samedi 12 juillet 2014

Conférence "Première Guerre mondiale et Cinéma"

 Bonjour à tous

À l'occasion du centenaire de la Première guerre mondiale, Cinésium propose une conférence tout en images avec des extraits de films évoquant ce conflit.
De Charlot soldat à Cheval de guerre en passant par Les sentiers de la gloire, découvrez comment les cinéastes ont retranscrit, en Noir et Blanc ou en couleur, en muet ou en parlant, ce que les soldats ont subi et les conséquences de cette guerre.


Cette conférence sera donnée en avant-première pour le Festival "De l'écrit à l'écran" le 19 septembre 2014, vous pourrez la découvrir dans votre structure ensuite.

Vous êtes:
- un cinéma
- une médiathèque
- un lycée ou un collège
- un festival
- un centre culturel ou un musée

Découvrez cette conférence spécialement conçue pour le centenaire de la Grande guerre!

Cette conférence aborde:
- Les prémisses du conflit et les élans nationalistes
- Le départ à la guerre
- La vie dans les tranchées
- Les conséquences humaines de la guerre.

La conférence insistera évidemment aussi sur le contexte de production des films selon les origines des cinéastes par une mise en lumière de la réalités des discours sur la guerre.


Pour toute information, vous pouvez me contacter directement:
ou par téléphone:
06 45 32 75 58

À très bientôt
Lionel Lacour



mercredi 25 juin 2014

Le dernier truand: Eli Wallach laisse Clint Eastwood bien seul

 Bonjour à tous,

Hier, 24 juin 2014, un vieux monsieur nous a quitté. L'acteur Eli Wallach a donc fait ses adieux à notre monde à 98 ans. Il tournait encore à l'âge de 94 ans pour Roman Polanski dans Ghost writer et avait fait ses débuts au cinéma avec Baby doll d'Elia Kazan en 1956. Une carrière d'une longévité stupéfiante, avec des réalisateurs extrêmement divers - il tourna même avec Gérard Oury dans Le cerveau! À bien regarder les photos récentes, qui pourrait imaginer que cet homme si paisible avait pu incarner des personnages de truand?




Mais pour toute une génération de spectateurs, Wallach sera pour toujours ce bandit de western, Calvera dans Les sept mercenaires de John Sturges (1960) puis Tuco dans le chef-d'œuvre de Sergio Leone Le bon, la brute et le truand (1966).
La brutalité de ces deux personnages n'avait d'égale que l'empathie qu'Eli Wallach réussissait à en dégager auprès des spectateurs. Il faut dire que son jeu semblait en adéquation avec ce que le western était en train de devenir. Loin des personnages lisses ou monolithiques, Eli Wallach savait jouer avec la même exubérance les registres de la violence ou de l'émotion feinte.

Si le film de Sturges, remake des Sept samouraïs de Kurozawa, remettait déjà sacrément en cause le classicisme du genre populaire qu'était le western, c'est bien avec un ancien assistant du maître japonais que Wallach allait jouer sa plus belle partition, en apprivoisant parfaitement les gros plans extrêmes faits sur son visage et sur ses yeux.
À l'impassibilité de Clint Eastwood voire de Lee van Cleef, Eli Wallach joua la carte de la sur-expressivité, sans pour autant être dans l'exagération car le style de Sergio Leone suggérait le sur-jeu. La démesure du réalisateur italien trouvait dans le personnage de Tuco et dans l'interprétation de Wallach un élément cohérent au récit, en phase avec une narration à la limite du burlesque, tout en gardant des points d'ancrage particulièrement réalistes que Tuco-Wallach réussissait à crédibiliser. Ainsi, la séquence dans laquelle Tuco rencontre son frère devenu prêtre aboutit-elle à une exposition de son personnage. Il a dû travailler jeune pour ses parents tandis que son frère entrait dans les ordres. Devenu hors la loi, toujours pour subvenir aux besoins de la famille, il a fait se lamenter ses parents qu'il n'a pas revus depuis des années, ignorant même leur mort. Aux reproches de son frère, Tuco lui rappelle que lui n'a pas fui le foyer familial. Une bagarre mémorable suit ces reproches réciproques.
Mais quand Blondin - Clint Eastwood - lui demande des nouvelles de son frère, Tuco loue ses qualités. Et c'est tout le talent de Wallach qui ressort à ce moment là. Son exubérance permet justement de mieux comprendre le sort de ces personnages hors la loi parfois poussés par la misère à devenir des truands sans foi ni loi. Et c'est paradoxalement le flegme de Clint Eastwood qui devient atypique, une forme de sous-jeu, volontaire évidemment, qui met davantage en valeur encore la performance  d'Eli Wallach.

À 98 ans, il avait enterré presque tous ceux avec qui il avait partagé l'affiche des Sept mercenaires dont il ne reste aujourd'hui que Robert Vaughn. Et Clint se retrouve bien seul, ayant perdu la brute il y a déjà longtemps - Lee Van Cleef étant parti en 1989 - et aujourd'hui son truand préféré.
Voir sur le film de Sergio Leone mon article:
Le bon, la brute et le truand: la guerre de sécession en accusation

Une légende du cinéma peut-être oubliée par les plus jeunes s'est éteinte hier. Mais le cinéma a ceci de merveilleux que de pouvoir garder de manière éternelle les images et de les restituer sur des multiples supports, permettant de voir, revoir et transmettre les films dans lesquels Eli Wallach a ravi tant de spectateurs!

À bientôt
Lionel Lacour

vendredi 20 juin 2014

Tellement proches: la France idéale de Nakache et Tolédano

Bonjour à tous

en 2009, Olivier Nakache et Eric Toledano réalisait, deux ans avant le phénoménal Intouchables un film évoquant une famille et les éléments s'y rattachant par mariages ou naissances. "La famille, moins on la voit, plus on l'aime" disait l'accroche de l'affiche. C'est pourtant le contraire que le spectateur découvre à l'écran. Et, sans le claironner, cette comédie facétieuse en dit long sur les petites misères et combines de la société française.





2ème Marché du film Classique: pas si classique que ça!

Bonjour à tous,

l'an dernier a été inauguré au Festival Lumière la première édition du Marché du Film Classique (MFC). J'avais à ce propos évoqué tout l'intérêt de ce Marché:

(http://cinesium.blogspot.fr/2013/06/un-marche-du-film-classique-pour-le.html)

La 2ème édition se déroulera donc pendant le 6ème Festival Lumière, du Mercredi 15 au Vendredi 17 octobre 2014. Ce rendez-vous va, à n'en pas douter, devenir un moment incontournable pour parler de l'économie du cinéma patrimonial ou classique. Mais il va surtout être un moment d'échanges entre les différents acteurs de ce marché dans lesquels se trouvent à la fois Majors comme la Warner, indépendants assez puissants comme Wild Side et petits distributeurs relevant presque davantage de la passion de distribuer des films classiques que de celle de l'enrichissement frénétique comme Lost Distribution.

Les conférences et tables rondes organisées lors du MFC, les temps de rencontre entre les professionnels de l'image, de ceux gérant les droits (distributeurs) et ceux voulant projeter ou diffuser les images deviennent d'autant plus important que l'image cinéma devient un enjeu de plus en plus important du fait du développement exponentiel de la puissance des débits internet (fibre, ADSL ou 4G) et des machines traitant les images.

Si posséder un banc de montage numérique coûtait hier un bras aux entreprises, la démocratisation des ordinateurs surpuissants et le développement de logiciels de montage toujours plus performants ont permis aujourd'hui à bon nombre d'entreprises, voire de particuliers, de recourir à des extraits de films pour les utiliser, parfois commercialement, avec toute la facilité que la technologie permet désormais, sans toujours penser aux ayant-droits.
De même, les téléchargements de films sur des sites légaux ou via des plateformes moins scrupuleuses se multiplient, et ce en qualité de plus en plus élevée. Si hier le Divx régnait chez les internautes pirates, la HD n'est désormais plus un obstacle au transfert numérique de fichiers, malgré le volume que peut représenter un long métrage à la qualité Blu Ray.

La pertinence du MFC l'an dernier n'a pas disparu cette année, bien au contraire. L'arrivée sur le marché français de Netflix permettant de voir des films en continu et en ultra HD (!), la stratégie de certains distributeurs de ne plus forcément sortir leurs films en salle, comme ce fut le cas pour Welcome to New York d'Abel Ferrara ont encore accéléré la nécessité de redéfinir l'économie du cinéma. Le plus curieux étant que les affres du cinéma dit classique (consommation pas toujours légale de films sur le net) deviennent de plus en plus ceux des producteurs et distributeurs de films d'actualité: mêmes enjeux, mêmes stratégies à définir.

Ainsi, comme se plaît à le dire Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, il n'y a pas de "vieux" films comme il n'y a pas de "vieux" Shakespeare. Le développement du numérique a réussi ce tour de force que de donner aux distributeurs des films d'aujourd'hui les mêmes objectifs que ceux des films d'hier:
- maintenir la qualité de la copie
- toucher son public cible
- promouvoir ses films sur tous les supports (en salle ou sur plateforme VOD)
- éviter le piratage

Les enjeux ne sont pas forcément de même ampleur du point de vue économique mais la survie de ces distributeurs dépend d'une même stratégie: défendre ses droits pour toucher ses spectateurs sur des modes légaux de consommation. Si bien que le Marché du Film Classique pourrait finalement vite être rebaptisé le Marché Classique du Film!

À bientôt
Lionel Lacour