mardi 2 septembre 2014

"Lucie Aubrac" pour les 70 ans de la libération de Lyon

Bonjour à tous

À l'occasion des 70 ans de la libération de Lyon, l'Institut Lumière propose le jeudi 4 septembre à 20h30 à la salle du Hangar une projection exceptionnelle de Lucie Aubrac, le film de Claude Berri réalisé en 1996 et co-produit par Rhône-Alpes Cinéma.

Ce film fut l'occasion de redécouvrir cette histoire d'amour entre Lucie et celui qu'elle allait épouser, Raymond Aubrac. Entièrement tourné à Lyon avec une qualité de reconstitution très minutieuse, le film a permis de découvrir cette géographie de la capitale des Gaules et de la Résistance, mettant en scène les incroyables solutions trouvées pour échapper à la Gestapo ou pour faire s'évader des prisonniers de Klaus Barbie. Les spectateurs retrouveront la prison Montluc où fut emprisonné Jean Moulin, mais aussi la place des Terreaux, la Montée de l’Observance, le quartier de la Préfecture, le Parc de la Tête d’Or et d'autres lieux fréquentés par les Résistants. La qualité de la reconstitution passe également par la possibilité qui fut offerte d'utiliser du matériel d'origine et conservé comme par exemple les tramways, conduits par de véritables conducteurs des transports en commun... de 1996! Même la ficelle montant vers la Cx Rousse est bien de Lyon. Mais la ligne n'existant plus, c'est celle montant sur l'autre colline, celle de Fourvière, qui fut utilisée dans le film, petite entorse à la vérité. 

Si Simone Signoret, (qui fut véritablement l'élève de Lucie Aubrac!) avait incarné Mathilde, sorte d'alter ego de Lucie dans L'armée des ombres, c'est Carole Bouquet qui interpréta le rôle de la résistante lyonnaise. 
Réalisé par Claude Berri que la période a forcément marqué de par le fait qu'il dut se cacher pendant la guerre en tant que juif (cela donna Le vieil homme et l'enfant, film autobiographique) le film permet de retrouver derrière cette histoire romanesque la grande Histoire et ses personnages qui constituent aujourd'hui encore des références pour la République, à commencer par Jean Moulin incarné par Patrice Chéreau. 

La projection de ce film permettra bien sûr de revenir sur cette histoire majeure de cette période qui a vu Raymond Aubrac, joué par Daniel Auteuil, arrêté à Caluire le 21 juin 1943 ainsi que Jean Moulin.  
Jean-Dominique Durant, historien et adjoint au Maire de Lyon, accompagnera alors la séance, permettant de revenir sur le destin incroyable de cette femme qui devint une figure essentielle de la Résistance en France et qui sut transmettre jusqu'à son dernier souffle en 2007 la mémoire de cette période aux plus jeunes, témoignant dans les écoles, collèges et lycées de France de ce que fut son engagement.
La soirée sera précédée d’images d’archives tournées lors de la libération de Lyon.

Lucie Aubrac, Claude Berri, 1996
jeudi 4 septembre, 20h30 , Institut Lumière - Salle du Hangar, 25 rue du Premier Film, Lyon 8ème
Réservations:
téléphone: 04 78 78 18 95
ou par internet: www.institut-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

lundi 1 septembre 2014

"Save film": pour sauver les films en 35 mm

Bonjour à tous,

l'an dernier, lors du Festival Lumière qui honorait Quentin Tarantino, une cérémonie venait célébrer le format "pellicule" en enterrant une boîte contenant un film dans le format initial du cinéma, et ce avec un projecteur 35 mm.
Loin de vouloir mettre fin à ce format, l'idée était bien de permettre symboliquement qu'une trace de la pellicule puisse subsister, en se projetant dans le futur, imaginant que des archéologues des prochains siècles découvrent ce trésor et rappellent aux gens que le cinéma fut d'abord numérique.

Une organisation se bat aujourd'hui pour que le format pellicule soit préservé et lance une pétition en ce sens. De nombreux artistes, de nombreuses institutions sont aujourd'hui signataires de cette pétition que vous pouvez rejoindre sur ce site:
savefilm.org

Si vous hésitez, voici quelques arguments:
Certains envisagent la disparition totale du celluloïd pour n'avoir recours qu'à l'image numérique. Si ce support offre bien des avantages, à la fois techniques, qualitatifs mais aussi de facilité d'exploitation pour les salles, il faut reconnaître aussi que le charme peut-être suranné de la pellicule n'est pas le seul intérêt de ce format.

Oui le bruit des bobines passant dans le projecteur peut troubler les plus jeunes quand il manque aux cinéphiles ayant séjourné tant de temps dans les petites salles. Oui la qualité des films se réduit à chaque projection, les films risquant les poussières, griffures, cassures et autres détériorations inhérentes à un fonctionnement mécanique, mais qui constituent pour les amoureux du cinéma la preuve que le film vit, circule. Mais ceux qui soutiennent la pellicule ne sont pas non plus des simples nostalgiques qui n'apprécieraient un film projeté que s'il était couvert de scotch. Indéniablement, ils savent apprécier la restauration, souvent onéreuse, des copies et voit dans le numérique cette possibilité de rendre à certaines œuvres une qualité originelle perdue: lumière, couleurs, contraste mais aussi son.

Ce qu'offre le film pellicule aux spectateurs est déjà l'idée du cinéma: ce sont des photographies qui projetées par la lumière au rythme de 24 images par secondes créent l'illusion du mouvement. Avec le numérique, cette idée de la photographie disparaît. Avec la pellicule, c'est donc le lien direct entre la modernité (n'importe quel film, y compris avec effets spéciaux numériques peut être tiré sur pellicule) et les origines du cinéma.
L'autre qualité de la pellicule est, aujourd'hui du moins, son caractère universel. Quand un projecteur numérique nécessite un air frais en cabine, il empêche les pays du Sud au développement tout relatif d'accéder aux films récents qui n'existeraient que sous format DCP, c'est-à-dire numérique. Cet art populaire serait alors impossible à voir dans ces pays.
Le format pellicule offre encore un lien entre le projectionniste et le film. Il doit être présent en cabine, il connaît les films qu'il présente aux spectateurs. Il n'est pas seulement un "envoyeur de film", il est un technicien qui réfléchit au format de projection, veille à ce que le cinémascope soit bien respecté, que le point soit fait, que le son soit assez fort. Il est un passeur d'image à sa manière et presque autant que le programmateur. Avec le numérique, on peut envoyer 10 films en même temps, parfois le même dans plusieurs salles, sans se soucier du point et du son puisque tout est réglé.
Le format pellicule peut s'altérer, mais il peut être restauré malgré la dégradation. On peut reconstituer un film à partir de plusieurs copies altérées. Cet avantage est énorme face à une copie numérique qui est aujourd'hui irrécupérable une fois altérée ou corrompue.
Le format pellicule, quoiqu'en disent certains, offre un grain et une épaisseur à l'image que le numérique ne permet pas encore. Ceci vaut bien sûr pour les films classiques, ceux tournés avec des caméras traditionnelles. Et si pour le Noir et Blanc, cela est moins vrai, les films couleur restaurés souffrent plu souvent de ces défauts.
Enfin, et c'est peut-être l'essentiel, le support du film a été imposé au réalisateur pendant longtemps puisque le numérique n'est arrivé que récemment dans l'industrie cinématographique. Il n'empêche que l'œuvre a été pensée en fonction de la nature du support. Si le numérique est une solution pratique et qualitative pour pouvoir diffuser le film, il ne peut se substituer définitivement au support initial. Est-ce qu'un restaurateur d'un tableau de Van Gogh s'amuserait à changer la toile parce qu'il y en a désormais de meilleure qualité? Qui oserait changer les panneaux de bois de La Joconde sous prétexte qu'ils ne sont pas les meilleurs supports pour cette œuvre? Copier, oui, restaurer, oui, s'approcher le plus possible de la qualité originelle, cent fois oui, mais pas en éliminant le support initial.

Les critiques à ce dernier argument sont connues. Le film n'est pas un tableau. Ce dernier est unique quand le film est répliqué. Ne dit-on pas une copie? Vrai à ceci près. Si l'œuvre cinématographique se diffuse auprès des spectateurs par des copies, celles-ci sont identiques à la matrice. L'œuvre s'est faite sur une pellicule et sera projetée sur pellicule. Elle est pensée ainsi. Ce qui fait qu'améliorer les films par les apports numériques posent de vrais soucis esthétiques. Ainsi, le Blu Ray de La planète des singes de 1968 voyait l'effet spécial final dans lequel la statue de la Liberté était ensablée se transformer en un vulgaire collage sur pellicule. Cette restauration non réfléchie est certes corrigeable et ne vient pas rejeter le numérique. Mais elle montre combien les réalisateurs et leurs techniciens travaillaient en fonction du support dont ils disposaient pour que les effets spéciaux soient les plus crédibles.

Vous voulez voir qui souhaite sauver le format 35mm, pas contre le numérique mais pour le respect du cinéma ? Consultez le site www.savefilm.org

À très bientôt
Lionel Lacour

dimanche 31 août 2014

"Les combattants": les angoisses de la jeunesse à l'écran

 Bonjour à tous,

Très remarqué lors du Festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs en 2014, le film Les combattants de Thomas Cailley a été extrêmement bien accueilli par la critique et les festivaliers. Sa sortie au mois d'Août était attendue mais pouvait ne pas rencontrer le succès public. Il n'en est rien et il fait partie des bonnes surprises, même si annoncée, du cinéma français cet été quand tant de blockbusters américains ont pu décevoir.




mercredi 27 août 2014

Faye Dunaway au Festival Lumière !





Bonjour à tous,

Et non, ce ne sera pas Brigitte Bardot qui sera honorée à la soirée d'ouverture du Festival Lumière le lundi 13 octobre 2014 à la Halle Tony Garnier mais la grande actrice américaine Faye Dunaway, qui fut Bonnie avant Brigitte. En revanche, il y aura bien la projection du film Bonnie and Clyde d'Arthur Penn devant encore à n'en pas douter, un parterre spectaculaire de ce que le cinéma peut offrir de réalisateurs et réalisatrices, d'acteurs et d'actrices et de tous ceux et celles qui animent le cinéma.

Bande Annonce:

Ceux qui avaient acheté leur place dès juin après la révélation du préprogramme ont eu raison. En effet, les années précédentes, la soirée d'ouverture réservait toujours un film surprise et forcément un chef-d'œuvre. Mais l'édition 2013 semble avoir véritablement marqué un tournant pour ce festival exceptionnel. En effet, l'ouverture avait célébré le grand Jean-Paul Belmondo pour une projection du Singe en hiver. Cette soirée mémorable avait ému les presque 5000 spectateurs, notamment lorsque Quentin Tarantino rendit un hommage vibrant à l'idole française.


Ainsi, alors que les années précédentes les places pour cette soirée finissaient de se vendre courant août, elles furent toutes vendues avant même que le mois de juillet ne commence, comme si les spectateurs du Festival avait compris que désormais, cette soirée spéciale ne serait plus seulement une soirée d'ouverture. La nouvelle officielle de ce jour leur a donné manifestement raison.

Avec Faye Dunaway, c'est le Nouvel Hollywood et ses nouveaux mythes qui s'invitent au Festival Lumière. Arthur Penn, Warren Beatty et donc Faye Dunaway, actrice d'une grande sophistication, à la beauté moderne, loin de celle des actrices du cinéma classique.
Avec Faye Dunaway, c'est aussi toute une filmographie qui revient en mémoire. Bien sûr L'affaire Thomas Crown avec le grand Steve McQueen, mais encore Chinatown, Network ou encore Les trois jours du condor et plus tard Barfly et Arizona dream, encore du cinéma nouveau!

Plus rare aujourd'hui dans les productions hollywoodiennes, Faye Dunaway reste pour tous les cinéphiles une véritable icône ayant évidemment et plus que jamais sa place dans un festival comme celui de Lyon, célébrant le cinéma classique et ceux qui ont participé à faire du 7ème art un art majeur.

Et comme pour faire un lien avec la soirée d'ouverture 2013, la projection de Bonnie and Clyde est une formidable transition avec Jean-Paul Belmondo puisqu'Arthur Penn rendait ouvertement hommage à celui qui allait incarner la Nouvelle Vague aux USA dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard.

Vivement le 13 octobre!

À très bientôt
Lionel Lacour