vendredi 20 juin 2014

2ème Marché du film Classique: pas si classique que ça!

Bonjour à tous,

l'an dernier a été inauguré au Festival Lumière la première édition du Marché du Film Classique (MFC). J'avais à ce propos évoqué tout l'intérêt de ce Marché:

(http://cinesium.blogspot.fr/2013/06/un-marche-du-film-classique-pour-le.html)

La 2ème édition se déroulera donc pendant le 6ème Festival Lumière, du Mercredi 15 au Vendredi 17 octobre 2014. Ce rendez-vous va, à n'en pas douter, devenir un moment incontournable pour parler de l'économie du cinéma patrimonial ou classique. Mais il va surtout être un moment d'échanges entre les différents acteurs de ce marché dans lesquels se trouvent à la fois Majors comme la Warner, indépendants assez puissants comme Wild Side et petits distributeurs relevant presque davantage de la passion de distribuer des films classiques que de celle de l'enrichissement frénétique comme Lost Distribution.

Les conférences et tables rondes organisées lors du MFC, les temps de rencontre entre les professionnels de l'image, de ceux gérant les droits (distributeurs) et ceux voulant projeter ou diffuser les images deviennent d'autant plus important que l'image cinéma devient un enjeu de plus en plus important du fait du développement exponentiel de la puissance des débits internet (fibre, ADSL ou 4G) et des machines traitant les images.

Si posséder un banc de montage numérique coûtait hier un bras aux entreprises, la démocratisation des ordinateurs surpuissants et le développement de logiciels de montage toujours plus performants ont permis aujourd'hui à bon nombre d'entreprises, voire de particuliers, de recourir à des extraits de films pour les utiliser, parfois commercialement, avec toute la facilité que la technologie permet désormais, sans toujours penser aux ayant-droits.
De même, les téléchargements de films sur des sites légaux ou via des plateformes moins scrupuleuses se multiplient, et ce en qualité de plus en plus élevée. Si hier le Divx régnait chez les internautes pirates, la HD n'est désormais plus un obstacle au transfert numérique de fichiers, malgré le volume que peut représenter un long métrage à la qualité Blu Ray.

La pertinence du MFC l'an dernier n'a pas disparu cette année, bien au contraire. L'arrivée sur le marché français de Netflix permettant de voir des films en continu et en ultra HD (!), la stratégie de certains distributeurs de ne plus forcément sortir leurs films en salle, comme ce fut le cas pour Welcome to New York d'Abel Ferrara ont encore accéléré la nécessité de redéfinir l'économie du cinéma. Le plus curieux étant que les affres du cinéma dit classique (consommation pas toujours légale de films sur le net) deviennent de plus en plus ceux des producteurs et distributeurs de films d'actualité: mêmes enjeux, mêmes stratégies à définir.

Ainsi, comme se plaît à le dire Thierry Frémaux, directeur du Festival Lumière, il n'y a pas de "vieux" films comme il n'y a pas de "vieux" Shakespeare. Le développement du numérique a réussi ce tour de force que de donner aux distributeurs des films d'aujourd'hui les mêmes objectifs que ceux des films d'hier:
- maintenir la qualité de la copie
- toucher son public cible
- promouvoir ses films sur tous les supports (en salle ou sur plateforme VOD)
- éviter le piratage

Les enjeux ne sont pas forcément de même ampleur du point de vue économique mais la survie de ces distributeurs dépend d'une même stratégie: défendre ses droits pour toucher ses spectateurs sur des modes légaux de consommation. Si bien que le Marché du Film Classique pourrait finalement vite être rebaptisé le Marché Classique du Film!

À bientôt
Lionel Lacour





jeudi 19 juin 2014

Festival Lumière 2014: Almodovar, enfin Lumière!

Bonjour à tous,

depuis la création du Prix Lumière, un nom était régulièrement cité pour succéder au premier récipiendaire Clint Eastwood. Quel autre cinéaste européen pouvait prétendre à ce point à recevoir ce désormais prix de prestige. Bien sûr, Ken Loach le britannique était légitime; évidemment Gérard Depardieu avait la carrure pour en être lauréat; Milos Forman bien qu'Européen était devenu un cinéaste américain à qui la remise du prix ne souffrait d'aucune contestation possible.
Mais Almodovar? Ou plutôt: ALMODOVAR!

Quand à la fin de la longue présentation de l'édition 2014 du Festival Lumière (13 - 19 octobre 2014), Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière et du Festival Lumière, présenta un teaser devant révéler le lauréat 2014, le souffle de la salle comble du Hangar se transforma presque en une tornade d'applaudissements!
Tarantino en 2013. Quel cinéaste allait pouvoir ravir à ce point cinéphiles pointus et en même temps satisfaire ceux qui aiment le cinéma plus populaire tout en faisant de cette future 6ème édition un festival à la hauteur de la précédente, qui, il faut bien le dire, fut absolument éblouissante?

ALMODOVAR donc! Avec lui, c'est une nouvelle cinéphilie que le festival Lumière va aborder. Avec lui, ce sont de nouveaux invités du monde du cinéma qui viendront côtoyer ceux devenus déjà des habitués de la capitale des Gaules. Avec lui, ce sont de nouveaux spectateurs, issus de la communauté espagnole si importante dans la région lyonnaise avec un rayonnement à l'image du nombre d'associations hispaniques qui existent dans le Grand Lyon.


Satisfaire le grand public et les puristes. Voilà la promesse que le Prix Lumière a régulièrement tenu. Voici la promesse encore concrétisée.

Et le public pourra donc (re)découvrir cette production à la fois personnelle et grand public que celle du réalisateur espagnol, lui qui est entouré d'acteurs fétiches, Penelope Cruz et Antonio Banderas pour ne citer que les plus célèbres et glamour, les plus internationaux aussi.
Mais la programmation ne s'arrêtera pas là: hommages, rétrospectives et redécouvertes seront, comme d'habitude à l'affiche: Claude Sautet et Franck Capra seront revisités, un certain Bob Robertson (alias Sergio Leone) verra son premier western présenté en copie restaurée (Pour une poignée de dollars).
Des hommages variés permettront d'aller de Coluche l'acteur à Ida Lupino la réalisatrice!

La musique de films ne manquera pas à l'appel. Michel Legrand, qui n'a pas composé que pour Jacques Demy, viendra pour un moment qu'on imagine déjà magique. Plus étonnant sera la venue de Catherine Frot pour une improvisation autour de chansons de Bobby Lapointe ou de Georges Brassens à l'Institut Lumière.

Le cinéma populaire sera toujours et encore au centre de la programmation, à côté de films plus pointus. Ted Kotcheff, réalisateur de Rambo sera invité pour une rétrospective inattendue. La désormais attendue nuit de la Halle Tony Garnier sera consacrée à l'intégrale Alien, soit 4 films à avoir peur autour d'une grosse bêbête!

La programmation définitive n'arrivera pas avant fin septembre, les films des soirées spéciales seront toujours révélées au dernier moment, des master class et des documentaires feront le bonheur des cinéphiles, les noms des invités de renom arriveront au goutte à goutte pour la plus grande joie des festivaliers.

Alors réservez dès à présents vos dates: 13 au 19 octobre 2014, soirée d'ouverture (programmation mystère) en vente dès aujourd'hui sur le site du festival:
www.festival-lumiere.org

À très bientôt
Lionel Lacour

jeudi 12 juin 2014

Sissi impératrice: et si on parlait de l'Autriche?

Bonjour à tous,

Qui n'a pas rêvé enfant devant la saga des "Sissi" qui allait faire de la jeune Romy Schneider une star mondiale?

Mais ce film qui plonge le spectateur dans l'empire autrichien du XIXème siècle en raconte certainement plus sur le besoin de ce pays de ne pas être oublié.

En centrant l'histoire de cet épisode sur le Compromis austro-hongrois, le réalisateur montrait aussi et surtout que les dirigeants autrichiens savaient s'ouvrir aux autres peuples européens, non par la force, mais par désir de paix.

Découvrez l'analyse de la dernière séquence de ce film précédée par une mise en contexte de sa production:


À bientôt
Lionel Lacour

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La marseillaise
Les camarades
Le prisonnier de Zenda

lundi 9 juin 2014

"Le prisonnier de Zenda" de Richard Thorpe: le XIXème siècle européen vu pendant la guerre froide

Bonjour à tous

en 1952, Richard Thorpe réalisait un remake du Prisonnier de Zenda. Sa version, en technicolor reprenait certes la version initiale des années 1930. Mais Thorpe apportait quelques éléments supplémentaires:
- Stewart Granger était un dandy parfait et une mégastar
- le point de vue sur une Europe de l'Est du XIXème s. ne passait pas l'épreuve de la comparaison avec celle de 1952, inféodée à l'URSS.

Pour en savoir un peu plus, je vous propose de visionner cette analyse du film:


À bientôt
Lionel Lacour

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Sissi impératrice
Les camarades
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