Bonjour à tous
Il est de bon ton de critiquer le cinéma dit « Blockbuster »
aujourd’hui. Mais Nicolas Billon, le réalisateur de ce documentaire
enthousiasmant, fait un travail enthousiasmant en nous rappelant à la fois les
origines de ces blockbusters (jusqu’à
l’étymologie), la diversité de ce type de films et son dévoiement depuis la surexploitation
des superhéros semblant supplanter ce qui pourrait presqu’être appelé un genre.
S’appuyant sur de vrais spécialistes (critiques de cinéma,
réalisateurs, universitaires), le documentaire égraine une filmographie riche
en œuvres qui ont marqué à la fois les spectateurs les ayant vus en salle mais
également l’histoire du cinéma. A commencer par le pionnier des films ayant été
considéré comme un blockbuster, Les dents
de la mer réalisé par celui qui allait devenir la référence absolue, Steven
Spielberg.
Ce que le documentaire de Nicolas Billon transmet est une réflexion sur ce qu’est le cinéma populaire, s’appuyant sur des
acteurs devenus des stars parce qu’ils incarnaient des héros de ce type de
films (Arnold Schwarzenegger, Tom Cruise etc.), et proposant de vraies thèmes
de société sur un traitement mêlant effets spéciaux parfois énormes et
minimalisme de l’intrigue. Ainsi en est-il des films de Paul Verhoeven ou de James
Cameron. Mais le réalisateur montre aussi combien ce cinéma touchait des publics variés, de part et d'autre de l'Atlantique, car le discours de ces films avait une portée universelle.
Le documentaire aborde aussi les techniques de réalisation
permettant de rendre de plus en plus spectaculaires des films étant avant tout
des grands spectacles familiaux – avec un focus sur Les Gremlins – ou pour un public plus âgé en recherche de
sensations fortes – ou on retrouve Spielberg avec Jurassic Park. Nicolas Billon montre que cette débauche d’effets
spéciaux correspondait aussi à la mutation technologique du cinéma faisant de
plus en plus appel à la numérisation de l’image permettant de produire des
images non réalisables autrement que par un traitement informatique. Pour le
meilleur comme le pire.
Pour tous ceux qui ont grandi avec ces blockbusters dans les
années 80 et 90, ce documentaire est une madeleine de Proust qui réhabilite
nombre de films parfois méprisés par la critique à leur sortie. Pour les plus
jeunes, ils découvriront combien les cinéastes pouvaient être imaginatifs,
créatifs et divers pour proposer des films dont les héros n’avaient pas forcément
des super pouvoirs et surtout, horreur absolue, étaient très genrés !
Casser la baraque – L’âge d’or du Blockbuster américain 1980 – 2000 (2021, 52 min)
de et en présence de Nicolas Billon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire