mardi 17 janvier 2017

Alain Prost, invité d'honneur de Sport, Littérature et Cinéma 2017

Bonjour à tous.

Déjà la 4ème édition d'un jeune festival initié par le directeur de l'Institut Lumière et fou de sport, Thierry Frémaux. Depuis 2014, les amoureux de sport et/ou de cinéma peuvent se retrouver pour échanger leurs émotions collectives du jeudi soir au dimanche soir. Cette édition n'y déroge pas. Du jeudi 26 au dimanche 29 janvier 2017, se succéderont documentaires et films de fiction ayant pour sujet central ou périphérique le sport.
Au risque de se répéter, cinéma et sport, au sens contemporain du terme, apparaissent quasiment au même moment en occident. Ils
relèvent de la même dramaturgie, de la même fascination collective, du même besoin de projection et d'identification des spectateurs.

En ouverture, le documentaire When we were kings rendra hommage à Mohamed Ali, décédé en juin 2016. Ce documentaire de 1997 réalisé par Léon Gast fut récompensé de l'Oscar du meilleur documentaire. Et il faut voir et revoir ce chef-d'œuvre sur grand écran pour comprendre combien le boxeur de légende qu'était Ali était bien plus qu'un simple sportif. Plus que bien d'autres, il a transcendé son sport, par l'influence qu'il a exercé sur les Américains. Les Noirs bien sûr, mais au final, les Bancs aussi. Réalisé d'abord pour couvrir le "Woodstock noir" qui devait accompagné le fameux championnat du monde à Kinhasa, "The rumble in the jungle", entre Ali et Foreman en 1974, Léon Gast dut se rabattre sur le tournage des entraînements des deux compétiteurs car le combat fut reporté suite à la blessure du champion en titre, Foreman, et parce que les concerts promis se firent plus rares que prévus. Complétées par des images d'archives remontant aux débuts de la carrière de Mohamed Ali du temps où il s'appelait encore Cassius Clay, When we were kings permet de comprendre aussi l'environnement et social et racial qui existait dans les États-Unis des années 1960. Témoignage fantastique, le documentaire retransmet la puissance des combats, dont celui qui fit de Ali l'égal d'un héros biblique, renversant la montagne de muscle qu'était Foreman.

Mais le festival ne serait pas ce festival s'il n'y avait pas la venue d'un champion en chair et en os. Chaque année, c'est une légende du sport qui est venue honorer Lyon et l'Institut Lumière de sa présence. Eddy Merckx en 2014, Jean-Claude Killy en 2015, Bernard Hinault en 2016. Et c'est encore un champion d'une discipline de course qui sera présent le vendredi 27 janvier au soir: Alain Prost "Le professeur", 4 fois champion du monde de Formule 1. Son palmarès reste encore une référence dans le monde de l'automobile. Mais sa rivalité avec une autre légende,  le Brésilien Ayrton Senna, reste à tout jamais dans les mémoires de ceux qui pouvaient suivre les courses juste pour savoir ce qui allait se passer entre les deux champions. Il viendra à l'occasion de la projection du documentaire de Roman Polanski et Franck Simon Week-end of a champion, Oscar du meilleur documentaire en 1997, documentaire portant sur un autre champion de Formule 1, Jackie Stewart, 40 ans après sa victoire au Grand Prix de Monaco. Ce sont alors ces quarante années de la plus grande des compétitions automobiles qui sont racontées avec l'humour du champion écossais.

Rarissime sera aussi la journée tout entière consacrée au sport dans l'Allemagne nazie. En effet le samedi 28 janvier, cela commence dès 10h45 avec la projection du documentaire Les champions d'Hitler de Jean-Christophe Rosé et Benoît Heimermann, réalisé en 2016. Le spectateur y verra toutes les contradictions d'Hitler dans son approche du sport, sa compréhension même de l'idée de compétition et sa volonté d'imposer une race pure d'Aryens.
L'après-midi, à 14h45, le documentaire restauré Les dieux du stade - 1ère Partie Fête des peuples,réalisé par Leni Riefenstahl sera projeté en Avant-Première mondiale et présenté par Benoît Heimermann. Film officiel des JO de Berlin en 1936, Riefenstahl qui avait déjà réalisé en 1935 Le triomphe de la volonté, documentaire à la gloire du régime nazi, Les dieux du stade permettent de voir comment l'idéal esthétique et racial sont mis en scène par une jeune réalisatrice qui s'est toujours défendue d'être une cinéaste nazie quand son œuvre plaide évidemment contre elle.

Le reste du programme satisfera tous les amateurs de sport, de littérature et de cinéma avec comme depuis la première édition, un colloque le vendredi 26 janvier avec l'intervention de nombreux journalistes, historiens et documentaristes spécialistes de ces rapports entre le sport et ceux qui le racontent soit dans des livres, soit dans des films. Mais ce sont aussi d'autres films et documentaires avec en clôture, à 17h30, le film Le meilleur de Barry Levinson, réalisé en 1984 et dans lequel Robert Redford interprète un joueur de Base-Ball dont l'histoire se déroule dans les années 1930 et pour lequel les compétences dans les règles de ce jeu tellement américain sont strictement inutiles.
Parce que le sport est comme l'art contemporain: pas besoin de comprendre ce qui se passe sous nos yeux pour percevoir l'émotion et la dramaturgie qui se joue devant soi.

Très bon festival Sport Littérature et Cinéma
Lionel Lacour


Programme et réservations des places sur
www.institut-lumiere.org
Institut Lumière - Rue du Premier Film
Lyon 



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