Bonjour à tous,
Une fois n'est pas coutume, cet article n'est pas consacré directement au cinéma mais à un protagoniste du cinéma français et mondial: Thierry Frémaux. Après Sélection officielle en 2017, le directeur de l’Institut Lumière et des plus prestigieux festivals de cinéma, Cannes et Lumière, ne parle plus de cinéma dans Judoka paru le 12 février 2021 aux éditions Stock. Ou un peu. De manière décalée. Il fait partie de ces célébrités qui ont pratiqué le judo. S’il n’a pas été un champion comme Thierry Rey, David Douillet ou Teddy Riner, il revendique depuis toujours haut et fort tout ce qu’il doit à cet art martial japonais. Et désormais il l’écrit. Parfois il évoque bien sûr La légende du grand judo d’Akira Kurosawa. Parfois il se permet une comparaison avec Hollywood ou une virée avec Tarantino. Mais là n’est pas son sujet.
Thierry Frémaux, jeune ceinture noire |
Par son style alerte, les plus grandes stars de Sélection officielle devenaient soudain accessibles
à tous. Plus humains, plus proches, plus communs. Or, comme les frères Lumière
rendaient extraordinaires des situations ou des lieux les plus anodins par la
simple magie d’être mis en images, Judoka
procède exactement de la logique inverse. Ainsi le directeur du festival de
Cannes évoque Pierre Blanc de Décines ou Alain Lherbette de Givors et autres
très bons judokas de la région lyonnaise, à commencer par ceux de son club de
Saint Fons. Mais aucun n’a été champion du monde ou olympique et leurs noms ne
sont connus que des plus initiés aux alentours de la capitale des Gaules.
Pourtant, Thierry Frémaux les rend extraordinaires par leur volonté de se
consacrer totalement à leur discipline, par l’aura qu’ils dégagent à l’échelle
locale, et par leur amour de la transmission de leur savoir. Dans Judoka, ils deviennent aussi importants que
Jean-Luc Rougé, le premier français champion du monde de judo.
Exotique avec son vocabulaire japonais spécifique, érudit par ses recherches sur Jigoro Kano, fondateur du judo, ou les autres grands noms de la discipline, intimiste dans la plongée de ses souvenirs d’enfant et d’adolescent, Judoka est un cheminement qui intéressera ceux qui veulent comprendre pourquoi tous ceux ayant porté le judogi jusqu’à la fameuse ceinture noire continuent à se considérer comme « judoka » même après avoir arrêté depuis longtemps de fouler les tatamis, qu’ils aient pratiqué ou pas le plus célèbre et populaire des arts martiaux. Parce qu’après avoir été judoka, on est judoka.
Et pour prolonger, vous pouvez découvrir l'entretien exclusif que Thierry Frémaux m'a accordé pour Fild à propos de Judoka.
À très bientôt
Lionel Lacour
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire