samedi 5 octobre 2013

Un documentaire sur René Clément: une avant première à la Villa Lumière

Bonjour à tous

Le Festival Lumière propose le Mardi 15 octobre à 19h et en avant-première le documentaire d'Alain Ferrari. Produit par Caïmans Production, ce documentaire brosse le portrait extrêmement sensible de René Clément, réalisateur au talent hélas trop souvent méprisé par des critiques devenus à leur tour cinéastes, se reconnaissant ensuite sous l'expression "Nouvelle Vague".





Jeux interdits (1952)
triomphe international
récompensé dans le monde entier
L'angle d'approche du documentaire est dans son titre: René Clément, témoin et poète. Car si la carrière de ce grand réalisateur est présentée dans un ordre chronologique classique, c'est bien la particularité de son cinéma qui est mise en avant. Sa manière de vouloir sans cesse surprendre ses spectateurs là où on ne l'attend pas. Quand Jean-Jacques Bernard, rédacteur en chef de Ciné+ Classic évoque René Clément, il parle du David Lean français, manière aussi de dire combien la France est certainement passée à côté d'un immense auteur.
Pourtant, son œuvre a de quoi faire rêver: La bataille du rail, Le père tranquille, Jeux interdits, Monsieur Ripois, Gervaise, Plein Soleil, Les félins, Paris brûle-t-il? sont autant de films qui ont enthousiasmé les spectateurs. Mais aussi les cinéastes en dehors de la France.

Hitchcock ou Orson Welles admiraient Clément, qui le lui rendait bien. Scorcese a permis la restauration du grand Plein soleil réalisé en 1959 (voir l'article Plein soleil: chef d'œuvre d'hier, source d'aujourd'hui).
Alain Ferrari part alors de cette réalité objective, celle d'un grand cinéaste français négligé par ses contemporains et oublié par les plus jeunes pour rappeler combien sa filmographie tient une place majeure dans le cinéma français. Loin d'être le simple technicien que lui reprochait Truffaut, il était tout en délicatesse pour ses mises en scène.
Découvreur de talents, comme Delon, touche à tout, aimé de ses comédiens, la partie poète va de soi au fur et à mesure des archives assemblées par Alain Ferrari. On y voit un homme meurtri par ses contempteurs, touché par sa volonté de faire chanter les locos, écartelé lors de la réalisation de la fresque Paris brûle-t-il? Alain Ferrari, à qui l'on doit de très nombreux documentaires aussi divers que Bosna! (co-réalisé avec Bernard Henri Levy en 1994) que Pagnol et compagnie en 2005, réussit alors à effacer les supposés défauts de René Clément, qui n'aurait pas le talent nécessaire pour émouvoir selon Truffaut. Il montre au contraire l'extrême sensibilité de ce cinéaste français.

Delon, Fonda
dans un autre film
au succès international
Les félins (1964)
Mais le volet "témoin" est tout aussi intéressant car Clément apparaît comme un transmetteur de mémoires. Celle de la Seconde guerre mondiale d'abord, avec de nombreux films évoquant cette période. Mais il est aussi le témoin de son époque, filmant la jeunesse, l'insouciance de ces Trente glorieuses, si françaises dans la terminologie, si occidentales dans la réalité. La dolce vita italienne se décline également dans un hexagone débarrassé de ses colonies et en quête d'émancipation pour des jeunes de plus en plus nombreux, tourné vers un avenir de moins en moins corseté par les traditions jugées archaïques.

En présence du réalisateur Alain Ferrari, ce documentaire vous donnera envie sans aucun doute de redécouvrir cet immense réalisateur qu'était René Clément.




Tarif des places: 3 €
Date de la projection: Mardi 15 octobre 2013 - 19h
Villa Lumière (salle 2 de l'Institut Lumière) 25 rue du Premier Film - Lyon
Réservation et informations: www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

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