vendredi 11 août 2017

La planète des singes - Suprématie: retour vers le futur

Bonjour à tous,

ainsi donc, le 3ème opus de la nouvelle saga Planète des singes est en salles depuis le 2 août 2017. L'attente était grande car le premier volet, La planète des singes - Les origines avait été une merveilleuse surprise réalisée par Rupert Wyatt (voir La planète des singes 2011: le mythe régénéré) et permettait de revisiter l'histoire de Pierre Boulle de manière radicale. Le deuxième volet, La planète des singes - l'affrontement avait été donc le blockbuster de l'été 2014 réalisé par Matt Reeves. Moins surprenant que le premier, il proposait une vision plus sombre de notre civilisation (voir La planète des singes - l'affrontement: parabole du chaos de notre civilisation?). Aussi, la sortie de La planète des singes - Suprématie devait apporter la réponse finale aux spectateurs: comment la planète Terre allait être finalement

mardi 8 août 2017

Djam ou le syndrome du cinéma borgne

Bonjour à tous

Tony Gatlif est un cinéaste du temps présent, des marginaux, et du souffle. Son nouveau film co-produit par Auvergne-Rhône-Alpes-Cinéma, Djam, qui sort le 9 août 2017, ne déroge pas à la règle. Il plante son histoire non pas en Grèce continentale, mais sur l'île de Lesbos, un espace intermédiaire entre Turquie et Europe. Dans un road-movie en boucle, les héroïnes de Djam empruntent le bateau, marchent beaucoup, voyagent un peu en bus et, éventuellement en voiture, suivant, involontairement pour les héroïnes, volontairement pour le scénariste et réalisateur, une partie du trajet suivi par les réfugiés syriens. C'est donc un film "de" et "dans" l'actualité que Gatlif a réalisé. Avec sa force habituelle. Mais aussi et

mardi 1 août 2017

Le cinéma: une autre lecture du XXème siècle

Bonjour à tous,

Au printemps 2008, j'écrivais un article pour la revue Lire au collège (numéro 79 - "Cinéma dans les classes") sur la possibilité d'utiliser le cinéma, tout le cinéma, comme source historique, tant pour la recherche que pour la pédagogie.
En voici la copie:

Le cinéma: une autre lecture du XXème siècle

Bonne lecture et à bientôt.

Lionel Lacour

dimanche 18 juin 2017

Lumière 2017 : Wong Kar Wai honoré, l’Asie s’ouvre à nouveau à Lumière



Bonjour à tous,

Comme chaque année depuis 2009, année du premier prix Lumière qui récompensa Clint Eastwood du prestigieux prix, le jeu des pronostics allait bon train chez tous les cinéphiles. En off, sur les réseaux sociaux, entre amis, chacun y allait de son podium des lauréats potentiels. Comme depuis la première édition il n’y eut jamais deux fois un récipiendaire issu du même continent, il semblait acquis que celui de 2017 ne pourrait être européen. Américain alors ? Pourquoi pas. Mais il y avait un continent qui n’avait pas encore été récompensé malgré une cinématographie reconnue internationalement et de plus en plus influente sur les autres territoires cinéphiles : l’Asie.
Or, si la liste des cinéastes asiatiques est longue, faut-il encore que le réalisateur récompensé réponde à plusieurs des critères qui caractérisent les lauréats du Prix Lumière : importance de l’œuvre, notoriété, influence en dehors de ses frontières. Tous les lauréats y répondaient avec plus ou moins d’intensité. Il fallait donc que celui venant d’Asie en fasse tout autant.

Et Wong Kar Wai surgit sur l’écran de l’Institut Lumière

Ce jeudi 15 juin 2017 fut donc révélé peu avant midi le nom du cinéaste primé. Comme d’habitude, c’est par un jeu de piste imagé que les participants à la conférence de presse annonçant l’essentiel de la programmation du Festival Lumière ont pu voir apparaître quelques images des films du cinéaste. Les plus cinéphiles le reconnurent très vite. D’autres mirent quelques secondes. Et puis tout fut limpide avec les quelques mesures de la bande originale de In the mood for love. C’était lui. Wong Kar Wai s’écrivit en toutes lettres sur le grand écran, sous les hourras des spectateurs qui applaudissaient avec enthousiasme. Wong Kar Wai. Quel autre cinéaste asiatique pouvait mieux que lui répondre aux critères susmentionnés. Bien sûr, d’autres réalisateurs chinois, coréens ou japonais peuvent plaire davantage à des cinéphiles. Mais qui peut prétendre voir un de ses films reconnu par le plus grand nombre par une seule mesure de musique ? Qui a exploré des genres aussi variés tout en construisant un univers et un style aussi identifiable ?

Ainsi, avec Wong Kar Wai, Thierry Frémaux, le directeur du Festival Lumière, ne réparait pas une injustice mais complétait le tableau des lauréats en intégrant dans le panthéon des artistes de cinéma un artiste venu d’un continent éminemment cinéphile. Mais plus que d’ouvrir le festival à l’Asie, la conséquence d’un tel choix ne manquera pas de venir. Que le Festival du Cinéma Classique se tenant dans la ville où est né le cinéma honore un artiste hongkongais, donc chinois, cela ne peut pas avoir des répercussions internationales favorables au Festival Lumière. La puissance du continent asiatique, la volonté de la Chine à être de plus en plus reconnue comme une puissance à part entière, y compris dans le domaine artistique verront dans ce prix une opportunité de s’ouvrir davantage encore. Le Soft power fut théorisé en son temps par les USA comme le moyen de dominer et influencer des territoires non par des armes mais par « The American way of life », comprenant le blue jean, le chewing gum, le coca-cola et bien sûr le cinéma. Wong Kar Wai prix Lumière devient l’équivalent de Eastwood, Tarantino ou Scorcese, cinéastes américains récompensés du même prix.

Clip Prix Lumière 2017:

















Par effet collatéral, c’est bien le Festival Lumière et avec lui, l’Institut Lumière qui pourraient bien aussi profiter à terme de ce choix artistique qui ne souffre d’aucune contestation possible. Si les premiers films Lumière avaient déjà investi le continent asiatique, en Indochine, en Chine ou au Japon, comme le film documentaire Lumière, le cinéma inventé le montre, le choix de récompenser plus de 120 ans après l’invention du cinématographe un réalisateur asiatique pourrait bien rouvrir les portes du continent au nom Lumière. Mais cette fois-ci pas comme le firent les inventeurs du cinéma, en filmant le continent pour en montrer le caractère exotique à une Europe coloniale, mais en universalisant le cinéma sur tous les espaces de la planète, y compris donc l’asiatique, pour en révéler les trésors, parfois oubliés, parfois à restaurer, en les projetant aux spectateurs dans les salles de cinéma.

À la première édition du Festival Lumière, l’ambition affichée de son directeur était de faire du Prix Lumière l’équivalent du « Prix Nobel de Cinéma ». Cette ambition peut être définitivement atteinte car, en primant Wong Kar Wai,, Lumière peut passer de « nom des inventeurs du cinématographe » à « Label universel du patrimoine cinématographique ».


Le reste de la programmation est à retrouver sur www.festival-lumiere.org avec notamment des rétrospectives Henri-Georges Clouzot et Jean-Luc  Godard, un festival Lumière enfant – et une désormais attendue projection du Roi Lion ! – un panorama du western classique par Bertrand Tavernier, un focus sur la cinéaste lyonnaise Diane Kurys, une invitation au cinéaste mexicain Guillermo del Toro et bien sûr d’autres thèmes à découvrir très vite.


04 78 78 18 95

À très bientôt 
Lionel Lacour