samedi 13 septembre 2014

"Seconds" de J. Frankenheimer: la philosophie postmoderne à l'écran!

Bonjour à tous,

cette année, Marc Olry a encore frappé fort en distribuant cette pépite de 1966 pour sa société de distribution LOST qui porte décidément bien son nom puisqu'il propose de remettre à l'écran des œuvres ayant disparu de notre paysage de spectateurs non pour leur piètre qualité mais parce que l'accueil initial des films a parfois conduit à ne pas conserver ou entretenir les copies. Seconds est donc de ce tonneau là. Une œuvre oublié d'un cinéaste connu pour des films d'action, et qui allait réaliser un film hallucinant d'audace à la fois esthétique, de traitement et surtout de sujet.
Pour tous ceux qui n'ont pas encore vu ce film, je révélerai quelques informations qui pourraient vous gâcher le plaisir de la découverte. Je vous propose donc une analyse en deux points où seul le premier pourra être lu par les spectateurs qui n'ont pas encore la chance d'avoir vu ce film.

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jeudi 11 septembre 2014

"3 cœurs", un mélodrame anachronique

Bonjour à tous,

Avec 3 cœurs, qui sortira en France le 17 septembre prochain, Benoît Jacquot réalise un nouveau film sur une trame amoureuse dramatique avec un casting top niveau avec Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni et la grande Catherine Deneuve. Coproduction Rhône-Alpes Cinéma, l'action se partage d'abord entre Valence et Paris pour se concentrer sur Valence, et, hors champ en quelque sorte, les USA.
Thriller mélodramatique, Jacquot insiste sur le rôle de la musique soulignant, ou plutôt surlignant les moments de tension qui ne manquent pas. Pour résumer, Marc (Benoît Poelvoorde) erre un soir à Valence pour avoir manqué son train. Il rencontre Sylvie (Charlotte Gainsbourg) et tous deux tombent follement amoureux. Après une nuit dont on ne saura rien, ils se séparent sur le quai d'une gare, se donnent rendez-vous à Paris sans connaître ni leur nom ni se donner leur téléphone. Ce rendez-vous n'aboutit pas - je préserve ici le scénario sur les raisons de cet échec - et Marc retourne à Valence. Il n'y retrouve par Sylvie mais Sophie (Chiara Mastroianni) dont il tombe amoureux. Mais Sylvie est la sœur de Sophie. Le spectateur le sait, mais aucun des trois protagonistes ne sait qui est le troisième larron. Cette base scénaristique est originale au cinéma mais comme le dit Benoît Jacquot, elle est assez proche d'une trame dramatique d'opéra, et, quoiqu'il s'en défende, d'un drame antique. Et c'est là que l'anachronisme s'invite dans le traitement du film...

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mercredi 10 septembre 2014

Festival Lumière 2014: Edgar Morin, un anthropologue du cinéma

Bonjour à tous, 

Le 15 octobre 2014, à 19h00 et à la Villa Lumière, le Festival Lumière proposera le documentaire Edgar Morin, chronique d'un regard de Céline Gailleurd et de Olivier Bohler (achat des places en ligne sur www.festival-lumiere.org). Edgar Morin s'est en effet distingué sur sa réflexion sur le cinéma non en tant qu'art mais en tant que phénomène sociologique dans plusieurs livres. Dans son premier consacré à ce sujet, en définissant comme « essai d’anthropologie » dans une des préfaces des nombreuses éditions de son livre Le cinéma ou l’homme imaginaire[1], Edgar Morin place d’emblée le lecteur comme étant également spectateur de cinéma. Il s’adressa donc à lui pour lui expliquer son rapport au cinéma.
Morin insiste en fait sur plusieurs points pouvant expliquer le succès du cinématographe et du cinéma. Pour lui, l’attrait du public n’était pas dans le fait de voir l’arrivée du train mais de voir une image de l’arrivée du train, pas le réel mais l’image du réel.[2] Son explication est multiple et commence tout d’abord par le fait que l’image n’est qu’un double de l’homme, ce qui selon lui, constitue le seul grand mythe humain universel.[3]
« Autre et supérieur, le double détient la force magique. Il se dissocie de l’Homme qui dort pour aller vivre la vie littéralement sur-réelle des rêves. »[4]

vendredi 5 septembre 2014

"Bon rétablissement" de Jean Becker: le temps qui passe...

Bonjour à tous

Le dernier film de Jean Becker sortira en France le 17 septembre 2014. 5ème collaboration avec Rhône-Alpes Cinéma, ce film bénéficie d'un casting très hétéroclite, avec des valeurs plus que confirmées (Gérard Lanvin et Jean-Pierre Darroussin), d'autres qui s'affirment (Fred Testot et Claudia Tagbo) et enfin certains qui viennent d'ailleurs (Maurane, Daniel Guichard et Anne-Sophie Lapix). Si le film Hippocrate propose un point de vue de l'hôpital du côté des médecins, le film de Becker se place lui de celui de l'hospitalisé. Et consciemment, et inconsciemment aussi, Becker raconte plus un film sur le temps qui passe... pas toujours bien d'ailleurs, ce que le titre du film évoque d'ailleurs de fait: Bon rétablissement indique implicitement une notion de temps.