Bonjour à tous,
Mardi 27 mai, l'Institut Lumière propose un vrai moment de réjouissance en programmant les deux opus (en attendant un troisième?) d'OSS 117 réalisés par Michel Hazanavicius.
Encore une fois, l'Institut Lumière rappelle combien le cinéma est un art populaire et qu'il peut donner des longs métrages d'une extrême qualité cinématographique, réussissant à faire rire tous les publics sans forcément user des ficelles les plus faciles (même si certaines sont tout de même prises pour le plus grand plaisir des spectateurs).
Voir: www.institut-lumiere.org
En 2006, OSS 117: le Caire nid d'Espion replongeait les spectateurs dans une France encore coloniale et sous le régime de la IVème République. Hubert Bonisseur de la Bath n'était plus apparu sur les écrans depuis 1970 après huit apparitions cinématographiques à la qualité toute française de cette période. Apparu avant l'autre célèbre espion européen, le fameux James Bond, lui aussi connu par un numéro (007), le personnage d'OSS 117 était devenu rapidement un héros de pacotille, un James Bond du pauvre dont seuls les titres valaient parfois le coup d'œil, comme le fameux À tout cœur à Tokyo pour OSS 117.
Quand le personnage revint incarné par Jean Dujardin, c'est toute la tradition de l'espion français, sûr de lui et de sa séduction, qui était restituée. Mais Hazanavicius ne s'est pas contenté d'une résurrection. En jouant sur les stéréotypes des années 1950 et la domination coloniale française, le réalisateur permettait de décaler le regard des spectateurs vers ce passé tout en osant aborder des thèmes incroyablement transgressifs. Pour ce premier épisode donc, la méconnaissance de la place de l'Islam en Égypte par OSS 117 passe pour de la bêtise absolue, le conduisant jusqu'à éliminer le muezzin osant le réveiller lors de son appel à la prière du haut de son minaret. Islamophobe, raciste, OSS 117 permettait, par le grotesque, de se moquer de tous les préjugés pouvant exister aujourd'hui en France ou ailleurs, sans pour autant proposer du politiquement correct puisque OSS 117 n'est pas sanctionné pour cet acte "anti islam".
En 2009, Hubert de la Bath revient encore plus brillant, sous la Vème République désormais. OSS 117: Rio ne répond plus est encore plus provocateur. À l'islamophobie suit l'antisémitisme basique, même pas idéologique, d'un Français hautain, toujours sûr de lui, n'hésitant pas à demander à l'ambassade allemande s'il existe une amicale des Anciens Nazis au Brésil. La certitude de vivre dans un pays démocratique parfait ajouté à une masculinité survalorisée font d'OSS 117 un personnage à la fois risible et terriblement contemporain dans l'assurance que nos élus ont de la grandeur imaginée de la France du XXIème siècle. En jouant sur les clichés, qu'ils soient géographiques (Rio est montrée sous tous ses angles), géopolitiques (ah! les espions allemands, américains et autres qui rejoignent les portraits des Barbouzes) et cinématographiques (les références sont nombreuses, notamment à Hitchcock), Hazanavicius propose un film à la fois drôle et pariant sur la culture de ses spectateurs pour en apprécier les détails. Et pour une fois, les références ne se nourrissent pas de la culture télé-talk show mais bien d'une connaissance de l'Histoire de France et des relations internationales. Certes, OSS 117 connaît un moment d'autres plaisirs que ceux autorisés par sa France conservatrice, mais là où d'autres réalisateurs auraient longtemps joués sur le scabreux, Hazanavicius l'intègre parfaitement dans sa caractérisation du personnage et dans la logique de son scénario.
Alors, si vous voulez voir ou revoir ces deux ovnis cinématographiques nous plongeant dans un passé étonnamment contemporain, allez vite réserver vos places à l'Institut Lumière:
Mardi 27 mai 2014 - 19h: OSS 117: Le Caire nid d'espion
Mardi 27 mai 2014 - 21h: OSS 117: Rio ne répond plus
Renseignements et réservation des places:
Institut Lumière - 25 rue du Premier Film - 69008 Lyon
www.institut-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 78 18 95
À très bientôt
Lionel Lacour
Mardi 27 mai, l'Institut Lumière propose un vrai moment de réjouissance en programmant les deux opus (en attendant un troisième?) d'OSS 117 réalisés par Michel Hazanavicius.
Encore une fois, l'Institut Lumière rappelle combien le cinéma est un art populaire et qu'il peut donner des longs métrages d'une extrême qualité cinématographique, réussissant à faire rire tous les publics sans forcément user des ficelles les plus faciles (même si certaines sont tout de même prises pour le plus grand plaisir des spectateurs).
Voir: www.institut-lumiere.org
En 2006, OSS 117: le Caire nid d'Espion replongeait les spectateurs dans une France encore coloniale et sous le régime de la IVème République. Hubert Bonisseur de la Bath n'était plus apparu sur les écrans depuis 1970 après huit apparitions cinématographiques à la qualité toute française de cette période. Apparu avant l'autre célèbre espion européen, le fameux James Bond, lui aussi connu par un numéro (007), le personnage d'OSS 117 était devenu rapidement un héros de pacotille, un James Bond du pauvre dont seuls les titres valaient parfois le coup d'œil, comme le fameux À tout cœur à Tokyo pour OSS 117.
Quand le personnage revint incarné par Jean Dujardin, c'est toute la tradition de l'espion français, sûr de lui et de sa séduction, qui était restituée. Mais Hazanavicius ne s'est pas contenté d'une résurrection. En jouant sur les stéréotypes des années 1950 et la domination coloniale française, le réalisateur permettait de décaler le regard des spectateurs vers ce passé tout en osant aborder des thèmes incroyablement transgressifs. Pour ce premier épisode donc, la méconnaissance de la place de l'Islam en Égypte par OSS 117 passe pour de la bêtise absolue, le conduisant jusqu'à éliminer le muezzin osant le réveiller lors de son appel à la prière du haut de son minaret. Islamophobe, raciste, OSS 117 permettait, par le grotesque, de se moquer de tous les préjugés pouvant exister aujourd'hui en France ou ailleurs, sans pour autant proposer du politiquement correct puisque OSS 117 n'est pas sanctionné pour cet acte "anti islam".
En 2009, Hubert de la Bath revient encore plus brillant, sous la Vème République désormais. OSS 117: Rio ne répond plus est encore plus provocateur. À l'islamophobie suit l'antisémitisme basique, même pas idéologique, d'un Français hautain, toujours sûr de lui, n'hésitant pas à demander à l'ambassade allemande s'il existe une amicale des Anciens Nazis au Brésil. La certitude de vivre dans un pays démocratique parfait ajouté à une masculinité survalorisée font d'OSS 117 un personnage à la fois risible et terriblement contemporain dans l'assurance que nos élus ont de la grandeur imaginée de la France du XXIème siècle. En jouant sur les clichés, qu'ils soient géographiques (Rio est montrée sous tous ses angles), géopolitiques (ah! les espions allemands, américains et autres qui rejoignent les portraits des Barbouzes) et cinématographiques (les références sont nombreuses, notamment à Hitchcock), Hazanavicius propose un film à la fois drôle et pariant sur la culture de ses spectateurs pour en apprécier les détails. Et pour une fois, les références ne se nourrissent pas de la culture télé-talk show mais bien d'une connaissance de l'Histoire de France et des relations internationales. Certes, OSS 117 connaît un moment d'autres plaisirs que ceux autorisés par sa France conservatrice, mais là où d'autres réalisateurs auraient longtemps joués sur le scabreux, Hazanavicius l'intègre parfaitement dans sa caractérisation du personnage et dans la logique de son scénario.
Alors, si vous voulez voir ou revoir ces deux ovnis cinématographiques nous plongeant dans un passé étonnamment contemporain, allez vite réserver vos places à l'Institut Lumière:
Mardi 27 mai 2014 - 19h: OSS 117: Le Caire nid d'espion
Mardi 27 mai 2014 - 21h: OSS 117: Rio ne répond plus
Renseignements et réservation des places:
Institut Lumière - 25 rue du Premier Film - 69008 Lyon
www.institut-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 78 18 95
À très bientôt
Lionel Lacour
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