Bonjour à tous,
quand le Festival Lumière fut créé en 2009 avec Eastwood en premier lauréat du Prix éponyme, tous les journalistes, cinéphiles et autres spécialistes du 7ème art réfléchissaient déjà à ceux qui pourraient succéder au grand Clint. Et le nom de Scorcese était évidemment un de ceux qui revenait le plus souvent. Quand la 5ème édition fut révélée, chacun s'attendait à entendre le nom du réalisateur de Taxi driver et ce fut celui de Tarantino qui résonna. L'édition 2014 honorait Almodovar, autre grand nom attendu.
Mais toujours point de Martin Scorcese. Alors, quand Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, après une conférence de presse riche en annonces de programmations, d'hommages, de rétrospectives a clos la cérémonie par la révélation du lauréat du prix Lumière, chacun semblait attendre fébrilement les indices qui permettraient d'identifier l'heureux élu, et avec lui, de s'imaginer les heureux participants du prochain festival.
Et ce fut donc le grand Martin Scorcese qui jaillit à l'écran! Par des indices multiples. Des images de différents films rappelant que le récipiendaire était d'abord un cinéphile amoureux de tous les cinémas. La musique manifestement d'un film (il s'agissait de celle de Raging Bull). Encore une interview dont seule la voix (sous-titrée) était perceptible et qui faisait alors réagir l'assistance de la salle du Hangar, rue du Premier Film. Ce fut enfin une série d'extraits de films du cinéastes qui confirmait, pour ceux n'ayant pas encore compris, que celui attendu depuis Eastwood serait enfin récompensé. Ce qui signifiait surtout qu'il serait présent en octobre à Lyon, lui qui avait rendu hommage aux frères Lumière dans Hugo Cabret se rendra presque en pèlerinage dans le berceau de son art.
Certes, tous les prix Lumière ont été beaux. Tous ont été légitimes et ont donné lieu à des éditions remarquables. Mais le fait de récompenser Scorcese - et le fait qu'il accepte cet honneur - a une saveur particulière. Cela vient confirmer l'ambition de ce prix: couronner un réalisateur pour l'influence qu'il a eue à la fois sur son art mais aussi sur les spectateurs, y compris ceux qui ne sont pas forcément les plus assidus en salle. Le parcours de Scorcese est à ce titre édifiant. Réalisateur d'œuvres sombres voire underground, son cinéma est devenu plus spectaculaire, plus ample, touchant un public de plus en plus large, sans pour autant renoncer à ce qui faisait son identité de cinéaste. La patte Scorcese est visible même dans Le loup de Wall Street, quand bien même les puristes y trouveraient à redire. Scorcese est devenu un nom connu partout, par tous. Il a réussi à traverser les époques, à toucher un public qui n'aurait jamais regardé Mean streets mais qui, de par l'éclectisme de son œuvre, a attiré en salles d'autres publics, d'autres générations.
Récompenser Scorcese, c'est aussi récompenser une famille cinématographique. De Niro, Keitel et Pesci mais aussi Liotta et Di Caprio. Cette fidélité à ses comédiens a contribué aussi à créer un lien entre lui et le public. Malgré les moyens qui augmentaient, Scorcese continua à travailler avec les mêmes, leur permettant de fait également de tourner dans des films majeurs. Scorcese n'est pas une étoile. Avec lui, il emmène une galaxie complète dont chaque astre peut briller sans lui mais brille infiniment bien avec lui.
Enfin, le Prix Lumière remis à Scorcese, c'est aussi rendre hommage au cinéphile qui ne s'est pas limité à faire des films ou à ne regarder que les films de ses amis. C'est avant tout un amoureux du 7ème art qui a participé à la redécouverte de films, de réalisateurs, parfois aux antipodes de son univers cinématographique. Qu'y a-t-il de commun entre lui et le cinéaste soviétique Kalatozov? Rien. Et pourtant, le Soy Cuba de ce dernier a dû sa renaissance grâce au cinéaste américain! Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
À la découverte de son identité, bien des participants ont applaudi à tout rompre, d'autres étaient émus aux larmes. Beaucoup ne verront peut-être le cinéaste que fugacement. Mais l'idée qu'il puisse être là, à Lyon, pour recevoir le prix à l'Auditorium 3000 le vendredi 16 octobre 2015 remplissait d'un bonheur non feint tous les participants à la conférence de presse.
Les semaines vont donc être longues pour les festivaliers... et courtes pour les organisateurs pour satisfaire tout le monde!
À bientôt
Lionel Lacour
7ème Festival Lumière - 12 - 18 octobre 2015
Informations sur www.festival-lumiere.org
quand le Festival Lumière fut créé en 2009 avec Eastwood en premier lauréat du Prix éponyme, tous les journalistes, cinéphiles et autres spécialistes du 7ème art réfléchissaient déjà à ceux qui pourraient succéder au grand Clint. Et le nom de Scorcese était évidemment un de ceux qui revenait le plus souvent. Quand la 5ème édition fut révélée, chacun s'attendait à entendre le nom du réalisateur de Taxi driver et ce fut celui de Tarantino qui résonna. L'édition 2014 honorait Almodovar, autre grand nom attendu.
Mais toujours point de Martin Scorcese. Alors, quand Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, après une conférence de presse riche en annonces de programmations, d'hommages, de rétrospectives a clos la cérémonie par la révélation du lauréat du prix Lumière, chacun semblait attendre fébrilement les indices qui permettraient d'identifier l'heureux élu, et avec lui, de s'imaginer les heureux participants du prochain festival.
Et ce fut donc le grand Martin Scorcese qui jaillit à l'écran! Par des indices multiples. Des images de différents films rappelant que le récipiendaire était d'abord un cinéphile amoureux de tous les cinémas. La musique manifestement d'un film (il s'agissait de celle de Raging Bull). Encore une interview dont seule la voix (sous-titrée) était perceptible et qui faisait alors réagir l'assistance de la salle du Hangar, rue du Premier Film. Ce fut enfin une série d'extraits de films du cinéastes qui confirmait, pour ceux n'ayant pas encore compris, que celui attendu depuis Eastwood serait enfin récompensé. Ce qui signifiait surtout qu'il serait présent en octobre à Lyon, lui qui avait rendu hommage aux frères Lumière dans Hugo Cabret se rendra presque en pèlerinage dans le berceau de son art.
Certes, tous les prix Lumière ont été beaux. Tous ont été légitimes et ont donné lieu à des éditions remarquables. Mais le fait de récompenser Scorcese - et le fait qu'il accepte cet honneur - a une saveur particulière. Cela vient confirmer l'ambition de ce prix: couronner un réalisateur pour l'influence qu'il a eue à la fois sur son art mais aussi sur les spectateurs, y compris ceux qui ne sont pas forcément les plus assidus en salle. Le parcours de Scorcese est à ce titre édifiant. Réalisateur d'œuvres sombres voire underground, son cinéma est devenu plus spectaculaire, plus ample, touchant un public de plus en plus large, sans pour autant renoncer à ce qui faisait son identité de cinéaste. La patte Scorcese est visible même dans Le loup de Wall Street, quand bien même les puristes y trouveraient à redire. Scorcese est devenu un nom connu partout, par tous. Il a réussi à traverser les époques, à toucher un public qui n'aurait jamais regardé Mean streets mais qui, de par l'éclectisme de son œuvre, a attiré en salles d'autres publics, d'autres générations.
Récompenser Scorcese, c'est aussi récompenser une famille cinématographique. De Niro, Keitel et Pesci mais aussi Liotta et Di Caprio. Cette fidélité à ses comédiens a contribué aussi à créer un lien entre lui et le public. Malgré les moyens qui augmentaient, Scorcese continua à travailler avec les mêmes, leur permettant de fait également de tourner dans des films majeurs. Scorcese n'est pas une étoile. Avec lui, il emmène une galaxie complète dont chaque astre peut briller sans lui mais brille infiniment bien avec lui.
Enfin, le Prix Lumière remis à Scorcese, c'est aussi rendre hommage au cinéphile qui ne s'est pas limité à faire des films ou à ne regarder que les films de ses amis. C'est avant tout un amoureux du 7ème art qui a participé à la redécouverte de films, de réalisateurs, parfois aux antipodes de son univers cinématographique. Qu'y a-t-il de commun entre lui et le cinéaste soviétique Kalatozov? Rien. Et pourtant, le Soy Cuba de ce dernier a dû sa renaissance grâce au cinéaste américain! Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
À la découverte de son identité, bien des participants ont applaudi à tout rompre, d'autres étaient émus aux larmes. Beaucoup ne verront peut-être le cinéaste que fugacement. Mais l'idée qu'il puisse être là, à Lyon, pour recevoir le prix à l'Auditorium 3000 le vendredi 16 octobre 2015 remplissait d'un bonheur non feint tous les participants à la conférence de presse.
Les semaines vont donc être longues pour les festivaliers... et courtes pour les organisateurs pour satisfaire tout le monde!
À bientôt
Lionel Lacour
7ème Festival Lumière - 12 - 18 octobre 2015
Informations sur www.festival-lumiere.org
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