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mercredi 3 octobre 2018

Lumière 2018 - Redécouvrir Peter Bogdanovich:"One day still yesterday"

Bonjour à tous

Peter Bogdanovich sera certainement l'un des invités majeurs du dixième Festival Lumière. Et sa venue sera accompagnée d'une programmation de ses films mais aussi d'un documentaire lui étant consacré, One day still yesterday, projeté le vendredi 19 octobre 2018 à 14h45 à la Villa Lumière (Salle 2 de l'Institut Lumière).

Quand Bill Teck réalise en 2014 ce documentaire, au sous-titre révélateur (Peter Bogdanovich et le film perdu), il revient sur la deuxième partie de carrière d'un cinéaste culte des années 70

mardi 2 octobre 2018

Lumière 2018: Orson Welles en un documentaire majeur

Bonjour à tous

Le nom d'Orson Welles résonne pour tous les cinéphiles. Depuis son premier film Citizen Kane, le cinéaste s'est d'emblée imposé comme un des plus grands cinéastes de l'Histoire du Cinéma. C'est donc ce personnage gargantuesque qui est au cœur du documentaire They'll love when I'm dead réalisé par Morgan Neville et qui sera projeté à la Villa Lumière (Salle 2 de l'Institut Lumière le mardi 16 octobre 2018 à

vendredi 24 août 2018

"En eaux troubles": quand les USA regardent vers l'Asie et la Chine

Bonjour à tous,

Hier, 22 août 2018, est sorti en salle le blockbuster En eaux troubles, énième film racontant l'histoire d'un gros poisson menaçant d'innocents humains pacifiques.
Réalisé par Jon Turtelaub, producteur et réalisateur de films très grand public comme la saga des Benjamin Gates ou le fameux Rasta Rockett, avec comme star portant le film un certain Jason Statham, En eaux troubles est le film qui doit faire un carton au box office cet été, jouant sur la peur des requins avec des clins d'œil avec le film référence, Les dents de la mer, visant un public à la fois jeune amateur de sensation fortes, mais pas trop sanglantes non plus permettant à un public plus familial de passer un moment ensemble, le tout avec un comédien incarnant le film d'action.
Mais plus que cela, En eaux troubles se distingue par le choix de se tourner vers l'Asie, que ce soit dans le casting, dans les

jeudi 26 octobre 2017

Un site internet pour la légende Gregory Peck

Bonjour à tous

Le Festival Lumière 2017 est terminé mais cela n'empêche pas de revenir sur ceux qui ont fait le cinéma de l'âge d'or d'Hollywood. Et Gregory Peck fait partie de ceux-là.
Pour les Français, il est celui qui joua dans Les canons de Navarone en 1961, dans Moby Dick en 1956 ou encore Vacances romaines en 1953.
Pour les Américains, il est assurément un immense acteur oscarisé pour son rôle d'Atticus Finch dans l'adaptation cinématographique de To kill a mocking bird par Robert Mulligan en 1962 (voir à ce sujet Du silence et des ombres:chef-d'œuvre indispensable).

La carrière de Gregory Peck se caractérise par un éclectisme incroyable, tournant dans des films de guerre comme dans des westerns, des films d'aventures, d'espionnage ou des films plus romantiques.

lundi 18 septembre 2017

Lumière 2017 - Gene Tierney, une star oubliée: une Histoire américaine

Bonjour à tous

Après Et la femme créa Hollywood programmé au Festival Lumière 2016, Clara et Julia Kuperberg reviennent pour l'édition 2017 avec leur nouveau documentaire Gene Tierney, une star oubliée présenté le vendredi 20 octobre à l'Institut Lumière (salle 2 - Villa).

Les amateurs du cinéma de l'âge d'or d'Hollywood ne pourront qu'être ravis de ce documentaire qui s'ouvre sur le témoignage formidable de Martin Scorcese, cinéphile par excellence. Et l'histoire de l'actrice commence, comme par une ouverture de rideaux, avec les affiches de Laura et de Péché mortel de part et d'autre, deux de ses nombreux films, suivant le point de vue de la comédienne par la lecture des quelques extraits de ses mémoires.

Gene Tierney, une star oubliée fait, au travers de l'actrice, un panorama sur ces réalisateurs tyranniques des studios avec qui elle a travaillé, de Fritz Lang à Ernst Lubitsch en passant par John Ford, puis un autre sur les actrices qui comme elle remplissaient les salles de cinéma, de Lana Turner à Marilyn Monroe. Au travers de sa filmographie, on voit sa spécificité d'actrice, dépassant les archétypes des personnages féminins satisfaisant habituellement les fantasmes masculins, "la pucelle ou la putain" comme l'affirme une autre historienne intervenant dans le documentaire.

Mais là où nombre de documentaires biopics se contentent de n'aborder que la partie artistique et personnelle des stars, celui-ci propose une sorte d'Histoire parallèle entre la carrière de l'actrice et son époque, à commencer par la machine hollywoodienne. Ainsi, quand une historienne du cinéma évoque les personnages de femmes exotiques incarnés à l'écran par Gene Tierney, c'est pour ensuite mieux expliquer les stratégies commerciales des majors visant une exploitation internationale avec des comédiens n'étant pas trop typés. Voici comment Gene Tierney pouvait incarner une chinoise comme une orientale: pour répondre à une logique économique, depuis appelé soft power.

Plus encore, c'est une partie de l'Histoire de ces années de seconde guerre mondiale et post-guerre que le film révèle. Par exemple, nous apprenons, images à l'appui, que Gene Tierney, comme d'autres stars, masculines ou féminines, a participé à l'effort de guerre, comme Humphrey Bogart ou John Wayne, en tournant des films de propagande et en soutenant les troupes américaines, comme Thunder birds de W. Wellman en 1942.

Loin des hagiographies, Gene Tierney, une star oubliée permet donc de comprendre, par le prisme d'une actrice dont le nom s'est, comme d'ailleurs tant d'autres à l'instar de Jean Simmons, effacé de nos mémoire, d'appréhender une période de l'Histoire des USA, tant du point de vue culturel, économique que politique. Mais également de comprendre que la machine à rêves que représentait Hollywood était aussi une machine à broyer, qui a fait la fortune des studios comme des institutions psychiatriques californiennes.

Riche d'archives de studios ou privées, avec une iconographie dense, Clara et Julia Kuperberg donnent donc aux spectateurs un documentaire captivant, dans lequel on découvre autant une actrice qu'un âge du cinéma béni par certains. Il donne surtout envie de redécouvrir les films que Gene Tierney a tourné pour John Ford, Mankiewicz, Preminger et tant d'autres!

FILM PRESENTÉ PAR LES RÉALISATRICES
Gene Tierney, une star oubliée de Clara et Julia KUPERBERG
Vendredi 20 octobre - 16h45 - Institut Lumière (Salle 2 - Villa)

À très bientôt
Lionel Lacour

dimanche 17 septembre 2017

Lumière 2017 - "Filmworker": dans l'ombre de Kubrick

Bonjour à tous,

Quand on est un Kubrick addict, le documentaire Filmworker est celui qu'il faut voir absolument. Régulièrement, le Festival Lumière apporte un éclairage nouveau sur ce cinéaste, comme en 2013 quand il recevait son producteur James B. Harris. Pour sa neuvième édition, ce documentaire passionnant présenté par son réalisateur Tony Zierra, vient encore un peu plus satisfaire les fans du réalisateur de The Shining.

Filmworker est le portrait de Leon Vitali, acteur prometteur et

mardi 5 septembre 2017

Etre Blanc et filmer les Noirs: quand le communautarisme envahit l'écran

Bonjour à tous,

Après la sortie du film de Sofia Coppola Les proies et avant celle du film Detroit de Kathryn Bigelow (déjà sorti aux USA), certains noirs prétendus intellectuels montent au créneau. Coppola blanchirait ses personnages pour effacer les noirs du roman et Bigelow serait incongrue en tant que blanche à filmer une révolte de noirs. Voir l'article du Monde "Le débat sur la légitimité de l'artiste à s'emparer de sujets qui échappent à sa culture est effarant"

L'argument n'est pas nouveau aux USA. Depuis que la question des droits civils est abordée par le

samedi 26 août 2017

"Impitoyable", chef-d'œuvre absolu, à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

en 1992 sortait Impitoyable sur les écrans du monde entier.
Réalisé par Clint Eastwood, ce film aux 4 oscars, renouait avec la légende de l'Ouest de la meilleure des manières, sans nostalgie, mais avec un sens inouï de la définition du mythe américain.
Vingt-cinq ans après, l'Institut Lumière de Lyon propose une séance exceptionnelle du film le jeudi 31 août à 20h00 en copie restaurée, le tout présenté par Fabrice Calzettoni, responsable pédagogique de l'Institut Lumière.

vendredi 11 août 2017

La planète des singes - Suprématie: retour vers le futur

Bonjour à tous,

ainsi donc, le 3ème opus de la nouvelle saga Planète des singes est en salles depuis le 2 août 2017. L'attente était grande car le premier volet, La planète des singes - Les origines avait été une merveilleuse surprise réalisée par Rupert Wyatt (voir La planète des singes 2011: le mythe régénéré) et permettait de revisiter l'histoire de Pierre Boulle de manière radicale. Le deuxième volet, La planète des singes - l'affrontement avait été donc le blockbuster de l'été 2014 réalisé par Matt Reeves. Moins surprenant que le premier, il proposait une vision plus sombre de notre civilisation (voir La planète des singes - l'affrontement: parabole du chaos de notre civilisation?). Aussi, la sortie de La planète des singes - Suprématie devait apporter la réponse finale aux spectateurs: comment la planète Terre allait être finalement

vendredi 30 septembre 2016

Lumière 2016: "Walter Hill le cow-boy", un documentaire sur un cinéaste foncièrement américain

Bonjour à tous,

Vendredi 14 octobre à 16h45, à l'Institut Lumière salle 2 (Villa) sera proposé le documentaire Walter Hill le cow-boy réalisé par Jean-Pierre Lavoignat, Christophe d’Yvoire et Nicolas Marki.

Évidemment, cette projection correspond à la rétrospective consacrée à ce réalisateur dont beaucoup ont oublié le nom mais qui a marqué le cinéma mondial par des films devenus soit cultes, soit des références dans des genres variés, mais en ayant un souci, celui de ne pas sacrifier le scénario au  spectacle. 

La filmographie de Walter Hill est plutôt marquée par la virilité, la violence mais aussi par une réflexion récurrente entre ce qui différencie le Bien du Mal. Dans Le bagarreur en 1975(qui permettait de reconstituer le duo Bronson -Coburn), le spectateur doit se positionner face à un homme qui gagne sa vie par des combats à mains

lundi 26 septembre 2016

Lumière 2016: "Midnight express", la puissance d'un film 30 ans après

Bonjour à tous

En 1978, Alan Parker réalisait Midnight express à partir de l'histoire de Billy Hayes, emprisonné en Turquie pour détention de drogue puis trafic de drogue, tentant de s'évader coûte que coûte. En 2006, la réalisatrice Sally Sussman revient sur cette histoire incroyable, non pour replonger le spectateur dans le seul contexte de production, mais pour montrer comment un film peut agir dans l'imaginaire collectif.

En effet, le succès du film reposait sur ce que subissait le personnage principal, de la part de la police comme des gardiens de prisons: insultes, tortures et sévices multiples, sur un scénario du rarement léger Oliver Stone (débutant alors mais tout de même oscarisé), le tout accompagné d'une bande son mémorable de Giorgio Moroder

Lumière 2016: "Jerry Lewis, clown rebelle" - l'hommage d'un réalisateur français

Bonjour à tous

Grégory Monro est ce qu'on appelle un iconoclaste. Comédien, réalisateur, il est passionné par Lucky Luke et en fait un documentaire. Puis il fait un autre sur Calamity Jane, personnage mémorable du personnage créé par Morris et raconté entre autres par Goscinny. Son intérêt pour l'humour populaire l'avait conduit à réaliser en 2013 Monsieur de Funès, maître inégalé du comique du cinéma français pendant près de 3 décennies. Et c'est donc tout naturellement qu'il réalise en 2016 Jerry Lewis, Clown rebelle, projeté en avant première au Festival Lumière le lundi 10 octobre 2016 à 19h30 à l'Institut Lumière - salle 2 (Villa) et en sa présence!

mercredi 21 septembre 2016

Lumière 2016: MASH ou la guerre du Vietnam à l'écran

Bonjour à tous,

Samedi 15 octobre 2016, à 22h, sera projeté M*A*S*H de Robert Altman à l'Institut Lumière (salle du Hangar). Réservation sur www.festival-lumiere.org

Palme d'or 1970 à Cannes, ce film est une sorte d'OVNI cinématographique, surtout à Cannes où rares furent les comédies qui reçurent la récompense suprême.
Réalisé donc par Altman, le film est l'adaptation de A novel about three army doctors de Richard Hooker publié en 1968, en pleine guerre du Vietnam. Le scénario qu'écrivit Ring Lardner Jr fut présenté à près de 12 cinéastes avant qu'Altman ne se le voit proposer. Son anticonformisme ne pouvait que se satisfaire d'une telle proposition, lui qui n'avait jamais véritablement connu de

lundi 22 août 2016

"Mon nom est personne", l'anti "Il était une fois dans l'Ouest"?

Bonjour à tous

ce soir, France 3 diffusera pour la nième fois le film de Tonino Valerii Mon nom est personne. Tous ceux qui ont déjà vu ce film l'associent pourtant à un film de Sergio Leone. Et pour cause. L'idée est bien celle du réalisateur de la trilogie dite du dollar ou de Il était une fois dans l'Ouest. La confusion est également esthétique: mêmes décors andalous, même compositeur (encore une partition magique d'Ennio Morricone) et même esthétique, associant gros plans extrêmes et lenteur des situations.
Tout ressemble donc à un film de Leone, y compris la présence d'Henry Fonda dans le rôle de Jack Beauregard, qui joua le personnage de Frank toujours dans Il était une fois dans l'Ouest.
Pourtant, et tous ceux qui ont déjà vu ce film en conviennent, tout semble opposer ces deux films. Il y a dans Mon nom est personne une note particulièrement comique, voire burlesque que les films de Sergio

mardi 17 mai 2016

Le thriller au cinéma: témoin de la violence des sociétés modernes - Partie 2

Le thriller au cinéma: témoin de la violence des sociétés modernes - Partie 2

Lire la Partie 1

3. Le thriller, une histoire d’irrationnel

Ce qui fait trembler les sociétés est aussi ce qu’elles ne comprennent pas. Les sociétés antiques inventaient des dieux comme la cause de l’inexplicable et proposaient des récits dans lesquels les dieux étaient à figures humaines. Loin d'être vertueux, que ce soit en Égypte, Grèce ou Rome, dieux et déesses exprimaient des sentiments humains, bons ou mauvais, dans lesquels les habitants de la vallée du Nil, des cités grecques ou de l'empire romain pouvaient projeter leurs propres tourments. Avec l'avènement du Christianisme, l'angoisse s'est déplacée. Bien et Mal seraient dans les mains d'un Dieu et d'un Diable qui se disputeraient le contrôle de l'humanité sur Terre.

vendredi 13 mai 2016

Le thriller au cinéma: témoin de la violence des sociétés modernes - Partie 1


Bonjour à tous

Après ma conférence à la Cinémathèque de Saint Etienne du 26 avril 2016, je vous en propose un compte rendu sans les extraits des films mais qui permet d'accéder au propos de cette conférence. À la fin de la première Partie, accédez à la Partie 2 de l'article).

En 1915, l'écrivain britannique John Buchan écrivait Les 39 marches. Cette œuvre fait partie des premiers thrillers de la littérature imposant comme personnage principal un homme pris à tort pour un meurtrier, obligé de fuir la police et se faisant, de prouver son innocence, notamment à une jeune - et belle - femme rencontrée dans le train lors de sa cavale.

Suspens, traque, trahison, adversaire surgissant, tous les ingrédients étaient présents pour faire que le lecteur puisse avoir une angoisse bien compréhensible puisque le héros était un personnage ordinaire sur qui une sorte de complot s'abattait. Et le lecteur est par principe lui aussi un personnage ordinaire. Cette implication dans le malheur que connaît un semblable, quand bien même ce semblable est un héros de fiction ne pouvait que

vendredi 8 avril 2016

Entretien avec James Grady, le créateur du Condor

James Grady, l'auteur des 6 jours du Condor
Bonjour à tous

Le 1er avril 2016, à la Comédie Odéon à Lyon, à l'occasion des 12èmes Quais du Polar, merveilleux festival international, j'ai pu interviewer James Grady, l'auteur des 6 jours du Condor adapté au cinéma par Sydney Pollack et intitulé Les 3 jours du Condor.

mardi 15 mars 2016

Quelle place a l'économie dans "Star wars"?

Bonjour à tous,

Cela fait donc maintenant 7 fois que nous vivons des aventures qui se passent dans une galaxie bien lointaine, et qui s'étalent sur environ un demi siècle. Et sur l'ensemble de ces épisodes, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'environnement idéologique et politique est copieusement décrit et défini. Pourtant, les personnages (et donc, par projection, nous, les spectateurs) évoluent dans un monde économique statique qui se caractérise par des critères immuables et jamais véritablement remis en cause par aucun des protagonistes, et encore moins expliqué.

1. Un monde technologiquement très évolué
Ce qui a fait le succès de la saga Star wars, dès le premier épisode, fut l'aspect "science fiction" avec des vaisseaux interstellaires pouvant voler plus vite que la lumière, faisant la taille de villes géantes, voire de satellites naturels (comme l'étoile noire) et pouvant se protéger des tirs de rayons laser de ceux les attaquant. D'autres véhicules, plus individuels, occupent régulièrement l'écran, avec des performances bien supérieures à celles de ceux d'aujourd'hui, et avec comme caractéristique commune de ne pas être en contact avec le sol, permettant de s'affranchir des obstacles, le tout à très vive allure (cf. course poursuite dans Le retour du Jedi ou le championnat de module dans La menace fantôme).
L'autre attraction fut évidemment la présence de robots ayant diverses fonctions et divers langages. Les plus célèbres sont bien sûr C3PO, le robot de protocole de forme androïde et R2D2, dont les missions sont finalement assez diverses mais permettent de guider les véhicules chasseurs, de réparer les ordinateurs ou de les comprendre, en effectuant si besoin des opérations de maintenance d'urgence.
Ce sont enfin les armes qui dans Star wars montrent un degré de technologie très avancée, abandonnant les projectiles classiques (balles de fusil notamment) par des rayons énergétiques destructeurs.
Ce qui pouvait apparaître au premier épisode comme une vraie avance technologique l'est encore à ce jour, à l'exception de la partie communication. En effet, les progrès des télécommunications sur notre bonne vieille Terre ont rattrapé en grande partie ce qui était présenté alors comme un élément d'une modernité extrême.

2. Un monde qui repose sur la maîtrise des sources énergétiques
Aucun des épisodes ne semble montrer le moindre problème pour l'obtention d'énergie pour mouvoir les véhicules ou construire des bâtiments gigantesques. Or il est manifeste que l'énergie consommée dans cette lointaine galaxie est énorme au regard du nombre de véhicules utilisés, et surtout au regard de leur masse qui dépasse, et de loin, les millions de tonnes!
Cette maîtrise énergétique est également nécessaire pour la construction de ces véhicules, constructions métalliques et immobilières qui sont régulièrement à l'écran. Les villes de la "prélogie" sont à cet égard particulièrement gigantesque et proposent un monde urbain d'une densité et d'une hauteur faramineuse, nécessitant une énergie monumentale tant pour les édifier que pour ensuite leur permettre de fonctionner.

3. Un monde régit par du négoce interstellaire
La trilogie originelle faisait peu état d'une économie de négoce. Il faut attendre que Han Solo se rende sur la planète Bespin pour réparer son vaisseau, le faucon millenium, pour que soit abordé un point essentiel de l'empire. Celui-ci est certes un espace politique, mais également économique. Lando, l'ami de Han Solo, lui explique que Bespin se trouve en dehors de l'espace économique sous influence de l'empire, lui permettant de faire du négoce sans la contrainte impériale, chose qui va de fait évoluer au cours de l'épisode, montrant justement l'aspect impérialiste du régime politique que défend Darth Vader. De fait, on comprend que les échanges économiques sont sous contrôle de l'Empire qui tolère - ou pas - que certains soient affranchis des règles, jusqu'à ce que celles-ci s'imposent  à eux, selon un rapport de force évidemment à l'avantage de l'Empire.
Dans La menace fantôme - 1er épisode de la prélogie - c'est une affaire de commerce et de taxes qui est au cœur de l'histoire, la Fédération du commerce refusant notamment de payer des taxes à la planète Naboo et opérant un blocus. Le conflit commercial doit se régler politiquement même si la Fédération a des volontés de conquérir la planète qui lui résiste.

4. Mais une absence du monde industriel...
Ce qui devrait finalement étonner, c'est qu'en 7 épisodes, jamais le monde de l'industrie n'ait véritablement été montré si ce n'est par les conséquences de cette production. Pourtant, on peut dire beaucoup de choses sur celle-ci. D'abord qu'il y a une production en série, ce que prouve R2D2 qui est un robot comme d'autres robots qui fréquentent l'univers Star wars. Dans La menace fantôme, on voit en effet d'autres droïdes presque identiques à celui qui semble être unique.
De même que pour les robots, le nombre de véhicules semblables (les chasseurs "X wings"), l'armement des troopers ainsi que leur tenue nécessitent une production de masse, de série, pour équiper de manière identique chaque combattant, qu'il soit dans un premier temps pour la défense de la République ou plus tard des soldats de l'Empire. Et on ne parle pas des quadripodes dans L'empire contre-attaque, eux aussi forcément construits en série!

Enfin, on imagine combien il a fallu de production sidérurgique ou d'autres métaux pour la construction de ces vaisseaux, satellites et autres monuments gigantesques. La taille des usines et des machines ainsi que la quantité de main-d'œuvre, humaine ou robotisée, doit être absolument invraisemblable pour permettre une telle production, sur un temps si court. Ainsi, les étoiles noires sont construites en quelques mois seulement, ce qui laisse envisager une logistique énorme en terme d'extraction des matières premières, de leur transformation, de leur transport et enfin de leur ajustement.
Or ce monde économique est absolument invisible.

5. ... mais une forte représentation de l'économie parallèle
Au contraire, l'économie interlope, de trafics en tous genres, de récupérations et d'occasion est largement représentée dans tous les épisodes, y compris dans le dernier volet sorti en 2015. Dans cet épisode, l'héroïne récupère sur des épaves de vaisseaux interstellaires des pièces mécaniques ou électroniques qu'elle vend ensuite à un récupérateur.
Dans la trilogie originelle, c'est bien du commerce à la marge qui est montré dans les bars louches que fréquente Han Solo. On comprend d'ailleurs qu'il est un vulgaire trafiquant et qu'il l'est resté par la suite, puisque, toujours dans Le réveil de la Force, il est en conflit avec diverses mafias.
Dans La menace fantôme, Anakin est un esclave et il travaille pour une sorte de receleur exploiteur.
Cette économie de récupération et de ventes d'occasion est en fait présente dès La guerre des étoiles, rebaptisée Un nouvel espoir puisque les deux robots-héros, C3PO et R2D2 sont vendus en lot à l'oncle de Luke Skywalker.
C'est enfin un monde de la bricole où chacun essaie de produire ce qu'il ne peut acheter. Anakin construit C3PO ou son propre module de course. Han Solo pilote un vieux vaisseaux qui nécessite des réparations permanentes, et ce dans tous les épisodes dans lequel il est présent!

6. Et un paradoxe de l'absence du progrès technologique...
Enfin, il faut partir d'un constat assez édifiant et mystérieux: les trilogies s'étalant sur environ un demi siècle, on aurait pu envisager un progrès technologique entre La menace fantôme et Le réveil de la Force. Or, mis à part le nouveau robot BB8, il n'y a aucune trace véritable de progrès technologique quotidien. Pour avoir un élément de comparaison, il suffit de prendre notre civilisation réelle sur la période allant du premier épisode de la saga (1977) au dernier (2015) pour réaliser combien notre environnement technologique a été bouleversé, que ce soit en terme des technologies de l'information et de communication (téléphones portables, smartphone, internet, wifi, écran led, numérique...), de transport (moins spectaculaire a priori mais réelle si on regarde les films des années 1970!), d'armement (hélas), dans la construction...
Au contraire, l'univers de Star wars présente un monde de haute technologie (comparer encore à la nôtre) mais une technologie figée. Les véhicules interstellaires ne sont pas plus performants dans Le réveil de la Force que le Faucon Millenium qui a pourtant plusieurs dizaines d'années. Et les armes ne sont pas plus efficaces non plus.
En fait, une vraie et seule innovation apparaît: l'utilisation de l'énergie du soleil pour détruire les planètes. Mais qui a permis cela? Quel(s) scientifique(s) sont à l'origine de cette découverte? Rien n'est jamais dévoilé. C'est comme si la Recherche et le Développement étaient absents, et que les progrès existaient par principe sans que des individus n'en soient la cause.

7. ... combiné à un espace économique clos
Ce qui fait la force narrative de Star wars est donc de proposer un monde à la fois immense (une galaxie!) et clos à plus d'un titre. Les limites de l'univers sont scientifiquement infinie et les technologies développées dans Star wars devraient permettre de quitter aisément cet empire intergalactique. Pourtant, il n'en est rien. Il est donc à ce titre clos puisqu'il n'y est jamais fait mention d'une émigration, de travail ou de fuite d'un régime dictatorial et liberticide.
Cet espace clos interdit toute concurrence externe, scientifique, technologique ou commerciale, maintenant la galaxie dans une situation figée, celle d'un conte, d'une fable ou d'un récit homérique dont les héros évoluent dans un cadre immuable et dans lequel les aspects économiques ne sont montrés que de manière triviale, marginale et ne sont évoqués que lorsqu'ils permettent de justifier une intervention militaire, une lâcheté individuelle ou une manifestation d'impérialisme.


Ce que montre en fait Star wars au fil des épisodes, c'est le rôle prééminent dans un récit, des idéologies qui s'affrontent, faisant de l'économie un élément secondaire, au service des acteurs défendant leur modèle de société. On imagine combien l'Empire a mis sous tutelle la production industrielle de la galaxie pour servir son dessein hégémonique. En arrive à envisager que la vision économique de la République version George Lucas est une vision plus libérale, plus concurrentielle, moins dirigiste. Mais dans chacun des camps, cette économie est tellement en arrière plan qu'elle en devient invisible à l'écran dans son fonctionnement et au premier plan dans ses conséquences: objets, énergie, communication...
Il ne reste à l'image que les éléments visibles d'une économie entre les individus, des actes interlopes aux achats plus légaux dans des commerces, éléments qui n'ont pas pour objet d'expliquer l'économie mais qui servent à créer une dramaturgie narrative entre les personnages, héros ou seconds couteaux.
Ce que révèle Star wars dans son succès - tout comme L'Iliade et l'Odyssée le faisaient déjà en leur temps - c'est l'importance des idéologies non économiques mais politiques, reposant sur l'équilibre entre les principes de l'autorité, de la sécurité et de la liberté. L'économie n'apparaît alors qu'au service de la défense de ces principes.
Ceci ne peut s'appliquer évidemment que dans un monde clos. Son ouverture à des espaces périphériques bouleverse ces équilibres, crée de la concurrence, provoque des fuites, notamment de main-d'œuvre, qui plus est le plus souvent qualifiée. Dès lors, l'économie devient Économie et supplante les intérêts idéologiques politiques et les valeurs qui y sont associées. On peut s'en réjouir quand l'Économie vient fissurer un régime autoritaire de notre point de vue occidental. On peut le redouter quand ce sont des valeurs démocratiques qui en font les frais.

À bientôt

Lionel Lacour






mardi 16 février 2016

La question noire dans le cinéma américain


mardi 3 novembre 2015

"Hatari!", chef-d'œuvre néocolonial

Bonjour à tous,

Howard Hawks a toujours aimé les films d'hommes, à fort coefficient de testostérone, dans lesquels la femme apparaît comme une sorte de perturbateur endocrinien au bon fonctionnement d'un groupe ou d'un individu, mais qui peut devenir acceptable à la condition qu'elle accepte finalement de ne pas trop changer l'homme sur lequel elle a décidé de jeter son dévolu.
Hatari! ne déroge pas, de ce point de vue, à la règle des autres films hawksiens. De même, le réalisateur américain s'inscrit dans la tradition des grands cinéastes hollywoodiens qui ont filmé l'Afrique noire (voir Les Africains noirs dans le cinéma occidental): Huston, Ford et tant d'autres ont montré ce continent sauvage dans des films majeurs ou dans des séries B. Pourtant, Hatari!, sorti en 1962, a une approche plus moderne que celle des cinéastes contemporains de Hawks, laissant transparaître ce que l'Afrique demeure pour les Occidentaux malgré la récente