre ses droits pour toucher ses spectateurs sur des modes légaux de consommation. Si bien que le Marché du Film Classique pourrait finalement vite être rebaptisé le Marché Classique du Film!

À bientôt
Lionel Lacour





jeudi 19 juin 2014

Festival Lumière 2014: Almodovar, enfin Lumière!

Bonjour à tous,

depuis la création du Prix Lumière, un nom était régulièrement cité pour succéder au premier récipiendaire Clint Eastwood. Quel autre cinéaste européen pouvait prétendre à ce point à recevoir ce désormais prix de prestige. Bien sûr, Ken Loach le britannique était légitime; évidemment Gérard Depardieu avait la carrure pour en être lauréat; Milos Forman bien qu'Européen était devenu un cinéaste américain à qui la remise du prix ne souffrait d'aucune contestation possible.
Mais Almodovar? Ou plutôt: ALMODOVAR!

Quand à la fin de la longue présentation de l'édition 2014 du Festival Lumière (13 - 19 octobre 2014), Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière et du Festival Lumière, présenta un teaser devant révéler le lauréat 2014, le souffle de la salle comble du Hangar se transforma presque en une tornade d'applaudissements!
Tarantino en 2013. Quel cinéaste allait pouvoir ravir à ce point cinéphiles pointus et en même temps satisfaire ceux qui aiment le cinéma plus populaire tout en faisant de cette future 6ème édition un festival à la hauteur de la précédente, qui, il faut bien le dire, fut absolument éblouissante?

ALMODOVAR donc! Avec lui, c'est une nouvelle cinéphilie que le festival Lumière va aborder. Avec lui, ce sont de nouveaux invités du monde du cinéma qui viendront côtoyer ceux devenus déjà des habitués de la capitale des Gaules. Avec lui, ce sont de nouveaux spectateurs, issus de la communauté espagnole si importante dans la région lyonnaise avec un rayonnement à l'image du nombre d'associations hispaniques qui existent dans le Grand Lyon.


Satisfaire le grand public et les puristes. Voilà la promesse que le Prix Lumière a régulièrement tenu. Voici la promesse encore concrétisée.

Et le public pourra donc (re)découvrir cette production à la fois personnelle et grand public que celle du réalisateur espagnol, lui qui est entouré d'acteurs fétiches, Penelope Cruz et Antonio Banderas pour ne citer que les plus célèbres et glamour, les plus internationaux aussi.
Mais la programmation ne s'arrêtera pas là: hommages, rétrospectives et redécouvertes seront, comme d'habitude à l'affiche: Claude Sautet et Franck Capra seront revisités, un certain Bob Robertson (alias Sergio Leone) verra son premier western présenté en copie restaurée (Pour une poignée de dollars).
Des hommages variés permettront d'aller de Coluche l'acteur à Ida Lupino la réalisatrice!

La musique de films ne manquera pas à l'appel. Michel Legrand, qui n'a pas composé que pour Jacques Demy, viendra pour un moment qu'on imagine déjà magique. Plus étonnant sera la venue de Catherine Frot pour une improvisation autour de chansons de Bobby Lapointe ou de Georges Brassens à l'Institut Lumière.

Le cinéma populaire sera toujours et encore au centre de la programmation, à côté de films plus pointus. Ted Kotcheff, réalisateur de Rambo sera invité pour une rétrospective inattendue. La désormais attendue nuit de la Halle Tony Garnier sera consacrée à l'intégrale Alien, soit 4 films à avoir peur autour d'une grosse bêbête!

La programmation définitive n'arrivera pas avant fin septembre, les films des soirées spéciales seront toujours révélées au dernier moment, des master class et des documentaires feront le bonheur des cinéphiles, les noms des invités de renom arriveront au goutte à goutte pour la plus grande joie des festivaliers.

Alors réservez dès à présents vos dates: 13 au 19 octobre 2014, soirée d'ouverture (programmation mystère) en vente dès aujourd'hui sur le site du festival:
www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour