Avec Trintignant par Trintignant, Lucie Cariès réalise un documentaire révélant toute la délicatesse d’un acteur dont elle révèle aussi, non pas une part sombre, mais la complexité de celui qui fêtera ses 91 ans le 11 décembre prochain.
Pas de voix off hormis celle de Jean-Louis
Trintignant qui est le seul témoin invité à parler de lui, accompagné
d’innombrables archives. La réalisatrice construit son documentaire de manière
à la fois chronologique mais également de manière thématique, des tous débuts
de la carrière de l’acteur à son dernier film Amour, intégrant la citation de Jacques Prévert lors de la remise
de la Palme d’Or à Michael Haneke.
Audacieux dans la forme, le documentaire de Lucie
Cariès est tout sauf une hagiographie mais bien un regard sur ce qu’est un
acteur de la dimension de Trintignant, aîné de la génération d’acteurs des
Delon et Belmondo. Ecartelé entre ses doutes, ses névroses, ses malheurs, son
soi réel et l’image qu’il renvoie de lui. Trintignant se révèle sans concession
à son égard et pas seulement maintenant qu’il s’est retiré du monde artistique.
La réalisatrice a su agréger des archives confirmant toute l’ambivalence de
celui qui pouvait être un père à la fois tendre et cruel, de celui qui s’est
découvert une passion pour la course automobile tout en étant un expert du poker.
Trintignant Finalement,
Trintignant par Trintignant est
presque un documentaire résume ce que devrait être un acteur : un artiste
qui sait quand et comment tricher, quitte à se faire saigner en s’enlevant les
croutes de ses plaies.
Trintignant par Trintignant (2021) de et en présence de Lucie Cariès
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