lundi 29 décembre 2014

West Side Story à l'Auditorium de Lyon en ciné concert: un film classique d'actualité

Ciné-concerts West Side Story à l'Auditorium de LyonBonjour à tous

en cette fin d'année, beaucoup de propositions culturelles s'offrent aux Lyonnais. Celle de l'Institut Lumière est particulièrement exaltante car elle ne s'inscrit pas comme un coup mais bien dans la lignée de plusieurs traditions.

D'abord la promotion du cinéma dit classique. Et à ce titre, la projection du chef-d'œuvre de Robert Wise et Jerome Robbins West side story répond à ce cas de figure.

Ensuite, le soutien au cinéma populaire. Car le cinéma n'est pas que celui vu par quelques cinéphiles mais bien partagé par des millions de spectateurs. Avec West side story, c'est bien le cinéma populaire qui est mis en avant et qui prouve, comme l'aime si bien Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière, que le cinéma qui touche les masses peut aussi être exigeant et proposer de véritables œuvres d'auteur.

Encore, la croisée des arts. En proposant un ciné concert, l'Institut Lumière poursuit ce qu'il propose depuis des années, avant même les projections spéciales du festival Lumière. Et quoi de mieux que de redécouvrir la partition de Leonard Bernstein jouée en direct par un orchestre symphonique tandis que les images hollywoodiennes viennent se projeter sur un écran géant. De telles projections permettent de démocratiser l'idée même que d'aller à un concert de musique classique avec des tarifs qui peuvent être élevés encore pour certaines places mais qui débutent malgré tout au tarif de 16 € avec une projection précédée d'un autre spectacle. Quiconque étant allé à l'Auditorium Maurice Ravel sait combien la qualité d'écoute et de projection de la salle permet de profiter au mieux du spectacle, même pour les places les moins onéreuses.

Enfin, le rendez-vous avec l'actualité. Car la projection de West side story s'inscrit à la fois dans un cycle sur la production américaine mais le thème du film est d'un contemporanéité assez singulière, que ce soit avec les événements entre la police américaine et la communauté noire des ces derniers mois, ou avec la marginalisation de certains groupes en France pouvant se sentir rejetés et pas seulement économiquement.

La chanson "America" résume à ce titre assez bien ce qui pouvait se passer aux USA dans les années 1950 - 1960 et qui peut se retrouver en France dans nos banlieues. Les femmes du film veulent s'émanciper de leur culture malgré les contraintes culturelles et religieuses qui pèsent sur elles. Les hommes au contraire rejettent un modèle qui a pu les faire rêver mais qui n'a jamais su ou pu les intégrer, faisant d'eux des victimes (volontaires ou pas) de racisme ou de xénophobie. 
Mieux, le discours des adversaires de Nardo, chantent à qui veut l'entendre que la société est malade de ne pas savoir que faire de ces jeunes qui sont à la fois abandonnés, méprisés et excusés quoi qu'ils fassent. 

Une société ne sachant que faire de sa jeunesse, vivant en bandes s'affrontant, occupant des emplois sous qualifiés, animés par la violence, le rejet des autres communautés et la haine des forces de police. Cela ne rappelle donc rien?

Alors pour voir, revoir ou faire connaître ce film à qui ne l'aurait jamais vu, la liste des séances (entre le 31 décembre 2014 et le 2 janvier 2015) est sur le site de l'Auditorium de Lyon.

À très bientôt
Lionel Lacour



mercredi 24 décembre 2014

Le petit Papa Noël français remercie le cinéma !

Bonjour à tous,

vous la connaissez tous. Cette chanson de Tino Rossi sera encore indétrônable cette année et ce comme depuis près de 70 ans. Mais il faut rappeler qu'elle est issue d'un film de Richard Pottier "Destins" en 1946. Mais elle fut créée en 1944 à Marseille par Lemercier. Un enfant priait pour le retour de son père, prisonnier en Allemagne. La version que vous pourrez entendre ci-dessous est donc celle du film, et elle est légèrement différente (orchestration, nombre de couplets) de celle qui sera ensuite exploitée commercialement et qui sera reprise par de très nombreux artistes.

Si la chanson évoque un personnage clairement identifié, celui-ci n'apparaît pas à l'écran tandis que la crèche est-elle bien présente.

Enfin, il est assez rare de voir des chansons connues par un film français (même si elle a été créée avant) devenir si célèbre que le film en a été oublié. Ce n'est pas le cas par exemple des chansons des Demoiselles de Rochefort pour ne citer que celle-ci.

Enfin, c'est certainement la chanson de Noël la plus célèbre en France, genre de chanson si prisé dans le monde anglo-saxon, rite auquel ont succombé tant d'artistes majeurs (Franck Sinatra notamment) et plutôt déconsidéré dans notre pays.

Et pour se souvenir de cela, voici donc la version originale et remasterisée extraite du film Destins:




À très bientôt et un très joyeux Noël.

Lionel Lacour

mercredi 17 décembre 2014

Vive le tour: Louis Malle et Bernard Hinault au Festival Cinéma Sport et Littérature

Bonjour à tous

Le programme du 2ème festival Cinéma Sport et Littérature ne cesse de s'étoffer. Et l'ouverture le jeudi 8 janvier marquée par la présence de Jean-Claude Killy (voir à ce sujet l'article Jean-Claude Killy pour l'ouverture du festival Cinéma Sport et Littérature) débutera d'abord par un court métrage d'un des grands cinéastes français Louis Malle.

En 1962, il s'est déjà taillé une réputation de cinéaste de fiction avec notamment Ascenseur pour l'échafaud (1958) ou Zazie dans le métro (1960). Mais il est également un documentariste hors pair, qui plus est oscarisé avec Le monde du silence co-réalisé en 1956 avec le Commandant Cousteau.
En 1962, il suit donc le 49ème tour de France qui voyait le grand Jacques Anquetil être le grand favori d'une épreuve qu'il avait déjà remportée 2 fois. Il y trouvera son meilleur adversaire en la personne de Raymond Poulidor qui allait débuter la compétition la main plâtrée! À une époque où les étapes n'étaient pas couvertes par la télévision comme elles le sont aujourd'hui, où les analyses ne se faisaient pas en direct et le plus souvent par des journalistes dont la plume de certains valait celle des meilleurs écrivains, le témoignage d'un cinéaste sur la compétition la plus prestigieuse du cyclisme ne pouvait que réjouir les spectateurs. D'autant que, plus que pour bien des sports, le cyclisme permet de voir s'affronter des individus aux caractères bien trempés, sympathiques ou antipathiques selon ses préférences, mêlés à des équipes aux tactiques pas toujours claires, et dans une opposition magiquement séquencée par les étapes, de plat ou de montagne, en ligne ou en contre la montre, permettant tous les rebondissements scénaristiques et donc toutes les possibilités de dramaturgie que la mise en scène, le montage ou encore la musique peuvent sublimer.

Ce documentaire en forme de happening de 18 minutes sera accompagné de la présence exceptionnelle d'un autre grand champion cycliste, le seul autre français à avoir remporté 5 éditions de la grande boucle. Ainsi, après la légende de Merckx le cannibale en 2014, ce sera à une autre gloire d'honorer de sa présence le festival. "Le blaireau" Bernard Hinault viendra donc commenter avec Thierry Frémaux ce documentaire évoquant son illustre prédécesseur, lui qui régna sur le tour de 1978 à 1986, avec 5 titres et 2 deuxièmes places, et qui s'implique encore aujourd'hui dans l'organisation de l'épreuve.

Parce que la volonté de Thierry Frémaux est de rapprocher tous les univers, cette séance aura donc lieu le jeudi 8 janvier à 18h45, précédant celle de 21h en présence de Jean-Claude Killy: cyclisme, ski, Louis Malle, Claude Lelouch, Hinault et Killy, ça en fait du beau monde! Et il est fort à parier que d'autres invités prestigieux seront présents dans la salle!

Et pour en profiter encore un peu plus, un temps sera accordé pour une rencontre avec le public et signature dans le hangar entre les deux séances.

Informations pratiques
tous renseignements sur www.institut-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 78 18 95
lieu: Institut Lumière - salle du Hangar - Rue du Premier Film - Lyon 8ème
5 € - gratuit pour ceux ayant leur billet de 21h.
ATTENTION: réservation obligatoire, même pour ceux ayant le billet de 21h.

À très bientôt
Lionel Lacour



vendredi 12 décembre 2014

"Foxcatcher" au festival Cinéma Sport et Littérature 2015

Bonjour à tous,

À l'occasion de la 2ème édition du festival Cinéma, Sport et Littérature (8 - 11 janvier 2015) sera projetée l'avant-première du film Foxcatcher de Bennett Miller, récompensé du Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2014. 

Histoire vraie entre un riche héritier John du Pont (Steve Carell) et deux champions olympiques américains de lutte à Los Angeles (1984), Mark (Channing Tatum) et Dave Schultz (Mark Ruffalo), le premier proposant aux deux autres de leur offrir les conditions idéales pour s'entraîner dans l'objectif de décrocher l'or aux jeux olympiques de Séoul en 1988.

Encensé par la critique, le film montre combien les relations entre pouvoir économique et sport existent et ce dans tous les sports. Un jeu de dupe entre tous les personnages où chacun pense pouvoir tirer profit au mieux de la situation.

À une échelle plus petite, et moins coûteuse, il y a derrière cette histoire ce piment qui fait que le sport attire le regard des puissants qui voient dans les champions ce qu'ils ne pourront jamais être et qu'ils pensent cependant pouvoir acheter. Être champion, souffrir pour vivre l'adrénaline de la victoire sportive, la concrétisation des sacrifices par l'obtention d'un titre planétaire ne peut être vécu par les protagonistes. Mais le personnage de du Pont pense pouvoir éprouver ces émotions par substitution. Inversement, la gloire du sportif est éphémère et la quête de ce qui leur manque le plus, reconnaissance et fortune, conduit certains à accepter des propositions qui leur sont faites qui combleraient cette quête mais qui les détourneraient de leurs véritables objectifs. 

Le sujet porte donc sur la lutte mais pourrait être transposé sur n'importe quel autre sport dont certains milliardaires se seraient entichés pour briller autant que ceux qu'ils prétendent financer. Sans aller bien loin, il suffit de regarder le comportement des dirigeants russes ou qataris s'étant offert des clubs de football (en Angleterre, en France...) pour comprendre que Foxcatcher est une parabole sur les relations entre champions et puissants.


La séance aura lieu le dimanche 11 janvier 2015 à 14h30 à l'Institut Lumière. 

Pour tout renseignement: www.institut-lumiere.org
ou par téléphone: 04 78 78 18 95

À bientôt
Lionel Lacour