Bonjour à tous
Après le documentaire sur l'histoire de l'animation française, le festival Lumière programme le dimanche 17 octobre un autre documentaire sur cet autre cinéma que représentent les dessins animés. Dans Cartoon bannis, Michel Lerokourez évoque la production américaine des courts métrages qui ont fait la réputation du savoir faire américain.
Rappelant l'origine française de l'animation, le documentariste montre combien le cinéma américain et les studios hollywoodiens ont compris tout l'intérêt de ce genre cinématographique pour des spectateurs avides de spectacles originaux, courts et en préambule des longs métrages.
Les moins jeunes se feront alors un plaisir de redécouvrir à la fois des personnages mythiques comme Felix le chat, Betty Boop ou Woody Wood Pecker, mais également des noms qui étaient synonymes de dessins-animés, de Walt Disney à Walter Lanz en passant par la doublette Hanna et Barbera.
Ce que Michel Lerokourez met cependant en avant, au-delà de cette myriade de créateurs et producteurs de "cartoons", c'est que certains d'entre eux reprenaient les clichés racistes ou antisémites de l'époque. Les noirs caricaturés et réduits souvent à des pratiques cannibales ont peuplé l'imaginaire des Américains. Le plus intéressant est pourtant ce que rappelle le réalisateur. En effet, certains de ces cartoons ont été jugés rapidement comme racistes, surtout dans l'immédiate après seconde guerre mondiale. Si bien que certains d'entre eux ont dû être corrigés, amputés voire simplement supprimés du catalogue du studio.
Cette recherche en traces racistes sous toutes ses formes continue aujourd'hui comme le rappelle Michel Lerokourez, notamment dans les films Disney de longs métrages. Mais le spectateur comprend rapidement que le procès en racisme anti-asiatique pour les chats siamois de La belle et le clochard relève d'une accusation bien ridicule contrairement à la représentation des noirs avec un os dans les cheveux des multiples cartoons, quelques soient les studio de production.
Le documentaire balaye dont les diverses thématiques couvertes par les réalisateurs de cartoons jusqu'à la fin des années 1940 y compris la propagande anti-nazie et nippone, faisant aujourd'hui débat et étant frappés de bannissement de la part des grand studios mais aussi des chaînes de télévision. Plus que jamais, Michel Lerokourez rappelle que le cinéma d'animation s'adresse aux adultes autant qu'aux enfants et qu'il peut être tout autant subversif que porteur de clichés, pour le meilleur comme pour le pire. S'inscrivant dans une période de l'histoire dont certains aspects sont aujourd'hui condamnés, les cartoons n'en demeurent pas moins le témoignage des années 20 aux années 40, témoignage tant de la société américaine que du foisonnement créatif hollywoodien.
DIMANCHE 17 OCTOBRE - 14H15 - Institut Lumière Salle 2
Cartoon Bannis de Michel Lerokourez (1h01)
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