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dimanche 4 octobre 2020

Lumière 2020 – « Le terminus des prétentieux » pour mieux connaître Audiard

 

Bonjour à tous,

À l’occasion de la rétrospective consacrée à Michel Audiard, il était tout naturel qu’un documentaire lui étant consacré soit présenté dans cette édition 2020 du Festival Lumière. Le mercredi 14 octobre à 14h30, Sylvain Perret viendra donc présenter Le terminus des prétentieux réalisé en 2020 à la gloire du scénariste mais surtout dialoguiste de génie qui a su si bien mettre les mots dans la bouche des plus grandes stars françaises des années 1950 jusqu’à sa mort en 1985.

Tous les amoureux du « Petit cycliste » comme l’appelait affectueusement Jean Gabin auront reconnu la référence aux Tontons flingueurs dans le titre du documentaire. Le terminus des prétentieux est en effet une des répliques cultes prononcées par Bernard Blier, Raoul Wolfoni, en évoquant Lino Ventura, Fernand Naudin. C’est bien autour de cette expression que le film de Sylvain Perret va finalement se construire, car elle fait une synthèse parfaite de ce qu’était le scénariste, un auteur concis, comme le rappelle Jean-Marie Poiré, un amoureux des mots mais aussi un personnage qui pouvait aimer la gloire tout en étant d’une modestie inouïe.

 Agrémenté d’extraits nombreux grâce à Gaumont, producteur du documentaire, Sylvain Perret a réussi à retrouver des interviews multiples de Michel Audiard mais aussi de très nombreuses personnalités ayant travaillé ou connu Michel Audiard. Des producteurs comme Norbert Saada ou des réalisateur comme Philippe de Broca ou encore des journalistes comme France Roche, tous évoquent avec gourmandise les mots d’Audiard, son génie mais aussi ses défauts, dont celui de ne jamais savoir dire non. France Roche livre d’ailleurs une anecdote très savoureuse à ce sujet.

 

On pourrait regretter de ne pas voir d’archives de Gabin ou de Blier évoquant ce génie qui les a si souvent fait se parler. Mais la réalité est que les amoureux du dialoguiste des Tontons flingueurs connaissent déjà ces archives par cœur. Le travail de Sylvain Perret a donc été de ne pas justement tomber dans cette facilité et de nous emporter dans un Michel Audiard plus intime, travaillant sur plusieurs films à la fois dans un niveau de confort qui ferait rêver certainement les auteurs d’aujourd’hui.

Oui mais voilà, les dialoguistes d’aujourd’hui n’ont pas leur nom encadré au générique et comme le dit un des témoins du documentaire, les spectateurs allaient voir un film rien que parce qu’il savait que Michel Audiard en avait écrit les dialogues.

Un très beau documentaire donc, sous forme de portrait sensible, drôle et parfois tragique de celui qui est aujourd’hui loué parmi les plus grands quand il fut insulté par les critiques de la Nouvelle Vague.

Mercredi 14 octobre – 14h30 – Institut Lumière Salle 2

Le terminus des prétentieux de et en présence de Sylvain Perret

Réservation

À très bientôt

Lionel Lacour

samedi 26 septembre 2020

Lumière 2020 - « Yves Robert, le cinéma entre copains » et redécouvrir un cinéaste français majeur.

 

Bonjour à tous,

Ce n’est pas la première fois que Jérôme Wybon vient au Festival Lumière. Il avait accompagné son documentaire sur Jean-Paul Rappeneau en 2017. Il revient cette année pour un documentaire sur Yves Robert,
le réalisateur de La guerre de boutons disparu en 2002.

Centré autour du célèbre diptyque Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, le documentaire s’appuie sur des témoignages très variés, de critique de cinéma, d’artistes ayant travaillé avec lui ou lui s’en inspirant mais aussi de son fils, agrémenté d’archives dont une interview formidable donnée par Yves Robert pour la télévision.

Jérôme Wybon ne fait pas une biographie classique, chronologique. En déstructurant la carrière du cinéaste pour la jalonner par ces deux films rassemblant Rochefort, Brasseur, Bedos et Lanoux, il donne à comprendre en quoi cet autodidacte a réussi à renouveler le style de la comédie française autour d’acteurs qui allaient exceller auprès des plus grands cinéastes français mais qui n’auront peut-être jamais été aussi bons que dans ses films.

Jérôme Wybon nous livre donc un film présentant  autant le Yves Robert cinéaste que le Yves Robert intime voire engagé jusqu’à produire des films bien plus austères que les siens comme ceux de Godard, sans pour autant jamais renier ses propres ambitions de faire du cinéma divertissant, comme son diptyque autour de Marcel Pagnol.

Et c’est peut-être ce qui ressort de ce documentaire, notamment autour de l’intervention du critique et scénariste Laurent Vachaud. Yves Robert a fait certes des films populaires, des films parfois légers. Mais il a surtout réussi, peut-être parce que Claude Sautet était son meilleur ami, à combiner avec une grande subtilité la comédie aux choses parfois dramatiques de la vie.


Mardi 13 octobre 2020 – 14h45 – Salle 2 Institut Lumière (Villa)

Yves Robert, le cinéma entre copains de et en présence de Jérôme Wybon

Réservation

À très bientôt

Lionel Lacour

mercredi 23 septembre 2020

Lumière 2020 - « Jean-Marie Poiré, juste une mise au point » - Lumière sur un cinéaste populaire


Bonjour à tous,

Le samedi 10 octobre à 14h30 sera projeté Jean-Marie Poiré, juste une mise au point à la salle 2 de l’Institut Lumière. Réalisé par Sébastien Labadie, le réalisateur des Visiteurs donne un très long entretien dans lequel il revient sur l’ensemble de sa carrière, de ses débuts jusqu’à ses dernières productions.

Le ton enjoué du cinéaste nous permet de traverser 5 décennies de cinéma français autour de producteurs, cinéastes ou scénaristes qui ont marqué la filmographie populaire. Jean-Marie Poiré livre alors des anecdotes savoureuses autour des films qui ont marqué sa carrière. De la manière dont son père, le producteur Alain Poiré, l’a « initié » à la lecture des contrats à ses succès ou échecs commerciaux.

Sans retenue, Jean-Marie Poiré ne livre pas seulement un témoignage d’artiste mais il rappelle également la difficulté du métier qui fait passer de l’ombre à la lumière aussi vite que de la lumière à l’ombre. Jamais aigri, le réalisateur s’amuse encore à voir les extraits du documentaire mais également les nombreuses archives qui jalonnent le travail de Sébastien Labadie, dont des enregistrements du tournage du Père Noël est une ordure pour lequel il dut imposer sa vision artistique au producteur comme à une partie de l’équipe du Splendid.

Enfin, le documentaire insiste aussi énormément sur les relations humaines qui sont nées de ce demi-siècle de carrière, donnant lieu à des amitiés puissantes, notamment entre Jean-Marie Poiré et Christian Clavier.

Pour découvrir ce documentaire qui démontre que faire des films populaires n’est pas aussi simple que ce que certains peuvent croire, rendez-vous au Festival Lumière 2020 !

 

Samedi 10 octobre 2020 – 14h30 – Salle 2 Institut Lumière (Villa)

Jean-Marie Poiré, juste une mise au point de Sébastien Labadie

Réservation  des places


À très bientôt,

Lionel Lacour

mardi 8 octobre 2019

Lumière 2019 - "Liberté, la nuit", un plein retour sur la question algérienne


Bonjour à tous

L'INA a restauré le film de Philippe Garrel Liberté, la nuit projeté en exclusivité pour le festival Lumière. C'est un film devenu rare abordant un sujet que le cinéma français a eu du mal a traité tant les plaies de la guerre d'Algérie ont du mal à se refermer.
Réalisé en 1983, le film de Philippe Garrel n'aborde pas le conflit comme pouvait le faire René Vautier dans Avoir 20 ans dans les Aurès. Il ne s'agit pas d'une chronique de guerre. Le point de vue est celui d'un couple dont l'amour s'éteint, ne partageant semble-t-il plus rien. Et pourtant, ils sont tous les deux de farouches partisans de l'indépendance algérienne, défenseurs du FLN.

Evidemment, le film doit se regarder selon le contexte de l'époque de sa sortie. Présenté à Cannes en mai 1984, la France connaît ses premiers soubresauts dans les quartiers. En 1981, le quartier de

samedi 5 octobre 2019

Lumière 2019 - Quand Émile Cohl donna une âme à ses dessins

Bonjour à tous

pour beaucoup de personnes, Émile Cohl est d'abord le nom d'une école qui forme de futurs graphistes ou designers travaillant plus tard dans tous les domaines, y compris les jeux vidéo. Mais Émile Cohl est d'abord un des précurseurs du film d'animation.
En 2008, alors qu'il a 51 ans, il rejoint la société Gaumont, historiquement la première société de production de cinéma du monde, et réalise de nombreux films d'animation.

Ce sont quelques uns de ces courts-métrages que le Festival Lumière programme en partenariat avec Gaumont qui les a restaurés afin d'en permettre la redécouverte, dont le fameux Fantasmagorie, reprenant ici un titre qui avait fait les beaux jours des spectacles à la lanterne magique et dont les plus

vendredi 4 octobre 2019

Lumière 2019 - "Léviathan", une perle du cinéma français

Bonjour à tous

Léonard Keigel vient présenter son premier film, Léviathanà la salle 2 de l'Institut Lumière le mercredi 16 octobre à 16h15. Réalisé en 1962, il est projeté en exclusivité au Festival Lumière dans une copie restaurée intégralement avant sa ressortie en 2020, distribué par Héliotrope Films.

Après avoir été l'assistant réalisateur de René Clément, Léonard Keigel passe à la réalisation pour Léviathan en adaptant le roman éponyme de Julien Green qui signera d'ailleurs les dialogues du film. Produit par Pierre Jourdan, Léviathan a pour premier rôle Louis Jourdan, acteur français dont la carrière fut quasi exclusivement américaine à la fin des années 40. Son retour au cinéma français au début des années 60 fut marqué par son rôle d'Edmond Dantès dans la version de Claude Autant-Lara du Comte de Monte-Cristo. C'est donc un casting de première classe qui se propose à Léonard Keigel dans ce film noir, marqué par les sentiments à la fois les plus puissants et les plus vils d'un homme, magnifiés par une photographie remarquable de Nicolas Hayer

mercredi 2 octobre 2019

"Alice et le maire": un regard sur l'ambition politique?

Bonjour à tous,

Le film de Nicolas Pariser sort donc ce mercredi 2 octobre 2019 et il a déjà fait couler beaucoup d'encre, à Lyon surtout, puisque Alice et le maire, co-produit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, évoque un maire de la capitale des Gaules. Non, il ne s'agit pas de Gérard Collomb comme l'a rappelé avec un humour féroce Fabrice Luchini à chacune des avant-premières du film car le maire évoqué aurait pu être celui de Paris, Toulouse ou

mardi 1 octobre 2019

Lumière 2019 - "Les Princes" déjà classique


Bonjour à tous,

En 1978, à 27 ans, Tony Gatlif réalisait son premier film. Rapidement, il s’est emparé de sujets touchant des héros issus des marges de la société, notamment les gitans. Dans Les princes, son 4ème long-métrage réalisé en 1983, il reste dans cet univers avec un comédien, Gérard Darmon, que le grand public découvrait vraiment un an auparavant dans Le grand pardon et La baraka.

Autour d’une histoire simple, Gatlif dresse des portraits émouvants de gitans sédentarisés et vivant contre nature dans des HLM de banlieue parisienne.

Autour de ces héros qui résistent à conserver leurs valeurs, Gatlif dresse également un tableau de l’état de la société française qui laisse ses banlieues autrefois construites pour

lundi 30 septembre 2019

Lumière 2019 - "Le temps des nababs" ou le temps d'une certaine idée du cinéma français

Bonjour à tous

Le Samedi 12 octobre 2019 sera projeté à 14h45 deux des huit épisodes de la série documentaire Le temps des nababs réalisés par Florence Strauss.

Les amoureux du cinéma français se régaleront de ces deux épisodes réalisés en 2019, produits par Les Films d’Ici et par le Pacte et diffusés sur Ciné+.

« Les romanesques » et « Les tenaces » parcourent une histoire du cinéma français depuis Les enfants du Paradis en 1945 en prenant l’angle des producteurs les plus représentatifs et les plus importants, ceux qui ont fait du cinéma populaire sous l’angle de la qualité, en prenant des risques parfois

mardi 9 octobre 2018

Lumière 2018: "Olivia" ou le film d'une intruse

Bonjour à tous

Dimanche 14 octobre à 22h sera projeté à l'Institut Lumière salle 2 le film de Jacqueline Audry Olivia. Réalisé en 1951, ce film n'a comme rôles principaux que des femmes dont l'immense Edwige Feuillère dans le rôle de Mademoiselle Julie, nommée d'ailleurs aux BAFTA pour son interprétation pour ce rôle.
Il s'agit du 5ème film de la réalisatrice qui commença par une adaptation de la comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie en 1946.

jeudi 4 octobre 2018

Lumière 2018 - "Rien n'est jamais gagné": un portrait du producteur Jean-Louis Livi

Bonjour à tous

Jeudi 18 octobre sera projeté pendant le Festival Lumière Rien n'est jamais gagné dans la Villa Lumière.  C'est un documentaire qui touchera tous ceux qui aiment les coulisses de la production des films ou pour ceux qui souhaitent comprendre le miracle du cinéma, celle de la genèse d'une œuvre.
Avec Rien n'est jamais gagné, Philippe Le Guay, réalisateur de Le coût de la vie ou de Alceste à

mercredi 26 septembre 2018

Lumière 2018 - Robert Enrico raconté par son fils

Bonjour à tous

Mardi 16 octobre, à 11h15 dans la salle 2 de l'Institut Lumière, Jérôme Enrico viendra présenter son documentaire  Robert Enrico - Bref passage sur la Terre qu'il a consacré à son père.
Le cinéaste fait partie de cette histoire du cinéma français pour avoir travaillé avec les personnalités qui ont fait les beaux jours des salles obscures. Ventura, Noiret, Delon, Bourvil et bien d'autres encore. Souvent classé comme un

lundi 24 septembre 2018

Lumière 2018: Deray de retour à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Dimanche 14 octobre, à 14h45, dans la salle 2 de l'Institut Lumière, sera projeté le documentaire Jacques Deray: "J'ai connu une belle époque" en présence de la réalisatrice Agnès Vincent Deray, qui fut sa femme pendant 20 ans. Cette projection semble être une sorte de prolongement du lien entre Jacques Deray et l'Institut Lumière dont il fut le vice-président jusqu'à sa mort en 2003.

Car l'histoire que raconte ce film n'est pas seulement celle d'un cinéaste, mais celle d'une époque du cinéma français, celui des années 60 jusqu'aux années 1990. Ainsi, la réalisatrice adopte à la fois une lecture chronologique de la carrière du cinéaste, commençant au cinéma par des petits rôles dans des films avant de se mettre lui-même derrière la caméra, et ce en plein

mercredi 7 mars 2018

"La Belle et la Belle": le bonheur se vit à deux mais seuls

Bonjour à tous

Mercredi 14 mars sortira La Belle et la Belle, le nouveau film de Sophie Fillières, une fable contemporaine, avec une pointe d'ésotérisme portée par Sandrine Kiberlain et Agathe Bonitzer.
Pour résumer le début, sans trop dévoiler les éléments de l'intrigue, Deux femmes, de plus de 20 ans d'écart, se rencontrent par hasard à Paris et découvrent qu'elles s'appellent toutes les deux Margaux et qu'elles ont une amie commune s'appelant Esther. De là à penser que la plus jeune reproduit la vie de la plus âgée, il n'y a qu'un pas que comprend immédiatement Margaux - Kiberlain.


Bande Annonce La Belle et la Belle 
(coproduction Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma)


Sur ce point de départ, Sophie Fillières transfère ses héroïnes à Lyon et l'enjeu du film n'est pas de vérifier si ce que prétend la plus âgée est vrai - elle donne suffisamment d'exemples à son double et aux spectateurs pour enlever tout doute à ce sujet - mais de savoir ce que Margaux - Kiberlain va faire de cette situation. Doit-elle empêcher Margaux - Bonitzer à faire les mêmes erreurs qu'elle? Doit-elle l'accompagner dans sa quête d'elle-même ou dans ses amours?

Fillières laisse penser même que ce que nous avons vu pourrait être une hallucination de Margaux - Bonitzer, que l'autre Margaux n'existe pas. Mais le personnage de Marc (Melvil Poupaud) contredit cette piste, puisqu'il connaît et l'une puis l'autre. Ne sachant donc pas vraiment vers quoi nous amène la fable, on doit alors s'accrocher aux quelques aspérités des personnages. Margaux - Bonitzer est une fille qui couche mais ne fait pas l'amour, elle ne sait pas ce qu'elle veut, se permet de manquer de respect à sa patronne et de voler. Elle a arrêté ses études. Margaux - Kiberlain a des amis de faculté qu'elle ne fréquente plus depuis des années, est professeur d'Histoire-Géographie (mais ne travaille jamais, n'a pas de cours ni de copies). Marc est un avocat qui s'est grillé dans le métier en couchant avec une jurée et il est amoureux de Margaux - Kiberlain avec qui il a eu une liaison.

Sophie Fillières nous présente donc plutôt des "losers" mais qui ne semblent avoir aucun problème d'argent et qui ne sont impactés par rien de la société. Quant aux relations entre les protagonistes, elles sont improbables d'acceptation des situations incongrues et disons même quasi échangistes. Et que dire de celles des protagonistes avec les autres, les ex ou les amis voire les ex-amis? Tout n'est que superficialité. Même avec les parents! Aucun personnage secondaire n'a véritablement d'épaisseur, tous sont purement fonctionnels.

Non, Sophie Fillières ne s'intéresse qu'à Marc et aux deux Margaux, centrés sur eux et uniquement sur eux. Qu'à cette intrigante confusion de destins sans que jamais ne soit donnée la clé de cette confusion. Ce qui ne pose pas un problème en soi, les fables portant toujours en elles un aspect fantastique.
C'est donc bien la vision de la société dans le film qui interroge. Une société finalement assez égoïste, avec des individus sans réelle relation avec les autres et dans laquelle chacun d'entre eux serait en quelque sorte guidé par une force qui le conduit inexorablement vers un avenir tout tracé. Margaux - Kiberlain serait dans ce schéma la matérialisation de cette force pour son alter ego. Et quand s'ouvre la porte au libre arbitre permettant à la plus jeune de s'émanciper du destin de son aînée, c'est finalement encore celle-ci qui va la guider dans cette prise de liberté.

Enfin, comme toute fable ou conte, le film se termine par une morale. Son dispositif filmique est extrêmement classique. Des destins se séparent sur le quai d'une gare. D'autres se concrétisent sur le même quai. Quant au message, il n'est pas celui des contes "ils se marièrent eu eurent beaucoup d'enfants". Mais il est assez ressemblant. Modernisé de par les atermoiements des personnages sur plusieurs années, le message renvoie malgré tout à l'idée plutôt conservatrice que le bonheur ne se conçoit qu'en couple, autour de l'idée de la fidélité comme ciment. Une vision conservatrice du bonheur mais étriquée dans une société sans autre sociabilité. Un bonheur contemporain dont Sophie Fillières ne semble pas s'alarmer. On peut aussi trouver ça désespérant.

À bientôt
Lionel Lacour


mercredi 10 janvier 2018

Hommage à Danielle Darrieux à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Danièle Darrieux a eu cette mauvaise idée de nous quitter en plein festival Lumière en 2017 l'année de ses 100 ans. Du 9 janvier au 4 mars 2018, l'Institut Lumière a donc décidé de lui rendre un hommage à la hauteur de son talent et de son importance pour le cinéma français.

Actrice précoce, elle tourne à 14 ans pour le cinéaste autrichien Wilhelm Thiele dans Le bal. En 1935 elle épouse le réalisateur français Henri Decoin pour lequel elle tournera 5 films avant de divorcer d'avec lui en 1941, puis 4 autres films après leur séparation!
Actrice sachant interpréter les personnages ingénus ou fragiles, subtile et gaie, Danielle Darrieux fait partie de ces comédiennes ayant tourné avec les réalisateurs les plus talentueux, français, allemands ou américains comme Max Ophüls, Julien Duvivier, Claude Autant-Lara, Joseph Mankiewicz, Robert Rossen et tant d'autres encore comme François Ozon, et ce jusque en 2010 pour Pièce montée de Denys Granier-Deferre.

Cette rétrospective en 12 films et deux soirées spéciales est dédiée à Raymond Chirat, historien et fondateur de l'Institut Lumière et qui consacra tant de projection des films en 16 mm dans lesquels avait tourné Danielle Darrieux.

DEUX SOIRÉES SPÉCIALES


Mardi 13 février 2018
19h: Conférence de Clara Laurent, auteure de Danielle Darrieux, une femme moderne.
22h45: Projection de La vérité sur Bébé Donge d'Henri Decoin (1952) 

Première fois du duo Danielle Darrieux - Jean Gabin (qu'elle retrouve la même année dans Le plaisir de Max Ophüls).

Autres séances:  Sa 27/01 à 16h30 - Je 1er/03 à 19h - Di 4/03 à 16h30


Jeudi 22 février 2018
19h: Projection de La ronde de Max Ophüls (1950) 

Copie restaurée 35 mm, présentée par Martin Barnier, historien du cinéma à l'Université Lumière - Lyon 2.
À l'issue de la projection, Martin Barnier signera son livre Une brève histoire du cinéma coécrit avec Laurent Jullier en 2017. 

Autres séances: Di 18/02 à 16h15 - Ma 20/02 à 19h -  Di 25/02 à 14h30


SUITE DU PROGRAMME
RARETÉS


Le Bal  de Wilhelm Thiele (1931, 1h15, N&B) 


Copie restaurée du premier film de Danielle Darrieux.


Me 17/01 à 19h - Sa 20/01 à 16h30




Volga en flammes de Victor Tourjansky (1933, 1h18, N&B) 


Première vraie collaboration avec Albert Préjean. Ils tourneront ensemble 10 films (même si Danielle Darrieux n'est pas toujours créditée au générique).

Ve 12/01 à 19h

Mauvaise graine de Billy Wilder (1934, 1h26, N&B)
Premier film de Billy Wilder en tant que cinéaste dans lequel on trouve déjà le style et le rythme qui fera sa patte.
Je 25/01 à 19h - Sa 10/02 à 16h30 - Ve 16/02 à 19h

HENRI DECOIN

Battement de coeur d'Henri Decoin (1939, 1h37, N&B)
Raymond Chirat : « Le scénario a de la vivacité, de l’élégance, du charme, de la fantaisie. Il fait la part belle à une collection d’artistes, Tissier, Carette, Saturnin Fabre qui renvoient la balle à Danielle Darrieux, radieuse. »
Me 10/01 à 19h - Sa 13/01 à 16h30 - Di 14/01 à 14h30 – Ma 27/02 à 21h

L’Affaire des poisons d'Henri Decoin (1955, 1h43, coul)
Dernière collaboration Decoin - Darrieux dans cette adaptation du célèbre fait divers sous le règne de Louis XIV.
Ma 27/02 à 19h - Di 4/03 à 14h30


MAX OPHÜLS
Le Plaisir de Max Ophuls (1952, 1h33, N&B)
Deuxième film avec ce cinéaste après La ronde en 1950 dans un film à la distribution prestigieuse adapté de Guy de Maupassant.
Je 18/01 à 19h - Di 21/01 à 16h30 - Ma 23/01 à 21h - Di 4/03 à 14h30

Madame de... de Max Ophuls (1953, 1h40, N&B)
Troisième et dernière collaboration entre le réalisateur et Danielle Darrieux avec Vittorio de Sica et Charles BOyer.
Ma 9/01 à 19h Soirée d’ouverture Danielle Darrieux présentée par Fabrice Calzettoni  
Di 14/01 à 16h30 Di 28/01 à 14h30 - Je 8/02 à 19h

RÉALISATEURS FRANÇAIS
Une chambre en ville  de Jacques Demy (1982, 1h28, coul)
Retour au film musical pour un des derniers films de Jacques Demy.
Me 21/02 à 21h - Ve 23/02 à 19h

Quelques jours avec moi de Claude Sautet (1988, 2h11, coul) 
Danielle Darrieux est la mère de Daniel Auteuil qui continue à explorer ses talents d'acteur dramatique depuis Jean de Florette.
Me 14/02 à 21h - Sa 17/02 à 18h15

À très bientôt
Lionel Lacour

vendredi 1 décembre 2017

"12 jours": l'art assez vain du cinéma photographique

Bonjour à tous

Ce mercredi 29 novembre est sorti le nouveau documentaire de Raymond Depardon, tourné entièrement dans l'hôpital psychiatrique du Vinatier, près de Lyon. Plusieurs mois de tournage pour filmer ce que peu de monde a pu voir. Ce moment désormais obligé par la loi de valider par un juge un placement en hôpital psychiatrique.
Depardon est d'abord un photographe. Mais s'il sait utiliser un dispositif cinématographique, s'il fait pourtant du cinéma par exemple par l'utilisation du format "scope", la question est bien de savoir s'il est véritablement un cinéaste au sens classique.

Ainsi, son format large, incongru pour filmer des entrevues entre un interné, son avocat et un juge, prend tout son sens quand il filme les séquences placées entre chacun des entretiens. Plan séquence dans les couloirs d'hôpital devenu labyrinthe, plan sur un hospitalisé fumant à l'extérieur de sa chambre, plan sur les extérieurs de l'hôpital sous la brume...

Bande Annonce:


Pour ce qui est du contenu propre, Depardon propose une série d'entretiens qui sonnent comme autant de portraits d'internés ayant des profils tous différents, étant hospitalisés pour des motivations différentes. On peut frémir à l'idée que certains puissent un jour sortir de cet hôpital. On peut aussi redouter d'être soit même victime d'un internement non consenti. Mais ce qui ressort de ces multiples séquences, c'est bien le rôle du juge des libertés et de la détention dont la présence est liée à l'obligation faite par la loi du 27 septembre 2013 imposant à la justice de vérifier sous 12 jours la conformité d'un internement sans consentement en hôpital psychiatrique. Or ce que le spectateur peut ressentir est bien une certaine gêne. En effet, dans tous les exemples proposés, le juge valide l'internement, se déclarant, et c'est bien légitime, incompétent dans le domaine de la médecine, et ne jugeant que par le respect de la procédure mise en œuvre pour l'internement. Et si la présence de l'avocat de l'interné semble faite pour protégé ce dernier, il apparaît manifeste que celui-là découvre le cas de celui-ci presque au dernier moment. Et que la plupart du temps, il ne fait que confirmer le dossier et la décision du juge.
Le spectateur ne peut donc être que troublé car il comprend que seul un vice de procédure peut faire ressortir un interné. Et que s'il y a appel de la décision, comme il y est fait mention, cet appel ne semble pas reposer sur une possible contre-expertise médicale. Et c'est bien ce qui peut surprendre. Car en aucun cas l'idée d'un internement abusif n'apparaît - même si les cas présentés laisse penser que ces internements ne sont pas abusifs. Quid d'une procédure parfaitement légale dans la forme mais fausse quant à la motivation?

Depardon filme donc ces internés mais aussi les juges. Ils sont peu nombreux à se succéder à l'écran et des personnalités différentes apparaissent. Si chacun lit ou s'appuie sur le même droit, cela n'empêche pas une approche différente des cas qui sont présentés. En revanche, un point commun surgit à l'écran. Tous les juges, hommes comme femmes, jeunes ou plus expérimentés, s'adressent aux internés avec un vocabulaire technique et élaboré souvent incompréhensible pour ces personnes. On rit à les entendre demander de répéter ce qui a été dit, pour comprendre. On devance même parfois ces demandes. Mais après le rire, c'est bien les difficultés de communication de la justice vis-à-vis des justiciables qui se posent. Car si les spectateurs comprennent ce que disent les juges dans ce film, ils se projettent très facilement dans le fait que, dans d'autres circonstances, ils pourraient être dans la situation des internés. Cette rupture de niveau de langue, malgré quelques efforts des juges pour mieux se faire comprendre, est manifestement aussi un problème pour la compréhension d'une décision de justice. Et à l'écran, les juges deviennent des détenteurs de pouvoirs autres que ceux de leur seule fonction. Ils sont les "sachants" dépositaires du droit, validant des décisions d'autres "sachants" dont le vocabulaire peut sembler tout aussi incompréhensible pour les personnes qui se sentent victimes de ces internements.

Depardon filme mais il ne donne pas son point de vue. Il n'est pas celui qui interroge les internés. Tel un photographe mais au dispositif plus ambitieux, plus lourd, plus présent, il témoigne de ces audiences réalisées dans l'hôpital psychiatrique. Certes certains peuvent prétendre que le point de vue de Depardon passe par le montage, par l'assemblage des différents cas, allant de cas plus légers à des cas parfois très lourds, ayant entraîné des meurtres. Cette progression serait alors là pour justifier les décisions finales des juges, dont la validation des internements demandés et confirmés par les autorités médicales contribuerait à la protection de la société comme des internés?
Pas si sûr. Les séquences intermédiaires, accompagnées magnifiquement par la musique d'Alexandre Desplat,  présentent des internés dont l'humanité semble être réduite du fait de la réduction de leur liberté. Reprenons, un labyrinthe, une femme chantant seule, un homme fumant seul... Ils sont filmés comme des animaux en cage, incapable de pouvoir sortir du lieu où ils sont enfermés. Développant des tocs. Déprimant par des comportements dépressifs. Un autre plan, très cinématographique encore nous laisse à l'extérieur d'une salle de repos et de laquelle semble sortir des cris, des relations violentes. Le son "off", hors champ, est très présent dans ces séquences intermédiaires. Il y aurait donc une vie dans ces hôpitaux mais nous n'y avons pas accès. Et là, que veut nous dire Depardon? Que les internés sont davantage des prisonniers que des malades ayant vocation à être soignés, guéris puis à sortir de ces murs?

Peut-être veut-il nous dire tout ça, tout et son contraire, la nécessité d'internés ces personnes pour le bien de la société mais avec la conséquence d'une difficulté énorme à pouvoir les en voir sortir. Ou bien veut-il montrer que la justice fait bien son travail en vérifiant les procédures d'internement, ou alors que la justice est trop distante de celle dont elle est amenée à juger les situations. Ou bien...

Le film de Depardon pose donc un vrai problème, sans compter celui du fait que les personnes internées apparaissent à l'écran quand bien même il est spécifié que leurs noms ont été modifiés.
Le problème est que nous ne savons pas ce que pense le cinéaste Depardon de ce qu'il filme. Que pense-t-il de ces audiences? Les trouve-t-il nécessaires? Les internés, qui sont des citoyens, sont-ils protégés par la loi, par les juges? La réponse est peut-être ailleurs. Depardon n'a pas fait un film. Il a fait un album photographique. Un témoignage de différents cas dans une situation donnée. Ses photographies ont la particularité d'être animées. Avec des images d'illustration que sont ces interludes situés entre chaque photographie mais qui sont les parties artistiques et esthétiques des captations d'audience qui constituent le fond de ses photographies. Sauf que les photographes de guerre, sans avoir besoin de donner leur avis sur les belligérants, illustrent a minima l'horreur de la guerre, avec pour simplifier: "La guerre, c'est mal". Leur point de vue apparaît par l'image ce qui n'est pas le cas pour Raymond Depardon. Lui ne donne pas cette opportunité de savoir ce que nous devrions être amenés à penser de par son œuvre. Quelle morale est dans son film? Quelle théorie peut-on déduire de son travail?
Aussi stupéfiante soient les images qu'il a pu saisir, aussi intéressantes soient-elles, le spectateur ressort d'un tel film avec la sensation d'avoir été un voyeur sans aucune possibilité de se dire quoi que ce soit d'autre que d'être bien heureux que certains restent en hôpital psychiatrique... et heureux de ne pas y être non plus. Ce qui est, au final, tout de même pauvre comme sentiment...

À très bientôt
Lionel Lacour

vendredi 10 novembre 2017

"Carré 35": Histoire(s) cachée(s)

Bonjour à tous,

C'est avec un titre aussi étrange que Carré 35 qu'Éric Caravaca réalise son premier documentaire, présenté au festival de Cannes 2017, avec ce pari incroyable de raconter une histoire de sa famille en imaginant que cela pourrait intéresser les spectateurs n'en faisant pas partie. Pourtant, les spectateurs sont happés par la narration. Ceci est dû à un habile travail tant sur le fond que sur la forme, donnant au réalisateur suffisamment de distance avec un sujet l'impliquant intimement tout en faisant entrer les spectateurs dans la vie de sa famille qui pourrait être leur famille.

Oui, Éric Caravaca avait un sujet en or, sujet que beaucoup auraient peut-être traité sous l'angle de la fiction. Et pourquoi pas? Il choisit néanmoins le mode du documentaire. Mais un documentaire pas linéaire, qui conduit le spectateur à suivre une enquête improbable de la redécouverte d'un membre disparu de la famille du réalisateur: une sœur qu'il n'a pas connue, morte bien avant sa propre naissance et dont il ne reste plus aucune trace: ni photo, ni film. Rien.  Et dont il ignore à peu près tout, du fait du silence - pour ne pas dire du déni - de ses parents. Et le hasard conduit Éric Caravaca à des rebondissements qu'un scénariste de fiction aurait pu écrire pour maintenir un degré de tension et entretenir suspens et mystère, à commencer par la recherche de la tombe de sa sœur Catherine, dans le fameux "Carré 35" du cimétière français de Casablanca jusqu'à une conclusion que certains pourraient appeler "Happy end" mais qui n'en est pas vraiment une. Voici pour ce qui est de la trame du documentaire.

L'aspect universel du film s'appuie donc sur une histoire incroyable. Mais chaque famille peut, si on cherche bien, présenter une histoire propre avec des caractères incroyables. Caravaca a donc su donner à son récit une profondeur autre. D'abord en associant son histoire familiale à un contexte historique. Évidemment, le documentaire est un film personnel et le réalisateur associe à sa propre histoire des faits qui lui semblent sinon correspondre, du moins répondre à une situation proche. À la vie de sa famille, chrétiens de Casablanca pendant le protectorat français au Maroc jusqu'à la décolonisation et même jusqu'après, Caravaca associe des images terribles de cette période de décolonisation avec en voix over les commentaires d'époque contredisant les images présentes à l'écran. Ainsi, le mensonge ou le déni officiel des autorités françaises - relayés par les médias officiels, trouvent un écho avec le mensonge et le déni de la famille Caravaca.
Le documentaire se nourrit de références cinématographiques pour renforcer ce parallèle. Des images de moutons prêts à être sacrifiés pour les rites cultuels musulmans mis en parallèle avec les crimes de guerre perpétrés par l'armée française renvoient aux images d'Eisenstein dans La grève en 1925. Mais c'est peut-être la juxtaposition d'un mensonge d'État, celui des gouvernements français vis-à-vis de la décolonisation du Maroc, au mensonge familial qui est le plus subtil. Jean Renoir, en 1939, dans La règle du jeu déclamait "tout le monde ment, le gouvernement, les journaux, pourquoi voudrais-tu qu nous simples particuliers, on dise la vérité".

C'est donc aussi par la forme que le réalisateur donne un sens universel à son documentaire. Par une vraie écriture cinématographique. Par un recours à des images tournées non en numérique mais avec une caméra super 8, donnant un grain particulier, proche des films 8 mm que son père utilisait pour immortaliser sa famille. Si bien que les images de la maison du Maroc dans laquelle son père, sa mère et sa sœur ont vécu ouvrent le documentaire. Et le grain très fort, qui contraste avec les images nettes et lisses des films numériques, plonge le spectateur dans le doute. Voit-il des images d'archives, car le super 8 renvoie au temps passé, suggérant qu'il y avait alors déjà un mystère? Est-ce un traitement en post-production? Cette confusion à l'image n'est pas un artifice. Elle permet d'être à la fois avec le mystère familial, de mettre de la distance que permettent les images d'archive comme celles sur les exactions de l'armée française, de faire des parents d'Éric Caravaca des parents de leur époque. Y compris dans cette séquence tournée en super 8 montrant le père du réalisateur à l'hôpital. Et cette confusion images d'archives officielles, images d'archives familiales et images récentes tournées en super 8 apportent une explication sociologique et historique à ce secret familial: les parents Caravaca ont porté et supporté un malheur comme sûrement d'autres parents de leur génération, de leur culture, ont pu porter. Peut-être pas de la même manière, peut-être parfois moins dans le déni, peut-être parfois de manière plus brutale.

Éric Caravaca ne juge pas ses parents, ni sa famille. Son témoignage est celui d'un artiste sensible, qui prend en compte un contexte social et sociétal, rappelant comment les enfants malades comme l'était sa sœur étaient perçus par la société, et avec eux leur famille. À l'heure où tant de personnes jugent le passé à l'aune du présent, avoir un film aussi puissant et aussi intelligent pour traiter d'un sujet à la fois si personnel et si universel est une chance pour les spectateurs comme pour le cinéma. Et Caravaca démontre, s'il le fallait encore, que le genre du documentaire est un genre cinématographique à part entière, à condition d'avoir des choses à dire en se servant de ce que seul le cinéma peut apporter: un langage spécifique porteur de sens.

À très bientôt
Lionel Lacour

mercredi 8 novembre 2017

"Prendre le large": film hommage au monde ouvrier?

Bonjour à tous

Mercredi 8 novembre sort Prendre le large, le nouveau film de Gaël Morel. Film ouvertement social, dont le générique commence par des plans sur des métiers à tisser et les tissus qui en sortent, le sujet est ambitieux par les différents points qu'il soulève. Un plan social, des actions syndicales, le reclassement des ouvriers dans un pays à faible coût de main d'œuvre, mais encore l'émigration, le regard sur un pays du Maghreb et son islamisation, mais encore les relations mère-fils, l'acceptation de l'homosexualité du second par la

jeudi 28 septembre 2017

Lumière 2017 - "Dans les pas de Jean-Paul Rappeneau", une histoire de cinéma

Bonjour à tous

Le Festival Lumière 2017 projettera le documentaire Dans les pas de Jean-Paul Rappeneau à l'Institut Lumière (salle 2 - Villa) le mercredi 18 octobre à 19h45. Réalisé par Jérôme Wybon, le film propose à la fois un entretien avec le réalisateur de Cyrano de Bergerac et une leçon de cinéma pour les spectateurs.

Toute la filmographie de Rappeneau est abordée par des anecdotes qu'il apporte lui-même ou par

vendredi 22 septembre 2017

Lumière 2017 - "Jean Douchet, l'enfant agité": la passion cinéphilique

Bonjour à tous,

Samedi 21 octobre à 11h sera projeté un documentaire sur le critique de cinéma, mais surtout cinéphile Jean Douchet. Ce n'est pas la première fois qu'un film est consacré à cet historien du cinéma, plume majeure dans Les cahiers du cinéma et grand spécialiste d'Hitchcock, de Truffaut et de tant d'autres. Mais Jean Douchet, l'enfant agité a cette particularité