mardi 1 octobre 2019

Lumière 2019 - "Les Princes" déjà classique


Bonjour à tous,

En 1978, à 27 ans, Tony Gatlif réalisait son premier film. Rapidement, il s’est emparé de sujets touchant des héros issus des marges de la société, notamment les gitans. Dans Les princes, son 4ème long-métrage réalisé en 1983, il reste dans cet univers avec un comédien, Gérard Darmon, que le grand public découvrait vraiment un an auparavant dans Le grand pardon et La baraka.

Autour d’une histoire simple, Gatlif dresse des portraits émouvants de gitans sédentarisés et vivant contre nature dans des HLM de banlieue parisienne.

Autour de ces héros qui résistent à conserver leurs valeurs, Gatlif dresse également un tableau de l’état de la société française qui laisse ses banlieues autrefois construites pour

Lumière 2019 - "Memories - retour sur les lieux des crimes": une enquête cinématographique


Bonjour à tous,

À l’occasion de la venue de Bong Joon-Ho au Festival Lumière, le documentaire Memories, retour sur les lieux des crimes réalisé en 2018, produit par La Rabbia et diffusé par OCS, revient sur cette histoire vraie qui fut à l’origine du film du cinéaste Memories of murder réalisé en 2003.

Les admirateurs de Bong Joon-Ho seront comblés par ce documentaire, fait d’interviews du cinéaste lui-même mais aussi de nombreux membres de l’équipe de tournage. En voyageant en Corée du Sud sur les lieux réels des crimes perpétrés, le réalisateur du documentaire, Jésus Castro-Ortega, permet  de saisir ce que peut être la société coréenne et propose de comprendre le travail du cinéaste qui se livre au-delà même des questions cinématographiques.

De ce documentaire ressort aussi une complicité entre les deux hommes qui se connaissent depuis 2006 donnant lieu à d’autres documentaires sur les films de

lundi 30 septembre 2019

Lumière 2019 - "Le temps des nababs" ou le temps d'une certaine idée du cinéma français

Bonjour à tous

Le Samedi 12 octobre 2019 sera projeté à 14h45 deux des huit épisodes de la série documentaire Le temps des nababs réalisés par Florence Strauss.

Les amoureux du cinéma français se régaleront de ces deux épisodes réalisés en 2019, produits par Les Films d’Ici et par le Pacte et diffusés sur Ciné+.

« Les romanesques » et « Les tenaces » parcourent une histoire du cinéma français depuis Les enfants du Paradis en 1945 en prenant l’angle des producteurs les plus représentatifs et les plus importants, ceux qui ont fait du cinéma populaire sous l’angle de la qualité, en prenant des risques parfois

dimanche 22 septembre 2019

Histoire et Cinéma 2019 2020

Bonjour à tous


Organisé depuis 2001 à l'Institut Lumière à Lyon, le cycle de conférences « Histoire et Cinéma » aborde différentes périodes du programme d’Histoire contemporaine du collège et du lycée en montrant combien les films sont des témoins de leur temps. Chaque conférence s’appuie sur de nombreux extraits de films de fiction de l'époque étudiée, sauf séances spéciales. Des commentaires en direct analysent le langage cinématographique utilisé et les idées se trouvant dans les films.

jeudi 19 septembre 2019

Lumière 2019 - "Paper screen: du roman à l'écran", une histoire de cinéma

Bonjour à tous

Mardi 15 octobre 2019 à 14h30 sera projeté dans la salle 2 de l'Institut Lumière le documentaire de Pascale Cuénot (une habituée du festival) et de Léo Boudet. Paper screen: du roman à l'écran est une immersion à la fois théorique et extrêmement concrète de la difficulté d'adapter des romans au cinéma. Car le 7ème art s'est nourri depuis toujours du matériau romanesque que la littérature propose aux scénaristes et le Festival Lumière a régulièrement invité des auteurs de romans dont les œuvres ont été portées à l'écran. Régulièrement des cinéastes ont évoqué leurs envies d'adapter des livres pour en faire un film, à commencer par Michael Cimino lors d'une Master Class devenue légendaire pour les festivaliers ayant eu la chance d'y participer et durant laquelle il évoquait son envie, hélas irréalisable selon lui, d'adapter La condition humaine d'André Malraux.

La force de Paper screen: du roman à l'écran est donc de montrer comment les scénaristes et réalisateurs s'emparent de la littérature pour transformer un récit, roman ou pièce de théâtre, pour en faire une histoire de cinéma. S'appuyant sur de nombreux témoins directs, on découvre ainsi les différentes mécaniques mises en œuvre pour s'approprier la source originale et la transcrire en une œuvre différente, quitte à faire grincer l'écrivain ayant cédé ses droits.

Les exemples raviront les spectateurs puisque nous découvrons comment Coppola, prix Lumière 2019, s'est emparé du livre de Mario Puzzo sorti en 1969 pour en faire une adaptation sortie en 1972 et devenue aujourd'hui plus mythique que le roman lui-même et faisant entrer le réalisateur dans le cercle fermé des monstres du cinéma.

De L'amant de Jean-Jacques Annaud à Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, les rapports entre scénaristes/réalisateurs et auteurs/livres y sont disséqués avec parfois des conflits pittoresques montrant la difficulté de transcrire en image ce qui est écrit au fil des pages. De ce point de vue, les anecdotes de Jean-Claude Carrière, ayant adapté L'insoutenable légèreté de l'être ou Cyrano de Bergerac sont précieuses pour saisir les spécificités des langages de ces deux arts si proches et si éloignés en même temps.

C'est donc un documentaire formidable qui est proposé aux festivaliers car il permet de saisir en fait la genèse de la création des films puisque plus de 80% des films sont des adaptations d'œuvres pré-existantes.

Paper screen: du roman à l'écran - Mardi 15 octobre 2019 - 14h30 - Salle 2 Institut Lumière
En présence des réalisateurs
Pour en savoir plus sur le documentaire
http://www.festival-lumiere.org/manifestations/paper-screen.html
Informations complémentaires: 04 78 78 1895
Pour réserver en ligne:
Billetterie


À très bientôt
Lionel Lacour

mercredi 3 juillet 2019

Lumière 2019: 3 Parrains pour les 10 ans du Festival

Bonjour à tous,

Le cinéaste Francis Ford Coppola sera donc honoré du Prix Lumière pour les 10 ans du Festival Lumière (11ème édition). Cette information connue depuis le 11 juin dernier a été accompagnée d'une partie de la programmation. Et évidemment, une partie de celle-ci sera consacrée à l'œuvre du géant récipiendaire.

Et quoi de mieux pour satisfaire ses admirateurs que de proposer une nuit entièrement consacrée à ce qui constitue une des plus grandes trilogies de l'Histoire du Cinéma?

Pour ceux, peut-être nombreux qui veulent voir et/ou revoir le destin de la famille Corleone sur très grand écran, l'occasion est unique!

Le samedi 19 octobre 2019 sera donc l'occasion exceptionnelle de voir à la Halle Tony Garnier à partir de 20h30 chacun des opus:

Le Parrain (1972, 2h55)
Le Parrain II (1974, 3h22)
Le Parrain III (1990, 2h42)

Et pour les courageux ayant tenu l'intégralité de la séance (et même pour les autres!), un petit-déjeuner sera offert au petit matin.

Pour les réservations: Evénement Trilogie Le Parrain Festival Lumière

À très bientôt
Lionel Lacour


mardi 25 juin 2019

L'été en Cinémascope à Lyon: le programme de l'Institut Lumière

Captain Fantastic de Matt Ross, mardi 25 juin 2019 - 21h30
Bonjour à tous,

comme chaque année, l'Institut Lumière propose aux Lyonnais et non-Lyonnais de partager des séances de cinéma en plein air et gratuitement. 
Entre cinéma récent et cinéma du patrimoine, la programmation expose une variété de films qui devrait satisfaire tous les publics, du blockbuster comme Jurassic world : fallen kingdom de 2018 à L'homme qui tua Liberty Valance de 1962 en passant par l'éternel L'aventure c'est l'aventure de 1972. 

Les séances ont lieu les mardis de l'été à 21h30 Place Ambroise Courtois et la soirée d'ouverture offrira Captain Fantastic, le film de Matt Ross réalisé en 2016 avec un génial Vigo Mortensen, à découvrir forcément en famille!

Attention cependant, tous les films étrangers seront présentés en VO sous-titrées.

Vous pourrez connaître tout le programme en allant sur la page du site de l'Institut Lumière lui étant consacrée: L'été en cinémascope.


Bel été cinématographique à Lyon!

À très bientôt
Lionel Lacour

jeudi 28 mars 2019

Festival 24: La master class de Rachid Bouchareb en ligne!


Bonjour à tous

Le mardi 12 mars, Rachid Bouchareb a donné une formidable master class dans le cadre du Festival 24 - Justice & Cinéma.
Une occasion de comprendre comment un cinéaste s'empare d'histoires et de l'Histoire pour raconter ce qui lui semble juste de dénoncer ou de rappeler.
Un très beau moment que je vous propose de partager sur ce lien produit par le service audiovisuel de Lyon 3, et réalisé par Philippe Topalian:


À très bientôt
Lionel Lacou

jeudi 21 février 2019

Festival 24: Rencontres avec Rachid Bouchareb

Bonjour à tous,

La journée du 12 mars 2019 sera largement consacrée à Rachid Bouchareb pendant le Festival 24 - Justice & Cinéma.

À 14h30, une Master Class à l'Auditorium Malraux avec le réalisateur de Indigènes permettra d'aborder avec lui pourquoi et comment il aborde les questions de droit dans ses films, que ce soit en 2010 avec Hors la loi, ou en 2014 avec son remake du film de José Giovanni Deux hommes dans la villes en le transposant aux États-Unis et titré en français La voie de l'ennemi. Plus récemment encore, en 2018, il réalisa Le flic de Belleville avec Omar Sy, une sorte d'hommage au Flic de Beverly Hills de 1983.
Rachid Bouchareb évoquera également ses influences cinématographiques, les cinéastes qui l'ont inspiré et ses films sur la justice préférés.

À 16h30, Rachid Bouchareb présentera ensuite un de ses films à l'Institut Lumière: London river.
Réalisé en 2009, le film traite des attentats commis en 2005 à Londres dans les transports en commun perpétrés par des membres d'Al Qaida. Si ces événements sont l'arrière plan permanent du film, le cinéaste s'attarde sur le sort de parents que tout oppose et dont les enfants ne donnent plus de signe de vie depuis les explosions des bombes. En suivant toute la procédure judiciaire de l'immédiate après attentat, Rachid Bouchareb se place du point de vue des victimes collatérales et en profite pour donner une vraie proposition d'harmonie entre des individus de cultures différentes.
Le film sera suivi d'un échange avec le réalisateur,  Eric Carpano, professeur de droit public à l'Université Jean Moulin Lyon 3 et David Vallat, auteur du livre Terreur de jeunesse racontant son parcours d'ex Jihadiste.

Les inscriptions sont ouvertes:

Master Class Rachid Bouchareb:
Auditorium Malraux - entrée gratuite - 16 rue Rollet - Lyon 8ème
réservation en ligne

London river
Institut Lumière - Tarif habituel de la salle - Rue du Premier Film - Lyon 8ème
réservation en ligne

À très bientôt
Lionel Lacour

vendredi 15 février 2019

Festival 24 - Justice & Cinéma: la programmation dévoilée

Bonjour à tous.

Le programme du Festival 24 - Justice & Cinéma organisé par la Faculté de droit de l'Université Jean Moulin Lyon 3 et dirigé par Cinésium est enfin en ligne.

Vous pouvez d'ores et déjà consulter le programme et retirer vos places sur le site suivant:
Fac de droit

Toutes les séances sont présentées et suivies d'un débat.

Vous pourrez également assister à des nouveautés avec la Master Class de Rachid Bouchareb ou la projection du premier épisode de la saison 1  de la série Gomorra.

Teaser du Festival 24



Toutes les séances à l'Auditorium Malraux sont gratuites mais en réservant vos places.
 Et les 3 séances à l'Institut Lumière sont au tarif habituel de la salle.


À très bientôt
Lionel Lacour


vendredi 16 novembre 2018

"Quand le cinéma rencontre la Grande Guerre" à l'Institut Lumière - 28 novembre 2018

Bonjour à tous

Mercredi 28 novembre, je serai à l'Institut Lumière à 19h pour une conférence consacrée à la représentation de la Première Guerre mondiale vue par le cinéma.
La production de films consacrés à la Grande Guerre est considérable et ce dès le conflit. La conférence ne pourra évidemment pas être exhaustive tant il y a de films. Mais elle aura pour objectif de montrer les évolutions de représentations de ce conflit, tant dans l'esthétique abordée que dans les messages apportés par les cinéastes, se servant parfois de cette guerre comme d'un support pour faire passer leurs idées politiques ou sociales.

À l'issue de la conférence, je présenterai le film de F. Borzage L'adieu aux armes réalisé en 1932 et présenté dans sa version restaurée. Une occasion de redécouvrir ce film dans sa version intégrale, lui qui avait été censuré à partir de 1934 et de l'application du code Hays!

PACK Conférence "Quand le cinéma rencontre la Grande Guerre" + L'adieu aux armes
Mercredi 28 novembre - 19h - Institut Lumière
Réservation

À très bientôt
Lionel Lacour




vendredi 9 novembre 2018

Festival 24 : Le nouveau Festival Justice et Cinéma de Lyon

Bonjour à tous,

En 2010, je créais les Rencontres Droit Justice et Cinéma que j'allais diriger pendant 5 ans. Organisées par l'Université Jean Moulin - Lyon 3 et le Barreau de Lyon, ces Rencontres permirent des moments formidables, avec des conférences mémorables, comme celle avec Robert Badinter sur le thème de "L'instant criminel au cinéma" ou celle avec le réalisateur Christian Carion qui nous permit de mieux comprendre l'approche d'un cinéaste sur les questions juridiques et judiciaires.

C'est avec un immense plaisir que je vous annonce qu'en 2019, ces Rencontres s'appelleront désormais le Festival 24 - Justice et Cinéma et seront co-organisées par la Faculté de droit de l'Université Jean Moulin - Lyon 3 et par Cinésium.

Pourquoi 24?

Parce que le monde de la Justice à Lyon est symbolisé par ce nombre, celui du nombre de colonnes du palais de justice situé dans le Vieux Lyon, celui qui fut le réceptacle du procès de Klaus Barbie, premier procès filmé de l'Histoire en France.
Parce que le cinéma se lit en 24 image par seconde depuis tellement longtemps.
Parce que 24 est aussi un nombre qui rappelle beaucoup de lois ou de principes juridiques qui seront égrainés régulièrement!

Un festival grand public
Ce festival a pour objectif de s'ouvrir à tous les publics même si les étudiants sont particulièrement visés. L'objectif est évidemment de permettre une meilleure compréhension de la justice et de l'application des lois mais aussi d'en identifier parfois les dysfonctionnements ou les failles juridiques existantes.
Chaque séance sera accompagnée de spécialistes: cinéaste, juriste, magistrat, journaliste, universitaire. Il ne s'agira pas de seulement vérifier la véracité des propos tenus dans les œuvres mais bien d'en expliquer pourquoi elles véhiculent ces images auprès de spectateurs qui sont aussi des citoyens.

Un festival qui s'ouvre au-delà du cinéma
Ce sera une des nouveautés. En proposant d'évoquer les séries et de s'ouvrir davantage encore aux documentaires,  le Festival 24 montrera que le sujet de la justice irrigue toute la création audiovisuelle.

Une journée dédiée aux professionnels
Parce que l'image est partout, notamment grâce aux moyens technologiques de plus en plus performants, grâce au numérique et à l'ultra connexion, cela implique des nouvelles pratiques, de nouveaux usages et une législation qui les accompagne et qui parfois sanctionne les contrevenants. Une journée sera dédiée aux professionnels tant du droit que de l'image pour faire un point dessus.

Devenir partenaire
Si vous souhaitez que votre entreprise accompagne cet événement ambitieux et citoyen, nous vous proposons plusieurs formules de partenariat.
En cliquant sur l'image suivante, vous découvrirez également le préprogramme (sous réserve) du prochain Festival 24





À très bientôt
Lionel Lacour
Directeur du Festival 24


lundi 22 octobre 2018

Lumière 2018: Netflix et le cinéma de demain

Bonjour à tous,

les deux derniers Festivals de Cannes avaient été l'occasion d'un débat enflammé entre les amoureux des projections des films sur grand écran et ceux qui ne voyaient l'avenir de la production audiovisuelle de moins en moins en salle, de plus en plus sur des écrans personnels. Et de fait, les productions des films par des plateformes audiovisuelles étaient rejetées de la programmation par les premiers tandis que les seconds dénonçaient une forme d'ostracisme anachronique. Or, en septembre 2018, voilà qu'Alfonso Cuarón recevait le Lion d'or au Festival de Venise pour son film Roma produit par Netflix, qui n'avait pas été sélectionné justement à Cannes. De quoi raviver le débat et mettre un peu plus les choix de Cannes sur la sellette.

Pourtant, un mois plus tard, du 13 au 21 octobre, ce même Alfonso Cuarón est l'un des invités principaux de la 10ème édition du Festival Lumière à Lyon, dirigé par Thierry Frémaux, celui-là même qui dirige le Festival de Cannes. Et les spectateurs lyonnais ont pu alors découvrir en avant-première le film de Cuarón lauréat de Venise. Tout ceci pourrait paraître étrange, une sorte de reculade ou de retournement de veste. Or à bien y regarder, la programmation de Roma s'insère dans une programmation beaucoup plus subtile qu'il n'y paraît, avec un enjeu à plusieurs volets.

Tout d'abord, Roma n'était pas le seul film de Cuarón à l'affiche du Festival Lumière qui est un événement faisant la promotion du cinéma classique international. Ainsi, c'est une rétrospective de la filmographie du réalisateur mexicain qui a été proposée aux festivaliers, avec notamment Gravity ou Y tu mamá también, ainsi qu'une Master Class lui étant consacrée. Roma apparaît donc non pas comme une continuité de canal de diffusion des films de Cuarón sur une plateforme audiovisuelle numérique mais plutôt comme une évolution d'exploitation mais aussi de production d'une œuvre filmique chez le cinéaste. J'y reviendrai plus tard.

Ensuite, Roma ne fut pas le seul film produit par Netflix à bénéficier de la programmation du Festival Lumière. En effet, le film The other side of the wind, inachevé par Orson Welles, a été finalement produit par Netflix qui en a financé le montage définitif et la promotion. Ce à quoi a été rajoutée la production d'un documentaire au sujet de l'histoire de ce film et intitulé They'll love me when I'm dead réalisé par Morgan Neville en 2018. Or ces deux films, celui de Welles comme le documentaire, ont été projetés dans des salles combles.

Ce qui se passe en temps réel et sous nos yeux est donc une sorte d'accélération du temps, faisant de Netflix un acteur désormais obligatoire de la production cinématographique, obligatoire et même nécessaire. Le plus drôle vient alors du fait que Netflix ait été conspué à Cannes par des contempteurs qui poussaient le directeur du Festival à ne pas sélectionner un film Netflix puisque son exploitation aurait eu lieu hors salle. Et cet argument est entendable pour qui aime l'expérience cinéma, c'est-à-dire en salle, l'essence même du cinéma depuis ses origines. Mais si Cannes, Festival de films inédits, a repoussé Netflix, c'est à Lyon et au Festival Lumière que la puissante plateforme a projeté ses programmes sur des grands écrans, sans être critiquée ou huée par quiconque. Quel paradoxe que de voir la mutation numérique trouver une sorte de reconnaissance, ou au moins une acceptation, dans un festival de films du patrimoine!

Ainsi, voici Netflix vilipendé à Cannes, récompensé à Venise et adoubé à Lyon. La réalité est que la venue sur la scène de la production cinématographique de Netflix, mais aussi des autres entreprises du secteur numérique, correspond non pas à l'éviction du modèle traditionnel mais à une mutation avec laquelle le cinéma devra faire avec, au risque de bouleverser un équilibre toujours mouvant reposant sur la chronologie des médias. En produisant ses propres films, avec des cinéastes de renommée internationale, Netflix contourne les limites lui interdisant de programmer des films récents avant un certain temps, celui de l'exploitation en salle, puis en DVD/BluRay/VOD, puis sur les chaînes payantes, puis gratuites. Ainsi, Netflix se crée son propre catalogue d'exclusivité filmique, en plus de celui qu'il s'est constitué avec les films du patrimoine, ce qui correspond d'ailleurs à ce qui était le cœur de métier de la plateforme quand elle n'était qu'un loueur de VHS/DVD!

Netflix entraîne avec lui des concurrents mais aussi et surtout des spectateurs de plus en plus nombreux qui consomment des films et des séries sur tablette ou pc. En intégrant des films produits par Netflix au Festival Lumière, Thierry Frémaux entérine de fait une situation qui s'impose dans le milieu du cinéma: Netflix a besoin de contenus audiovisuels pour satisfaire la demande de ses abonnés. Ces contenus passent par des films classiques mais aussi par des nouveautés et des exclusivités. Si on peut comprendre que ce modèle puisse être répulsif pour les anciens acteurs de la production cinématographique comme pour les puristes de la salle, il serait vain de le rejeter définitivement car le sens de l'Histoire du cinéma passe non par la suppression de la salle mais par l'acceptation qu'il puisse y avoir plusieurs modes pour apprécier ou voir des œuvres cinématographiques. Certains continueront à ne voir les films qu'en salle, d'autres préféreront les voir confortablement (ou pas) chez eux, d'autres encore auront une attitude hybride, regardant des films en salle ou par leur abonnement.

Ainsi, l'arrivée de Netflix sur le secteur de la production cinématographique ressemble furieusement à ce qui était arrivé avec l'avènement de la télévision dans les années 1950: la crainte de la baisse de la fréquentation des salles et des réponses techniques (le cinémascope par exemple) pour la maintenir. Depuis bien longtemps, les chaînes de télévision co-produisent ou financent les films de cinéma pour bénéficier d'une première exploitation face aux chaînes concurrentes. Parfois même elles financent leurs propres programmes de prestige, comme par exemple Canal Plus avec par exemple Le bureau des légendes dont la 4ème saison débute aujourd'hui. Netflix se cale sur le même modèle. À ceci près que ce modèle s'inscrit à la fois dans la technologie numérique et dans une logique transnationale. Netflix fait donc peur par le caractère hégémonique qu'il peut incarner, représentant comme d'autres grandes entreprises, une sorte de symbole de la mondialisation écrasant toute forme d'originalité culturelle.

Vouloir empêcher voire interdire Netflix comme partenaire du cinéma est strictement suicidaire car il dispose des moyens financiers pour attirer à lui les plus grands cinéastes. Mais si les chaînes de télévision qui pouvaient menacer le cinéma pouvaient être contrôlées à l'échelle nationale, la réponse à apporter pour intégrer Netflix dans une chaîne vertueuse de production et d'exploitation des films passe par une réflexion à échelle internationale et sûrement par une redéfinition de la chronologie des médias. Le chantier est donc à la fois ouvert, formidable, terriblement compliqué mais fatalement nécessaire pour que les partenaires historiques de la production de films continuent d'exister et d'apporter leurs spécificités aux spectateurs cinéphiles. Si le Festival Lumière a pu permettre de comprendre cette nécessité, c'est déjà un pas en avant non négligeable.

À très bientôt
Lionel Lacour

mercredi 10 octobre 2018

Lumière 2018: "Walkover", une jeunesse polonaise

Bonjour à tous

en 1965, Jerzy Skolimowski réalisait Walkover, son deuxième long métrage, dans lequel il joue lui même le rôle d'Andrzej, personnage récurrent de ses premiers films. Le festival Lumière l'a donc programmé en avant première de sa ressortie (prévue en 2019) et il sera projeté à l'Institut Lumière le mercredi 17 octobre à 18h15.

Le film vaut tant pour la forme que pour ce qu'il raconte, notamment de la société polonaise de ces années 1960. La forme tout d'abord. Avec 28 plans seulement, Skolimowski réussit une vraie prouesse pour raconter une histoire riche en

mardi 9 octobre 2018

Lumière 2018: "Olivia" ou le film d'une intruse

Bonjour à tous

Dimanche 14 octobre à 22h sera projeté à l'Institut Lumière salle 2 le film de Jacqueline Audry Olivia. Réalisé en 1951, ce film n'a comme rôles principaux que des femmes dont l'immense Edwige Feuillère dans le rôle de Mademoiselle Julie, nommée d'ailleurs aux BAFTA pour son interprétation pour ce rôle.
Il s'agit du 5ème film de la réalisatrice qui commença par une adaptation de la comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie en 1946.

Lumière 2018: "FTA", un documentaire sur Jane Fonda, militante anti-guerre du Vietnam


Bonjour à tous

En 1972, Jane Fonda est désormais une des plus grandes stars du cinéma mondial. Elle a joué pour René Clément avec Alain Delon dans Les félins, avec Arthur Penn pour La poursuite impitoyable, avec Sydney Pollack pour On achève bien les chevaux.
Dès 1971, elle participe à une tournée aux USA avec l'acteur Donald Sutherland, son partenaire dans Klute d'Alan J. Pakula,  se rendant avec d'autres artistes militants de garnisons militaires en garnisons militaires, d'abord aux USA puis dans les bases du Pacifique avec un slogan: "FTA", abréviation aux multiples significations, allant de "Free THeater Associates" à "F*** The Army".


Lumière 2018: "In the tracks of Alexandre Desplat"


Bonjour à tous

Alexandre Desplat fait partie de ces compositeurs très prolifiques pour le cinéma et travaillant pour des cinéastes de tous les horizons. De Roman Polanski à Jacques Audiard en passant par George Clooney, Gilles Bourdos, Stephen Frears et tant d'autres encore. 
Dans In the tracks of Alexandre Desplat, Pascale Cuénot nous fait découvrir la passion qui anime ce compositeur, deux fois oscarisé (pour The grand Budapest hotel de Wes Anderson et The

Lumière 2018: Master class ' Evolution de la restauration du son" des films classiques

Bonjour à tous

depuis que le Festival Lumière existe, la société Gaumont propose chaque année une Master Class consacrée à la restauration des films. Il faut dire qu'en étant née la même année que le cinéma, Gaumont est certainement une des entreprises ayant le catalogue le plus important au monde.

Les années précédentes ont permis aux festivaliers, aux passionnés par la technique cinématographique et aux étudiants en cinéma ou audiovisuel de mieux comprendre tous les enjeux

jeudi 4 octobre 2018

Lumière 2018 - "Rien n'est jamais gagné": un portrait du producteur Jean-Louis Livi

Bonjour à tous

Jeudi 18 octobre sera projeté pendant le Festival Lumière Rien n'est jamais gagné dans la Villa Lumière.  C'est un documentaire qui touchera tous ceux qui aiment les coulisses de la production des films ou pour ceux qui souhaitent comprendre le miracle du cinéma, celle de la genèse d'une œuvre.
Avec Rien n'est jamais gagné, Philippe Le Guay, réalisateur de Le coût de la vie ou de Alceste à

mercredi 3 octobre 2018

Lumière 2018 - Redécouvrir Peter Bogdanovich:"One day still yesterday"

Bonjour à tous

Peter Bogdanovich sera certainement l'un des invités majeurs du dixième Festival Lumière. Et sa venue sera accompagnée d'une programmation de ses films mais aussi d'un documentaire lui étant consacré, One day still yesterday, projeté le vendredi 19 octobre 2018 à 14h45 à la Villa Lumière (Salle 2 de l'Institut Lumière).

Quand Bill Teck réalise en 2014 ce documentaire, au sous-titre révélateur (Peter Bogdanovich et le film perdu), il revient sur la deuxième partie de carrière d'un cinéaste culte des années 70

mardi 2 octobre 2018

Lumière 2018: Orson Welles en un documentaire majeur

Bonjour à tous

Le nom d'Orson Welles résonne pour tous les cinéphiles. Depuis son premier film Citizen Kane, le cinéaste s'est d'emblée imposé comme un des plus grands cinéastes de l'Histoire du Cinéma. C'est donc ce personnage gargantuesque qui est au cœur du documentaire They'll love when I'm dead réalisé par Morgan Neville et qui sera projeté à la Villa Lumière (Salle 2 de l'Institut Lumière le mardi 16 octobre 2018 à

mercredi 26 septembre 2018

Lumière 2018 - Robert Enrico raconté par son fils

Bonjour à tous

Mardi 16 octobre, à 11h15 dans la salle 2 de l'Institut Lumière, Jérôme Enrico viendra présenter son documentaire  Robert Enrico - Bref passage sur la Terre qu'il a consacré à son père.
Le cinéaste fait partie de cette histoire du cinéma français pour avoir travaillé avec les personnalités qui ont fait les beaux jours des salles obscures. Ventura, Noiret, Delon, Bourvil et bien d'autres encore. Souvent classé comme un

mardi 25 septembre 2018

Lumière 2018: "Trumbull land" ou le monde du maître des effets spéciaux

Bonjour à tous

Lundi 15 octobre à 16h15 sera projeté dans la salle 2 de l'Institut Lumière le documentaire produit par TCM Trumbull land et réalisé par Gregory Wallet.

Le documentaire s'appuie sur un entretien exceptionnel avec Douglas Trumbull, maître des effets spéciaux ayant participé aux plus grands films de science fiction de ces 50 dernières années avec à son actif ni plus ni moins que 2001, L'Odyssée de l'espace, Rencontre du 3ème type, Star Trek, Blade runner ou plus récemment Tree of life.
Technicien hors pair, Douglas Trumbull réalisa aussi des films, essentiellement des courts métrages. Mais on lui doit Silent running en 1972, sur un scénario co-écrit par Michael Cimino, mêlant bien sûr science fiction et, déjà, écologie et

lundi 24 septembre 2018

Lumière 2018: Deray de retour à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Dimanche 14 octobre, à 14h45, dans la salle 2 de l'Institut Lumière, sera projeté le documentaire Jacques Deray: "J'ai connu une belle époque" en présence de la réalisatrice Agnès Vincent Deray, qui fut sa femme pendant 20 ans. Cette projection semble être une sorte de prolongement du lien entre Jacques Deray et l'Institut Lumière dont il fut le vice-président jusqu'à sa mort en 2003.

Car l'histoire que raconte ce film n'est pas seulement celle d'un cinéaste, mais celle d'une époque du cinéma français, celui des années 60 jusqu'aux années 1990. Ainsi, la réalisatrice adopte à la fois une lecture chronologique de la carrière du cinéaste, commençant au cinéma par des petits rôles dans des films avant de se mettre lui-même derrière la caméra, et ce en plein

mardi 11 septembre 2018

"Histoire et Cinéma" 2018 - 2019 à l'Institut Lumière



Bonjour à tous

Le programme "Histoire et Cinéma" a pour objectif de montrer combien les films sont des témoins de leur temps. Chaque séance aborde des points des programmes d'Histoire contemporaine du collège et du lycée et est constituée de nombreux extraits de films de l'époque étudiée, sauf séances spéciales. Des commentaires en direct analysent le langage cinématographique utilisé et les idées se trouvant dans les films.

C'est aussi un moyen de permettre la transdisciplinarité des enseignements (lettres, philosophie, langues) en fonction des séances.

vendredi 24 août 2018

"En eaux troubles": quand les USA regardent vers l'Asie et la Chine

Bonjour à tous,

Hier, 22 août 2018, est sorti en salle le blockbuster En eaux troubles, énième film racontant l'histoire d'un gros poisson menaçant d'innocents humains pacifiques.
Réalisé par Jon Turtelaub, producteur et réalisateur de films très grand public comme la saga des Benjamin Gates ou le fameux Rasta Rockett, avec comme star portant le film un certain Jason Statham, En eaux troubles est le film qui doit faire un carton au box office cet été, jouant sur la peur des requins avec des clins d'œil avec le film référence, Les dents de la mer, visant un public à la fois jeune amateur de sensation fortes, mais pas trop sanglantes non plus permettant à un public plus familial de passer un moment ensemble, le tout avec un comédien incarnant le film d'action.
Mais plus que cela, En eaux troubles se distingue par le choix de se tourner vers l'Asie, que ce soit dans le casting, dans les

lundi 9 juillet 2018

Nouveau programme Histoire et Cinéma 2018 2019

Bonjour à tous

À la rentrée de septembre 2018, Cinésium proposera à nouveau ses conférences et ses formations Histoire et Cinéma.

Les conférences sont destinées aux collèges, lycées et universités français, en France et au-delà, mais aussi aux médiathèques, cinémathèques et autres institutions culturelles.

Depuis 2001, je propose ces conférences créées à l'Institut Lumière de Lyon et je permets à des enseignants de sciences

lundi 2 juillet 2018

Lumière 2018: Des accréditations pour profiter de la 10ème édition

Bonjour à tous,

L'édition 2018 du Festival Lumière, déjà la 10ème, honorera du 13 au 21 octobre l'actrice Jane Fonda qui sera la récipiendaire du Prix Lumière, 2ème femme à recevoir ce prix après Catherine Deneuve.

Mais pour profiter d'un festival qui se présente un peu plus chaque année comme le rendez-vous mondial incontournable du cinéma classique international, avec plus

vendredi 8 juin 2018

Des courts-métrages avec un smartphone? C'est possible!

Bonjour à tous

Depuis deux ans, Cinésium encadre des étudiants de l'Université Jean Moulin - Lyon 3 qui n'ont jamais fait de cinéma de leur vie, qui suivent des études de langues, de droit, d'économie ou encore de philosophie, et qui viennent de partout: France, Chine, Russie, Maroc, Turquie, Madagascar, Mexique...

Cet atelier n'a pas la prétention d'être une école de cinéma mais a pour objectif de montrer que la création audiovisuelle est aujourd'hui permise avec des moyens les plus limités si on compare avec

mercredi 7 mars 2018

"La Belle et la Belle": le bonheur se vit à deux mais seuls

Bonjour à tous

Mercredi 14 mars sortira La Belle et la Belle, le nouveau film de Sophie Fillières, une fable contemporaine, avec une pointe d'ésotérisme portée par Sandrine Kiberlain et Agathe Bonitzer.
Pour résumer le début, sans trop dévoiler les éléments de l'intrigue, Deux femmes, de plus de 20 ans d'écart, se rencontrent par hasard à Paris et découvrent qu'elles s'appellent toutes les deux Margaux et qu'elles ont une amie commune s'appelant Esther. De là à penser que la plus jeune reproduit la vie de la plus âgée, il n'y a qu'un pas que comprend immédiatement Margaux - Kiberlain.


Bande Annonce La Belle et la Belle 
(coproduction Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma)


Sur ce point de départ, Sophie Fillières transfère ses héroïnes à Lyon et l'enjeu du film n'est pas de vérifier si ce que prétend la plus âgée est vrai - elle donne suffisamment d'exemples à son double et aux spectateurs pour enlever tout doute à ce sujet - mais de savoir ce que Margaux - Kiberlain va faire de cette situation. Doit-elle empêcher Margaux - Bonitzer à faire les mêmes erreurs qu'elle? Doit-elle l'accompagner dans sa quête d'elle-même ou dans ses amours?

Fillières laisse penser même que ce que nous avons vu pourrait être une hallucination de Margaux - Bonitzer, que l'autre Margaux n'existe pas. Mais le personnage de Marc (Melvil Poupaud) contredit cette piste, puisqu'il connaît et l'une puis l'autre. Ne sachant donc pas vraiment vers quoi nous amène la fable, on doit alors s'accrocher aux quelques aspérités des personnages. Margaux - Bonitzer est une fille qui couche mais ne fait pas l'amour, elle ne sait pas ce qu'elle veut, se permet de manquer de respect à sa patronne et de voler. Elle a arrêté ses études. Margaux - Kiberlain a des amis de faculté qu'elle ne fréquente plus depuis des années, est professeur d'Histoire-Géographie (mais ne travaille jamais, n'a pas de cours ni de copies). Marc est un avocat qui s'est grillé dans le métier en couchant avec une jurée et il est amoureux de Margaux - Kiberlain avec qui il a eu une liaison.

Sophie Fillières nous présente donc plutôt des "losers" mais qui ne semblent avoir aucun problème d'argent et qui ne sont impactés par rien de la société. Quant aux relations entre les protagonistes, elles sont improbables d'acceptation des situations incongrues et disons même quasi échangistes. Et que dire de celles des protagonistes avec les autres, les ex ou les amis voire les ex-amis? Tout n'est que superficialité. Même avec les parents! Aucun personnage secondaire n'a véritablement d'épaisseur, tous sont purement fonctionnels.

Non, Sophie Fillières ne s'intéresse qu'à Marc et aux deux Margaux, centrés sur eux et uniquement sur eux. Qu'à cette intrigante confusion de destins sans que jamais ne soit donnée la clé de cette confusion. Ce qui ne pose pas un problème en soi, les fables portant toujours en elles un aspect fantastique.
C'est donc bien la vision de la société dans le film qui interroge. Une société finalement assez égoïste, avec des individus sans réelle relation avec les autres et dans laquelle chacun d'entre eux serait en quelque sorte guidé par une force qui le conduit inexorablement vers un avenir tout tracé. Margaux - Kiberlain serait dans ce schéma la matérialisation de cette force pour son alter ego. Et quand s'ouvre la porte au libre arbitre permettant à la plus jeune de s'émanciper du destin de son aînée, c'est finalement encore celle-ci qui va la guider dans cette prise de liberté.

Enfin, comme toute fable ou conte, le film se termine par une morale. Son dispositif filmique est extrêmement classique. Des destins se séparent sur le quai d'une gare. D'autres se concrétisent sur le même quai. Quant au message, il n'est pas celui des contes "ils se marièrent eu eurent beaucoup d'enfants". Mais il est assez ressemblant. Modernisé de par les atermoiements des personnages sur plusieurs années, le message renvoie malgré tout à l'idée plutôt conservatrice que le bonheur ne se conçoit qu'en couple, autour de l'idée de la fidélité comme ciment. Une vision conservatrice du bonheur mais étriquée dans une société sans autre sociabilité. Un bonheur contemporain dont Sophie Fillières ne semble pas s'alarmer. On peut aussi trouver ça désespérant.

À bientôt
Lionel Lacour