mardi 29 septembre 2015

Lumière 2015: "Distinto amanecer", thriller et témoin du Mexique post révolutionnaire

Bonjour à tous
en 2012, le Festival Lumière proposait la projection du documentaire La machine folle du réalisateur mexicain Emilio Maillé. Celui-ci revenait sur un des plus grands chef opérateur du cinéma, son compatriote Gabriel Figueroa. La salle comble avait pu apprécier et découvrir ce que fut son travail avec des cinéastes mexicains ou espagnols, dont Luis Bunuel.
Cette année, dans la même salle, la salle 2 de l'Institut Lumière, sera donc projeté un film pour lequel il a contribué, mettant son talent à la mise en image d'un film d'une réelle originalité et d'un intérêt à la fois cinématographique et sociétal sur ce que pouvait être le Mexique des années 1940.

Distinto amanecer de Julio Bracho fut réalisé en 1943, alors que le pays venait d'entrer dans la Seconde guerre mondiale aux côtés de son voisin les USA. Mais c'est surtout l'aspect sociétal qui irrigue le film. En effet, depuis 1938, le Parti Révolutionnaire Mexicain ( ex Parti National Révolutionnaire de 1928) est au pouvoir, fondé notamment sur les corporatismes, dans lesquels syndicats et entreprises sont très fortement liés.
Le film de Julio Bracho aborde donc le thème de la corruption, de lutte d'influence entre différents responsables (haut fonctionnaire, syndicaliste, dirigeant...) sur fond de romance.

Merveilleusement servi par la photographie de Figueroa, Distinto amanecer offre une vision du monde urbain peu commune du Mexique, le plus souvent représenté par son monde paysan. Si Figuero apporte la modernité de son Noir et Blanc et de ses cadrages, Bracho propose lui un angle essentiel du Mexique moderne et fige sur l'écran ce qui allait à la fois faire la force du pays mais aussi son fardeau: la mise en place d'un système sclérosant qui allait installer le PNR - désigné à partir de 1946 sous le nom de PRI, ou Parti Révolutionnaire Institutionnel. Tout est alors dit dans le nom du parti!
Le film, noir, amène le spectateur dans une traque féroce durant toute une nuit. La conclusion n'apparaîtra que lorsque l'aube se distinguera de la nuit, "Distinto amanecer".


Distinto amanecer de Julio Bracho (1943)
Vendredi 16 octobre 2015 - 11h - Institut Lumière salle 2
Réservation sur www.festival-lumiere.org
ou par téléphone au 04 78 78 18 95

lundi 28 septembre 2015

Lumière 2015: "Zanzibar", une curiosité de Christine Pascal

Bonjour à tous

 À l'occasion du Festival Lumière 2015, une partie de la programmation concerne des films des années 1980 ayant été parfois oubliés. Parmi eux, il y a ce film de la Lyonnaise Christine Pascal: Zanzibar
Ce curieux film était sa troisième réalisation, la première ayant été conclue 10 ans auparavant! Et le sujet du film n'est pas bien loin de ce temps mis par la réalisatrice pour tourner cette troisième œuvre.
Christine Pascal s'attache à montrer les tourments pour monter le projet de production d'un film, qu'ils soient d'ordre financiers, techniques mais aussi affectifs.
Elle n'élude pas les relations qui peuvent se nouer entre un réalisateur et son actrice. Le cinéma regorge d'exemples d'union, plus ou moins durable, entre un metteur en scène et la vedette féminine de son film.


Le choix du casting est à ce titre intéressant puisque c'est Francis Girod, le réalisateur alors de films comme La banquière ou Le bon plaisir, qui va interpréter le personnage du metteur en scène Maréchal. Le fait de choisir un véritable metteur en scène pour ce rôle montre combien il y avait le souci de trouver dans l'interprète des gestes justes, un comportement suffisamment réaliste dans l'ambiguïté de la fonction de réalisateur.
Cette relation intime entre réalisateur et actrice a été en partie écrite par Catherine Breillat dont on sait combien son œuvre cinématographique est irriguée par les vicissitudes de sa propre vie.

S'il existe de nombreux films sur  la création d'un film, avec toutes les relations intimes qui pouvaient exister autour - on pense évidemment à La nuit américaine de F. Truffaut - le film de Christine Pascal est certainement le premier réalisé par une femme portant un regard sur le pouvoir que peut exercer un homme, un réalisateur, sur ses comédiennes.



Pour voir Zanzibar, le Festival Lumière vous propose donc 2 séances.

Zanzibar de Christine Pascal (1989)
Samedi 17 octobre 2015 - 17h - Institut Lumière Salle 2
Réservation: www.festival-lumiere.org
ou par téléphone 04 78 78 18 95


À bientôt
Lionel Lacour

samedi 26 septembre 2015

Lumière 2015: "La légende de la Palme d'or" ou le graal du cinéaste

Bonjour à tous

Il est intéressant à plus d'un titre de voir programmer au Festival Lumière le documentaire La légende de la Palme d'or. 
D'abord, il y a le directeur de ces deux festivals qui sont la même personne: Thierry Frémaux.
Mais ce lien n'est finalement pas celui qui est le plus indissociable entre ces deux grands festivals. En fait, ce qui fait l'intérêt de ce documentaire inédit, c'est de voir ce que la plus grand festival de cinéma du monde génère parmi les plus grands classiques du cinéma mondial, révèle les plus grands cinéastes et remet une des récompenses les plus prestigieuses qui soit: la fameuse Palme d'or.

Il est peu de récompenses artistiques qui soient aussi identifée et identifiable par les habitants de la planète que celle remise au vainqueur du Festival de Cannes. La notoriété de cette récompense est largement aussi importante que ce que peut l'être l'Oscar, et ce dans le monde ayant accès à l'information internationale. La récompense de la Palme d'or est d'ailleurs souvent utilisée, et disons le, caricaturée, pour la remise de prix fantaisistes, que ce soit à l'occasion de festivals réels mais décalés ou lors de cérémonies d'entreprises ou autres soirées privées.

La carrière d'un cinéaste n'est pas finie s'il ne décroche pas cette récompense ultime. Clint Eastwood, malgré de nombreuses participations n'y a jamais eu droit, soit parce que le film présenté était moins bon que ceux en compétition, soit parce que le jury en avait préféré un autre pour des raisons évidemment subjectives. Cela ne l'a pas empêché de remporter plusieurs oscars que ce soit celui de meilleur film ou de meilleur réalisateur.

En revanche, la Palme d'Or peut honorer des cinéastes que l'Académie des Oscars oublie régulièrement de récompenser. Ainsi, le grand Martin Scorcese, lauréat du Prix Lumière cette année, reçut la Palme d'Or pour Taxi driver en 1975 - film même pas retenu pour les Oscars! - quand il n'obtint sa première statuette en or qu'après 7 nominations pour Les infiltrés en 2006!

Q. Tarantino, Palme d'Or 1994 et Prix Lumière 3013


 Aujourd'hui, les lauréats de Cannes sont des potentiels lauréats du Prix Lumière, ce prix qui récompense les cinéastes qui ont marqué de leur empreinte le cinéma mondial.

Et c'est bien dans cette logique qu'Alexis Veller a réalisé ce documentaire La légende de la Palme d'or. Logique qui montre combien cet objet de luxe, fabriqué à partir du minerai d'or extrait des mines d'or d'Amérique du sud et réalisé aux ateliers de fabrication de Chopard est pour commencer un trophée reconnu comme une marque mais aussi comme un étalon de qualité.

Que Chopard en soit le créateur montre combien il y a association entre le prestige de ce joailler et celui du prix remis au lauréat du Festival de Cannes.




M. Scorcese, Palme d'Or 1975 et Prix Lumière 2015
 Mais le documentaire propose également une approche symbolique de cette Palme d'Or pour ceux qui connaissent le bonheur de la recevoir, au-delà même de l'objet L'occasion d'écouter de nombreux récipiendaires, dont Quentin Tarantino, Prix Lumière 2013 et Martin Scorcese, prochain prix Lumière!

En savoir plus:
Le secret de la Palme d'or en présence du réalisateur Alexis Veller - 2015
Mardi 13 octobre 2015 - 16h30 - Institut Lumière salle 2
Billetterie en ligne sur www.festival-lumiere.org
ou par téléphone au 04 78 78 18 95



À bientôt
Lionel Lacour

vendredi 25 septembre 2015

Lumière 2015: Un inédit en France de Martin Scorcese à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Les fans de Martin Scorcese ont vu tous ses films. Vraiment? Ont-ils vu ce film racontant l'histoire de la plus grande revue de littérature en langue anglaise The New York Review of Books? Évidemment pas!
Forcément puisque ce film n'est jamais sorti en France ni passé à la télévision! C'est donc un événement que propose le Festival Lumière que de pouvoir assister à la projection de The 50 Year argument co-réalisé en 2014 par Martin Scorcese et David Tedeschi.
Film documentaire fait d'archives, d'images réalisées dans les locaux de cette institution culturelle, The 50 Year argument est accompagné par la musique qu'aime le futur lauréat du Prix Lumière, celle du jazz de Miles Davis ou de Ella Fitzgerald.


Par ce film, les spectateurs les plus jeunes pourront à coup sûr comprendre combien la création cinématographique se nourrit de celle littéraire, celle qui inspira d'ailleurs tant de films de Scorcese!
Comme le dit un des témoins du film, "Les magazines ne changent pas le monde mais ils forment une certaine sorte de climat d'idées. L'influence ressemble au chevalier dans des échecs, un mouvement tout droit et ensuite la diagonale. Il n'entre pas en lignes droites".

Alors si vous voulez être parmi ceux qui pourront dire "J'ai vu tous les films de Scorcese" rendez-vous au Festival Lumière 2015!

The 50 Year argument de Martin Scorcese et David Tedeschi - 1h35 - 2014
Jeudi 15 octobre 2015 - 16h - Institut Lumière Salle 2
Réservation sur www.festival-lumiere.org
ou par téléphone au 04 78 78 18 95