lundi 3 novembre 2014

Kracauer, l’Allemagne et le cinéma

Bonjour à tous,

« Je suis persuadé que par une analyse des films allemands, on peut parvenir aux dispositions psychologiques qui prédominaient en Allemagne de 1918 à 1933 – des dispositions qui ont alors influencé le cours des événements et avec lesquelles il faudra compter dans l’ère post-hitlérienne.
J’ai certaines raisons de croire que l’utilisation faite ici des films en tant que moyen de recherche pourrait être appliqué avec profit à l’étude du comportement des masses aux Etats-Unis et ailleurs. Je pense aussi que des études de ce genre pourraient aider dans la planification des films – pour ne pas mentionner d’autres moyens de communication – qui servent effectivement les buts culturels des Nations Unies. »

            Voici ce qu’écrivit Siegfried Kracauer en 1946 en Préface de son livre De Caligari à Hitler, une histoire psychologique du cinéma allemand, traduit en France qu’au début des années 1970. De fait, l’œuvre de Kracauer est

dimanche 2 novembre 2014

"Le corniaud": la France des Trente glorieuse

Bonjour à tous

Le corniaud, réalisé par Gérard Oury en 1965, réunit deux acteurs majeurs de la comédie française. S'ils avaient déjà travaillé ensemble, notamment dans La traversée de Paris, c'est la première fois qu'ils tiennent la vedette à part quasi égale dans un film dont le succès entraînera la production de La grande vadrouille l'année suivante. Le corniaud plonge d'emblée le spectateur dans une atmosphère coutumière, celle du départ en vacances. Et malgré les aventures rocambolesques du héros, Antoine Maréchal (Bourvil), tout le film va rester dans ce registre. Seul Léolpold Saroyan (incroyable Louis de Funès) semble s'éloigner du Français moyen tel que se l'imaginaient les spectateurs de 1965.

Bande annonce:



La société de consommation
Une 2 CV, des bagages, quitter Paris pour des vacances en Italie. La première séquence est une sorte de constat d'évidence. Les Français ont vu

jeudi 30 octobre 2014

"Timbuktu" d'Abderrahmane Sissako en Avant Première à l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Avant la sortie prévue le 10 décembre 2014, l'Institut Lumière recevra Abderrahmane Sissako pour une avant-première de son dernier film Timbuktu, sélectionné au dernier festival de Cannes et lauréat de deux prix parallèles (Prix œcuménique et Prix François Chalais). 
Ce cinéaste Mauritanien dont l'œuvre a toujours fait la passerelle entre le monde occidental et l'Afrique (et particulièrement dans La vie sur Terre ou Bamako) se plonge cette fois dans la fiction en traitant une situation dramatique frappant le Mali. Timbuktu (Tombouctou pour la prononciation française) évoque donc la présence des djihadistes imposant à la population malienne leurs lois, leurs règles, provoquant de fait des tensions au sein de la population.

En partant de l'histoire d'une famille, celle de Kidane, Sissako aborde la réalité de la violence des nouveaux maîtres de la ville, et notamment celle faite aux femmes, devenues l'ombres de ce qu'elles étaient avant la prise de pouvoir de ces intégristes. 

Même si le réalisateur a une culture européenne, son point de vue ne manque pas d'intriguer car il est avant tout celui d'un Africain qui n'a jamais manqué de critiquer l'impérialisme qui s'abat perpétuellement sur ce continent, et particulièrement le Mali, objet de ce film ovni qu'était Bamako dans lequel étaient jugées les instances internationales, dont le FMI, pour le rôle qu'elles jouaient dans le sous-développement africain. En mettant en accusation ceux qui mettent sous le joug tout un peuple soit-disant au nom d'un Islam, forcément dévoyé, Sissako permet d'appréhender cette menace djihadiste touchant finalement et d'abord les populations musulmanes (d'Afrique ou d'ailleurs) avant même le monde occidental. Les premières victimes sont les populations, musulmanes ou chrétiennes vivant dans des pays dans lequel l'Islam était une religion majoritaire mais tolérante.

Au moment ou on demande aux populations musulmanes de s'indigner contre le terrorisme islamiste, le film de Sissako propose un témoignage édifiant, dans lequel la foi de l'auteur ne compte pas mais qui démontre que les Musulmans comme les populations d'autres confessions sont menacés par les djihadistes sans réelle distinction. Un "Not in my name" sur grand écran, mais sans injonction de se déclarer contre les terroristes islamistes quand on est musulman.

Mardi 4 novembre 20h AVANT-PREMIÈRE
En présence d’Abderrahmane SissakoTimbuktu (A. Sissako, 1h37)
Billetterie disponible sur


www.institut-lumiere.org
ou au 04 78 78 18 95

À bientôt
Lionel Lacour

mercredi 29 octobre 2014

"Le silence des agneaux" à "L'épouvantable vendredi" de l'Institut Lumière

Bonjour à tous

Le vendredi 7 novembre 2014 se déroulera un nouvel "Épouvantable vendredi" toujours organisé par Fabrice Calzettoni, responsable pédagogique de l'Institut Lumière et grand amateur de ce cinéma de genre.

Hakim Fdaouch, grand cinéphile et spécialiste du genre, et Fabrice Calzettoni présenteront pour l'occasion un film qui fit sensation à sa sortie en 1991. En effet, Le silence des agneaux dépassait de loin le succès des films évoquant les serial killers et fixait dans l'inconscient collectif des référents à la fois esthétiques et de personnages extrêmement bien caractérisés.

Il faut dire que le casting avait de quoi séduire. Jodie Foster faisait une très subtile agent du FBI, Clarice Sterling, devant à la fois résoudre une affaire de meurtres en série et affronter celui qui pouvait l'aider, à savoir Hannibal Lecter. C'est Anthony Hopkins qui livre une interprétation magistrale de ce personnage, apportant la finesse de son jeu, lui qui incarnait si bien les britanniques bien éduqués auparavant,